Dans une indifférence quasi générale, la tournée des v?ux présidentiels se poursuit : Drapeaux, pupitre, discours convenu, public docile, l'exercice est totalement industrialisé, à la différence du pays qui lui, l'est de moins en moins.
Puis revient le temps des copains avec l'annonce du double salaire de Proglio, qui préside à la fois EDF et Veolia. Mais de quoi se plaint-on ? Travailler plus pour gagner plus : enfin une promesse tenue !
« Sans aucune pression » (autre que celle d' l'opposition, des media et de la population sondée et re-sondée), Henri Proglio renonce « spontanément » à sa double rémunération. Mais demeurent le conflit d'intérêt inhérent au cumul des fonctions, nanti d'une retraite chapeau de plusieurs millions d'euros chez Veolia, ceci expliquant sans doute cela. Le gouvernement réalise alors que les élections approchent et opèrent un lâchage en règle. Madame Lagarde, et son ministre-du-budget-trésorier-de-l-ump, déclaraient encore la semaine précédente que tout cela était normal compte tenu de la valeur et des compétences de l'individu, dans un contexte international où on risque de nous le piquer et bla bla bla. Volte face le 25 janvier puisque tout d'un coup, ce cumul n'est plus que temporaire aux dires des mêmes ministres. Affligeants pantins.
Cette dernière semaine de janvier, qui culmine le 28 avec l'anniversaire présidentiel, dont on ne comprend pas encore pourquoi à ce titre elle ne figure pas dans les manuels d'histoire, sera tout sauf une partie de plaisir pour son supposé héros.
Lundi 25, Sarkozy face à onze Français choisis par TF1. Affligeant, pitoyable, le Président se contente de répondre sur des cas personnel, comme dans une permanence d'élu local un samedi matin. Certes il a bûché ses dossiers, il est incollable sur le prix du litre de lait ou sur le salaire de l'infirmière, mais chacune de ses réponses sonne le faux, le désarroi et l'impuissance. Sa suggestion de faire des heures supplémentaires pour que la caissière gagne plus tombe à plat, son ton velléitaire ne passe plus, même lui semble réaliser qu'il est déjà dans la deuxième partie de son mandat, que tout ce qu'il promettait s'inspirait d'un modèle qui a failli, et que partout, y compris sur TF1, on l'attend au tournant et que plus rien ne lui sera épargné.
Comme un malheur n'arrive jamais seul, la justice dans un sursaut d'indépendance relaxe Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Happy Birthday, Mister Président ! Il n'en faut pas plus à notre ex-chantre du CPE pour fixer son regard sur 2012 et déclarer dans un français châtié qu'il est là pour « servir son pays ».
Et pour finir cette semaine, sinistre pour les uns, prometteuse pour les autres, le lancement officiel de la campagne des régionales révèle un immense malaise au sein de l'UMP : 60% seulement de votes favorables lors du conseil national de ratification des listes. Un taux de déchirement digne du PS, qui reflète les inquiétudes et le mécontentement de bon nombre des dignitaires du (futur-ex ?) parti unique de la majorité.
Majorité : pour combien de temps encore ?