Intervention au conseil municipal exceptionnel du 9 juillet 2016
Monsieur le Maire, mes chers collègues,
En préambule je voulais vous donner acte Monsieur le Maire, de proposer cette phase de concertation, comme vous vous y étiez engagé à l’issu du Conseil Municipal du 7 avril dernier.
Discipline majoritaire ou convictions ?
La question est posée.
Tout élu, tout militant est un jour confronté à de telles circonstances : soutenir ou pas une mesure qui ne figurait pas dans le programme, ou avec laquelle on n’est pas en accord, voire les deux, ou bien s’en remettre au devoir, à la discipline partisane et, en bon soldat, voter comme l’exige le principe de loyauté.
C’est un vrai dilemme, chacune de ces deux attitudes est honorable et légitime en soi, en regard de la logique, des priorités et des ambitions qui animent chacun d’entre nous.
Mes chers collègues toutefois, si vous entériniez un jour ce projet de fusion, chacune, chacun d’entre vous porterait, à jamais la lourde responsabilité de la disparition de la commune à la tête de laquelle il a été élu il y a deux ans. Cette équipe municipale serait celle qui aurait fait disparaître Boulogne-Billancourt. A vos militants, à vos électeurs, à vos voisins, à vos amis, à vos enfants, vous devriez expliquer que « passionnément boulonnais » en 2014, « défendre les boulonnais » au printemps 2015, « j’aime ma commune » à l’automne 2015 cela signifie « devenir isséeno-quelque-chose » en 2018. C’est une tâche ardue !
Certains d’entre vous, en off, nous ont confié le scepticisme qui est le leur en regard de ce projet, et le sentiment de malaise qu’ils ressentent devant cette situation de fait accompli, ayant également appris dans Paris Match la tenue du conseil municipal ce jour.
Quant à nos concitoyens, ils sont tout simplement stupéfaits à l’idée d’une telle perspective.
En conclusion, vous avez le choix : le choix entre, d’une part discipline, docilité, et d’autre part lucidité, courage et fidélité à vos convictions. Les moments qui viennent seront les vôtres, individuellement, ils vous donnent une opportunité de ne pas entrer dans l’histoire communale par un soupirail, sachez- vous en saisir !
Nous encourageons solennellement et en toute sympathie chacune et chacun à être soi-même et, en femme libre ou en homme libre, à se prononcer en son âme et conscience lorsque les circonstances nous en serons données dans les semaines et les mois qui viennent, en commençant par voter en faveur de l’amendement que Judith Shan va vous exposer dans un instant.
Je vous remercie
Bonjour,
Sur le fond, j’ai un avis mais ce n’est pas le problème.
Le problème : c’est la forme.
On fait partie, avec les villes de GPSO d’un territoire du Grand Paris qui se suffit à lui-même. Dans ce territoire, on a délégué les principales missions au point qu’il ne reste plus aux maires qu’à gérer le prix des cantines dans leurs villes… Tout le reste étant géré au niveau de l’établissement Public Territorial GPSO.
En avril 2016, Santini et Baguet scellent leur mariage dans Paris Match avec une belle photo sur le Pont d’Issy. Je ne sais même pas s’ils prennent les habitants et citoyens de leurs villes comme témoins. Non, ils nous envoient le faire-part après consommation.
Dans les deux mois qui suivent on ne sait pas s’ils sont vraiment d’accord. On ne comprend pas les avantages… sauf peut-être pour l’avenir de leurs carrières respectives en cas de non cumul des mandats en 2017…
En juillet, ils font voter le principe possible d’une fusion de nos villes par leurs conseils municipaux aux ordres (Rappelons cette maxime de Santini : Dans un conseil municipal tu prends que des c… sinon t’as des emm…). Les élus des majorités des deux villes ne posent pas de questions, et il n’est pas répondu aux questions vénielles et polies des oppositions présentes.
En septembre, ils décident tous deux de soumettre à appel d’offre les missions d’organiser a posteriori la concertation avec les populations qui demeurent sous le coup de la surprise. 500 000 € de frais pour les deux villes (fusionnées ou non).
On nous dit qu’il faut fusionner pour profiter de l’effet d’aubaine que constitue la loi sur les fusions : gel de la diminution des contributions de l’Etat aux collectivités locales pendant 3 ans. Manque de bol, ce bonus, qui ne durerait que 3 ans, de toute façon, n’est destiné qu’aux fusions de moins de 15000 habitants. Nous en avons 180000. Alors, ils ourdissent de faire changer la loi pour que ces deux mastodontes, dont le site ci-dessous détaille les richesses avec complaisance, puissent bénéficier de cette manne qui était destinée à encourager les petites communes à se regrouper.
Bref, notre alliance avec Issy les Moulineaux n’est pas le fruit d’une réflexion de fond, ne répond pas à une vision d’avenir et de bonheur pour leurs administrés… Elle répond juste à une vue à court terme, et nos deux édiles y voient une aubaine pour dissimuler la dette de Boulogne et de l’Ile Seguin. Faites-vous une idée en cliquant sur ce site qui nous coûte déjà 500 000 €
https://t.co/jI4kqFehJ9
http://environnement-boulogne-billancourt.org/fusions-de-communes/
Je voudrais tant que les élus qui ont dans leurs mains tous pouvoirs aient aussi dans leurs têtes une vision, un plan de développement… et nous le fassent partager en confiance avec explications claires des motivations, et ne nous prennent pas pour des imbéciles…
Amitiés
Agnès Bauche