Je n’ai jamais été très fan du nucléaire, mais faute de mieux nous avons su et nous avons dû ces 30 dernières années nous en contenter. Le retraitement des déchets bien sûr, l'impasse du surrégénérateur SuperPhoénix, plus récemment les déboires à répétition de la filière EPR, toutes ces raisons motivent des positions mitigées. Mais il semblerait qu’il faudra de toutes façons des décennies pour démanteler le parc actuel, et les technologies ne sont pas encore fin prêtes. Donc soyons réalistes.
Maintenant si on regarde les choses plus globalement, d’une part en France nous n'avons pas les moyens d'investir sur tous les fronts (Ecole, Justice, Hôpitaux, Industrie, Logement etc.) donc il faudra prononcer des arbitrages.
D’autre part sur le plan écologique, le risque est parait-il d’un réchauffement de 6° en un siècle, soit autant que dans les dix derniers millions d’années. On imagine les catastrophes et les malheurs qui en résulteraient.
Donc la priorité, c’est de décarboner l’économie, via la sobriété d’abord, et via l'émergence d'énergies nouvelles, pour lutter contre le réchauffement dû à la combustion de l’énergie fossile.
Pour ces deux raisons (arbitrages et urgence de décarboner), le nucléaire est donc encore et nécessairement acceptable, et à ce titre on peut tout à fait dire qu'il est une « filière d’avenir ».
Mais pour que cela soit viable, il faut en parallèle investir massivement dans les économies d’énergies, dans les énergies renouvelables et distribuables, comme le recommande Jeremy Rifkin via son concept de « Troisième Révolution Industrielle ».
Alors oui, la fin du nucléaire attendra que cette 3è révolution industrielle soit en marche. Souhaitons que le gouvernement s’engage rapidement dans cette voie.