Chronique de la rupture #77 ? Mai 2011 : Tombés dans le panneau

2 mai : Reprise du procès Villepin en appel. Fin du suspense à la mi-septembre.

 

5 mai : Pour célébrer le quatrième anniversaire sur Sarkozysme, les sondages sont au plus bas. Fillon convoque un séminaire gouvernemental à base de méthode Coué  sur le bilan de ces quatre ans, mais lui-même semble ne plus y croire.

 

6 mai : Dès le lendemain, au chapitre « République Exemplaire », le Juge Courroye est désavoué par la cour d'appel de Bordeaux, qui annule des pièces saisies en 2010 pour violation du secret professionnel.

 

9 mai : « Cette situation-là est pour moi le cancer de la société française » déclare à propos du RSA Laurent Wauquiez, Ministre des Affaires Européennes, qui eut un temps notre indulgence, mais aujourd'hui en mal d'existence sans doute. S'ensuit une baroque proposition d'obliger les assujettis au RSA à effectuer des journées de travail gratuit en échange de l'assistance reçue. On a vraiment envie due lui die « Eh Duchnock, tu sais quoi ? Il suffirait que ton gouvernement prenne deux ou trois décisions, et tue un peu moins l'emploi, dans la fonction publique comme dans le privé, pour qu'il y ait moins de pauvres et de nécessiteux dans ce pays ».

 

10 mai : Le procureur général près la Cour de cassation demande à la CJR (Cour de justice de la République) d’ouvrir une enquête visant la Ministre des Finances pour un possible « abus d’autorité » dans le dossier de l’arbitrage prononcé en faveur de Bernard Tapie sur la vente d’Adidas par le Crédit Lyonnais.

 

12 Mai : Dans les Hauts-de-Seine toujours, l’amitié reste une valeur sûre. Proposé pour le déremboursement depuis 1999, retiré du marché italien en 2003, espagnol en 2004, français en 2009 le Médiator est signalé par les autorités compétentes depuis 2007 et non recommandé comme coupe-faim depuis 2007. Le monde et Libération révèlent que les dangers cardio-vasculaires liés au Médiator auraient été connus depuis bien longtemps. Pourtant, il y a trois ans, le PDG et Fondateur des Laboratoires Servier fut fait Grand-Croix de la Légion d’Honneur.

Me revient en tête cet extrait d’un film mythique de la Troupe du Splendid :

 

          Pierre Mortez : « Oui, mais c’est un ami. »

         –            Zézette : « Ah ben ça va alors. »

 

(ndla : celles et ceux qui connaissent mon parcours privé savent à quel point je peux être affecté par les retentissements de cette affaire, mais je n’ai aucune raison de l’occulter tant elle illustre cette « exemplarité » dont prétendait ce prévaloir la république d’un candidat devenu président depuis).

 

14 mai : Les Ra(dicaux) quittent le navire UMP et prennent leur indépendance à un an de la présidentielle.

 

Une statistique qui chagrine : les cambriolages sont en hausse de 17%. Cela fait maintenant neuf ans que Sarkozy est directement ou indirectement en charge de la sécurité. Ces problèmes de sécurité, est-ce encore la faute des socialistes ?

 

Mais depuis une semaine, l'actualité se déchaîne : Un mariage princier, un pape béatifié, un terroriste éliminé, un candidat pour 2012 qui déjante, une grossesse élyséenne, un film sur « La Conquête » au festival de Cannes, un volcan qui remet ça, un ex-dictateur serbe arrêté : c'en est décidément trop pour les UMPitres. Fâchés d'être sans cesse éclipsés par une actualité débordante d'originalité, ils se décident à nous en refaire une bien bonne, qui nous rappelle les temps bénis de 2007/2008 où tout leur paraissait possible.

 

Cyniques, incompétents, amateurs, les revoilà, ils n'en peuvent plus de ne plus exister. C'est ainsi que le Ministre de l'intérieur annonce tout-à-trac la suppression des panneaux routiers d'annonce des radars, sur la foi de vagues statistiques montrant une recrudescence des accidents.

 

Rappelons simplement deux faits :

  • en Novembre dernier, la législation sur la récupération des points fut assouplie
  • le printemps est clément, les vacances de Pâques ont eu lieu plus tard cette année que l'année dernière, le trafic en mars/avril 2011 a été bien différent qu'à la même période de
    2010.

 

Deux raisons sans doute, pour lesquelles le taux d'accident s'est accru. Mais, « Communiquer d'abord, puis agir ensuite, et enfin réfléchir si on le doit », étant un des fondamentaux du Sarkozysme, place aux annonces et aux coups de menton. Tollé un peu partout, notamment chez les députés UMP. Reculade à pas de Guéant du gouvernement. Et donc comme toujours lorsque ça cafouille sec, qu'est-ce qui est annoncé trois jours plus tard ? Ami lecteur qui lit ces lignes depuis plus de quatre ans, tu l'as sans doute deviné : on engage dans ces cas là : « une concertation ».

 

22 Mai : Sans douté désireux de faire oublier cette boulette, le Ministre de l'Intérieur opère un retour à ses fondamentaux de l'abjection démagogique, en déclarant que  « les deux tiers des échecs scolaires, c’est l’échec d’enfants d’immigrés ». Donc dans la droite ligne de son funeste prédécesseur : « plusieurs », c'est « deux-tiers » ?

 

A peine le temps de souffler, et c'est un ministre UMP, détourné de la Villepinie, qui doit faire ses valises, soupçonné qu'il est d'avoir un peu tripoté les petons de ses collaboratrices?

 

Au milieu de tout cela, la sortie du livre de l'ex-Ministre ex-Trésorier Woerth passe totalement inaperçue. Eh oui, dans la vie, quand c'est pas son jour, c'est pas son jour?

Chronique de la rupture #31

* pour ne rien oublier dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

Mai 2008

Réforme des institutions : grogne dans tous les rangs, de l'opposition à l'UMP. Manifestement personne ne semble pressé de voir le Président venir s'agiter à la tribune du Palais Bourbon. Pour les vraies réformes institutionnelles, le statut pénal du chef de l'état,  le renforcement des pouvoirs du parlement, la suppression du 49-3, la mutation du sénat, la proportionnelle, la  limitation du cumul des mandats, le statut de l'opposition, le statut de l'élu, bref la 6° république, il faudra attendre encore un peu.

Loi OGM : un couac monumental avec le rejet de la loi par 136 voix contre 135 à l'assemblée nationale. Des députés UMP n'ont pas pris part au vote. Se sont-ils souvenus des engagements pris lors du Grenelle de l'environnement  ou ont-ils plutôt craint pour leur prochaine réélection ? Loi finalement adoptée grâce à l'utilisation expéditive par le premier ministre d'une procédure de secours.

Pouvoir d'achat : la solution passerait par le renforcement de la concurrence entre les supermarchés. Naïveté, amateurisme, incompétence, idéologie de bazar ? Sans doute tout cela à la fois. Parce que bien évidemment, dans toute zone de chalandise il y a de la place pour une deuxième ou une troisième supérette, ou pour un hard discounter, et que cela va suffire à faire baisser les prix. Ou que les gens vont aller faire leurs courses 300 mètres plus loin, à pied bien évidemment, et parce qu'ils n'ont que ça à faire lorsqu'ils rentrent du boulot. Mais qui peut penser un instant que cela pourra fonctionner ? En Allemagne les prix sont de 20 à 30% inférieurs à ceux pratiqués en France, sait-on pourquoi ?

Lorsqu'il y aura des supérettes partout, le café ou l'éclair au chocolat, qui sont passés de 5 F. à 2,2 ? vont baisser bien sûr. Mais comment se font les marges ? Où sont les abus ? Quand va-t-on s'attaquer à la racine du problème, qui va oser ? Faudrait-il en revenir à un certain contrôle des prix ?

Grogne dans l'enseignement autour de la réforme voulue par le ministre Darcos et sa désormais célèbre « La Règle de Trois n'aura pas lieu ». Lors de la grève du 15 mai, quelques municipalités UMP zélées tentent de mettre sur pied le fameux service minimum sensé assurer la garde des enfants. Sarko n'attend même pas la fin de la journée pour annoncer que scrogneugneu, puisque c'est comme ça, une loi obligeant les municipalités à fournir ce service minimum sera votée avant l'été, non mais. Ça c'est un chef, un vrai.

Ainsi donc lorsqu'il y aura grève dans l'enseignement, ce sont les gardes champêtres et autres personnels municipaux qui vont assurer la garde des enfants. Louable intention certes. Ils y sont bien évidemment formés et n'ont rien d'autre à faire (puisque par définition ce sont des faignants de fonctionnaires qui à raison d'un sur deux n'ont pas besoin d'être remplacés), en dehors du mercredi où ils s'occupent du foot, des ateliers d'éveil musical, des cours de macramé et autres joyeusetés.

Eh bien, qu'est-ce qui empêcherait nos amis de la FEN ou du SNESSUP de programmer la prochaine grève dans le secondaire ? un mercredi. Enfin de la rupture !

En septembre, il s'agissait de faire lire la lettre de Guy Môquet, en Janvier, il décide du parrainage d'un enfant juif victime de l'holocauste, ce mois-ci, il inscrit l'esclavage à l'ordre du jour des programmes du primaire. Peut-il ainsi décider à sa guise de ce que l'on enseigne ? Qui décide des programmes ? Rappelons qu'il y a deux ans, il soutenait une loi quasi-révisionniste sur les bienfaits de la colonisation.

Et donc comme à chaque fois que cela tangue, le Président repart visiter des usines pour y aller de ses petits couplets populistes sur la hausse des prix, le travailler plus et la protection de l'emploi.

A Orléans, il s'en prend à la Région Ile de France, responsable selon lui de « tous ces pov'gens entassés dans le RER A ». Précision utile, le STIF, organisme de tutelle de la RATP, n'est passé sous l'autorité de la région qu'ne 2006. LE retard d'investissement dans le RER date de bien plus longtemps, d'une époque où le président fut ministre du budget, de l'intérieur, de l'économie, dans des gouvernements que rien n'empêchait de penser à ces « pov'gens ».

A peine si l'on se souvient du dernier couac trois jours après : Devedjian veut la peau des 35 heures, le ministre du travail (élégamment surnommé « Bienvenue chez lèch'cul » par le Canard Enchainé) et Sarko disent le contraire. Puis soudainement en fin de mois, à la faveur de l 'adoption de la loi sur le représentativité des syndicats, on vote en catimini un amendement stipulant que la durée du travail relève dorénavant d'une négociation dans l'entreprise.

Tout cela sonne de plus en plus creux, de plus en plus faux. Le cynisme se mêle à l'amateurisme qui n'a plus qu'à laisser s'exprimer et s'épanouir  les incompétences naturelles.

Ils auraient bien tort de faire différemment d'ailleurs puisque ce temps là au PS …

Combien de temps cela va-t-il encore durer ?

Ça va mal finir, dit l'un

Il faut qu'il parte, rétorque un autre

Allez, chiche, on commence à y
croire ?

L’Ecole en danger, c’est la République en danger

Analyse (rendue anonyme) de la situation de l’Education Nationale par un ou une candidat(e) aux présidentielles.

Seul indice, Il/elle n’est pas UMP. Alors, qui est-ce ?

 


 

1) L’Ecole en danger, c’est la République en danger

Pas d'égalité républicaine sans école dispensant à chaque enfant le bagage de savoirs, de savoir-faire et de savoir être nécessaire à chaque époque.

Quand la République manque à sa promesse scolaire, c'est tout l'édifice qui vacille à perte de confiance dans les institutions, dans les adultes (ceux d'avant n'assument pas leur responsabilité à l'égard de ceux d'après), dans la valeur de l'effort et du mérite, dans l'avenir (la déception ou la défiance scolaire nourrit le pessimisme des jeunes et des parents pour leurs enfants)

C'est vrai dans tous les pays mais en France beaucoup plus qu'ailleurs car l'école de la République est un fondement de la nation (de l'identité nationale bien comprise).

 

2) Le premier gisement de croissance d'un pays, c'est son école.

La dépense éducative n'est pas un surcoût à éradiquer par tous les moyens mais le premier des investissements productifs. Cette dépense doit être rentable mais sa rentabilité, c'est la formation effective des générations appelées à prendre le relais et à redresser la France.

Ce n'est pas l'éducation nationale qui coûte cher à la France, c'est l'échec scolaire et son aggravation par les politiques destructrices et à courte vue.

De nombreux travaux d'économistes le montrent : des politiques scolaires socialement élitistes inhibent la croissance et sacrifient des chances de développement. C'est en développant son enseignement primaire et secondaire que la France a, dans les 30 Glorieuses, rattrapé son retard de productivité sur les Etats-Unis.

 

3) La paupérisation programmée de l’école.

Optimiser la dépense éducative, ce n'est pas la sabrer aveuglément ! Former les enseignants, ce n'est pas un luxe (enseigner serait le seul métier qui ne s'apprendrait que sur le tas ?), c'est une nécessité.

On ne restaure pas l'autorité des maîtres en affichant l'obsession d'en réduire le nombre, en précarisant la profession à coups de vacataires mal payés. On ne lutte pas efficacement contre les incivilités et les violences scolaires en rendant de plus en plus précoce le tri sélectif d'une école de plus en plus élitiste, en diminuant les taux d'encadrement et la présence adulte dans les établissements.

 

4) Aucune fatalité : d'autres pays comparables font mieux que nous sur le double plan de la réussite scolaire globale (totalité d'une classe d'âge) et de l'atténuation de l'impact de l'origine sociale sur les résultats scolaires. Pas seulement la petite Finlande mais aussi le Canada ou la Corée du Sud.

L'erreur majeure de l'éducation en France (pointée par toutes les comparaisons internationales, la Cour des Comptes, l'Institut Montaigne, etc.) = dissocier la réussite d'une élite scolaire et celle du plus grand nombre.

Résultat?

Une élite certes performante mais plus étroite qu'ailleurs (et une moindre mobilité sociale) et 15% à 20% d'une classe d'âge en grande difficulté scolaire puis professionnelle. Un facteur d'appauvrissement collectif. Un gâchis qui affaiblit le pays dans la compétition mondiale. Un élitisme contre-productif et fauteur de violences (quand la règle est vécue comme faussée et l'échec comme assuré, il ne reste souvent que la transgression pour sauver la face).

 

5) Les jeunes ne sont pas dupes du message anti-éducatif du pouvoir actuel

Comme leurs parents et comme leurs enseignants, ils perçoivent la gravité de l'entreprise de destruction en cours.

Ils ne sont pas dupes des mensonges sur l'égalité des chances et la fausse lutte contre l'échec scolaire, qui accentuent à leurs yeux la disqualification de la parole politique.

Ils décodent avec lucidité le double langage et les actes de ceux qu'ils appellent des « double face ».

 

6) Il n'y a pas 2 jeunesses, l'une qui serait vouée à la réussite et l'autre qui serait condamnée à l'échec

Il n'y a qu'une jeunesse de France, quelle que soit l'origine ou la profession de ses parents, l'endroit où elle habite, la couleur de sa peau ou les ressources de sa famille, la diversité de ses parcours de formation.

A cette jeunesse, l'école de la République doit les moyens de réussir ses études et la France des raisons de le vouloir. C'est à ces conditions que la société peut être exigeante pour ses enfants et donner à chacun le goût de se dépasser.

Les armes du savoir ne sont pas seulement nécessaires pour trouver un emploi ou le créer (rôle de la qualification mais aussi de la confiance en soi et de la capacité d'initiative, domaines dans lesquels les jeunes Français ne caracolent pas en tête alors que, pourtant, ils débordent d'énergie, d'idées, de projets): elles sont aussi nécessaires pour comprendre le monde, s'y inscrire et agir sur lui = citoyenneté active.

L’Ecole en danger, c’est la République en danger

Analyse (rendue anonyme) de la situation de l’Education Nationale par un ou une candidat(e) aux présidentielles.

Seul indice, Il/elle n’est pas UMP. Alors, qui est-ce ?

 


 

1) L’Ecole en danger, c’est la République en danger

Pas d'égalité républicaine sans école dispensant à chaque enfant le bagage de savoirs, de savoir-faire et de savoir être nécessaire à chaque époque.

Quand la République manque à sa promesse scolaire, c'est tout l'édifice qui vacille à perte de confiance dans les institutions, dans les adultes (ceux d'avant n'assument pas leur responsabilité à l'égard de ceux d'après), dans la valeur de l'effort et du mérite, dans l'avenir (la déception ou la défiance scolaire nourrit le pessimisme des jeunes et des parents pour leurs enfants)

C'est vrai dans tous les pays mais en France beaucoup plus qu'ailleurs car l'école de la République est un fondement de la nation (de l'identité nationale bien comprise).

 

2) Le premier gisement de croissance d'un pays, c'est son école.

La dépense éducative n'est pas un surcoût à éradiquer par tous les moyens mais le premier des investissements productifs. Cette dépense doit être rentable mais sa rentabilité, c'est la formation effective des générations appelées à prendre le relais et à redresser la France.

Ce n'est pas l'éducation nationale qui coûte cher à la France, c'est l'échec scolaire et son aggravation par les politiques destructrices et à courte vue.

De nombreux travaux d'économistes le montrent : des politiques scolaires socialement élitistes inhibent la croissance et sacrifient des chances de développement. C'est en développant son enseignement primaire et secondaire que la France a, dans les 30 Glorieuses, rattrapé son retard de productivité sur les Etats-Unis.

 

3) La paupérisation programmée de l’école.

Optimiser la dépense éducative, ce n'est pas la sabrer aveuglément ! Former les enseignants, ce n'est pas un luxe (enseigner serait le seul métier qui ne s'apprendrait que sur le tas ?), c'est une nécessité.

On ne restaure pas l'autorité des maîtres en affichant l'obsession d'en réduire le nombre, en précarisant la profession à coups de vacataires mal payés. On ne lutte pas efficacement contre les incivilités et les violences scolaires en rendant de plus en plus précoce le tri sélectif d'une école de plus en plus élitiste, en diminuant les taux d'encadrement et la présence adulte dans les établissements.

 

4) Aucune fatalité : d'autres pays comparables font mieux que nous sur le double plan de la réussite scolaire globale (totalité d'une classe d'âge) et de l'atténuation de l'impact de l'origine sociale sur les résultats scolaires. Pas seulement la petite Finlande mais aussi le Canada ou la Corée du Sud.

L'erreur majeure de l'éducation en France (pointée par toutes les comparaisons internationales, la Cour des Comptes, l'Institut Montaigne, etc.) = dissocier la réussite d'une élite scolaire et celle du plus grand nombre.

Résultat?

Une élite certes performante mais plus étroite qu'ailleurs (et une moindre mobilité sociale) et 15% à 20% d'une classe d'âge en grande difficulté scolaire puis professionnelle. Un facteur d'appauvrissement collectif. Un gâchis qui affaiblit le pays dans la compétition mondiale. Un élitisme contre-productif et fauteur de violences (quand la règle est vécue comme faussée et l'échec comme assuré, il ne reste souvent que la transgression pour sauver la face).

 

5) Les jeunes ne sont pas dupes du message anti-éducatif du pouvoir actuel

Comme leurs parents et comme leurs enseignants, ils perçoivent la gravité de l'entreprise de destruction en cours.

Ils ne sont pas dupes des mensonges sur l'égalité des chances et la fausse lutte contre l'échec scolaire, qui accentuent à leurs yeux la disqualification de la parole politique.

Ils décodent avec lucidité le double langage et les actes de ceux qu'ils appellent des « double face ».

 

6) Il n'y a pas 2 jeunesses, l'une qui serait vouée à la réussite et l'autre qui serait condamnée à l'échec

Il n'y a qu'une jeunesse de France, quelle que soit l'origine ou la profession de ses parents, l'endroit où elle habite, la couleur de sa peau ou les ressources de sa famille, la diversité de ses parcours de formation.

A cette jeunesse, l'école de la République doit les moyens de réussir ses études et la France des raisons de le vouloir. C'est à ces conditions que la société peut être exigeante pour ses enfants et donner à chacun le goût de se dépasser.

Les armes du savoir ne sont pas seulement nécessaires pour trouver un emploi ou le créer (rôle de la qualification mais aussi de la confiance en soi et de la capacité d'initiative, domaines dans lesquels les jeunes Français ne caracolent pas en tête alors que, pourtant, ils débordent d'énergie, d'idées, de projets): elles sont aussi nécessaires pour comprendre le monde, s'y inscrire et agir sur lui = citoyenneté active.

Lettre ouverte d'un électeur à tous ceux qui font de la politique à gauche

Chers camarades,

Comme disent les Chinois, il est des coups de massue qui rendent lucides : si la gauche veut remporter les élections présidentielles de 2012, elle devra aller unie au combat dès le premier tour.

Imaginer que tel ou tel candidat ou candidate évitera la dispersion des voix à gauche entre vos différents partis, provoquera le réflexe d'un vote « utile », est un pari dangereux, une illusion entretenue par des sondages dont on connaît la volatilité? et la fiabilité.

Enterrer Nicolas Sarkozy trop vite est tout aussi illusoire. C'est un redoutable adversaire en campagne électorale, chacun le sait. C'est un des rares domaines où sa compétence n'a pas encore été mise en doute.

Mais surtout, Marine Le Pen sera vraisemblablement au second tour, nul besoin de sondages pour le craindre.

L'élection présidentielle de 2012 se gagnera donc au premier tour. Autrement dit, celui des deux candidats, de gauche ou de droite, qui aura le plus rassemblé son camp avant le scrutin présidentiel aura de fortes chances de l'emporter, soit parce qu'il sera face à Marine Le Pen, scénario hélas le plus probable, soit parce qu'il aura obtenu un score élevé au premier tour et aura donc créé une dynamique suffisante pour gagner le second.

C'est le bête et implacable raisonnement arithmétique qu'impose notre scrutin majoritaire à deux tours. On peut regretter qu'il en soit ainsi, qu'il ne nous soit plus permis de faire un « choix de coeur » au premier tour. Mais c'est comme ça.

Cette réalité électorale doit conduire les politiques que vous êtes à agir en conséquence, c'est à dire à vous battre pour que ce soit bien le candidat de gauche qui rassemble le plus efficacement son camp dès le premier tour, et non celui de droite, Nicolas Sarkozy.

Inutile d'attendre le dernier moment pour bâcler un marchandage de circonstance, purement politicien, ou le programme et les idées passeront à la trappe. Inutile encore de compter sur un accord entre les deux tours, vite fait bien fait, entre les partis de gauche au cas où ce serait l'un des leurs qui accède au second tour. Dans le premier cas, face à Le Pen, pourquoi le candidat s'embarrasserait-il d'une négociation avec ses amis politiques alors qu'il est pratiquement certain d'être élu ? Dans le second cas, face à Sarkozy, redoutable candidat, le spectacle de chefs de partis de gauche se rabibochant opportunément après une campagne qui les aura durement opposés sera d'un effet déplorable et ne peut que favoriser le candidat de la droite.

Avez-vous le droit d'envisager cette défaite ? N'avez-vous pas, au nom de la confiance et des mandats que vous ont confié le peuple, des obligations, dont celle de gagner pour mettre un terme à la politique désastreuse menée par Nicolas Sarkozy ?

Chers camarades, il est temps d'atterrir. D'arrêter d'avancer en ordre dispersé, avec des candidatures tactiques, « providentielles » ou fantaisistes. Bref, il est temps de prendre la mesure de cette nouvelle donne électorale et d'en tirer les conséquences. Dès que possible, vos partis doivent travailler ensemble à une plateforme commune et à la désignation d'un candidat unique pour toute la gauche. Après tout, les primaires ont bien été imaginées pour cela, non ?

Rappelez-vous : n'avaient-elles pas vocation, à l'origine, à sortir des logiques partisanes en s'adressant à tous ceux qui « partagent les valeurs de la gauche », qu'ils soient roses, verts ou rouges ? Imaginez la dimension que prendraient ces primaires si elles mobilisaient tous les partis ! Elles donneraient un autre souffle à la campagne et un autre poids au candidat ainsi désigné. Et avouons-le, elles seraient sûrement prises beaucoup plus au sérieux qu'aujourd'hui.

Pour vous, responsables politiques, ce ne sera pas facile de dépasser les clivages et les rivalités d'appareils, on l'imagine. Certains d'entre vous ne souhaiteront peut-être pas monter dans le train de l'unité. Mais l'enjeu est à la hauteur de l'effort : pour que la gauche remporte ce scrutin présidentiel, l'unité et les concessions qu'elle implique, sont le prix à payer et, soyons plus positifs, le défi à relever.

D'ailleurs pensez-vous sérieusement qu'un programme qui rassemble tous les partis de gauche soit un défi aussi insurmontable ? Nous partageons tous un socle de valeurs communes : écologie, services publics, société solidaire, emploi pour tous, fiscalité redistributive, laïcité, régulation de la finance, éducation, innovation, recherche, et bien sûr, l'ambition d'une France forte, généreuse et influente sur la scène mondiale.

Chers camarades, quelle tâche plus stimulante qu'un programme unitaire pour ceux qui aiment la politique et veulent changer les choses ! Ce n'est pas une utopie, c'est une nécessité. Les électeurs le sentent et multiplient les appels dans la presse et sur le Net. Nous sommes à un an de l'échéance, vous avez encore le temps de vous y mettre. N'attendez pas.

Un programme, un candidat? la victoire en 2012 !

Liste des blogueurs signataires de cette lettre :

Captainhaka : Le grumeau, Custin d'Astrée : 365 mots, Cycee : bahbycc, Dominique Darcy : dominiquedarcy, Eric Citoyen : Mon Mulhouse, Gaël : De tout et de rien, Jean-Claude : Slovar ? Les nouvelles, Jean Renaud Roy : @jr_roy, Juan : SarkoFrance, Jules Praxis : @jules_praxis, Le Coucou : Le coucou de Claviers, Melclalex : A Perdre la raison, MrsClooney : La femme de George (s) , Nicolas : Partageons mon avis, Nicolas : La rénovitude, Nicolas Cadène : Débat soc
ialiste
, Rimbus : Rimbus le Blog, Romain Pigenel : Variae, Ronald : Intox2007, Jacques Rosselin : @rosselin, Seb Musset : Les jours et l'ennui de? , Stef : Une autre vie,  Sylvie Stefani : Trublyonne, Vogelsong :
Piratages, Yann Savidan Carnet de notes de?, Zeyesnidzeno : La France a peur

DSK – appel aux sympathisants et aux militants

Cette affaire DSK nous sidère. Plus que jamais, et indépendamment d’éventuels engagements personnels lors des primaires, nous nous devons en tant que sympathisants ou militants socialistes de :

1/ Penser à l’homme, affirmer et respecter sa présomption d’innocence. Il traverse une épreuve terrible qui sans doute va durer des mois.

2/ Nous abstenir de tout commentaire ou propos désobligeant, question insidieuse ou attaque personnelle envers les candidat(e)s PS et envers leurs soutiens.

3/ Nous engager à faire campagne en 2012 pour celle ou celui qui la gagnera.

DSK – appel aux sympathisants et aux militants

Cette affaire DSK nous sidère. Plus que jamais, et indépendamment d’éventuels engagements personnels lors des primaires, nous nous devons en tant que sympathisants ou militants socialistes de :

1/ Penser à l’homme, affirmer et respecter sa présomption d’innocence. Il traverse une épreuve terrible qui sans doute va durer des mois.

2/ Nous abstenir de tout commentaire ou propos désobligeant, question insidieuse ou attaque personnelle envers les candidat(e)s PS et envers leurs soutiens.

3/ Nous engager à faire campagne en 2012 pour celle ou celui qui la gagnera.

Chronique de la rupture #30

* pour ne rien oublier dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

Avril 2008 ? 2ème  partie

« Françaises, Français. Belges, Belges. Mon président-mon chien. Monsieur l'avocat le plus bas d'Inter. Mesdames et messieurs les jurés. Public chéri, mon amour ! »,

« Bonjour, ma colère ! Salut, ma hargne ! Et mon courroux, coucou ! »

Chronique de la rupture ordinaire?

La deuxième quinzaine de ce mois d'Avril démarre en fanfare, avec un nouveau pataquès autour du remboursement des frais d'optique, immédiatement suivi par une belle arnaque autour des allocations familiales.

La brailleuse en chef essaie de nous faire croire qu'en passant le seuil de majoration des allocs de 11 puis 16 à 14 ans, on va distribuer plus, tout en économisant 130 millions d'euros par an. Il est vrai que dans un gouvernement dont le ministre de l'éducation nationale ne maitrise pas la règle de trois, tout est possible ! En revanche il n'est toujours pas question de fiscaliser ces allocations, ce qui constituerait pourtant une vraie mesure d'équilibrage social.

S'ensuit une laborieuse interview télévisée, où le Président débutant confesse erreur sur erreur. J'ai tenu 10 minutes puis j'ai zappé sur le Bayern-St Petersbourg commenté par Thierry Roland. Eh bien chers lecteurs, il est  des soirs où ce bon Thierry semble des plus classieux, ça doit être ça, la France d’Après.

A noter lors de ces 10 minutes élyséennes une belle boulette sur « le gaz livré dans les cuves », qui s'ajoute au barbarisme du mois dernier devant Elisabeth II et son « magnifical dinner ». En son temps, la bravitude de Ségolène avait fait bien plus de bruit.

Revenons à ces lucides confessions et à son cortège d’excuses bidons et de dénis de responsabilité « pas ma faute, les subprimes, le prix des matières premières, des denrées alimentaires etc. ». Absence de résultat, non tenue des promesses, sondages en baisse permanente, pathétique incompétence, nullissimes renoncements. Dans toute entreprise dans ces cas là le Conseil d'Administration se réunit et hop, un beau matin : zou, dehors, circulez, virons le clown.

Au lieu de cela, la bonne France politico médiatique célèbre le premier anniversaire du règne du monarque.

En exclusivité, Observactions vous propose son nouveau programme d'entrainement cérébral et de lutte contre l'évaporation de la mémoire. Ci-dessous 12 évènements marquants de cette première année de  la France d'Après. A vous de retrouver le mois qui va avec. (Réponses quelque part dans ce blog).

  • Annonce par Arcelor Mittal d'un plan social drastique à Gandrange
  • Bling-bling à tout va sponsorisé par Rollex, Bolloré, Fouquets, Ray Ban and c°, sur fond d'atteintes à la laïcité et de rapports ambigus avec les sectes.
  • La 5è semaine de congés payés
  • (je cherche une autre réforme marquante de Chirac, autre chose que la reprise des essais nucléaires, au secours, à l'aide !)
  • La réforme de l'ORTF

Saisissant contraste, et sans doute cette liste est-elle loin d'être exhaustive.

Et enfin, en ce mois qui s'ouvre, la célébration des 40 ans de mai 68. Mais pourquoi donc cette fixette présidentielle autour de mai 68 ?

Ouvrons une piste pour les historiens : Lorsque Sarko parle de liquider l’héritage de « Mai 68 », cela doit s’interpréter phonétiquement, à savoir s'écrire en fait « mes 68 ». Il souhaiterait sans doute en effet liquider une bonne fois pour toutes? ses 68 cm au dessus du mètre, car là, il a un problème qui semble lui peser à n'en plus finir …

Chronique de la rupture #76 ? Avril 2011 : Besogneux à la tâche, tâcherons à la besogne

Affaire Tapie (Médiapart) : Dans un rapport d’information parlementaire des députés PS révèlent de nouvelles irrégularités. Ils estiment qu’«un faisceau d’indices» tend à montrer que les décisions prises «avaient pour objet de favoriser des intérêts particuliers au détriment de l’intérêt public».

 

Drague des électeurs FN (1) : Nouvelle provocation du Ministre de l'Intérieur qui déclare lors d'un déplacement à Nantes : ?En 1905 il y avait très peu de musulmans en France; aujourd'hui, il y en a entre 5 et 6 millions. Cet accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème. »

 

Drague des électeurs FN (2) : Débat bidon sur la laïcité, au fin fond d'un hôtel parisien, 2 heures en fin d'après-midi, histoire de dire qu'il a eu lieu.

 

Le besogneux de la langue de bois (1) : Commentaires de JF Copé sur le projet du PS: « C’est du réchauffé écrit sous Jospin; Ils nous insultent; Ils passent leur temps à se disputer entre eux. »  C’est ni pertinent ni même drôle, juste un tombereau de propos ringards pour perroquets UMP en mal d'élément de langage.

 

Le besogneux de la langue de bois (2) : Le même, deux jours plus tard, espère se distinguer en tentant de prouver que le processus des Primaires du PS n'est pas légal. Même dans son camp, il est retoqué.

 

Un challenger au centre : Borloo prend son indépendance, bientôt suivi par Rama Yade, Fadela Amara et quelques autres recalés de l'ouverture. L'UMP se fissure, qui s'en plaindra ? Mais gare au retour de kick entre les deux tours en 2012.

 

L'amateurisme du mois (Le Monde) : Prenant tout le monde de court, la Cour de cassation a décidé, vendredi 15 avril, que les nouvelles règles de la garde à vue, prévoyant notamment la présence des avocats lors de tous les interrogatoires, devaient s’appliquer « immédiatement ».

 

Se faire présentable à l'horizon 2012 (1) : réformette de la loi TEPA avec abandon du bouclier fiscal et de l'ISF. Mais le mal est fait : depuis 2007, combien d'emploi les heures supplémentaires non chargées ont-elles coûté ?

 

Se faire présentable à l'horizon 2012 (2) : Voyage en Lorraine ou pays ou fut inventé le « Travailler plus pour gagner plus ». Discours incantatoire devant des ouvriers et employés comme toujours de taille modérée. « bla bla bla, et je n’céderai pas la d’ssus ». Mais qui peut encore gober ce genre de propos aujourd’hui ?

 

Se faire présentable à l'horizon 2012 (3) : Accès soudain d'interventionnisme, afin de faire croire qu'on réforme le capitalisme. Une prime de 1000? par salarié, (maximum) est imposée aux entreprises de plus de 50 personnes qui distribueront cette année plus de dividendes que l'année dernière. Cette prime est inepte. Le vrai problème ce sont les rentabilités à plus de 15%, les stock options et les rémunérations abusives des dirigeants, les CDD et statuts d'auto-entrepreneurs forcés, qui accroissent la précarité, minent les salaires et rognent le pouvoir d'achat. Pas de danger que Sarko et ses amis du MEDEF s'attaquent à cela.

 

Alibi culturel : (L'Express) Le Conseil de la création artistique, créé début 2009 par le président Nicolas Sarkozy pour moderniser et inspirer la politique culturelle de l’Etat, a annoncé vendredi qu’il mettait fin à sa mission. On apprend par la même occasion que cette mission était temporaire ( !).


Nos amis les dictateurs : après les massacres en Lybie, c'est en Syrie que se perpétuent de nouvelles tueries. Mais souvenons-nous ? 14 juillet 2010 ? qui était l'invité d'honneur à la tribune présidentielle ?

 

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Allez, ouste, dans un an : Dégage !