idées reçue #4 : l’opposition est incapable de formuler des propositions

Celle-ci est l’une des préférées de l’actuel Premier Ministre, qui invoque à l’envi le prétendu vide idéologique de l’opposition.

Je prendrai pour seul contre exemple cinglant les conclusions de la réunion dijonnaise du 14 novembre dernier, dont le fond a été éclipsé par la malencontreuse irruption de Ségolène Royal.

6 propositions pour l’Education :

? N°1 – Fonder un nouveau contrat entre la Nation et son école


? N°2 – Des efforts financiers garantis dans la durée
en contrepartie d'améliorations du système

Malgré le contexte budgétaire difficile de 2012, les efforts financiers qui devront être consentis, et garantis dans la durée, devront aller de pair avec l’amélioration du fonctionnement de l’école et de son efficacité par la mise en ?uvre de réformes structurelles portant sur le métier d’enseignant, les temps scolaires, l’organisation des études, les méthodes pédagogiques.


? N°3 – Le métier d’enseignant doit évoluer

Il faudra réfléchir au temps de présence dans les établissements, notamment pour permettre un meilleur accompagnement des élèves (tutorat, soutien scolaire, relations, concertation avec les élèves, orientation, accueil et conseil avec les familles?). L’autonomie des établissements devra être renforcée, les conditions de travail des enseignants fortement améliorées, ainsi que leur rémunération. La formation professionnelle initiale et continue des personnels devra aussi être revue. Des pré-recrutements devront être engages.


? N°4 – Réaménager de façon concertée et puissante les temps scolaires

Pour respecter enfin les rythmes de vie des enfants et des adolescents, la journée et la semaine scolaire doivent être profondément réaménagées, et l'année scolaire devra être allongée au minimum de trois semaines.


? N°5 – Refonder une véritable continuité éducative

Pour permettre à chaque élève d'atteindre un socle commun de connaissances et de compétences avant la fin de la scolarité obligatoire, on assurera une continuité éducative qui fait aujourd’hui défaut. Cette continuité éducative pourrait être déclinée ainsi, de l'accueil de la petite enfance jusqu'à la fin du collège :    

 – Mise en place d’un service public de la petite enfance adossé aux premières années de l'école primaire (petites sections de maternelle) avec éducateurs et enseignants communs ;

– Un effort particulier devra être fait pour l'école primaire afin de permettre à tous les enfants d'entrer au collège dans les meilleures conditions possibles ;

– Réforme du collège avec des enseignements regroupés par champ de connaissance avec un petit nombre d'enseignants en 6e et 5e ;

– la valorisation de méthodes pédagogiques propres à promouvoir toutes les intelligences et tous les talents.

 

? N°6 – Lutter sérieusement contre la violence scolaire dans les établissements
Pour assurer la tranquillité et la sûreté, nous renforcerons la présence stable d'adultes qualifiés pour faire face aux incivilités et aux violences, la présence humaine et le travail en équipes étant la seule réponse durable à des problèmes qui perturbent considérablement le bon fonctionnement de l'école dans certaines zones.

à télécharger dans son intégralité sur le site www.le-rassemblement.fr

ou bien ici : http://peillon.typepad.fr/Conclusions%20Dijon%20PRESSE%20OK.pdf

Chroniques de la rupture #59 – novembre 2009

La diversion-improvisation du jour : la proposition de transférer les cendres d'Albert Camus au Panthéon. Tout petit bruissement médiatique, les héritiers s'y opposent, fermez le ban.

 

Fillon Sifflé au congrès des Maires de France, qui protestent contre la façon dont les réformes de la taxe professionnelle et des collectivités territoriales sont menées.


Le Président Sarkozy se dérobe et part en visite en Arabie Saoudite.


Pourtant en 2008, à ce même congrès « Et en même temps vous dire que c'est un rendez-vous, le vôtre, que je connais bien, auquel j'ai participé souvent et je n'imagine pas qu'un Président de la République puisse s'exonérer d'entendre ce qu'ont à lui dire des maires de toutes les tendances politiques et de toutes les régions. »


Il compensera deux jours plus tard en convoquant quelques centaines de maires UMP à l'Elysée pour un nième happening médiatique.


Allez, on zappe, et dès la semaine suivante on se souvient que les élections régionales ne sont pas bien loin, et qu'il est grand temps de revenir au premier des fondamentaux, j'ai nommé « La sécurité des Français ». Déplacement en banlieue à grands renforts de sirènes et de caméras.


Le discours s’intitule « Agir pour la sécurité des Français », et l'amalgame est terrible : « Tant que je serai Président de la République, n'accepterai pas une régularisation globale de ceux qui n'ont pas de papiers ».

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Sarkozy-contre-une-regularisation-massive-des-sans-papiers_39382-1165848_actu.Htm

 

« Tant que je serai Président de La République ? »

1/ ça veut dire qu'un jour il ne le sera plus, et ça c'est déjà un bonne nouvelle

2/ ça laisse entendre qu'après, il pourrait y être favorable. Et si l'on pousse un peu le bouchon, ça pourrait même vouloir dire qu'il y était favorable et que c'est la pression de la gauche libertaire qui l'en a aura empêché pendant son mandat.


Dans un français impeccable, il poursuit : « Tous ceux qu'on prendra pas sur le fait, on les prendra par les éléments de train de vie, les voitures, les montres…« 
Tremble, carcasse, ton train de vie de trahira ! Si tu organises des réceptions au Fouquet's ou si tu passes tes vacances sur le yacht d'un copain, tu risques de te faire gauler par la patrouille !

 

 Plus personne ne se souvient qu'il devait exister un « Plan Marshall des banlieues », porté par une Secrétaire d'Etat à la Ville devenue bien soumise, et absente ce jour là.

 

 Clou du spectacle, la proposition de l'ex-championne du gnan-gnan radiophonico-pédiatrique sur une loi anti-fessée. Histoire d'interdire également les coups de pied au c? qui se perdent ?

La Gonflitude, l’Autruche et le Philosophe

La Gonflitude
Rappellons pour commencer qu’une bonne moitié des soutiens de Ségolène provient de feu le courant NPS, animé depuis 2003 par Peillon et Montebourg. Ils se sont ensuite ralliés par pragmatisme plus que par conviction à Ségolène dès l’été 2006, soutien renouvelé pour la plupart d’entre nous lors du congrès en 2008 sous la bannière « Espoir à Gauche ».

Notons ensuite que Ségolène s’est plus préoccupée depuis ce congrès (aussi injuste en ait été l’arbitrage final) de sa Région et de son association Désir d’Avenir, que du courant Espoir à Gauche effectivement mené par Vincent Peillon. A ce titre l’incursion dijonnaise du WE dernier est discutable sur la forme et sur le fond. La légitimité de la « reprise en main » annoncée ce soir n’est pas nécessairement fondée.

L’Autruche
Moi, je n’ai rien compris, je préfère ne pas voir ça », vient de déclarer Martine Aubry au journal de France 2. « Je préfère voir les socialistes qui aujourd’hui travaillent. »….(et je suis) « très occupée par ce qui intéresse les français ».
Bien sûr, quand on est leader et que l’on voit deux éminents dirigeants s’écharper en public, on se dépèche de ne rien faire, de ne rien dire, de regarder de l’autre côté et de sortir deux ou trois expressions toutes faites. Quel bel acte de leadership. Et quel mépris.
Comme si Ségolène de son côté, et Vincent du sien, s’étaient tournés les pouces ces derniers temps. Les retraites, l’indépendance des media (thèmes abordés à Marseille en août dernier), l’éducation (sujet officiel de la réunion de Dijon samedi dernier), la régulation mondiale de la finance (défendue par Peillon au Parlement Européen, voir http://europeansforfinancialreform.org/fr/home) , le « chèque contraception » en Poitou Charente, ce sont des sujets qui ne préoccupent pas les français ?
Ce qui intéresse les Français, c’est aussi par exemple le non-cumul des mandats, voté par les militants socialistes le 1er octobre dernier, et que l’on se dépèche là encore d’oublier dès la constitution des listes pour les régionales. Là encore Madame la Première Secrétaire, « on préfère ne pas voir ça » ?

Le Philosophe
Serein, Vincent tient le coup et se déclare « tout à fait pour le vote des militants » afin de désigner les animateurs du courant Espoir à Gauche.
« 
Ce que nous faisons ici, notre Rassemblement, sans polémique stérile avec nos camarades et les directions de nos partis respectifs, c'est cela. Au moment où nous sommes tellement incapables, aux européennes déjà, mais aux régionales encore, au premier tour, de faire le rassemblement des forces sociales, écologiques, démocrates, notre volonté commune  est de montrer que cela est possible, de prouver le mouvement en marchant, de donner le signal qu'un espoir est possible, que des femmes et des hommes de bonne volonté sont disponibles pour cela. Nous défrichons l'avenir. Nous inventons le possible. Nous entretenons l'espérance. J'ai bien compris qu'il ne fallait pas en attendre des remerciements. Mais nous n'avons pas non plus, je vous le dit, à nous en excuser.« 
www.le-rassemblement.fr

Idées reçue #3 : la droite sait gérer les deniers publics, la gauche, non

La Gauche est dépensière et creuse les déficits (à cause de tous ces faignants d’assistés)

La Droite sait gérer les dépenses publiques (grâce à une politique qui libère des entraves et génère de la croissance)

La preuve par l’image avec ce graphique qui représente l’évolution de la dette publique depuis 1997 (Milliards d’euros)


commentaires et analyse sur http://www.alternatives-economiques.fr/la-dette-publique-explose_fr_art_633_45557.html

Chronique de la rupture #58 ? novembre 2009

 

6 novembre 2009, la mi-mandat.


A peine le temps de souffler, et ça repart de plus belle :

Au Sénat, Raffarin organise le soulèvement d'une trentaine de ses confrères en pétition contre la réforme de la taxe professionnelle. Ils prétendent ne pas vouloir la voter en l'état.


Autour du « grand emprunt », le conseiller du président convainc une soixantaine de députés UMP de faire monter la barre à 100 Millions d'Euros, alors que la commission Rocard-Juppé, soutenue par le Ministre des finances et celui du budget, préconise 30 à 40.Le Premier Ministre s'emporte à l'Assemblée en rappelant que le conseiller ne fait pas partie de l'exécutif.


Dans la foulée, il tacle sa Ministre des Sports qui s'était déclarée la semaine dernière opposée à l'abandon de la niche fiscale dite « Droit à l'Image Collectif» dont bénéficient les sportifs de haut niveau.


Ça flingue de partout.


C'est donc le moment de faire diversion et de sortir son Hortefeux, qui nous gratifie d'une proposition de couvre-feu ciblé sur des mineurs délinquants. Les compliments pleuvent à l'annonce de cette idée : incantatoire, démagogique, inapplicable ?


Le lundi suivant, c'est Kouchner qui attaque Besson sur la question des charters d'expulsés vers l'Afghanistan.


Puis Eric Raoult se rappelle à notre bon souvenir en invoquant un imaginaire devoir de réserve du Prix Goncourt, qui s'était laissée aller à qualifier la France de Sarkozy de «monstrueuse »? en août, soit trois mois avant l'obtention de son prix !  Le ministre de la culture est obligé d'intervenir, fermement mais discrètement.


Puis c'est Pasqua qui se lâche contre Chirac et Villepin.


C'est alors qu'on apprend, en pleine commémoration des 20 ans de la chute du mur de Berlin, qu'il y était, notre Président, le 9 novembre 1989, avec son scalpel et ses petits bras musclés.

La preuve ? Tout le monde se souvient l'avoir vu, Fillon and C0, Juppé et Ulysse Gosset, correspondant de TF1, y étaient aussi parait-il.


Toutefois, Juppé ne sait plus, à deux ou trois jours près, quand ils y furent exactement

Ulysse Gosset quant à lui, dit qu'il était à Moscou ce jour là et qu'il a bien rencontré Sarko à Berlin, mais une semaine plus tard.


Entre nous, l'ouverture de la frontière Est-Ouest a été autorisée presque par mégarde, vers 19h00 ce jour là, à l'issue de la conférence de presse de Günter Schabowski, responsable du  parti communiste est-allemand. Alors, Sarko-qui-a-du-flair était là-bas car il savait ce qui allait se passer ? Ou bien il a demandé à son copain Tapie comment faire pour aller très vite d'un point A à un point B ? Ou bien il nous pipote ? Navrant de puérilité et de ridicule.

 

Même Bernard Laporte s’y met en nous infligeant ses mémoires. Une histoire de gens bons ?


Sur ce, le magazine américain Forbes publie son classement annuel des personnalités les plus influentes du monde :

1er : Barack Obama

?

25° : JC Trichet

?

47° : Dominique Strauss-Kahn

?

52° : Bernard Arnaud

?

56° : Nicolas Sarkozy.

Forbes souligne les multiples et récentes affaires personnelles le concernant, ainsi que sa propension a trop dépenser l'argent public dans un mode de gouvernance « socialist-style »

http://www.forbes.com/lists/2009/20/power-09_Nicolas-Sarkozy_J3LK.html

 

Elle est chouette, sa « France d'Après », une vraie réussite.

Chroniques de la rupture… en librairie *** mise à jour à mi-mandat ***

Le 6 mai 2007,  cela fait maintenant deux ans et demi, La France a opté pour « la rupture ». Il m’a fallu accepter et respecter ce choix pour un projet et pour un candidat qui n’étaient pas ceux que j’avais soutenus.


Mais j’avais du mal à y croire. Alors j’ai voulu, dès le 7 mai, tenir au fil de l’eau ces « Chroniques de la rupture », pour oublier certes, pour compenser, mais aussi pour modestement contribuer à ce que, le jour venu, en 2012 ou avant, la mémoire collective ne soit pas une fois encore balayée par de nouveaux discours et d’improbables promesses.


Une nouvelle version du premier tome, reprenant les chroniques dela première moitié du mandat, est dorénavant disponible en librairie.



 

sur le site lulu.com

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http://www.lulu.com/content/livre-%C3%A0-couverture-souple/chroniques-de-la-rupture—tome-1-(poche)/7095169
Pourquoi ne pas avoir attendu la fin du quinquénat pour le publier ?
Parce qu’on oublie bien plus vite qu’on le pense.
Parce que l’histoire s’est accélérée, parce que le monde s’est installé depuis plusieurs mois dans une crise qui a sonné le glas du modèle libéral anglo-américain dont se réclamait le candidat Sarkozy,et qui inspira sa fameuse stratégie de rupture. Parce que le temps dubilan est déjà venu.

Et puis parce que, même si je me disais en démarrant qu’il yaurait d’inéluctables ratés et que les évènements me fourniraient un peu d’inspiration, force est d’avouer en toute humilité que je n’en attendais pas tant …

Merci aux plus anciens lecteurs, et bonne lecture aux nouveaux arrivants!