L’appel de La Rochelle – 30 août 2014 : « Pour que Vive la Gauche »

L’heure n’est plus à la déception ou à l’alerte, mais à un puissant sursaut collectif.

Plusieurs crises s’additionnent et n’en finissent pas. La durée et la profondeur de la récession minent le quotidien des Français et la confiance  en un destin collectif. Privées d’une amélioration de leurs conditions de vie, les classes populaires et moyennes ont exprimé leur colère. Le vote majoritaire d’un sombre dimanche en faveur de l’extrême-droite a été le révélateur insupportable d’une société sous tension.

Nous devons retrouver notre force collective pour orienter le présent et  permettre un avenir de progrès. Il y a urgence à redonner justice et efficacité à des politiques enlisées, sans résultats ni perspectives.

La vocation de la gauche, c’est de porter l’espoir, non pas de risquer un renoncement continu, ou de s’excuser sans cesse de ce que nous sommes. A s’écarter de leurs engagements, les socialistes se divisent. A les oublier, nous nous perdrons. Les applaudissements du Medef ne seront jamais le critère de notre réussite.

Nous choisissons de ne pas subir une suite d’événements qui préparent d’amers lendemains. Nous avons une conviction bien ancrée : pour se réinventer, la France a besoin d’une gauche fière d’elle-même et de ses valeurs.

L’idéal progressiste est notre ressort, comme il est celui de millions de gens. Au lendemain des élections municipales et européennes, deux défaites sans précédent, des parlementaires de notre majorité ont choisi de s’exprimer dans l’Appel des 100 et d’agir, conscients des enjeux et responsables du mandat qui leur a été confié. Nous leur apportons notre soutien pour les choix décisifs des prochaines semaines au Parlement.

Aujourd’hui, alors qu’elle dirige le pays, la gauche a une obligation de fidélité à ses engagements et un devoir d’audace pour proposer des solutions modernes. Devant les inégalités qui déstructurent la société, les chocs climatiques, les excès financiers ou les drames du chômage, nos réponses ne sont pas celles de la droite.

Nous préférons les réformes de fond, avec des choix clairs, aux audaces de surface : une réforme fiscale conforme à nos engagements, une seconde loi bancaire utile à l’économie réelle, les bases d’un nouveau modèle de développement social, écologique et numérique.

Contre la récession, nous proposons un plan d’urgence alliant un soutien ciblé aux entreprises, du pouvoir d’achat supplémentaire pour les familles et un  maintien des capacités d’investissement local. Opposer facticement l’offre et la demande est une vision dépassée. La gauche du 21ème siècle doit aider l’offre par une demande soutenue, soutenir la demande par une offre adaptée. C’est le bon chemin.

Contre l’épuisement démocratique et la colère qui s’expriment, nous devons dépasser les institutions asphyxiantes de cette Vème République corsetée. Pour permettre à la gauche de rassembler durablement une majorité sociale et politique, nous devons changer les modes de représentation et de délibération de notre pays et les adapter aux temps présents.

Ni conformismes, ni tabous, mais des principes ! La gauche se doit à sa mission de transformation, avec la justice et l’égalité comme boussoles. Face au risque de délitement, il faut recréer les conditions d’une démarche commune rassemblant la gauche, sans laquelle rien ne peut réussir.

Nous sommes socialistes. Notre parti, porté par ses militants, peut encore proposer un avenir à une gauche française orpheline de ses ambitions. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent se réapproprier l’espoir commun, à se retrouver pour agir ensemble. Et pour que vive la gauche !

Pour signature : contact@vivelagauche.fr

 

 

 

France, terre d’impossibles réformes ?

De « ruptures » en « changements »

En 1969, Jacques Chaban-Delmas, sentant venir la fin des Trente Glorieuses, proposa avec Jacques Delors une Nouvelle Société, modèle économique et social-démocrate d’inspiration colbertiste.

« Changer le Monde » fut l’indicatif de la campagne de François Mitterrand 1é ans plus tard en 1981

En 1995 Jacques Chirac se fit élire sur la promesse de réduction de la Fracture Sociale, en 2007 Nicolas Sarkozy sur celle de la « rupture » et en 2012, François Hollande nous annonça « Le Changement, c’est maintenant ».

Promesses de nouveautés, de réductions de fractures, de ruptures, de changements rythment notre vie politique depuis 50 ans.

Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, sur ces quarante dernières années, les désillusions sont fréquentes et nombreuses, les avancées plutôt minces et clairsemées, à un point tel qu’il semble facile pout tout un chacun de les lister sans grand effort les réformes qui ont réellement marqué l’imaginaire collectif et durablement changé le cours de choses :

  • Réforme de l’audio-Visuel public, de l’âge de la majorité et loi sur l’avortement (Giscard 1974-75)
  • 39 heures et 5° semaine de congés payés et retraite à 60 ans (Mitterrand/Auroux 1981/82)
  • Libéralisation de la bande FM et apparition de TV privées (Mitterrand 1981-85)
  • Lois de Décentralisation de 1981 à 1983 (Deferre)
  • CSG et RMI (Rocard 1988-1991)
  • Suppression du Service National Obligatoire (Chirac 1995)
  • Lois sur l’Aménagement et la Réduction du Temps de Travail (Aubry 1997-99)
  • PACS (Jospin 1998)
  • Nouvelles lois de décentralisation (Raffarin 2002-2004)
  • Rupture conventionnelle (Sarkozy 2009)
  • Mariage pour tous (Taubira 2013)
  • Politique économique du Made-In-France (Montebourg 2013/14)

Dans le même temps, des millions de personnes ont défilé dans les rues ou se sont opposées aux changements chaque fois qu’il a été question de réformer en profondeur des institutions telles que l’Ecole en 1984 ou en 2013, la Sécurité sociale en 1995 ou bien encore les retraites en de multiples occasions, et aujourd’hui l’Etat et son millefeuille territorial.

Pourquoi tant de difficultés ? Les raisons, réelles ou présupposées, à ces obstacles à la réforme sont multiples et variées. On citera en vrac :

  • Les contraintes et règlementations européennes, et en premier le traité de Maastricht et les impératifs de convergences limitant le déficit à 3% et la dette à 60% du PIB. Avec en prime la gestion « Baroso », la stratégie Europe 2020 et son cortège de Plans Nationaux de Réformes obligeant chaque Etat à publier chaque mois d’avril un humiliant et auto-flagellant « Programme de stabilité » dans lequel il tente de montrer comment il sera bon élève dans les trois années qui viennent.
  • Les lobbies industriels et financiers : Armement, Pharmacie et Banques pour ne citer que les plus actifs qui déploient tout ce qui est en leurs moyens en avocats et en communiquants pour expliquer aux parlementaires, aux ministres et au media pourquoi tel ou tel changement est tout simplement  inenvisageable, « au risque d’entraîner la destruction de x milliers d’emplois »
  • Le conservatisme de la haute administration qui sait parfaitement expliquer à un Ministre et à son cabinet pourquoi telle mesure envisagée « a déjà été tentée, ne pourra pas se réaliser ou sera inefficace. »
  • Les Syndicats & Fédérations dont le souci premier est de préserver les avantages acquis de leurs corporations, lorsqu’il ne s’agit pas tout simplement pour les leaders en place de préserver leur mandat et d’assurer leur réélection lors d’échéances toujours proches. Que ce soit les professions réglementées farouchement opposées à l’augmentation des numerus clausus, ce qui bloque dans le même temps l’augmentation de la taille du gâteau et de son nombre de parts, ou des syndicats aux maigres effectifs bien nourris par la gestion paritaire : personne  ne souhaite que ça bouge.
  • Les Elus nationaux ou locaux, bien en place et pour lesquels toute rationalisation des mandats, par suppression de cumuls ou par fusion d’assemblées, constitue une menace directe à leur existence politique voire à leur subsistance financière.
  • Les divergences de vues, postures ou courants au sein du Parti socialiste, fractures au sein de l’UMP, évidences sereines au sein des partis centristes, éruptions cutanées chez les écologistes, protestations populistes aux extrêmes, chacun bien dans son rôle entend avant tout assurer sa survie médiatique et électorale, et préfère essuyer un défaite collective que de prendre le risque de faire gagner un « camarade » autre que lui.

A moins que ce ne soit tout simplement la dureté des circonstances économiques réelles, que certains attribuent toutefois à la résultante des phénomènes décrits ci-dessus. Le serpent se mord la queue.

Derrière le décor

 

Depuis la défaite de Lionel Jospin en 2002, de congrès en congrès, d’élection en élection, Le Parti Socialiste n’a cessé de proposer des réformes ambitieuses en matière de protection sociale. Ainsi, pour des raisons tant d’efficacité que de justice fiscale, il était entendu que le financement de certaines dépenses (famille et maladie) devrait ressortir de l’impôt et non plus de cotisations assises sur les salaires, allégeant d’autant le coût du travail.

De même, en vue d’encourager les comportements vertueux, depuis des lunes tout le monde s’accorde à penser qu’il faut moins taxer les bénéfices réinvestis que ceux distribués en dividendes.

De la campagne présidentielle de  François Hollande en 2012, j’ai extrait ces dix promesses :

  • La taxation à taux égale des revenus du travail et de ceux du capital
  • La fusion de l’IR et de la CSG en un seul impôt unique et progressif
  • La modulation de l’impôt sur les sociétés, en fonction de critères de notation sociale
  • La « mise au pas » du système financier avec la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôt
  • La taxation des transactions financières
  • « Le juste échange » qui ouvrait la porte à une taxation à l’entrée dans l’UE des produits provenant de pays à moindre exigence sociale ou environnementale
  • La réforme des rythmes scolaires
  • Le droit de vote pour les résidents étrangers
  • Le non-cumul des mandats
  • Le mariage pour tous

Deux ans après, sur ces 10 promesses emblématiques :

Deux ont été réalisées pleinement : La taxation à taux égale des revenus du travail et de ceux du capital et le mariage pour tous, non sans tumulte médiatique (Pigeons, Manif pour Tous).

Deux donnent l’apparence d’une réalisation : La séparation des banques d’affaires et des banques de dépôt et le non-cumul des mandats. Oui, l’apparence seulement car la réalité est en fait bien moins nette qu’elle le parait.

Les six autres ont tourné ou sont en train de tourner en eau de boudin :

  • La fusion de l’IR et de la CSG en un seul impôt unique et progressif est oubliée. Jérôme Cahuzac nous a expliqué un jour qu’il y aurait un problème constitutionnel. On aurait découvert cela en 2012 ? La réalité est toute autre. Qui dit impôt unique dit prélèvement unique, à la source ou pas, peu importe. Et qui dit prélèvement unique dit organisme préleveur unique, et là il faut choisir : le Trésor ou la Sécu. Et qui dit choisir l’un dit décevoir l’autre, avec son cortège prévisible de grèves et de protestations. Fermez le ban !
  • La modulation de l’impôt sur les sociétés, en fonction de critères de notation sociale : il n’en a plus jamais été question
  • La taxation des transactions financières tout comme la loi de séparation des banques : ce sera très peu et à la Saint Glin Glin
  • « Le juste échange » héritier hollando-aubryste de la « démondialisation » et de son « protectionnisme européen et raisonné », qui ouvrait la porte à une taxation à l’entrée dans l’UE des produits provenant de pays à moindre exigence sociale ou environnementale : qui s’en souvient ?
  • La réforme des rythmes scolaires s’apparente au tango, un pas en avant, deux pas en arrière, alors même que depuis vingt ans tous les experts s’accordaient sur le mal qu’il fallait penser de la semaine de quatre jours et sur la nécessité de rythmes plus équilibré. Tous … à l’exception de certains syndicats de professeurs ou d’employés municipaux, sans parler d’élus UMP prompts à la critique.
  • Quant au droit de vote pour les résidents étrangers, il parait que cela aurait été mal vu de s’y attaquer dès le début du quinquennat, avant les élections municipales. On croit rêver.

Sans parler de la renégociation du traité européen (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance – TSCG  et à la réorientation de la politique économique au sein de l’Union Européenne, cause du départ d’Arnaud Montebourg aujourd’hui.

Comment en est-on arrivé là deux ans après le retour de la Gauche au pouvoir ? L’héritage sarkozyste, la persistance de la crise économique, le prétendu déficit de pédagogie ou les erreurs de communication du gouvernement ne sauraient tout expliquer.

Il est des freins et des obstacles à la réforme, profonds, ancrés dans le paysage institutionnel et dans l’imaginaire collectif français, qu’il est grand temps de recenser, d’exprimer, de porter à la connaissance du public pour mieux les annihiler et ainsi permettre que les changements souhaités ou décidés s’installent durablement.

A l’heure où l’aventure ministérielle d’Arnaud Montebourg s’achève et au-delà du pur débat d’idée, le moment est venu de s’attaquer à tous ces facteurs de blocage afin que, lorsque nous aurons défini un nouveau cap, le moins possible d’obstacles vienne se mettre en travers de notre route.

Dividendes en hausse +30.3% : ni investissements, ni embauches !

BJR je maintiens tous mes raisonnements, persiste et signe, malgré l’auto-censure qui règne dans ce pays autour des deux vrais moteurs de « l’économie de marché » qui accumulent des richesses par deux leviers : les spéculations immobilières et boursières : l’une alimentant l’autre ! En cela les gouvernements de F.H continuent l’oeuvre capitaliste de Sakorzy (juillet 2007 loi TEPA)

Mais un court entrefilet dans le Monde daté 20 août le prouve en chiffres (que je ne détiens pas): je cite :

« 30,3% : C’est l’augmentation des dividendes distribués par les entreprises cotées en France au deuxième trimestre 2014, période où près de 40% des versements sont effectués, selon une enquête d’Henderson Global Investors publiée lundi 18 août. La France arrive en tête des progressions en Europe, devant l’Allemagne (+9,7%) et le Royaume Uni (+3.9ù). Les dividendes ont aussi augmenté au Japon (+18,5%)et aux Etats-Unis (+13.8%) mais ont diminué dans les pays émergents (-14,6%) »

-ON COMPREND POURQUOI CES CHIFFRES NE SONT PAS PUBLICS ! —

En tant que dirigeant de SARL je suis écœuré de voir que l’argent du CICE, CIR et autres baisses de charges profitent aux sociétés cotées! Nous sommes les dindons de la farce Schmitt!

La formule de Helmut Schmidt en 1978 ne vaut plus dans la mondialisation où les grands groupes préfèrent investir dans les pays à bas salaires et surtout payés en monnaie exotique. Par conséquent ceux-ci s’enrichissent sur un plan mondial, nous laissant -nous dirigeants de PME- dans une conjoncture déprimée où il est impossible d’augmenter les prix !

Que propose-je ? Ce gouvernement devrait s’attacher au seul déficit structurel et laisser les éléments du déficit « conjoncturel » s’amortir plus lentement…mais surtout s’attaquer aux rentes publiques (notaires, pharmaciens…), dépenses inutiles (les Partenariats Public-Privé), gaspillages d’argent public rare (Rafales qui ne se défendent qu’eux-mêmes !)

et surtout installer deux taux d’impôt-société ainsi que le PS l’avait formulé avant la victoire électorale.Quant aux impôts : les réorienter vers l’immobilier et les œuvres d’art !

Salut et Fraternité.

Une erreur intellectuelle à la base du CICE ?

** « Salut et Fraternité », c’est par ces termes que l’économiste Georges Villeneuve conclut rituellement ses messages, dans lesquels il nous fait part de ses commentaires, réactions et propositions. ** 

Message adressé au courrier des lecteurs du journal « Le Monde ».

Une erreur intellectuelle est à la base du CICE « complété par le pacte de responsabilité » (pp 6/7 du 19/8)
BJR chers rédacteurs du quotidien que j’achète au kiosque -au prix fort- depuis ma classe de première B en 1975. Je trouve votre  articles : La rentrée à haut risques de François Hollande  sur deux pages superficielles et légères ET j’ai de moins en moins envie de m’abonner !

On y lit : « Non seulement les résultats font défaut – la croissance est nulle , la France compte 130000 chômeurs supplémentaires » avant de changer d’idée et diverger (?) sur la communication gouvernementale. Une liaison aurait du venir à l’esprit du rédacteur . Et s’il s’agissait là de deux conséquences de la rigueur budgétaire, entamée depuis novembre 2011 par le gouvernement Fillon qui ordonna 30 milliards d’impôts supplémentaires sur l’année fiscale 2012 ? et poursuivie par le gouvernement Ayrault sur les exercices 2013/2014  ?

Ensuite l’article laisse la confusion sur la politique de reconstitution des marges des entreprises . Rappelons que le taux de marge industrielle et commerciale c’est le rapport de l’excédent brut d’exploitation dans la valeur ajoutée -produite et non vendue- est calculé hors distribution des dividendes mais qu’il finance – théoriquement en totalité. Tout chef d’entreprise, PDG ou administrateur a donc intérêt à dire à ses actionnaires que « les marges augmentent » ; ceux seront rassurés sur le paiement futur d’un dividende au titre de l’exercice comptable. Le MEDEF doit sourire de la méconnaissance du gouvernement sur l’utilisation probable de cette marge EBE/V.A augmentée par le C.IC.E ou baisse de charges : elle servira d’abord des dividendes, ensuite des dépenses publicitaires ou investissements informatiques, dans le meilleur des cas ! Des investissement industriels ou d’emplois salariés n’existent que dans la formule désuète du chancelier Schmidt qui l’énonçait dans un marché commun protégé alors qu’il n’y avait pas de mondialisation des échanges (O.M.C 1994).

Une déclaration du ministre M. Sapin au journal LIBERATION (18 août 2014) le confirme: « Les entreprises ont d’abord un problème de marge. Elles n’ont plus la capacité de faire face à la moindre difficulté, au moindre investissement ,de prendre le risque de l’innovation, d’attaquer des marché à l’étranger ». Le ministre aurait dû parler de CAPITAL ou FONDS PROPRES comptables et si l’on remplace le mot « marge » dans la phrase celle-ci devient alors financièrement correcte puisque c’est le CAPITAL qui doit supporter les risques d’exploitation et d’investissement. Mais si le ministre est convaincu -comme le voudraient les PDG du MEDEF- que les entreprises doivent se développer sans financement permanent à risque, apporté par les actionnaires, alors c’est la gestion financière des sociétés anonymes qu’il méconnaît. Ou que le ministère de Bercy tout entier méconnaît depuis six ans déjà : les sociétés de capitaux ne peuvent se passer d’augmentations de capital en numéraire. Les augmentations de marge, elles, servent à être annoncées aux investisseurs qui y fondent leur espoir de voir le cours de l’action progresser en Bourse des valeurs.

Salut et Fraternité

Loi sur l’Economie Sociale et Solidaire : pour une croissance économique créatrice d’emplois non délocalisables

Fruit d’un intense travail de concertation et un an après sa présentation en Conseil des Ministres le 24 juillet 2013, la loi sur l’Economie Sociale et Solidaire (ESS) a été promulguée par le Président de la République le 31 juillet 2014 et publiée au Journal Officiel du 1er août 2014.

C’est ainsi 10% du PIB et plus de 2,3 millions de salariés, réunis par des valeurs communes, qui voient leurs moyens de développement renforcés.

La loi ESS permet de faire connaître aux citoyens le périmètre de l’Economie sociale et solidaire pour favoriser leur implication dans ce mode innovant d’entreprendre et initier un véritable changement d’échelle. En effet, ce nouveau mode d’entreprendre permet de concilier un développement économique avec les salariés et en lien avec les territoires. La notion d’entreprise de l’ESS regroupe les acteurs historiques de l’économie sociale – à savoir les associations, les mutuelles, les coopératives et les fondations – mais aussi de nouvelles formes d’entrepreneuriat social comme les sociétés commerciales, qui poursuivent un objectif d’utilité sociale et qui font le choix de s’appliquer à elles-mêmes les principes de l’économie sociale et solidaire.

Les principes de l’ESS sont clairement affirmés : ce n’est ni une économie de la réparation ni une vitrine sociale, mais une économie de l’exigence fondée sur les valeurs de gouvernance démocratique et participative, de lucrativité limitée et d’utilité sociale.

Ce modèle entrepreneurial spécifique, à la fois stable et résilient, crée plus d’emplois que l’économie classique : depuis 2000, tandis que l’emploi privé dans l’économie classique (hors ESS) progressait de 4,5%, les entreprises de l’ESS créaient 24% d’emplois supplémentaires.

C’est la raison pour laquelle le Gouvernement a souhaité, à travers cette loi :

1. Reconnaître l’Economie Sociale et Solidaire comme un mode d’entreprendre innovant et durable, et aussi orienter davantage de financements, publics et privés, en direction de ces entreprises, notamment avec le concours de BpiFrance

2. Consolider le réseau des acteurs de l’ESS pour inscrire leur dynamique dans la durée

3. Redonner du pouvoir d’agir aux salariés, notamment en leur reconnaissant le droit d’être informés préalablement à la vente de leur entreprise et de la reprendre sous forme de société coopérative et participative (SCOP) sans acquérir immédiatement de la majorité du capital

4.    Provoquer un choc coopératif, pour qu’au sein notamment des sociétés coopératives d’intérêt collectif (SCIC) et des coopératives d’activité et d’emploi (CAE), salariés, producteurs, usagers, collectivités locales et entrepreneurs-salariés unissent leur force pour créer de l’emploi.

5. Renforcer les politiques de développement local durable et les initiatives des acteurs locaux, pour encourager les emplois non délocalisables dans les territoires

Au cours des six prochains mois, le Gouvernement réunira les acteurs concernés afin de rédiger les différents textes d’application.

« L’Economie sociale et solidaire est une économie de l’innovation et de la valorisation des potentiels locaux, dorénavant dotée de financements. Mais c’est aussi une économie de sens, fondée sur des valeurs qui placent l’homme comme acteur et moteur de l’entreprise. C’est une économie qui montre le chemin pour demain, vers une économie durable et responsable, positionnée autour de nos territoires et de leurs habitants. J’irai d’ailleurs dès la rentrée à la rencontre des acteurs de l’ESS sur tous nos territoires. »  Carole DELGA

 

 

Retrouvez ici le détail des principales mesures de la loi

 

Moscovici, les réductions de déficits et de coût du travail

** « Salut et Fraternité », c’est par ces termes que l’économiste Georges Villeneuve conclut rituellement ses messages, dans lesquels il nous fait part de ses commentaires, humeurs et observations. ** 

Pierre Moscovici a-t-il « réduit les déficits et le coût du travail » ?

Article paru dans Le Monde du 4 août 2014

http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2014/08/04/pierre-moscovici-a-t-il-reduit-les-deficits-et-le-cout-du-travail_4466493_4355770.html?xtmc=moscovici&xtcr=3

commentaires de Georges Villeneuve, économiste.

-Votre article récent tend à démonter les faiblesses de la défense faite par M. Moscovici devant les critiques d’une presse allemande si soucieuse d’un taux de change élevé pour protéger ses retraités devenus les rentiers de l’euro et de ses marchés financiers… Mais l’important n’est pas traité dans cet article car la croissance a régressé depuis la mi-2011 provoquant un premier plan de rigueur du gouvernement Fillon (nov. 2011). C’est cette régression qui se poursuit puisque les gouvernement de F.Hollande ont voulu réduire les déficits budgétaires en augmentant les impôts directs pour mieux plaire aux marchés financiers et écarter toute crise de change sur l’euro (été 2012).

-Le problème est qu’en comprimant la Demande intérieure , tout comme après mars 1983 où F.Hollande était conseiller de l’Elysée, la consommation des ménages est insuffisante à fournir des débouchés aux entreprises résidentes. Il y a un excédent d’Offre sur la Demande adressée aux entreprises, de nombreuses surcapacités de production notamment dans l’automobile ou l’immobilier d’entreprise. L’économie de l’Offre, chère à notre Président de la République, est incapable d’augmenter ses prix donc ses marges, car elle est vivement concurrencée et s’avère incapable d’offrir des biens ou services  nouveaux à des prix psychologiques .Certains secteurs étant en déflation des prix comme la téléphonie mobile ou l’hôtellerie-restauration malgré l’absence de concurrence internationale dans ces secteurs : la réduction du déficit en 2014 ne modifiera pas la structure compétitive dans ces secteurs !

-Ce sont déjà trois années d’échec de la ‘politique de l’offre’ et c’est probablement trois nouvelles années de croissance zéro+,  qui verront monter la marée noire du chômage et des drames individuels ou familiaux. Rappelons ici A. DUMAS : «  l’argent  est un bon serviteur et un mauvais maître « . Par conséquent si le taux de change de l’euro contre dollar ne revient pas vers 1.15 USD il n’y aura en France  qu’une croissance de zéro +(0.4 à 0.7%) grâce aux bons services des précédents ministres de l’économie – et la caste orthodoxo-libérale qui sévit à Bercy.