BBI n° 339 : Les promesses du maire n’engagent que ceux qui les écoutent

 

Un an et demi après l’élection municipale, nous avons eu la curiosité de revisiter le programme électoral 2014 du maire. Certains des projets étaient à ce point farfelus que nul ne s’étonnera qu’aussitôt formulés ils aient disparu du paysage. Ainsi en est-il, par exemple, du serpent de mer de l’enfouissement de la RD910 du Pont-de-Sèvres à la Porte de Saint-Cloud, ou encore du « passeur en bateau » qui devait relier le mail du Maréchal Juin à l’Île de Monsieur.

 

Mais il y avait plus sérieux, avec : La Fabrique, espace de nouveaux services pour les entreprises, la Pépinière d’entreprises, le Conseil consultatif permanent des familles, les « veilleurs de proximité », le Conseil local de la santé mentale, la police verte, le Projet éducatif local, les états généraux de l’espace public, la démocratie énergétique, la Fondation Territoriale pour les projets associatifs innovants et même un jardin suspendu sur la Seine, au niveau du Trapèze.

 

En avez-vous entendu parler depuis l’élection ? Nous en avons vainement cherché la trace et le seul fait nouveau depuis l’élection, c’est la disparition du TOP sacrifié par le maire et sa majorité.

 

L’art de la politique serait-il de faire rêver les électeurs au moment des élections ? Sans doute, mais pas sur des chimères.

 

L’Île Seguin serait-elle l’occasion de nous faire rêver ? Pour l’équipe Baguet en 2014, « la SAEM qui réalise les travaux de l’Île Seguin présente une excellente santé financière et enregistre fin 2013 un excédent de trésorerie de 28 millions € ». Puis, « l’Île Seguin, ce sera prochainement le prestige international à proximité, sans financement des Boulonnais. »

 

Malheureusement, c’est l’inverse qui est vrai. Nous avons démontré au Conseil municipal que l’opération débouchera sur un déficit d’au moins 100 M€ et que la Ville a d’ores et déjà avancé sur son budget une somme de 140 M€ pour les équipements publics, qui devrait lui être remboursée mais qui ne le sera jamais.

 

Il faut sortir de ce scénario cauchemardesque et les moyens d’y parvenir existent. Nous les avons déclinés à maintes reprises et il suffirait que l’on nous écoute pour sortir de ce marasme.

 

Mais nous devons aussi veiller à ce que naissent des projets de proximité, importants pour le bien-être des citoyens, comme la reconquête des berges de la Seine et la création d’un skate park qui figuraient dans le programme de la Ville citoyenne et dont le second a fait l’objet d’un vœu voté à l’unanimité par le Conseil municipal.

 

Mais aussitôt voté, aussitôt oublié. Il ne suffit pas de voter les projets, il faut aussi se donner les moyens de les mener à bien. C’est cela la bonne politique au service des citoyens.