Archives pour la catégorie Tribunes BBI

BBI n° 440 – Réduction de la dépense publique : Halte à la démagogie !

Avec outrance, cynisme et démagogie, la couverture pleine page du dernier numéro de BBI titrait : « L’Etat prend 134 M€ à la Ville jusqu’en 2020 ».

Nous regrettons une telle annonce de la part de la majorité municipale, tant sur le fond que sur la forme, et appelons l’ensemble de nos concitoyens à faire la part des choses. Notre présente tribune tâche d’y contribuer.

Un rappel historique s’impose tout d’abord. Sous la présidence Sarkozy, la dette publique s’est accrue de 600 Milliards €. Elle atteint aujourd’hui le montant faramineux de 2 105 Milliards €, soit près de 98% du PIB.

Une telle situation ne pouvait plus durer, et ce, de l’avis de la plupart des partis politiques. Aussi, dans le cadre de la stratégie « Europe 2020 » pour une croissance économique « intelligente, durable et inclusive », ont été engagés en France le Programme de Stabilité, visant à économiser 50 Milliards € de dépenses publiques sur 3 ans, ainsi que le Pacte de Responsabilité, dont les effets sur les marges des entreprises sont désormais une réalité.

Aucun gouvernement n’avait eu le courage de lancer un tel programme de réformes ces trente dernières années. Enfin, la France commence à se désendetter ! Il est aussi mis fin à l’augmentation des dépenses publiques que l’on pensait être une fatalité. Stabilisée dans un premier temps, la dépense publique recule enfin puisque la part qu’elle représente dans le produit intérieur brut (PIB) diminue pour la première fois depuis des décennies.

Pour réussir, tous les acteurs sont mis à contribution : l’Etat et ses agences (18 Milliards €), la santé et le système social (21 Milliards €), et enfin les collectivités territoriales (11 Milliards €).

Notre ville doit, comme les autres, participer à cet effort national de redressement car l’efficience dans la gestion des deniers publics est une priorité pour assurer la durabilité de notre modèle de développement.

Pour notre part, nous tenons à souligner les efforts des services municipaux et des associations de notre commune qui n’ont eu d’autre choix que de consentir et s’adapter aux exigences posées par la municipalité : maîtrise de l’évolution des charges, baisse des subventions…

Si les leaders de la droite fustigent la dépense publique et n’ont pas de mots assez durs sur l’assistanat ou sur les fonctionnaires devant micros et caméras, nous constatons que le courage les fuit quand il s’agit d’assumer leurs responsabilités devant leurs électeurs.

BBI n° 339 : Les promesses du maire n’engagent que ceux qui les écoutent

 

Un an et demi après l’élection municipale, nous avons eu la curiosité de revisiter le programme électoral 2014 du maire. Certains des projets étaient à ce point farfelus que nul ne s’étonnera qu’aussitôt formulés ils aient disparu du paysage. Ainsi en est-il, par exemple, du serpent de mer de l’enfouissement de la RD910 du Pont-de-Sèvres à la Porte de Saint-Cloud, ou encore du « passeur en bateau » qui devait relier le mail du Maréchal Juin à l’Île de Monsieur.

 

Mais il y avait plus sérieux, avec : La Fabrique, espace de nouveaux services pour les entreprises, la Pépinière d’entreprises, le Conseil consultatif permanent des familles, les « veilleurs de proximité », le Conseil local de la santé mentale, la police verte, le Projet éducatif local, les états généraux de l’espace public, la démocratie énergétique, la Fondation Territoriale pour les projets associatifs innovants et même un jardin suspendu sur la Seine, au niveau du Trapèze.

 

En avez-vous entendu parler depuis l’élection ? Nous en avons vainement cherché la trace et le seul fait nouveau depuis l’élection, c’est la disparition du TOP sacrifié par le maire et sa majorité.

 

L’art de la politique serait-il de faire rêver les électeurs au moment des élections ? Sans doute, mais pas sur des chimères.

 

L’Île Seguin serait-elle l’occasion de nous faire rêver ? Pour l’équipe Baguet en 2014, « la SAEM qui réalise les travaux de l’Île Seguin présente une excellente santé financière et enregistre fin 2013 un excédent de trésorerie de 28 millions € ». Puis, « l’Île Seguin, ce sera prochainement le prestige international à proximité, sans financement des Boulonnais. »

 

Malheureusement, c’est l’inverse qui est vrai. Nous avons démontré au Conseil municipal que l’opération débouchera sur un déficit d’au moins 100 M€ et que la Ville a d’ores et déjà avancé sur son budget une somme de 140 M€ pour les équipements publics, qui devrait lui être remboursée mais qui ne le sera jamais.

 

Il faut sortir de ce scénario cauchemardesque et les moyens d’y parvenir existent. Nous les avons déclinés à maintes reprises et il suffirait que l’on nous écoute pour sortir de ce marasme.

 

Mais nous devons aussi veiller à ce que naissent des projets de proximité, importants pour le bien-être des citoyens, comme la reconquête des berges de la Seine et la création d’un skate park qui figuraient dans le programme de la Ville citoyenne et dont le second a fait l’objet d’un vœu voté à l’unanimité par le Conseil municipal.

 

Mais aussitôt voté, aussitôt oublié. Il ne suffit pas de voter les projets, il faut aussi se donner les moyens de les mener à bien. C’est cela la bonne politique au service des citoyens.

 

BBI n° 338 – Une première année de vigilance et de propositions

 

Une centaine de nos concitoyens ont assisté jeudi 25 juin à la réunion de bilan de la première année de mandat de notre groupe « La Ville Citoyenne ».

 

Chloé Jaillard a présenté une synthèse de la situation financière de la ville qui, n’en déplaise à la majorité, n’est pas si florissante : si la dette de la seule commune est en légère diminution, celles résultant de la participation de la ville dans la Société d’Economie Mixte d’aménagement des terrains Renault (SAEM) et dans la communauté d’Agglomérations GPSO sont en forte hausse.

 

Pierre Gaborit a rappelé le long et douloureux cheminement de l’aménagement de l’ile Seguin depuis 20 ans. Le résultat : aucun projet abouti n’a vu le jour et l’avenir est très inquiétant. Il a présenté une simulation en 3 Dimensions du projet « La Ville Citoyenne » qui allie équipements publics (grand jardin central, Cité Musicale, »R4″, piscine) et logements en bois en quantité raisonnable. Les récentes concertations menées entre le Maire et les associations valident cette stratégie, avec hauteurs et constructibilité limitées.

 

Judith Shan a rappelé notre ambition de « faire la ville » en matière d’utilisation de l’espace urbain, en rappelant nos propositions pour pacifier et sécuriser la Place Marcel-Sembat et l’axe Pont-de-Sèvres / Porte-de-Saint-Cloud et en matière de mixité sociale par l’évolution de la carte scolaire et par la construction de logements.

 

Vincent Guibert a convié des représentants d’associations à présenter leurs activités : 100 Raisons Apparentes (café associatif), secours populaire (solidarité), InVivo (culture) et Resseo (réinsertion professionnelle). Il a résumé les préoccupations exprimées par les participants de la réunion dont l’évolution de la dette consolidée par habitant ; la nature et le financement des projets envisagés sur l’Ile Seguin ; la place de la commune au sein de GPSO ; l’état de la voirie et des trottoirs et l’absence de zone piétonne en centre-ville.

 

Au nom des partenaires invités, Chekra Kaabi, co-responsable de EELV, a rappelé la nécessité pour la ville de participer concrètement aux efforts de réduction d’émission de gaz à effet de serre en améliorant notamment la recyclage des déchets verts de la ville actuellement incinérés à Issy les Moulineaux.

 

Nous souhaitons une excellente rentrée aux élèves, à leurs parents et au corps enseignant. Nous demeurons particulièrement vigilants sur les moyens mis en place dans le cadre des nouveaux rythmes scolaires et sur ceux accordés aux associations.

BBI N° 426 – Mai 2014 – La transparence sous contrôle

Dans son discours d’intronisation le 4 Avril dernier, M. Le Maire, prônant l’apaisement et le rassemblement, a émis le vœu que tous les conseillers municipaux œuvrent avec responsabilité dans le sens de l’intérêt général. Sur le moment nous nous sommes félicités de ces propos.

Toutefois, dans les minutes qui ont suivi, seuls les membres de sa liste furent conviés sur le perron de l’Hôtel de Ville pour la traditionnelle photo de groupe. Bévue réparée dès la semaine suivante mais malencontreusement trop tard pour que la photo de l’ensemble du nouveau conseil municipal soit publiée dans le dernier numéro du BBI.

Lors du deuxième conseil municipal, le 11 avril, nous avons assisté à une application à la lettre des textes réglementaires avec une désignation strictement proportionnelle des places attribuées en Commissions d’ Appels d’Offres, en Commission des Délégations de Services Publics et en Commission Consultative des Services Publics Locaux. Cela a pour conséquence que seuls y siégeront des conseillers municipaux de droite issus soit de la majorité UMP-UDI, soit de sa dissidence se revendiquant également de l’UMP. Aucun élu PS-EELV ne pourra y prendre part.

En 2008, le même maire, nouvellement élu, avait souhaité que tous les groupes soient représentés dans ses commissions. Cédant à la facilité et privilégiant l’entre soi au sein de ces instances pourtant essentielles à la vie démocratique, il n’a pas cru bon renouveler l’expérience en 2014.

La transparence sera donc dorénavant sous bon contrôle, et nous ne serons pas en mesure de savoir sur quels critères seront approuvés et évalués les attributaires des marchés publics et les délégataires de services publics. Nous le regrettons, nous ne pouvons que souligner la force du contraste entre les premières paroles du maire réélu et ses tout premiers actes. Nous sommes déçus et inquiets de ce verrouillage.

La démocratie participative et la transparence sont au cœur de notre projet, avec notamment le droit de pétition local, la publication de déclaration d’intérêts pour l’ensemble des conseillers municipaux et la création d’une charte des droits et devoirs des élus.

Nous sommes déterminés à demeurer vigilants dans l’utilisation de l’argent public, pour des raisons de bonne gestion mais aussi pour réhabiliter l’action publique et le personnel politique aux yeux de nos concitoyens qui pour moitié ne sont pas venus voter en mars dernier.