Archives pour la catégorie Chroniques de la rupture

Chronique de la rupture #88 ? Avril 2012 : Brevet de plongée sous Marine.

La campagne électorale bat son plein.

Faute de pouvoir baser un projet crédible (il n’en a pas) sur une bilan positif (son bilan est une catastrophe), le sortant erre de ville en plateau de télé, insulte, ment, interpelle tout journaliste osant l’interroger, déforme à outrance le projet de son principal rival.

La résultat dupremier tour est encourageant. François Hollande est en tête mais Le FN point à 18% et l’électorat de François Bayrou a fondu de moitié en 5 ans.

Le campagne du deuxième tour n’est qu’une caricature de discours de survie envers un électorat FN que le sortant espère séduivre via des discours plus nationalistes et démagogues les uns que les autres, mêlant xénophobie et allusions populistes au « vrai travail ».

Ainsi s’achèvent ces « chroniques de la rupture »

Les Français ont été trompés.

Ils ont eu beau se lever tôt, travailler plus pour espérer gagner plus : la croissance n'est pas là, le pouvoir d'achat non plus, l'emploi même plus. La « rupture » s’est fait attendre, elle n’a pas eu lieu, et sans elle se sont évanouis les espoirs de pouvoir d’achat, de recul de la pauvreté, de république irréprochable et autres promesses de 2007.

Que retenir, de cette  » rupture  » ?

De grands discours, une omniprésence dans les affaires ministérielles et dans des media sous contrôle grandissant. des comportements  » bling-bling « , en faveur de son clan, totalement décalés en regard de la situation économique du pays et des difficultés financières que connaissent de nombreux Français.

Une république qui se voulait irréprochable, aujourd’hui terriblement affaiblie par des affaires politico-financières d’une ampleur sans précédent.

Des fiascos en série dans la réforme de l'état : Justice, Enseignement, Universités, Hôpitaux, Armée, ce ne sont que stigmatisations, humiliations, culpabilisations, admonestations, solutions toutes faites et malaises grandissants.

Une lutte contre l’insécurité inefficace, on lui a préféré la haine du prétendu étranger.

Mais surtout, une triple impasse politique, sociale et économique :

  • Le modèle dont se prévalait le candidat, ce modèle néolibéral basé sur l’endettement, le moins d’Etat et la réduction des dépenses publiques, ce modèle qu'il voulait importer en France s'est écroulé en 2008, miné par la cupidité et l'aveuglement idéologique.
  • Une loi TEPA, ses heures supplémentaires dispensées de charges et son bouclier fiscal, qui a privé l'Etat de revenus, précarisé les jeunes, accru le nombre de chômeurs et n’a profité qu'à une infime minorité de gens aisés.
  • Un déficit budgétaire et une dette extérieure abyssaux, profonds comme jamais.

La rupture a échoué.

Qu'on ne vienne pas nous dire  » ce n'est pas sa faute « ,  » la crise est mondiale « ,  » c'est pire ailleurs « . Cette crise est celle du modèle néolibéral dont il se voulait l'ardent promoteur, dont il entendait s'inspirer pour moderniser la France. Ce modèle, c'était le ferment, l'essence, la substantifique moelle de sa « rupture ».

L'échec de ce modèle est indissociable du sien et de celui de son camp.

Accordons-lui le bénéfice du doute, et acceptons l'hypothèse que comme tant d'autres, il a été fasciné, envouté, berné, par la croissance à crédit et les fausses réussites observées dans le monde anglo-saxon ces vingt dernières années. Et admettons que si cet échec est le sien, il ne relève pas sa faute.

L'honneur, le respect du citoyen, le sens de l'Etat en appelaient en ce cas dès 2008 à une nouvelle donne, à une redistribution des cartes. Une démission, une dissolution s'imposaient, libre ensuite aux sortants de se représenter, de formuler un nouveau programme de gouvernement et de le soumettre aux suffrages de leurs concitoyens.

Mais cette audace-là est la seule qu’il n’ait pas eue.

Comment en sortir ?

Il nous revient dans les semaines qui viennent de tout mettre en ?uvre pour que cesse ce régime clanique de faux-semblants, et que dès l’été 2012 une nouvelle politique soit mise en ?uvre, autour de quatre axes forts et indissociables :

Le redressement des inégalités sociales et fiscales

La relocalisation du travail et l’investissement dans le logement

Le désendettement du pays

La (re)-construction d’une Union Européenne fédérale & émancipée des marchés financiers

 

« Gagner », ou « avoir raison » ?

L’objectif est de gagner la présidentielle puis les législatives, il faudra que le peuple dit « de gauche » accepter de ne pas « avoir raison » tout le temps et sur toute la ligne.

Donc il nous faudra demeurer vigilants, concentrés et actifs, ne pas rester les bras ballants en estimant que le rejet de Sarkozy et de l’UMP fera le reste, il nous faudra sans cesse mettre en avant nos propositions, pour convaincre nos concitoyens et éviter que les plus désespérés d’entre eux se fassent berner comme en 2007.

Alors, observons, dénonçons, proposons, relayons, expliquons, agissons sans cesse sur le terrain pour que ce monde devienne chaque jour plus juste.

En espérant que ces lignes marquent la fin des « chroniques de la rupture »!

 



Chronique de la rupture #50

* pour que ne rien ne soit oublié dans les JOURS qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 Avril 2009

Sommet du G20 puis sommet de l’OTAN


Sarko cherche désespérément à exister face à un Obama en pleine gloire.


Ridicule menace de « quitter la table » à la veille du sommet, qui fait à peine ciller Gordon Brown.


Satisfecit général à la sortie du G20, mais concrètement qu’en ressort-il ?

  • une liste grise en guise de réglementation sur les paradis fiscaux
  • rien sur les agences de notation
  • rien sur les ventes à découvert ou sur les appels de marge
  • rien sur la fixation des cours de bourse ou sur les stock-options
  • et bien évidemment, aucune condamnation du crédit hypothécaire aveugle dont Sarko faisait encore l’apologie durant sa campagne électorale.

Sursaut de dignité


… à mettre au crédit du Conseil d’Etat qui retoque un CSA à la botte en décidant que le temps de parole du Président doit être comptabilisé avec celui du gouvernement.


Loi HADOPI sur le téléchargement : ça (karout)chi dans le ventilo

Détournement de la vieille et imagée expression américaine « the shit hits the fan » à l’assemblée, où une poignée de députés socialistes rusés (il en existe encore) surgissent de derrière le rideau pour faire surnombre et mettre la majorité en échec. A refaire le jour d’une motion de censure, camarades !
 

Loi « Hôpitaux, Patients, Santé, Territoires »


La contestation monte dans les régions et dans le monde hospitalier. 25 grands professeurs de médecine signent un texte publié dans le Nouvel Observateur. Le maître-mot n’est plus la santé mais la rentabilité. Ils y dénoncent les risques de « suppressions massives et injustifiées d’emploi d’infirmiers et d’aides-soignants ».


Vous aussi, soutenez cet appel en cliquant ici

République exemplaire

Et PAF sur le bec ! Le Canard enchaîné révèle une drôle d’histoire de corruption présumée de la Direction de la Police de l’Air et des Frontières à l’Aéroport d’Orly. Déjà l’année dernière, la PAF s’était distinguée par ses comportements vertueux à l’égard des expulsés.

 

Ségolène n’en finit pas de s’excuser

à Dakar la semaine dernière, en référence au discours prononcé par Sarkozy en juillet 2007

à Paris aujourd’hui, suite aux propos café-du-commerce tenus par le même Sarkozy
lors d’un déjeuner rassembllant la semaine dernière une vingtaine de députés pour un débriefing des sommets G2 et OTAN. Cette seconde salve d’excuses, envers Zapatero, aura au moins eu le mérite d’attirer l’attention sur ce déjeuner, passé jusqu’alors totalement inaperçu.

 

Chronique de la rupture #87 ? Mars 2012 : Interruption momentanée du programme

En début de mois, le président-candidat est en campagne à la radio. A défaut de programme, son discours concerne celui de son principal rival et s’articule autour du triptyque : mensonge, assistanat, impôt. Il prétend que les mesures fiscales annoncées la semaine dernière par François Hollande vont faire fuir les riches : « Qu’est ce qui restera en France quand les riches seront partis ». Ce matin Sarkozy interpelle, contre-questionne, agresse dès qu’il se sent en difficulté pour répondre à une question.

Et il en sera ainsi durant toutes ses interventions audiovisuelles de cette première quinzaine de mars : l’anathème et l’instulte comme principaux arguments de campagne. Son bilan est un boulet, son programme n’existe pas, alors que lui reste-t-il ? Ses armes principales

Par deux fois la vulgarité du président-candidat atteindra des sommets, ou touchera le fond, au choix du lecteur :

? Un « quel couillon va ! » à l’encontre d’un jeune journaliste qui lui demande pourquoi il a fait envoyer des gaz lacrymogènes sur des délégués syndicaux d’Arcelor Mittal venus à sa rencontre devant son siège de campagne

? Il se montre cassant et méprisant avec la rédactrice en chef de France Inter. D’un geste de la main, « chuuuut », il lui intime de se taire alors qu’elle vient de lui poser une question.

En résumé, sa parole lors de ces émissions télévisées se résume à : Tout ce qu’il a fait, il n’aurait jamais dû le faire, et tout ce qu’il n’a pas fait, cela constitue son projet pour 2012.

Grand discours à Villepinte, l’UMP rapporte une affluence triple de la contenance de la salle. Une annonce-choc de plus, en direction des souverainistes : « Si je devais constater que dans les douze mois qui viennent il n’y avait aucun progrès sérieux dans cette direction, alors la France suspendrait sa participation aux accords de Schengen jusqu’à ce que les négociations aient abouti. »

 

Puis surviennent à Montauban et Toulouse le dramatique assassinat de trois enfants et de quatre adultes par un tueur isolé. Deux jours plus tard, le terroriste est assiégé puis abattu par la police à son domicile. Tons haletants, bandeaux « édition spéciale », défilés d’experts sur les plateaux : les TV dont les chaines info en font trop.

Une question subsistera a jamais : au lieu de s’occuper des fadettes des journalistes ou d’épiciers bios, le commandement de la DCRI qui avait depuis longtemps identifié cet individu comme dangereux, aurait-il pu agir préventivement et éviter le drame ?

Et pendant tout ce temps-là, la justice tente de faire son travail : la trace d’un retrait de 10 Millions d’Euros retrouvée en Suisse la veille d’un dépôt en France, les mises en examen qui se poursuivent? Ségolène Royal aura le mot juste en déclarant que le président-candidat a peur de perdre l’élection parce qu’il a « absolument besoin d’être réélu pour être couvert par l’immunité présidentielle ».

Finalement, cela semble facile d’être président-candidat : On invente les propositions de son adversaire (à défaut d’en avoir à exposer), on comprend ce qu’on veut, on caricature, on s’insurge bruyamment, on annonce qu’on fera le contraire.

Les énormités finissent par payer, les courbes des sondages se sont rejointes pour le premier tour.

J-22, et toujours pas de programme de l’UMP et de son candidat.

Nous entamons, espérons-le, le dernier mois entier de sarkozysme.

 

 

Chronique de la rupture #49

* pour que ne rien ne soit oublié dans les semaines qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

Mars 2009

Voyage officiel au Mexique : 3 jours bling-bling (bing-bling prend-il un s au pluriel ?) dans une villa de luxe aux frais d’on ne sait qui, suivis de quelques heures de visite officielle; ça me rappelle ces histoires de commerciaux qui s’inventent un rendez-vous le vendredi soir  ou le lundi matin à l’autre bout du pays histoire de financer leur week-end. Gagne petit, indigne, minable.

Fissures à l’UMP où ce bon Pierre Méhaignerie suggère l’abrogation du paquet fiscal. Suivi d’un silence dans les rangs seulement brisé par les éructations morveuses du porteflingue de service. A ce propos, signez la pétition http://www.alternatives-economiques.fr/petition

Autre fissure, à l’initiative de la bruyante et pétulante Nadine Morano. Ce gouvernement a failli réussir une avancée sociétale avec l’adoption du statut du beau-parent, reconnaissant ainsi implicitement l’homo-parentalité, 10 ans après l’avènement du PACS. Mais hélas, sitôt publié, sitôt vilipendé par la mule du Pape qui n’en rate pas une, sitôt retiré – pardon, reporté à la rentrée-.

Le gouvernement cède sur la TVA dans la restauration. Trois milliards d’Euros de manque à gagner, sans contrepartie.

L’affaire du mois : le comportement des dirigeants des entreprises cotées. Grands discours, réunion de réflexion, indignations officielles et coups de menton autour de rémunérations de certains grands patrons banquiers ou industriels. Tout cela pour en arriver peut-être à un décret minimaliste concernant les bonus, stock-options et autres parachutes dorés d’une demi-douzaine de dirigeants de sociétés aidées par l’état.

et pourtant :
Discours de Sarko à Toulon le 7 février 2007 « Ça ne peut plus durer les parachutes en or pour celui qui échoue, les stock options réservées à quelques-uns. »

Discours de Sarko à Marseille le 19 avril 2007 «  Si je suis élu président de la République, je ferai voter dès l'été 2007 une loi qui interdira la pratique détestable des golden parachutes parce que c'est contraire aux
valeurs qui sont les miennes.
[…]
De la même façon, je n'accepte pas, et j'assume mes responsabilités, que dans une entreprise de milliers de salariés on puisse à quelques-uns se distribuer un plan de stockoptions, alors que la valeur de l'entreprise existe parce que chacun des salariés y a apporté sa part, y compris la dernière collaboratrice et elle aussi a droit d'être
propriétaire d'une partie de cette entreprise. Ca, ce sont nos valeurs »

Rappelons que « dès l’été 2007 », c’est la loi TEPA qui fut votée.

Quant au MEDEF, il prône l’auto régulation. Vont-ils nous refaire le coup de la main invisible du marché ?

Le rumeur enfle autour d’une « reprise en main » possible de Radio France à l’occasion du renouvellement du mandat de son Président en mai prochain. Restons vigilants.

En revanche, silence total au Château autour des prises de position du Pape ou de l’évêque d’Orléans sur le préservatif. Saint-Jean de Latran, c’était il y a moins de dix-huit mois pourtant, mais à l’heure où le sarkozysme capote, les liens entre le pouvoir, ses grands intellos cathos type Bigard et le Vatican resteront-ils aussi serrés qu’ils l’étaient ? Invivable suspense…

Et pour terminer ce mois-ci, signalons et soutenons ce nouveau mouvement des universitaires et des chercheurs, la « Ronde Infinie des Obstinés » http://rondeinfinie.canalblog.com/ qui se tient depuis une semaine à Paris sur le Parvis de l’Hotel de Ville, ex Place de Grève…

Chronique de la rupture #86 – Février 2012 : du président-candidat au candidat-président

 

Lors d’un déplacement dans le Tarn le président-pas-encore-candidat en remet une couche sur la prétendue destruction de la politique familiale, et de son ton faussement courroucé il prend l’auditoire à témoin.

« Soixante ans pour faire une politique familiale qui fait l’admiration du monde entier, qui permet aux femmes d’être libres, d’avoir des enfants et une activité professionnelle, pourquoi vouloir le démolir? Pourquoi vouloir casser, vouloir détruire? Par idéologie? Par sectarisme? Pour faire plaisir à qui? A ceux qui n’ont jamais cru à la famille? », 

République irréprochable : Eric Woerth, ancien Ministre du Budget de la « République irréprochable » qu’avait promis Nicolas Sarkozy en 2007, ancien Trésorier de l’UMP, est mis en examen  pour trafic d’influence passif, puis pour recel d’une somme de 150 000 ? en liquide, qui aurait pu servir au financement illicite de la campagne du Président de la République en 2007 selon l’ex-comptable de Liliane Bettencourt.

Vrai-faux suspense autour des parrainages de la candidature MLP, qui s’écrasera au sol quelques jours plus tard en direct face à François Lenglet puis Jean-Luc Mélenchon sur France 2.

Guéant au congrès de l’UNI, en prospecteur de voix FN déclare que « Nous devons protéger notre civilisation ? Contrairement aux socialistes, je pense que toutes les civilisations ne se valent pas ».

Puis vient le jour tant attendu où le Président se déclare candidat, lors du 20h sur TF1. Petite déclaration qui ne soulève aucun enthousiasme, à part chez les perroquets UMP préprogrammés.

Début du festival, de la reconquête, de l’hallali espéreront certains.

Au comble de leur ridicule, Boutin, Morin puis Nihous abandonnent et se rallient au sortant. Sa cote monte de 0,01% dans les sondages.

Sarkozy en élève docile de Merkel fait approuver par le parlement français le MES, Mécanisme Européen de Stabilité budgétaire.

Le candidat-président nous gratifie de déclarations enflammées sur le patriotisme économique. Pendant ce temps Renault localise à Tanger une production concurrente à sa fabrication française, et mène en interne des études sur l’attrition et la « low performance ». On va tout droit vers une situation digne des Ressources Humaines de France Telecom il y quelques années.  Le président-candidat ne dit rien, l’état actionnaire laisse faire : Jamais l’écart entre les paroles et les actes n’a été aussi flagrant.

Le candidat-président se plait à inventer des propos prétendument tenus par son rival François Hollande afin de mieux dénoncer, dans son habituel français impeccable, des mensonges « professés » par le candidat socialiste. J’aurai bien aimé rencontrer son « proféreur » de Français.

Enfin ça, c’est pour les jours pairs parce que les jours impairs, il nous remet un vieux disque usé et prétend que les socialistes n’ont pas d’idée.

Il a mis à genoux l’industrie photovoltaïque Française mais il vient sauver Photowatt en la faisant racheter par EDF.

Il tente une barbouzerie capitaliste avec la complicité de Proglio, PDG d’EDF, visant à propulser ce bon Jean-Louis Borloo à la tête de Veolia, mais le coup est éventé et l’histoire fait pshiiit !

Il prétend avoir sauvé la raffinerie Petroplus, mais le patron de Shell France Patrick Roméo l’affirme : « Nicolas Sarkozy n’a pas joué de rôle particulier ».

Le candidat-président bafouille en direct lorsqu’on l’interroge à la télévision sur sa soirée du 6 mai 2007 au Fouquet’s : « Si c’était à refaire, je ne referais… ne reviendrais pas dans ce restaurant puisque que ça été vraiment le feuilleton ».

Ce mois de Février se clôt sur 3 faits marquants :

·    Le président-candidat annonce de façon prématurée l’évacuation au Liban d’une journaliste blessée en Syrie, puis se rétracte deux heures plus tard

·    Le candidat promet de rompre avec les actes du président puisque s’il est élu, il mettra fin au non-remplacement d’un professeur sur deux.

Tant qu’à faire, et puisque c’est si important d’être élu, pourquoi ne promettrait-il pas de démissionner dès le lendemain de son élection ?

L’amateurisme cynique s’impose définitivement comme marque culturelle de Sarkozy, qu’il soit Président ou candidat.

Chez Sarkozy, une repentance chasse une promesse, un mensonge chasse l’autre, on peine à suivre. Ainsi il prétend avoir voté à l’Assemblée Nationale l’acte unique européen en 1986. Il ne fut élu député pour la première fois qu’en juin 1988.

Ce qui ne l’empêche pas, lui d’avoir des idées toutes plus originales les unes que les autres. En fait il reprend juste la campagne de 2007 là où il l’avait laissée : referendum, abrogation des retraites chapeau etc. Tout ce qu’il n’a pas fait depuis 5 ans, cela devient son programme.

Il se présente comme le « candidat du peuple ». Mais de quel peuple ? Celui du Fouquet’s, du CAC40, des Familiers de Deauville ou de St Tropez, des lecteurs du Figaro et de Paris Match ?

Dans un peu plus de deux mois, tout cela sera fini, espérons-le. Mais restons concentrés, revoyons le film « La Conquète », relisons les « Chroniques du Règne de Nicolas 1er« de Patrick Rambaud, ou bien encore « OFF », de Domenach et Szafran ou tout simplement : rappelons les promesses de 2007 et comparons-les à ce qui s’est passé dans les « 1699 jours en Sarkozye » [Pub!] qui ont suivis.

 

Chronique de la rupture #48

* pour que ne rien ne soit oublié dans les semaines qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 Samedi 7 février

Il a parlé. Devant des journalistes triés sur le volet, bien peignés, transparents ou sur le retour, tous bien élevés…

Ses propos : du vent, du bluff, de l’esbroufe.

Côté pile, une volte face sidérante à l’égard du modèle libéral anglo-saxon tant adulé hier, un discours social démocrate totalement assumé. Cher lecteur, relisez entre autres la motion 5 du congrès PS du Mans, à cette époque où il y existait encore de véritables rénovateurs; à cette époque où on nous traitait, à droite, d’archaïques, d’ânes bâtés qui n’avaient rien compris au monde qui change; à cette époque où l’on nous traitait, dans notre propre parti, de trublions ou de complices de la droite parce que nous osions parler de réguler la mondialisation au lieu de l’interdire par la loi, parce que nous écrivions des propos tels que ceux-ci :


sans commentaire.

 

 

Côté face, une politique inepte qui perdure :

  • Le chômage en hausse, et un encouragement continu à la défiscalisation des heures supplémentaires.
  • Un manque de moyens dans l’éducation, à l’hôpital, et le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux afin de financer entre autres la limitation d’impôts des classes les plus aisées.
  • La suppression de la Taxe Professionnelle annoncée pour 2010 (sous évaluée de façon mensongère à 8 Milliards d’euros par an), sans contrepartie demandée aux entreprises, sans financement alternatif pour les collectivités territoriales (histoire de pouvoir mettre les hausses d’impôts locaux sur le dos de la gauche qui gère la majorité des villes, des départements et des régions).
  • Rien sur la régulation des revenus des dirigeants des entreprises soutenues par l’état.
  • Rien pour inciter à court terme les entreprises à préserver voire à créer de l’emploi.
  • Rien sur une plus juste répartition de la Valeur Ajoutée entre Salaires et Profit (rappelons que la part de VA consacrée aux salaires diminue régulièrement et est passé en dix ans de 75% à moins de 65%)
  • Rien dans les faits ou dans les annonces sur une répartition plus équilibrée des profits entre salariés et actionnaires, juste une vague allusion à la règles des trois tiers.
  • Rien, des paroles, du vent, du bluff.


Détail amusant :

Sondage La Pravda, pardon, Le Figaro – Opinionway : 53 % de Français satisfaits des propos du président (des fans de voile sans doute)

Sondage Le Parisien – CSA : 36% de satisfaits



ILLUSIONS ET MENSONGES

Visite du Président au Salon de l’Agriculture

Accueil chaleureux dès les abords du parc des expositions, badauds en liesse tendant leurs mains vers le Président, pas de pov’ con à l’horizon, une bien belle visite en somme. Et pour cause puisque de nombreux reportages, notamment sur Canal +, montrent que ce public ébaubi est composé… de militants UMP dépêchés sur place en Autocar pour l’occasion.

Encore un, pardon, « En Corée, hein ? »  peu et les enfants de écoles auront doit à un jour de congé chaque fois que le Président se déplace…

Nominations à la tête de la Caisse d’Epargne – Banque Populaire

Sarkozy a déclaré que la nomination de l’un de ses proches à la tête de la future grande
banque était approuvée par la commission de déontologie.

Selon Yahoo, Il semble que le président de la République prenne ses rêves pour la réalité. Car la Commission n’a pas été saisie du cas Pérol. Et ne s’est pas réunie pour en discuter. «On n’a jamais évoqué le cas de François Pérol, assure un membre de la Commission interrogé par Libération, puisque notre prochaine réunion est prévue pour le 11 mars».

Chronique de la rupture #85 – Janvier 2012 : "Les taxes, c’est moi"

Les v?ux :  Le président-candidat-non-déclaré parle, sur fond bleu et sous-titré doré, mais qui semble y croire ?

L’histoire du « sale mec » est immédiatement reprise en boucle par les perroquets et les gazettes officielles, Morano en tête.

TVA Sociale : telle qu'elle se présente cette TVA sociale est non seulement inepte mais injuste et inefficace. Elle ne va servir qu’à faire monter les prix à la consommation et les profits des producteurs. Mais pour les salariés, rien à l’horizon.

La vraie contrepartie exigerait que les producteurs de produits et services « français » baissent leurs prix de vente HT puisqu'ils paieraient moins de charges, et tant qu'à faire pourquoi ne pas baisser le taux de TVA dans les limites permises par l'UE sur ces produits-là ? Un cauchemar comptable, rendant l'ensemble inapplicable. On l'a bien vu dans la restauration, où dans l'autre sens les effets de la baisse de TVA n'étaient pas traçables.

De plus à quoi bon renchérir le prix d'un produit importé s'il n'a pas de concurrent européen ? Il convient donc de s’organiser pour qu’émergent ou soient relocalisés sur le territoire européens ces nouveaux acteurs productifs.

Il faut raisonner filière par filière, voir sur quels produits on peut appliquer tout de suite une forme de protectionnisme européen, agir en parallèle pénalisant massivement les délocalisations, et réindustrialiser l'Europe. Alors peut-être pourra-t-on parler d'une éco-socio-taxe sur les produits importés. Cela prendra des années mais l’enjeu en vaut la peine.

Seafrance, Lejaby, Petroplus, Education, TVA sociale, Taxe sur les transactions financières … les annonces de réformes ou de projets de lois s’enchaînent, à trois mois 1/2 du premier tour. Le président-candidat-non-déclaré se comporte comme un employé dilettante, sentant le vent du boulet et sur le point de se faire convoquer à l’entretien préalable au licenciement : il se met à bosser, et le fait bruyamment remarquer.

Mais toute cette agitation ne sert à rien puisque, le Vendredi 13 Mai, contre-bingo ! LA France perd son AAA chez Standard & Poors.

Un détour par la « république exemplaire » : le Juge Courroye est mis en examen dans l’affaire des fadettes  pour « collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal et illicite » et pour « violation du secret des correspondances ».

Le reste du mois de janvier ressemble au début d’une longue glissade vers la retraite à 57 ans.

François Hollande est en visite aux Antilles. « Moi j’travaille », fait savoir en substance le président-candidat-non-déclaré.

La semaine suivante, le président-candidat-non-déclaré apparait à la une des journaux, sur une symbolique photo à la dérive sur un fleuve guyanais. Pour ajouter au côté lugubre du cliché, le le président-candidat-non-déclaré y est flanqué d’un ministre de l’intérieur et d’une ministre de l’environnement qui font grise mine. Ou qui ont chopé la tourista et qui assument.

Dans le même temps au Bourget, 25 000 personnes applaudissent un grand discours du challenger socialiste.

Cette séquence contrastée est suivi d’un non moins réussi débat télévisé du même challenger face à l’ex-« meilleur d’entre nous », et s’achève  le 29 janvier par une laborieuse et surréaliste émission de télé du président-candidat-non-déclaré, en multidiffusion sur 8 chaines ! On ne reprendra même pas ses annonces tellement elles frisent le ridicule compte-tenu ne serait-ce que des délais prévisibles d’application, qui vont bien au-delà de l’élection présidentielle.

Le lendemain, personne ne fait attention au sommet européen « normal », à savoir même pas affublé du désormais rituel qualificatif de « la dernière chance ».

 

J-96 du 2ème tour : jamais nous n’en avons été aussi près, jamais nous n’avons été aussi déterminés !

2012 01 marcheBB

Chronique de la rupture #47

* pour que ne rien ne soit oublié dans les semaines qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

Une fin janvier 2009 placée sous le signe des voeux à tout vat et d’un mouvement social qui va en s’amplifiant.

« Voeux au personnel enseignant » indiquait l’écriteau placé sur le pupitre lors du déplacement à St Lo. A regarder les reportages aux JT du soir on avait plutôt l’impression que le personnel enseignant, manifestant, a été soigneusement tenu à l’écart du Président, au delà des barrières. Cela vaudra au Préfet et au Commissaire de police locaux d’être déplacés dans les jours qui suivront. Fait du prince, indigne, mais finalement sans aucune autre conséquence qu’une égratignure de plus à la démocratie.

Quant aux représentants du « personnel enseignant », bien mis, BCBG propres sur eux,  béats d’admiration à l’écoute des voeux présidentiels, qui étaient ils ? Qui a dit « des militants UMP rameutés pour l’occasion » ?

22 janvier 2009,  discours devant un parterre de chercheurs à l’occasion du « lancement de la réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation ».

 

On y stigmatise le personnel universitaire, on insulte, on humilie :

 

« Plus de chercheurs statutaires, moins de publications et pardon, je ne veux pas être désagréable, à budget comparable, un chercheur français publie de 30 à 50% en moins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs. Évidemment, si l’on ne veut pas voir cela, je vous remercie d’être venu, il y a de la lumière, c’est chauffé? »

 

Il tentera quelques jours plus tard de prendre à témoin le généticien Axel Khan et de le faire passer pour un supporter de sa réforme. Axel Khan démentira.

 

S'en suivent grèves et manifestations dans toutes les universités du pays.

Intégralité du doscours et commentaire du Syndicat NAtional des Chercheurs Scientifiques en cliquant ici

http://www.sncs.fr/IMG/pdf/commentaire_discours_sarko.pdf

Chronique de la rupture #46

* pour que ne rien ne soit oublié dans les semaines qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

Première semaine de janvier 2009, trois fois rien…

  • Report sine die de la loi liberant-les-energies-creatrices-de-la-France-en-permettant-à-chacun-de-travailler-le-dimlanche, ou à peu près. Deuxième recul du gouvernement, après celui de décembre sur la réforme des lycées
  • Vent de fronde au sénat (!) qui n’admet pas de devoir voter la loi sur l’audio-visuel public alors que la suppression de la pub est déjà effective. A suivre …
  • Discours d’enfer du chef de l’état devant Angela Merkel et Tony Blair: « On doit moraliser le capitalisme et pas le détruire (…) il ne faut pas rompre avec le capitalisme, il faut le refonder », a insisté le chef de l’Etat, accusant ceux qui refusent cette « refondation » de « faire le lit de ceux qui veulent détruire la capitalisme ». Le président de la République s’est prononcé une nouvelle fois pour un capitalisme « d’entrepreneurs » que l’Etat devrait « animer, entraîner ». « Il faut rééquilibrer les rôles respectifs de l’Etat et du marché ». Une fois de plus on a envie de dire «Chiche!». Mais pendant ce temps-là, aucune pression réelle sur les banques pour qu’elles desserrent le crédit, aucun retour en arrière sur la loi TEPA, aucun budget supplémentaire pour les lycées ou les hôpitaux.
  • Première diversion de l’année, avec l’annonce surprise par Sarko de la suppression des juges d’instructions alors que, rappelons-le, la réforme post-Outreau qui institue une forme collégiale d’instruction est tout juste en voie d’application

Chronique de la rupture #84 – Décembre 2011 : La honte Triple H

Dès le 1er décembre, le grand Sarko Circus dresse à nouveau son chapiteau à Toulon, pour un discours portant sur la conjoncture économique. Dans un tweet, Le Monde rapporte que « Selon plusieurs journalistes sur place, des cars de militants UMP seraient en train d’arriver au Zénith de Toulon, que les télévisions n’auraient pas eu le droit de filmer. »

 

Alignant des constats de ses propres échecs et de sa propre impuissance, le Président dissimule mal le candidat en devenir, et ce discours n’est autre que sa première grande réunion électorale. Les mesures annoncées ne trompent plus que des militants cacochymes soudés par une haine commune de l’étranger, des 35 heures et de l’impôt, et des journalistes-perroquets qui déshonorent leur profession.

 

Chaque déplacement du chef de l’état mobilise un millier de policier et est évalué à 500 000 Euros. Le PS saisit la comminssion des comptes de camoagne, et met en place une équipe pour chiffrer le coût des déplacements du chef de l’Etat. Deux motions présentées à l’Assemblée Nationale  par des députés socialistes et visant à intégrer une partie de ces coûts dans les comptes du futur candidat, sont rejetées.

 

A défaut de conserver son Triple A, la Sarkozye sait que son triple H, celui de la Haine, de la Hargne et de la Honte, n’est pas menacé. Le malheureux épisode de la prétendue germanophobie de Montebourg va nous le confirmer de façon cinglante :

  • HAINE : « La France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide. » Nicolas Sarkozy en 2007, à Caen, lors d’une réunion de campagne.
  • HARGNE : « Merkel, un Bismarck en jupons », article publié par Yves Thréard le 19 mai 2010 dans le Figaro, organe officiel de l’UMP. Aucun cri d’orfraie ni au gouvernement, ni chez les perroquets, ni à l’Elysée.
  • HONTE : « Les paroles qui ont été entendues déconsidèrent ceux qui les ont prononcées, à l’endroit de nos amis. Je n’ai pas d’autre commentaire à faire que cela. ». Nicolas Sarkozy le 5 décembre 2011 lors d’une conférence de Presse tenue à Berlin en compagnie d’Angela Merkel.

 

République exemplaire : Cela ne saurait éclipser les scandales du moment :

 

Le journal « Le Monde » révèle comment les officiers de police ont épluché la « fadettes » de deux de ses journalistes. «  Une entrée par effraction dans la vie privée de chacun, dans une parfaite discrétion. »

  •  Pentagone à la française : On apprend qu’une enquête judiciaire est en cours depuis plusieurs mois, est ouverte depuis février, au sujet d’éventuelles malversations lors de l’attribution du chantier du futur siège du ministère de la Défense dans le XV° arrondissement de Paris. C’est le groupe Bouygues qui a été choisi pour la réalisation de cet équipement. Selon le Canard Enchaîné, un haut responsable du ministère de la Défense est soupçonné d’avoir transmis à un cadre dirigeant de Bouygues un cahier des charges du marché avant ses concurrents.
  •  Le PDG d’Orange e
    t ex-directeur de cabinet de C. Lagarde a été interrogé le vendredi 9 par la Cour de justice dans le cadre de l’affaire Tapie

 

 

Mais « l’évènement » du mois reste incontestablement le nième sommet de la dernière chance pour sauver l’Euro. Merkozy décident dans leur coin, au mépris du parlement européen, de nouvelles mesures d’austérité dans une nouvelle ultime tentative de sauver leur Triple A.

 

La dramatisation semble s’imposer comme stratégie de campagne en 2012 pour l’un, 2013 pour l’autre.Combien se laisseront impressionner ou abuser ?

 

Prétextant des restrictions économiques et surtout, comble de l’hypocrisie, la maturité des électeurs de 18 ans qui savent ce qu’ils ont à faire, le gouvernement ne mène aucune campagne d’information relative à l’inscription sur les listes électorales.

« Méthodes fascistes »: Bertrand renvoyé en correctionnelle pour diffamation pour des propos tenus à ‘encontre du journal en ligne Mediapart alors que, secrétaire général de l’UMP, il commentait les investigations menées sur l’affaire Worth-Bettencourt durant l’été 2010.

 

Le même Xavier Bertrand, mi-nistre mi-sinistre, prend acte du niveau record du chômage (au-delà de 10%) comme une « conséquence directe du ralentissement de l'activité économique ». Dans la foulée, il innove en proposant le chômage partiel comme solution. Les 35 heures, non, mais les 32, oui. #TristeRoiDuGag

 

Ce dernier paragraphe symbolise à lui seul l’arrogance, le cynisme, l’échec et l’impuissance de Sarkozy et des siens.

Dans 128 jours, il en sera fini de ce régime de privilèges, de casse sociale et de stigmatisations.

 

Bonne année à toutes et à tous !