Chronique de la rupture #88 ? Avril 2012 : Brevet de plongée sous Marine.

La campagne électorale bat son plein.

Faute de pouvoir baser un projet crédible (il n’en a pas) sur une bilan positif (son bilan est une catastrophe), le sortant erre de ville en plateau de télé, insulte, ment, interpelle tout journaliste osant l’interroger, déforme à outrance le projet de son principal rival.

La résultat dupremier tour est encourageant. François Hollande est en tête mais Le FN point à 18% et l’électorat de François Bayrou a fondu de moitié en 5 ans.

Le campagne du deuxième tour n’est qu’une caricature de discours de survie envers un électorat FN que le sortant espère séduivre via des discours plus nationalistes et démagogues les uns que les autres, mêlant xénophobie et allusions populistes au « vrai travail ».

Ainsi s’achèvent ces « chroniques de la rupture »

Les Français ont été trompés.

Ils ont eu beau se lever tôt, travailler plus pour espérer gagner plus : la croissance n'est pas là, le pouvoir d'achat non plus, l'emploi même plus. La « rupture » s’est fait attendre, elle n’a pas eu lieu, et sans elle se sont évanouis les espoirs de pouvoir d’achat, de recul de la pauvreté, de république irréprochable et autres promesses de 2007.

Que retenir, de cette  » rupture  » ?

De grands discours, une omniprésence dans les affaires ministérielles et dans des media sous contrôle grandissant. des comportements  » bling-bling « , en faveur de son clan, totalement décalés en regard de la situation économique du pays et des difficultés financières que connaissent de nombreux Français.

Une république qui se voulait irréprochable, aujourd’hui terriblement affaiblie par des affaires politico-financières d’une ampleur sans précédent.

Des fiascos en série dans la réforme de l'état : Justice, Enseignement, Universités, Hôpitaux, Armée, ce ne sont que stigmatisations, humiliations, culpabilisations, admonestations, solutions toutes faites et malaises grandissants.

Une lutte contre l’insécurité inefficace, on lui a préféré la haine du prétendu étranger.

Mais surtout, une triple impasse politique, sociale et économique :

  • Le modèle dont se prévalait le candidat, ce modèle néolibéral basé sur l’endettement, le moins d’Etat et la réduction des dépenses publiques, ce modèle qu'il voulait importer en France s'est écroulé en 2008, miné par la cupidité et l'aveuglement idéologique.
  • Une loi TEPA, ses heures supplémentaires dispensées de charges et son bouclier fiscal, qui a privé l'Etat de revenus, précarisé les jeunes, accru le nombre de chômeurs et n’a profité qu'à une infime minorité de gens aisés.
  • Un déficit budgétaire et une dette extérieure abyssaux, profonds comme jamais.

La rupture a échoué.

Qu'on ne vienne pas nous dire  » ce n'est pas sa faute « ,  » la crise est mondiale « ,  » c'est pire ailleurs « . Cette crise est celle du modèle néolibéral dont il se voulait l'ardent promoteur, dont il entendait s'inspirer pour moderniser la France. Ce modèle, c'était le ferment, l'essence, la substantifique moelle de sa « rupture ».

L'échec de ce modèle est indissociable du sien et de celui de son camp.

Accordons-lui le bénéfice du doute, et acceptons l'hypothèse que comme tant d'autres, il a été fasciné, envouté, berné, par la croissance à crédit et les fausses réussites observées dans le monde anglo-saxon ces vingt dernières années. Et admettons que si cet échec est le sien, il ne relève pas sa faute.

L'honneur, le respect du citoyen, le sens de l'Etat en appelaient en ce cas dès 2008 à une nouvelle donne, à une redistribution des cartes. Une démission, une dissolution s'imposaient, libre ensuite aux sortants de se représenter, de formuler un nouveau programme de gouvernement et de le soumettre aux suffrages de leurs concitoyens.

Mais cette audace-là est la seule qu’il n’ait pas eue.

Comment en sortir ?

Il nous revient dans les semaines qui viennent de tout mettre en ?uvre pour que cesse ce régime clanique de faux-semblants, et que dès l’été 2012 une nouvelle politique soit mise en ?uvre, autour de quatre axes forts et indissociables :

Le redressement des inégalités sociales et fiscales

La relocalisation du travail et l’investissement dans le logement

Le désendettement du pays

La (re)-construction d’une Union Européenne fédérale & émancipée des marchés financiers

 

« Gagner », ou « avoir raison » ?

L’objectif est de gagner la présidentielle puis les législatives, il faudra que le peuple dit « de gauche » accepter de ne pas « avoir raison » tout le temps et sur toute la ligne.

Donc il nous faudra demeurer vigilants, concentrés et actifs, ne pas rester les bras ballants en estimant que le rejet de Sarkozy et de l’UMP fera le reste, il nous faudra sans cesse mettre en avant nos propositions, pour convaincre nos concitoyens et éviter que les plus désespérés d’entre eux se fassent berner comme en 2007.

Alors, observons, dénonçons, proposons, relayons, expliquons, agissons sans cesse sur le terrain pour que ce monde devienne chaque jour plus juste.

En espérant que ces lignes marquent la fin des « chroniques de la rupture »!

 



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