Il y a une différence entre la ville, telle qu’on la lit dans le magazine BBI et la ville, telle qu’on la vit en conseil municipal. Prenons deux exemples : le conseil communal des enfants et le débat d’orientations budgétaires.
Dans le guide des activités 2019/2020 page 10 on peut lire « 38 élèves de CM1 et CM2 […] sont force de proposition auprès du conseil municipal […]. ». Quand ces élèves ont-ils été élus, quand se sont-ils réunis, de quels sujets ont-ils débattus ? En avez-vous entendu parler ? En bientôt six ans, de combien de mesures proposées par le conseil communal des enfants a-t-on débattu en conseil municipal ? Zéro.
Dans le n° 474 de ce magazine (Mars 2019) est narré page 38 le « Débat sur les orientations budgétaires » (DOB). Il s’agit là d’une étape obligatoire dans l’adoption du budget. L’article indique que « les conseillers municipaux sont invités à débattre… grandes tendances … » et laisse entendre qu’un débat plein et entier a eu lieu et que, « les conseillers municipaux ont ainsi les informations utiles pour motiver leur vote ultérieur… ». Mais dans la réalité, il n’y a pas de débat. Comme l’a relevé Pierre Gaborit en séance, nous sont présentés comme un fait accompli les différentes composantes du budget. Et de toutes façons, aucun conseiller municipal de la majorité ne se risquerait à prendre la parole pour débattre, amender ou contredire quoique ce soit ! Au passage, le Maire se lamente une fois de plus de l’attitude de l’Etat et de la baisse des dotations publiques, lui qui, par ailleurs et comme tous ceux de son camp, réclament avec force la baisse des dépenses publiques dès qu’ils entrevoient un micro ou une caméra. Beaucoup de poudre aux yeux mais dans la réalité, du débat : Zéro.
Une municipalité audacieuse, voire seulement courageuse, organiserait un vrai débat participatif sur les questions budgétaires, comme le vivent avec succès nos voisins parisiens. Mais il est vrai que ce serait courir le risque de voir retoquées des décisions telles que la fermeture du TOP, la vente du château de Benais, la fusion avec la commune voisine ou la construction d’un pharaonique Palais des Sports. Mieux vaut donc donner l’illusion du débat, de la démocratie et de la bonne gestion, et faire au mieux-disant comptable. Certes, toute publication d’une collectivité territoriale n’échappe pas à son destin : elle est au service de la majorité en place, quelle que soit la couleur politique de celle-ci. C’est de bonne guerre. Mais où se situe la limite entre la communication et l’esbrouffe ? Les boulonnais jugeront.