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C’est maintenant !

La crise ? une excuse en trompe l’oeil ?

Sur les marchés pendant la campagne, dans la presse à tout instant, on n’entend ou ne lit que ça : « Sakozy n’a pas eu de chance, la crise l’a empêché de mener à bien son programme » ou encore « Heureusement qu’il était là pour gérer la crise ! »

 

Mais de qui se moque-t-on ?

 

La crise ne saurait constituer l’ombre d’une excuse aux plantages récurrents de Sarkozy. N’oublions pas que cette crise est celle du modèle économique ultra-libéral, basé sur le moindre-état en guise de sérieux économique, sur l’enrichissement personnel en guise de création de valeur, sur la réduction d’impot en guise d’encouragement à l’entreprise, et sur l’endettement en guise de carburant financier.

C’est ce modèle que le candidat soutenait bec et ongles, celui de Reagan et de Thatcher. C’est ce modèle qu’il voulait importer en France pour la « moderniser », et sur lequel il a bâti son programme et ses slogans à la noix « travailler plus pour gagner plus », « la France de propriétaires » etc.

Cela s’appelle un juste retour de bâton. Cet échec est celui de son idéologie dépassée et de son clan cupide.

 

Basta, dégage !

Mettons les dehors, en 2012 ou avant.

Affaire Bettencourt – Arnaud Montebourg (PS): «La République est discréditée» (NICE-MATIN)

Affaire Bettencourt – Arnaud Montebourg (PS): «La République est discréditée»

Propos recueillis par André Fournon

 

Lorsque les amis d'Éric Woerth accusent les députés socialistes  d'acharnement, d'être ? excités par l'odeur du sang ?, comment  réagissez-vous ?

Ma réponse c'est de rappeler que les hommes ne sont pas particulièrement en cause mais que le système qui les implique et qui vient d'être mis à nu est politiquement et judiciairement condamnable. Un système de passe-droits fiscaux pour les plus hautes fortunes qui utilisent les paradis fiscaux et les sociétés écran pour frauder le fisc, semblent obtenir néanmoins la complaisance du pouvoir fiscal de l'État, parce qu'elles financent l'UMP. C'est ce que révèlent les dossiers Bettencourt et Wildenstein : l'administration fiscale avait connaissance des fraudes sur une grande échelle de ces grandes fortunes, pourtant, le ministre du Budget, Éric Woerth, n'a ordonné aucune enquête fiscale. Et dans l'affaire Bettencourt, le ministre a même fait un chèque au titre du bouclier fiscal de 30 millions d'euros, comme pour remercier avec les caisses publiques la généreuse bienfaitrice de l'UMP.

 

Vous parlez souvent d'une crise de régime, d'une république à deux vitesses?

Aujourd'hui, nous sommes en effet fondés à mesurer à quel point le pouvoir, dans sa collusion avec les intérêts, distribue les privilèges fiscaux à ses amis. Dans le même temps, il augmente les impôts sur les classes moyennes et les gens ordinaires pendant que l'administration fiscale est au quotidien impitoyable avec les citoyens sans appui ni influence. Quand vous payez pour l'UMP, vous n'aurez pas de contrôle fiscal : ces pratiques sont condamnables sur le plan pénal. Il est désormais nécessaire que la justice soit saisie, pas la justice des procureurs manipulés par le pouvoir, celle au contraire des juges d'instruction indépendants du Gouvernement. Or, à ce jour, c'est le procureur Courroye, ami personnel du président de la République, nommé dans le département du Président pour le protéger, qui fait une enquête sur un ministre du Président?

 

L'intervention télévisée d'Éric Woerth vous a-t-elle apporté les

réponses que vous attendiez ?

Aucune question embarrassante ne lui a été posée et il refuse de répondre aux questions embarrassantes que nous lui posons tous les jours. Il est accusé par l'ancienne comptable de Mme Bettencourt d'avoir reçu de l'argent liquide comme à l'époque du RPR et de Jean-Claude Méry. Nous sommes donc au c?ur d'une crise de régime car aucune leçon n'a été tirée des graves écarts constatés dans le passé. Le système politique et judiciaire de la Ve République est incapable de condamner ces comportements et encourage l'incivisme dans la classe dirigeante alors que la République dont nous rêvons tous devrait encourager l'exemplarité.

 

Quelle solution proposez-vous ?

La République est discréditée en ce qu'elle agit à l'inverse des principes qu'elle proclame. La Ve République est fondée sur la non-responsabilité de ceux qui exercent le pouvoir. La VIe République doit être organisée selon le principe de responsabilité. Celui qui exerce le pouvoir ne sera pas plus vertueux mais il devra rendre des comptes, comme cela se fait dans toutes les démocraties européennes.

 

? L'UMP flingue le net et Mediapart ? titrait ce mercredi Le Post.

Est-ce la réaction attendue face à une crise aussi intense ?

Toute la stratégie du pouvoir actuel consiste à contrôler les médias. Ce qu'ils ont réussi à faire. Finalement, il ne nous reste plus qu'internet et les alternatifs car désormais la télévision elle-même a été prise en main par les amis du pouvoir ou le pouvoir lui-même. La liberté de la presse a régressé, comme la liberté des collectivités locales d'ailleurs. Le pouvoir veut se débarrasser de tous ces contre-pouvoirs encombrants pour avoir les mains libres. Voilà pourquoi la naissance d'une République nouvelle est inéluctable, ne serait-ce que parce que la France mérite mieux. Après le départ de Nicolas Sarkozy.

PERSEVERARE DIABOLICUM

Le premier ministre après avoir réduit les recettes de l’Etat (loi Tepa etc), à la suite des prédécesseurs Raffarin-Villepin, provoquant de nouveaux déficits dès juillet 2007, veut réduire les « dépenses publiques ». Et reprendre le redistribution à l’envers.

 

Mais pourquoi ce bon gestionnaire a-t-il commandé en 2009 soixante avions Rafale supplémentaires? Peut-il encore annuler cette commande excessive en période de déficit budgétaire de 150 milliards, restaurer les hopitaux publics et garder suffisamment de professeurs dans l’éducation nationale?

 

Autre question: si la Sécurité sociale est en difficultés financières, alors une hausse de quatre points des taxes spécifiques sur la grande distribution s’impose, et un renoncement aux subventions de l’épargne financière (PEA,assurance vie). Ou bien encore on peut concevoir un basculement de charges sociales des entreprises vers les revenus fonciers ou immobiliers, qui ne sont pas non plus des facteurs de production délocalisables mais resteront durablement sur le sol de France. Quant au Medef il ne peut pas continuer à refuser toute hausse progressive (exemple 0.20pt l’an sur dix ans) de la part des cotisations patronales de vieillesse, alors qu’il permet que les sociétés anonymes payent des retraites complémentaires élevées à leurs cadres et dirigeants, ensuite des retraites surcomplémentaires et encore des indemnites de départ à la retraite en millions.

 

Sans doute le Medef pense t-il que seuls les droits individuels dans l’entreprise, vite privatisés par leurs bénéficiaires, seraient légitimes et que les droits collectifs (Sécurité sociale) sont illégitimes. Il faut rappeler que le rapport INSEE (2009) sur le partage de la valeur ajoutée a prouvé que les baisses de charges sociales depuis 1995 ont d’abord servi à augmenter la rémunération des actionnaires et du top-management .Alors ces baisses de charges n’ont servi qu’à une redistribution à l’envers. Ce cercle vicieux ne semble pas pouvoir etre brisé par ce gouvernement qui n’a cure des besoins de la population ni de ses contraintes d’existence.

Une première victoire des contribuables de Saône-et-Loire

François Fillon et le Gouvernement sévèrement censurés au Conseil d'État à la demande du Conseil général de Saône-et-Loire. Une première victoire des contribuables de Saône-et-Loire.

 

C'est une première victoire juridique et politique contre le Gouvernement que vient de remporter le Conseil général de Saône-et-Loire. Le Premier Ministre qui avait refusé à Arnaud Montebourg Président du Conseil général de Saône-et-Loire de compenser les charges créées au détriment des contribuables de la Saône-et-Loire par la loi du 5 mars 2007 relative à la protection de l'enfance vient d'être sévèrement censuré et rappelé à l'ordre par le Conseil d'Etat.

Dans sa décision du 30 décembre 2009, le Conseil d'État annule la décision par laquelle le Premier Ministre refusait de prendre le décret organisant la compensation des charges au profit des Conseils Généraux de France et notamment à celui du Conseil général de Saône-et-Loire qui l'avait réclamé.

 

Il enjoint le Premier Ministre de prendre le décret de compensation dans un délai de 4 mois sous astreinte de 500 euros par jour; il constate le préjudice subi par le Conseil général à raison de l'augmentation de la charge liée à la création des postes nouveaux nécessités par la loi pour une partie de l'année 2009. Il lui octroie 100 000 euros de dommages et intérêts pour l'année 2009 et accorde 3000 euros en remboursement de ses frais de procédures. Les autres procédures complémentaires à celle-ci sont en cours afin d'obtenir un complément de dommages et intérêts.

 

C'est une première victoire des collectivités locales maltraitées par le Gouvernement et piétinées dans le respect des principes de la décentralisation, le Gouvernement doit s'attendre à ce que tous les Départements de France suivent le mouvement initié et obtiennent les dizaines de millions qui manquent dans les comptes publics des collectivités locales et dont le Gouvernement voudrait infliger le financement aux contribuables locaux.

Ne laissons pas l’Etat étrangler financièrement les départements

La grande conquête des libertés locales, qui vit le jour en 1981 et fit tant de bien à la France de nos provinces, a permis de développer les territoires reculés et d’assurer aujourd’hui aux populations de précieux services publics du quotidien. Finira-t-elle gisant dans le caniveau sous les coups de pied conjugués de la crise économique et des attaques politiques du sarkozysme ?

 

La liberté ? C’est le droit des habitants de faire des choix, en soutenant ou non des politiques que leur proposent les élus qu’ils connaissent et qu’ils ont sous la main, en faisant avec eux des projets, en acceptant de participer par leurs impôts aux grands choix qui font le destin du territoire où ils vivent, ou parfois survivent.

 

Ces choix sont exercés par une démocratie locale plus ou moins vivante selon la culture des élus (débats permanents, comptes rendus de mandat, transparence des finances publiques, participation des citoyens aux choix publics) devant et avec la population qui aime faire usage de cette souveraineté, que la décentralisation lui a confiée, il y a près de trente ans. La crise vient de mettre l’économie en arrêt cardiaque pendant des mois comme – de mémoire de vivant – on n’avait pas vu depuis l’avant-guerre, faisant perdre des dizaines de millions de recettes fiscales aux départements, dont une partie est assise sur les transactions immobilières.

 

Pendant ce temps, la multiplication des plans sociaux a fait exploser les dépenses d’aide aux familles précipitées dans la difficulté. Pour faire face, les départements sont désormais obligés de couper des programmes d’équipement nécessaires et de tailler dans les dépenses qui financent leurs choix politiques, comme les aides aux communes rurales, le soutien à la culture et aux associations.

 

Comme si ces difficultés économiques ne suffisaient pas, le gouvernement a décidé de tirer l’ultime balle dans la nuque financière des départements. Aucun ne s’en remettra. Le mouvement avait commencé ces dernières années par les transferts massifs de compétences sans les financements correspondants. Il a chargé les épaules des conseils généraux jusqu’à épuisement de la bête (transfert de personnel par centaines, de routes par centaines de kilomètres, de la protection des mineurs par milliers de dossiers supplémentaires, des maisons du handicap par millions de frais de fonctionnement et du RSA, dernièrement, par millions d’euros de charges supplémentaires). Dans ce déchargement massif de l’Etat sur les quais des conseils généraux, les départements n’ont acquis qu’un seul droit : augmenter les impôts. Ce qui fut fait.

 

Mais voici que l’Etat lui-même, surendetté et en cessation de paiement, a décidé de ne plus payer ses dettes à l’égard des collectivités locales. L’actuel premier ministre nous refuse même ce que la loi lui ordonne de payer, au point que nous sommes quelques-uns à le traîner devant les tribunaux pour faire condamner le gouvernement à honorer ses dettes.

 

Il manquait encore le coup de grâce ! Le voilà : le projet de loi relatif à la suppression de la taxe professionnelle au 1er janvier 2010, c’est-à-dire dans trois mois, fera définitivement perdre aux départements la liberté de lever l’impôt, et ils seront désormais cantonnés au niveau actuel de leurs dépenses.

 

Chute vertigineuse des recettes, explosion des dépenses sociales liées à la crise, interdiction de lever des impôts, il ne reste plus qu’à tailler à la tronçonneuse dans les dépenses locales. Après les augmentations d’impôts, voici venu le temps des coupes sombres.

 

Jusqu’à présent, l’Etat en faillite avait réduit sa fiscalité nationale pourtant plus juste, avait offert des cadeaux fiscaux aux plus aisés et avait déplacé la charge financière sur la fiscalité locale. Mais cette fois, privés de fiscalité, les conseils généraux devront tailler lourdement dans les dépenses et supprimer des services aux publics, les aides aux familles qui scolarisent leurs enfants, la gratuité des transports scolaires là où elle existe, l’accès aux sports et à la culture, le soutien à l’équipement des territoires pauvres, le soutien aux personnes âgées dépendantes et aux personnes handicapées. Ces coupes sombres seront signées Sarkozy. Mais le plus grave est ailleurs.

 

En étranglant financièrement nos collectivités et en faisant tomber comme des dominos les conseils généraux, le président Sarkozy cherche en réalité à s’assurer un surcroît de concentration des pouvoirs au niveau de l’Etat dont il a pourtant sinistré les finances par ses politiques budgétaires irresponsables.

 

Nos départements seront désormais empêchés de choisir leurs politiques : en effet, interdire aux collectivités locales de recourir à de la fiscalité supplémentaire, c’est cantonner les départements dans le financement des dépenses rendues obligatoires par la loi, c’est transformer les conseils généraux en agents de l’Etat exécutant les politiques du pouvoir.

 

A quoi bon faire encore des élections, si les élus n’ont plus le choix de présenter des orientations distinctes de la simple exécution des dépenses obligatoires imposées par les lois ou s’ils n’ont plus d’autre choix que d’exécuter les décisions politiques du pouvoir ?

 

Nous, présidents de départements ruraux qui subissent ce piège cynique qui se referme sur leurs finances là où nous devrions pouvoir compter sur la solidarité de la nation, nous ne nous laisserons pas faire ! Car les présidents de départements ne sont pas des agents de l’Etat ! Ils sont élus sur des orientations politiques, ils ne sont pas nommés comme le sont les préfets.

 

Jusqu’où accepterons-nous de faire ainsi, telle une administration virtuelle, en lieu et place, une politique pour laquelle nous ne sommes pas élus ? Puisque la liberté d’administrer n’existera plus, nous pouvons dire que nous nous apprêtons à assister à la fin de la décentralisation. Jusqu’où accepterons-nous de nous faire étrangler ?

 

Le débat sera porté dans quelques jours devant le Parlement dans le cadre du projet de loi de finances 2010. Ce qui est en jeu, c’est la liberté des territoires, et donc la liberté des citoyens.

 

 

Arnaud Montebourg, Philippe Martin et Pascal Terrasse, députés (PS) et présidents des conseils généraux de Saône-et-Loire, du Gers et de l’Ardèche.

 

Communiqué de presse – élections européennes


« C’est une claque méritée. Nos électeurs n’en peuvent plus d’attendre l’évolution et la transformation en profondeur du Parti socialiste, englué dans ses querelles, son immobilisme et son enfermement sur lui-même. Ce n’est pourtant pas une victoire pour l’UMP. Isolée dans sa forteresse à 28 %, sans alliés, sans soutiens autres qu’elle-même. D’ailleurs, le total des voix de gauche est largement supérieur à celui des voix de droite, montrant que si la gauche se transforme et s’unit, elle sera en mesure de proposer une alternative au pays et de faire basculer l’histoire. Je vais désormais m’attacher à construire le nouveau parti de toutes les gauches, rejetant dans le passé obscur les querelles de pouvoir au sein du Parti socialiste et les divisions inutiles d’une gauche qui a une autre vision de la société et du monde à défendre. Les grandes primaires populaires ouvertes à toute la gauche pour désigner le leader à l’élection présidentielle qui affrontera Nicolas Sarkozy est la première étape à faire accepter au Parti socialiste. Ces primaires auxquelles tous les français devront être associés nous aideront à restructurer notre relation avec les français et retrouver le goût de l’écoute d’une France qui a besoin plus que jamais d’une gauche moderne et créative. »

Arnaud MONTEBOURG
Député de Saône-et-Loire
Président du Conseil général de Saône-et-Loire

Les leçons d'une semaine sociale.


La semaine a été agitée: prévisions économiques en berne, manifestations massives, polémiques sur les rémunérations patronales. De ce désordre émergent néanmoins quelques leçons. D'abord la substitution progressive et bienvenue du souci de l'emploi au thème du pouvoir d'achat: si la France exposée au marché est inquiète pour ses ?jobs?, la France sous statut va, elle, connaître une hausse record de son pouvoir d'achat grâce à la décélération des prix.
Ensuite, une contradiction entre les pronostics macroéconomiques établis il y a quelques semaines , donc de plus en plus noirs, et l'air du moment, plus léger et moins pessimiste: être optimiste, il y a quinze jours, était débile; aujourd'hui, c'est banal. Enfin l'incroyable maladresse des grands patrons, comme si, vivant dans une bulle, ils ne voyaient pas combien les nerfs du pays sont à fleur de peau: leur argumentaire est rationnellement acceptable, mais il est politiquement inacceptable et socialement provocateur; que ne méditent-ils le vieux principe du prince de Lampedusa dans le Guépard: tout changer pour que rien ne change.?

Il y a plusieurs façons de se moquer du monde: celle de Serge Dassault qui voulait écrire dans son journal Le Figaro, à la place des journalistes, celle de GOLDSMITH qui ne comprenait pas la différence entre l'EXPRESS et … un train de marchandises, ou ce style cynique de MINC.
Je préférais encore les ?leçons? de Marcel DASSAULT qui, à pleines pages, diffusait une philosophie optimiste et de prescriptions rassurantes sur la création d'emplois grâce à la rencontre gracieuse de Fernand, jeune ouvrier déluré et de Cosette, charmante couturière, qui à eux deux, montaient une petite affaire grâce à un banquier compréhensif et allaient bientôt fonder une famille, un empire…

De plus, Marcel Dassault, c'est connu, distribuait dans sa circonscription de l'Oise, en campagne électorale, non des tracts, mais des billets de 5OO Francs; comme billet, cela vaut mieux que celui d'Alain MINC! Qui ne veut pas entendre parler de ?pouvoir d'achat?, quelle horreur!

les rienologues

Chers Camarades, chers Amis,

Balzac, dans sa Monographie de la presse parisienne, cite les spécialités journalistiques, qu'il classe comme des espèces, et il distingue le ?rienologue?. On pourrait aussi s'attarder sur les ?déclinologues? comme Nicolas BAVEREZ, déconologue qui enfonce des portes ouvertes.

Hier, lors de notre réunion de section, nous avons évoqué l'emprise de plus en plus envahissante que SARKOZY exerce sur la presse, et les médias en général. Il est présent tous les soirs à la télévision; il devrait se souvenir comme cela a fini par nuire à VGE, qui a provoqué une overdose de présence et de préséance aux yeux des Français.

Il est vrai que la télé et la presse se mélangent, comme dans l'émission de Ruquier, ?on n'est pas encore couchés?, où Eric ZEMMOUR intervient en ?rienologue? en chef. Il vient d'être cité pour le prix ?Y'a Bon Awards?, qui récompense les déclarations riches en préjugés ?ethno-raciaux? et pour la banalisation des propos qui nuisent à l'unité républicaine, mais a été dépassé d'une courte tête, c'est le mot, par le beauf Eric RAOULT,  député-maire du Raincy, qui arrive en premier!

J'ai le souvenir d'Eric ZEMMOUR disant:? les cent millions de Turcs qui vont déferler en Europe? et moi qui étais à côté de lui, lors d'un ?pot?, corriger: non, Eric, ils sont 72 millions, et ils ne veulent pas ?déferler?, mot que de Villiers emploie souvent. Et Zemmour de me dire: quand on aime, on ne compte pas!
C'est là que j'ai compris l'absence de sérieux de ce ?rienologue?, qui travaille dans un journal (Le Figaro) où les gens intelligents n'ont jamais manqué, comme Stéphane DENIS. Pour être objectif, Zemmour a publié un livre intéressant, à clé, ?L'Autre? concernant les origines de CHIRAC.

Il y a des moments pénibles à passer pour la gauche, en ce qui concerne l'information, et qui me rappellent les plus mauvais épisodes du gaullisme, avec une limace qui s'appelait Jean NOCHER, et qui insultait impunément François MITTERRAND, presque tous les soirs, sur ce qui était le France-Inter de l'époque, et présentait très bêtement et salement l'actualité. J'avais douze ans, mais je m'en souviens encore.
Il n' y avait pas de droit de réponse de l'opposition à l'époque, encore moins de débats contradictoires. Plus tard, j'avais vingt ans en 68, un petit vieux Jean BENEDETTI présentait le journal du soir, sur la chaîne d'Etat, en 1969, sur un ton papelard et conformiste, insupportable, et concluait pratiquement en disant ?allez vous coucher maintenant?.

Tout cela a sauté en 1981, avec la libéralisation de l'information, sur les ondes, et plus tard, CANAL + sous la direction éclairée d'André ROUSSELET.
C'est Georges POMPIDOU qui disait: la télé, c'est l'arme absolue! Il avait raison, et Alain PEYREFITTE insistait: si nous ne faisons pas de bêtises, nous sommes là pour cent ans!
Heureusement, ça ne s'est pas produit. Mais le mot est tellement révélateur.

Pourquoi parler de cela? Parce que au fond, la droite se croit propriétaire de la France, légitime, et ne comprend pas l'alternance, refuse l'alternance, de toutes ses forces, et par tous ses moyens.
La gauche, naïve, croit à un match équitable, avec des règles du jeu.

Le mot de la fin, du fond de la cuve, revient à Michel Debré, avait dit le 13 MAI (1981, celui-là), après l'élection: ?François MITTERRAND n'est pas légitime!?
Mot fétide qui dit tout…

Il n'y a pas que la presse, il y a les nominations dans l'industrie, dans la justice, chez les hauts fonctionnaires. Ce premier (et j'espère) seul mandat de 5 ans nous montre très exactement tout ce que nous devons refuser.

Lire la brochure imposante que vient d'éditer le PS: La France en libertés surveillées.