Claude Guéant : le "worst of"
« Les Français veulent que la France reste la France, les Français, à force d'immigration incontrôlée, ont parfois le sentiment de ne plus être chez eux, ou bien ils ont le sentiment de voir des pratiques qui s'imposent à eux et qui ne correspondent pas aux règles de notre vie sociale. »
11/03/2011, Europe1
« Le président a pris la tête de la croisade pour mobiliser le Conseil de sécurité de l'Onu, la Ligue arabe et l'Union africaine »
21/03/2011, Orange Actu le Figaro
« Cet accroissement du nombre de fidèles et un certain nombre de comportements posent problème. »
04/04/2011, en déplacement à Nantes
« Contrairement à ce qu'on dit, l'intégration ne va pas si bien que ça: le quart des étrangers qui ne sont pas d'origine européenne sont au chômage, les deux tiers des échecs scolaires, c'est l'échec d'enfants d'immigrés »
22/05/2011, Europe1
« Je peux vous dire qu'il y a une immigration comorienne importante qui est la cause de beaucoup de violence mais je ne peux la quantifier »
13/09/2011, RTL
« Je dis que dans un pays, où il y a 2,750 millions de demandeurs d’emploi, où il y a chaque année 110.000 personnes de plus qui arrivent sur le marché du travail, il faut d’abord s’efforcer de répondre à la demande d’emploi qui se manifeste dans notre pays »
17/11/2011, pour justifier sa circulaire sur les étudiants étrangers
« Cela veut dire que nous pourrions avoir des maires étrangers. Très franchement, je n’ai pas envie de voir dans le département de la Seine-Saint-Denis qui a une forte population étrangère, la majorité des maires devenir étrangers »
27/11/2011, Europe1, sur la proposition de loi socialiste sur le droit de vote des étrangers
« Cambriolages en hausse à cause d'un phénomène nouveau qu’il est très difficile de combattre qui est celui des raids menés par des personnes originaires d’Europe centrale et orientale, parce que ce sont des gens qui passent d’un pays à l’autre très rapidement »
17/01/2012, RTL
Donnons une majorité au changement !
Le 6 mai dernier, un immense espoir s'est levé, avec l'élection de François Hollande. Le climat s'apaise, le niveau de confiance monte.
Oui, c'est apaisant de pouvoir écouter un bulletin d'information à la radio ou à la télé, sans entendre de propos haineux ou stigmatisants, visant à monter une partie de la population contre une autre, les chômeurs contre les travailleurs, les fonctionnaires contre les salariés du privés, les malades qui font exprès de coûter cher contre ceux qui ont la chance ou les moyens d'être en bonne santé les individus originaires de telle ou telle partie du monde contre les français dits « de souche » etc.
C'est apaisant de voir un Président qui ne se met pas en scène à tout instant, et qui ne confond pas action et communication.
C'est apaisant de voir un Président qui tient ses promesses : composition paritaire du gouvernement, réduction des salaires des ministres et des dirigeants des entreprises contrôlées par l'Etat, accès à la retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler à 18 ou 19 ans, abrogation de la circulaire Guéant. Concertation sociale en route.
Il s'agit donc maintenant de donner à François Hollande la majorité dont le pays a besoin pour que les réformes prévues dans son programme puissent être menées à terme.
Pour cela, dès Dimanche, votez pour les candidats de la majorité présidentielle : PS, EELV ou PRG.
L’étoffe des Ayrault
Laurent Fabius nommé ministre des Affaires étrangères
Vincent Peillon nommé ministre de l’Education nationale
Christine Taubira nommée Garde des Sceaux, ministre de la Justice
Pierre Moscovici nommé ministre de l’Economie, des Finances et du Commerce extérieur
Marisol Touraine nommée ministre des Affaires sociales et de la Santé
Manuel Valls nommé ministre de l’Intérieur
Cécile Duflot nommée ministre de l’Egalité des territoires et du Logement
Jean-Yves Le Drian nommé ministre de la Défense
Nicole Bricq nommée ministre de l’Ecologie
Aurélie Filippetti nommée ministre de la Culture et de la Communication
Stéphane Le Foll nommé ministre de l’Agriculture
Geneviève Fioraso nommée ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche
Arnaud Montebourg nommé ministre du Redressement productif
Michel Sapin nommé ministre du Travail, de l’Emploi et du dialogue social
Marylise Lebranchu nommée ministre de la Réforme de l’Etat, décentralisaiton et de la fonction publique
Victorin Lurel nommé ministre des Outremer
Jérôme Cahuzac nommé ministre délégué au Budget
Valérie Fourneyron nommée ministre des Sports
Najat Vallaud-Belkacem nommée ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement
François Lamy nommé ministre délégué chargé de la Ville
George Pau-Langevin nommée ministre déléguée à la réussite éducative
Delphine Batho nommée ministre déléguée auprès de la Garde des Sceaux
Benoît Hamon ministre délégué chargé de l’Economie sociale et solidaire
Bernard Cazeneuve nommé ministre délégué chargé des Affaires européennes
Kader Arif, ministre délégué chargé des Anciens combattants
Yamina Benguigui nommée ministre déléguée des Français de l’étranger
Fleur Pellerin ministre déléguée chargée des PME, de l’innovation et de l’économie numérique
Toutes nos félicitations et nos voeux de réussite aux membres du nouveau gouvernement.
Ce soir, l’audace et l’imagination sont au pouvoir, les idées et les rêves vont devenir réalité !
Voilà, c’est fini, vive le changement !
Depuis 2007, La France a régressé à cause du sarkozysme et son cortège d’inégalités, de bling-bling insolent, de dilapidations, d’affaires politico-financières et de dégradations sociales qui ont exacerbé les conséquences de la crise. Notre pays a subi un Président cynique, inefficace et sans vergogne, qui ces derniers temps nous a fait honte encore plus qu’à l’accoutumée.
Pendant 5 ans nous n’avons rien lâché, notre détermination à le commbattre et à permettre au plus vite l’alternance est demeurée intacte.
Nous avons reconstruit un programme, nous avons désigné notre candidat au termes des primaires citoyennes, nous l’avons loyalement soutenu et nous nous sommes depuis mobilisés sans faiblir pour qu’il puisse l’emporter.
La défaite de Sarkozy relègue à jamais le sarkozysme aux oubliettes de l’histoire. Cette page est tournée.
Ce soir, avec l’élection de François Hollande à la Présidence de la République, un premier pas est franchi. L’espoir revient et avec les premières mesures dans les semaines qui arrivent, le changement prendra forme rapidement.
Des millions de Françaises et de Français, élu(e)s, militant(e)s, volontaires, sympathisant(e)s, ont participé à cette campagne et par leur engagement ont permis cette victoire.
Toutes celles et ceux qui les ont encouragés et supportés durant tout ce temps, par un texto, par quelques mots ou en acceptant de rester seul(e) à la maison le soir, peuvent se sentir tout autant légitimement fiers d’y avoir contribué.
A elles et à eux, et à l’équipe de campagne de François Hollande : Bravo et Merci !
A partir de ce jour, nous sommes tous co-responsables du suivi de la mise en ?uvre de ce projet, pour que les plus défavorisés retrouvent espoir et dignité, pour l’emploi, pour l’école, pour le service public, pour le logement, pour la justice, et pour que l’extrême-droite ne fasse pas dans 5 ans ses choux gras de tel ou tel renoncement ou obstacle. Nous ne pouvons nous permettre d’échouer.
Alors, pour que la victoire de la gauche soit totale en 2012, pour que François Hollande et son gouvernement puissent pleinement mettre en ?uvre le projet pour lequel une majorité de Français a voté aujourd’hui, il nous reste à demeurer vigilants, engagés et surtout à conquérir la majorité à l’Assemblée Nationale lors des élections législatives des 10 et 17 juin prochains.
Fourbus et heureux, ce soir nous festoyons, demain nous soufflons, et dès mardi, en campagne nous repartons AGIR POUR LE CHANGEMENT !
Oublier, changer, rassembler.
Depuis ce jour damné où vous fûtes élu,
Sur un projet inepte pour les vôtres conçu,
La France a régressé, en grandeur a perdu,
Et c’est le peuple qui, l’a bien eu dans le ?
En rien vous n’avez pu, améliorer le sort,
De ceux à qui pourtant, vous aviez promis l’or.
Il n’y eut que ce rictus, de Toulon à Grenoble,
Dont rien ne restera, si ce n’est que l’ignoble.
Pour toutes ces valeurs, jetées par-dessus bord,
Votre seul avenir, Dimanche c’est : Dehors !
Car oui pour tout changer, nous nous sommes levés.
De village en quartier, nous n’avons rien lâché.
A des milliers de portes, nous sommes allés toquer,
Et pour François Hollande, Dimanche, allons voter !
Chronique de la rupture #88 ? Avril 2012 : Brevet de plongée sous Marine.
La campagne électorale bat son plein.
Faute de pouvoir baser un projet crédible (il n’en a pas) sur une bilan positif (son bilan est une catastrophe), le sortant erre de ville en plateau de télé, insulte, ment, interpelle tout journaliste osant l’interroger, déforme à outrance le projet de son principal rival.
La résultat dupremier tour est encourageant. François Hollande est en tête mais Le FN point à 18% et l’électorat de François Bayrou a fondu de moitié en 5 ans.
Le campagne du deuxième tour n’est qu’une caricature de discours de survie envers un électorat FN que le sortant espère séduivre via des discours plus nationalistes et démagogues les uns que les autres, mêlant xénophobie et allusions populistes au « vrai travail ».
Ainsi s’achèvent ces « chroniques de la rupture »
Les Français ont été trompés.
Ils ont eu beau se lever tôt, travailler plus pour espérer gagner plus : la croissance n'est pas là, le pouvoir d'achat non plus, l'emploi même plus. La « rupture » s’est fait attendre, elle n’a pas eu lieu, et sans elle se sont évanouis les espoirs de pouvoir d’achat, de recul de la pauvreté, de république irréprochable et autres promesses de 2007.
Que retenir, de cette » rupture » ?
De grands discours, une omniprésence dans les affaires ministérielles et dans des media sous contrôle grandissant. des comportements » bling-bling « , en faveur de son clan, totalement décalés en regard de la situation économique du pays et des difficultés financières que connaissent de nombreux Français.
Une république qui se voulait irréprochable, aujourd’hui terriblement affaiblie par des affaires politico-financières d’une ampleur sans précédent.
Des fiascos en série dans la réforme de l'état : Justice, Enseignement, Universités, Hôpitaux, Armée, ce ne sont que stigmatisations, humiliations, culpabilisations, admonestations, solutions toutes faites et malaises grandissants.
Une lutte contre l’insécurité inefficace, on lui a préféré la haine du prétendu étranger.
Mais surtout, une triple impasse politique, sociale et économique :
- Le modèle dont se prévalait le candidat, ce modèle néolibéral basé sur l’endettement, le moins d’Etat et la réduction des dépenses publiques, ce modèle qu'il voulait importer en France s'est écroulé en 2008, miné par la cupidité et l'aveuglement idéologique.
- Une loi TEPA, ses heures supplémentaires dispensées de charges et son bouclier fiscal, qui a privé l'Etat de revenus, précarisé les jeunes, accru le nombre de chômeurs et n’a profité qu'à une infime minorité de gens aisés.
- Un déficit budgétaire et une dette extérieure abyssaux, profonds comme jamais.
La rupture a échoué.
Qu'on ne vienne pas nous dire » ce n'est pas sa faute « , » la crise est mondiale « , » c'est pire ailleurs « . Cette crise est celle du modèle néolibéral dont il se voulait l'ardent promoteur, dont il entendait s'inspirer pour moderniser la France. Ce modèle, c'était le ferment, l'essence, la substantifique moelle de sa « rupture ».
L'échec de ce modèle est indissociable du sien et de celui de son camp.
Accordons-lui le bénéfice du doute, et acceptons l'hypothèse que comme tant d'autres, il a été fasciné, envouté, berné, par la croissance à crédit et les fausses réussites observées dans le monde anglo-saxon ces vingt dernières années. Et admettons que si cet échec est le sien, il ne relève pas sa faute.
L'honneur, le respect du citoyen, le sens de l'Etat en appelaient en ce cas dès 2008 à une nouvelle donne, à une redistribution des cartes. Une démission, une dissolution s'imposaient, libre ensuite aux sortants de se représenter, de formuler un nouveau programme de gouvernement et de le soumettre aux suffrages de leurs concitoyens.
Mais cette audace-là est la seule qu’il n’ait pas eue.
Comment en sortir ?
Il nous revient dans les semaines qui viennent de tout mettre en ?uvre pour que cesse ce régime clanique de faux-semblants, et que dès l’été 2012 une nouvelle politique soit mise en ?uvre, autour de quatre axes forts et indissociables :
Le redressement des inégalités sociales et fiscales
La relocalisation du travail et l’investissement dans le logement
Le désendettement du pays
La (re)-construction d’une Union Européenne fédérale & émancipée des marchés financiers
« Gagner », ou « avoir raison » ?
L’objectif est de gagner la présidentielle puis les législatives, il faudra que le peuple dit « de gauche » accepter de ne pas « avoir raison » tout le temps et sur toute la ligne.
Donc il nous faudra demeurer vigilants, concentrés et actifs, ne pas rester les bras ballants en estimant que le rejet de Sarkozy et de l’UMP fera le reste, il nous faudra sans cesse mettre en avant nos propositions, pour convaincre nos concitoyens et éviter que les plus désespérés d’entre eux se fassent berner comme en 2007.
Alors, observons, dénonçons, proposons, relayons, expliquons, agissons sans cesse sur le terrain pour que ce monde devienne chaque jour plus juste.
En espérant que ces lignes marquent la fin des « chroniques de la rupture »!
Sarkozy ment : les preuves
Sarkozy ment lorsqu’il déclare en 2004 que jamais il ne privatisera GDF, pour ensuite autoriser sa fusion avec Suez.
Sarkozy ment lorsqu’il prétend avoir voté la retraite à 60 ans, alors qu’à cette date-là il n’était pas encore député
Sarkozy ment lorsqu’il prétend avoir été présent à Berlin le jour de la chute du mur, alors qu’il ne s’y est rendu que la semaine suivante.
Sarkozy ment lorsqu’il prétend s’être rendu à Fukushima alors que personne ne pouvait s’en approcher et qu’il était à Tokyo.
Sarkozy ment lorsqu’il prétend ne jamais avoir parlé de « Vrai travail » alors que toutes les télés ont montré en boucle l’extrait de son entretien.
Sarkozy ment lorsqu’il prétend que FH en veut au quotient familial ou a reçu le soutien de 700 mosquées alors que rien ne l’indique.
Sarkozy ment lorsqu’il prétend « n’avoir fait aucune nouvelle proposition depuis lundi » alors qu’il a proposé de prendre en compte »la présomption de légitime défense » qui figure en toutes lettres dans le programme de Le Pen.
Alors, sur Karachi, sur Bettencourt et sur tant d’autres sujets, à votre avis ?
LETTRE DE PHILIPPE TORRETON A JEAN FERRAT
Jean,
J’aimerais te laisser tranquille, au repos dans cette terre choisie. J’aurais aimé que ta voix chaude ne serve maintenant qu’à faire éclore les jeunes pousses plus tôt au printemps, la preuve, j’étais à Entraigues il n’y a pas si longtemps et je n’ai pas souhaité faire le pèlerinage. Le repos c’est sacré !
Pardon te t’emmerder, mais l’heure est grave, Jean. Je ne sais pas si là où tu es tu ne reçois que le Figaro comme dans les hôtels qui ne connaissent pas le débat d’idées, je ne sais pas si tu vois tout, de là haut, ou si tu n’as que les titres d’une presse vendue aux argentiers proche du pouvoir pour te tenir au parfum, mais l’heure est grave!
Jean, écoute-moi, écoute-nous, écoute cette France que tu as si bien chantée,écoute-la craquer, écoute la gémir, cette France qui travaille dur et rentre crevée le soir, celle qui paye et répare sans cesse les erreurs des puissants par son sang et ses petites économies, celle qui meurt au travail, qui s’abîme les poumons, celle qui se blesse, qui subit les méthodes de management, celle qui s’immole devant ses collègues de bureau, celle qui se shoote aux psychotropes, celle à qui on demande sans cesse de faire des efforts alors que ses nerfs sont déjà élimés comme une maigre ficelle, celle qui se fait virer à coups de charters, celle que l’on traque comme d’autres en d’autres temps que tu as chantés, celle qu’on fait circuler à coups de circulaires, celle de ces étudiants affamés ou prostitués, celle de ceux-là qui savent déjà que le meilleur n’est pas pour eux, celle à qui on demande plusieurs fois par jour ses papiers, celle de ces vieux pauvres alors que leurs corps témoignent encore du labeur, celles de ces réfugiés dans leurs propre pays qui vivent dehors et à qui l’on demande par grand froid de ne pas sortir de chez eux, de cette France qui a mal aux dents, qui se réinvente le scorbut et la rougeole, cette France de bigleux trop pauvres pour changer de lunettes, cette France qui pleure quand le ticket de métro augmente, celle qui par manque de superflu arrête l’essentiel…
Jean, rechante quelque chose je t’en prie, toi, qui en voulais à D’Ormesson de déclarer, déjà dans le Figaro, qu’un air de liberté flottait sur Saigon, entends-tu dans cette campagne mugir ce sinistre Guéant qui ose déclarer que toutes les civilisations ne se valent pas? Qui pourrait le chanter maintenant ? Pas le rock français qui s’est vendu à la Première dame de France. Ecris nous quelque chose à la gloire de Serge Letchimy qui a osé dire devant le peuple français à quelle famille de pensée appartenait Guéant et tout ceux qui le soutiennent !
Jean, l’huma ne se vend plus aux bouches des métro, c’est Bolloré qui a remporté le marché avec ses gratuits. Maintenant, pour avoir l’info juste, on fait comme les poilus de 14/18 qui ne croyaient plus la propagande, il faut remonter aux sources soi-même, il nous faut fouiller dans les blogs… Tu l’aurais chanté même chez Drucker cette presse insipide, ces journalistes fantoches qui se font mandater par l’Elysée pour avoir l’honneur de poser des questions préparées au Président, tu leurs aurais trouvé des rimes sévères et grivoises avec vendu…
Jean, l’Allemagne n’est plus qu’à un euro de l’heure du STO, et le chômeur est visé, insulté, soupçonné. La Hongrie retourne en arrière ses voiles noires gonflées par l’haleine fétide des renvois populistes de cette droite « décomplexée ».
Jean, les montagnes saignent, son or blanc dégouline en torrents de boue, l’homme meurt de sa fiente carbonée et irradiée, le poulet n’est plus aux hormones mais aux antibiotiques et nourri au maïs transgénique. Et les écologistes n'en finissent tellement pas de ne pas savoir faire de la politique. Le paysan est mort et ce n'est pas les numéros de cirque du Salon de l'Agriculture qui vont nous prouver le contraire. Les cowboys aussi faisaient tourner les derniers indiens dans les cirques. Le paysan est un employé de maison chargé de refaire les jardins de l’industrie agroalimentaire. On lui dit de couper il coupe, on lui dit de tuer son cheptel il le tue, on lui dit de s’endetter il s’endette, on lui dit de pulvériser il pulvérise, on lui dit de voter à droite il vote à droite… Finies les jacqueries!
Jean, la Commune n’en finit pas de se faire massacrer chaque jour qui passe. Quand chanterons-nous « le Temps des Cerises » ? Elle voulait le peuple instruit, ici et maintenant on le veut soumis, corvéable, vilipendé quand il perd son emploi, bafoué quand il veut prendre sa retraite, carencé quand il tombe malade… Ici on massacre l’Ecole laïque, on lui préfère le curé, on cherche l’excellence comme on chercherait des pépites de hasards, on traque la délinquance dès la petite enfance mais on se moque du savoir et de la culture partagés…
Jean, je te quitte, pardon de t’avoir dérangé, mais mon pays se perd et comme toi j’aime cette France, je l’aime ruisselante de rage et de fatigue, j’aime sa voix rauque de trop de luttes, je l’aime intransigeante, exigeante, je l’aime quand elle prend la rue ou les armes, quand elle se rend compte de son exploitation, quand elle sent la vérité comme on sent la sueur, quand elle passe les Pyrénées pour soutenir son frère ibérique, quand elle donne d’elle même pour le plus pauvre qu’elle, quand elle s’appelle en 54 par temps d’hiver, ou en 40 à l’approche de l’été. Je l’aime quand elle devient universelle, quand elle bouge avant tout le monde sans savoir si les autres suivront, quand elle ne se compare qu’à elle même et puise sa morale et ses valeurs dans le sacrifice de ses morts…
Jean, je voudrais tellement t’annoncer de bonnes nouvelles au mois de mai…
Je t’embrasse.
Ingrats ou hypocrites ?
Agés de 50 ans ou plus, salariés ou retraités, certains votent Sarkozy. OK
Ces électeurs de droite sont en très grande majorité des démocrates, nul n’en doute, nous en connnaissons tous, certains sont mes amis et je ne les comprends plus.
Dans toutes les conversations ils prétendent que les socialistes vont encore ruiner la France, ils invoquent en boucle les 35h, l’assistanat, les impôts, le coût du travail.
De deux choses l’une : soit ils sont ingrats, soit ils sont hypocrites.
La plupart d’entre eux sont salariés ou retraités. Seule une minorité est « rentière ».
Salariés, ou retraités, disons depuis les années 80, ils sont à un moment ou à un autre :
- Trouvé sans trop galérer leur premier emploi,
- Bénéficié largement d’une cinquième semaine de congés payés,
- Profité de week-end allongés ou de ponts grâce aux 35 heures,
- Pointé occasionnellement à l’ANPE ou à pôle-emploi sans refuser leur indemnisation Assedic,
- Eté pris en charge par l’hôpital, ou ont vu un de leurs ainés l’être,
- Pu vivre de leur salaire ou retraite à peu près correctement,
- Eté scolarisés dans le public, et y ont scolarisé leurs enfants (jusqu’à un certain point..),
- Etc.
Aujourd’hui en soutenant Sarkozy et en fustigeant boucle les 35h, l’assistanat, les impôts et le coût du travail, soit en toute candeur ils crachent dans la soupe et sont tout simplement ingrats envers un système social dont ils ont largement profité, soit c’est « autre chose ».
Première hypothèse, cette « autre chose », c’est une peur égoïste d’un accroissement de l’impôt. Ils craignent que leur ISF ou leur IRPP augmente, ils n’en ont pas envie. Ils se recroquevillent derrière leur patrimoine tout en espérant qu’il restera suffisamment de travailleurs pour cotiser à la sécu et à leur retraite. C’est peu glorieux, c’est petitement hypocrite, mais ma foi ce n’est pas si méchant que ça. Et ils resteront les amis et nous continuerons à boire des coups ensemble.
Deuxième hypothèse, cette « autre chose », c’est une peur primale de l’autre, de l’étranger, de l’immigré, peur entretenue par le discours simpliste et lancinant que nous tient le FN depuis des années, et auquel le sortant donne un si triste écho depuis dimanche dernier. Là, accréditer directement ou indirectement ces discours, ça devient nettement plus vilain, surtout lorsque cette xénophobie nous est servie enrobée du discours droitier « libéral » évoqué plus haut. Et là je vais me mettre à poser des questions et à m’interroger.
Jusqu’au Dimanche 6 mai, par son discours racoleur envers les électeurs du Front National, Sarkozy va ni plus ni moins accréditer, légitimer cette deuxième hypothèse, permettre l’amalgame « de toutes les droites », banaliser l’inqualifiable et en ouvrir l’antichambre.
Encourageons nos amis du centre et de la droite démocratique à refuser cette situation et voter Hollande, ils ne le regretteront pas !
Dimanche 6 mai, seule une très large victoire de François Hollande peut contrecarrer cette dérive, mettre en minorité ces discours indignes, marquer le ressaisissement de la France Terre d’Asile et Pays des Droits de l’Homme, envoyer un signal fort du refus collectif des Français de laisser s’installer durablement ces inclinations racistes et xénophobes.
Alors oui, ce refus-là, ce signal-là, ce changement-là, c’est aussi maintenant, c’est le 6 mai !