La crise ? une excuse en trompe l’oeil ?

Sur les marchés pendant la campagne, dans la presse à tout instant, on n’entend ou ne lit que ça : « Sakozy n’a pas eu de chance, la crise l’a empêché de mener à bien son programme » ou encore « Heureusement qu’il était là pour gérer la crise ! »

 

Mais de qui se moque-t-on ?

 

La crise ne saurait constituer l’ombre d’une excuse aux plantages récurrents de Sarkozy. N’oublions pas que cette crise est celle du modèle économique ultra-libéral, basé sur le moindre-état en guise de sérieux économique, sur l’enrichissement personnel en guise de création de valeur, sur la réduction d’impot en guise d’encouragement à l’entreprise, et sur l’endettement en guise de carburant financier.

C’est ce modèle que le candidat soutenait bec et ongles, celui de Reagan et de Thatcher. C’est ce modèle qu’il voulait importer en France pour la « moderniser », et sur lequel il a bâti son programme et ses slogans à la noix « travailler plus pour gagner plus », « la France de propriétaires » etc.

Cela s’appelle un juste retour de bâton. Cet échec est celui de son idéologie dépassée et de son clan cupide.

 

Basta, dégage !

Mettons les dehors, en 2012 ou avant.

Chronique de la rupture #74 ? Février 2011

Le carnaval des poly-tocards

 

Ils sont politicards et ne pensent qu'à leurs intérêts, ils sont tocards tant ils s'embrouillent dans leurs explications : bienvenue au carnaval des polytocards !

 

Pour paraphraser Coluche ? et le faire mentir :

Question : Quel est le mois où les sarkozystes font le moins ce conneries ?

Réponse : Février les années non bissextiles, parce qu'il n'y a que 28 jours?

 

Nous craignions tous qu'il se présidentialise, prenne du recul voire de la hauteur (au sens figuré), à l'approche des cantonales et en vue de la présidentielle de 2012. Nous nous demandions si la vie en Sarkozye n'allait pas devenir fade, limite ennuyeuse. J'appréhendais l'angoisse de la feuille blanche au moment d'écrire cette chronique mensuelle. Sauvés !

 

Dès le début du mois, ce sont les CRS qui descendent dans la rue pour manifester leur mécontentement. Au moins, ils sont sûrs de ne pas se faire taper dessus.

 

Puis le duo magique Fillon/Copé tente une percée à droite autour de la TVA et des charges sociales pesant sur les entreprises.

 

Dans un discours prononcé à Orléans le 3 février, Sarkozy entonne à nouveau la chanson de la compassion et attaque frontalement la magistrature à propos d'un fait divers dramatique et du « présumé coupable » :  « Lorsqu'on laisse sortir de prison?. C'est une faute ».

 

Tollé au sein de la magistrature, qui relève la mise en cause injustifiée et dénonce l'instrumentation :

  • L'enquête administrative n'est pas terminée, le suspect était sorti régulièrement de prison après avoir purgé des peines, et il n'avait pas été condamné pour des faits criminels.
  • Les manques de moyens ont déjà été signalés à plusieurs reprises : Il manque 1000 juges d'application des peines, 8 seulement ont été embauchés ces trois dernières années.

« Que du pipo » déclare le Juge Marc Trévidic sur France Info.            

S'ensuivent des manifestations et des grèves du zèle dans tout le pays. Quelque temps plus tard, le rapport publié à l'issue de l'enquête montrera qu'il n'y a pas eu de faute commise par les magistrats, ce qui n'empêchera pas le Président de muter le directeur régional de l'administration pénitentiaire.

 

Nouvelles manifestations des enseignants qui protestent contre des suppressions de postes injustifiées.

 

Vient la semaine suivante la pantalonnade télévisuelle « Paroles de Français », complaisamment animée par JP Pernaud, alors même qu'au Caire le régime Moubarak vit ses dernières heures.  2h30 de quasi monologue (z'avez vu comme j'suis bon hein, on avait prévu 1h30), de propos arrangés, pré-formatés, sensés occulter la réalité et faire croire à tout ce qui n'a pas été fait. Une vraie réussite : 70 % des téléspectateurs ne sont pas convaincus, 10% n'ont pas d'opinion, 20% y croient encore.

 

Au Mexique, une française est condamnée à 60 ans de prison. Sarko, sombre héros, bombe le torse et affirme que puisque c'est comme ça, l'année du Mexique en France sera placée sous le nom de la ressortissante emprisonnée. Réaction immédiate du gouvernement mexicain qui annule sa participation aux évènements prévus. En conséquence, 300 expositions sont affectées voire annulées dans toute la France, il en coûte de l'ordre de 20 Millions d'Euros.

 

Tous les jours, la presse se fait l'écho des déboires et des explications embarrassées de la Ministre de la défense Michèle Alliot-Marie, alias MAM, rapidement surnommée « Maladresse Après Maladresse » et autres sobriquet par les chroniqueurs qui s'en donnent à ch?ur-joie.

 

En décembre, en pleine révolution tunisienne, MAM prétend avoir pris « par hasard »  à Tunis l'avion privé d'un ami local pour se rendre dans le Sud du Pays. A Noël , MAM erre, c'est bien connu. Idem au retour. Le hasard fait décidément bien les choses puisque cet ami, proche du dictateur déchu Ben Ali, était en affaires avec les parents de la Ministre, également du voyage. Dans le courant de ce mois, il est également révélé que la Ministre avait eu des contacts téléphoniques avec des officiels tunisiens. Rappelons qu'en janvier MAM avait proposé au régime en perdition l'aide de compétences françaises en maintien de l'ordre. Pour en finir avec le chapitre tunisien, le nouvel ambassadeur de France, un dénommé Boillon, voulant sans doute montrer que l'élève peut dépasser son maître (68), s'emporte en pleine conférence de presse, fustigeant les « questions débiles » de la journaliste et claquant la porte. « Boillon, dégage ! » reprennent aussitôt les ch?urs locaux dans la rue.

 

A la mi-février, le vent de révolte se soulève en Lybie, déclenchant une répression sanguinaire qui vaut à Khadafi d'être enfin mis au ban des nations. C'est alors que l'on s'aperçoit que les photos de la visite officielle du dictateur libyen, reçu en grande pompe par Sarkozy à l'automne 2007, ont disparu du site web elysée.fr (oups pardon, elles étaient rangées par erreur dans un autre album, tente-t-on de nous faire croire le soir même).

 

Quant au compagnon de la ministre, également secrétaire d'état, il préside une association d'amitié franco-libyenne proche de Khadafi.

 

Mexique, Tunisie, Egypte, Lybie : la voix de la France, pilotée depuis l'Elysée, est inaudible ou ridicule. Des diplomates courageux s'en émeuvent et, sous le com collectif de Marly, publient dans le Monde une tribune où ils fustigent l'improvisation, l'impulsivité et l'amateurisme du Président.

 

Une broutille au passage, mais qui témoigne tant du caractère irréprochable de la république sarkozyste. Le premier ministre Fillon a affrété un jet pour se rendre en week-end dans la Sarthe à deux heures de route de Paris. Coût de l'opération : 27 000 Euros.

 

C'en est trop pour Dominique de Villepin qui décide de rendre sa carte de l'UMP. 

 

Sur ce, le 28 février, Sarko, faux dur qui a trop attendu, se décide enfin à limoger MAM, et la remplace par Juppé qui va tenter de remettre un peu de dignité dans tout cela. Hortefeux, par deux fois condamné, passe à la trappe par la même occasion.

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A 20 heures le dimanche 27, il s'adresse à la nation. Un discours au lyrisme digne d'un besogneux étudiant de terminale, nous brosse un panorama de la situation de l'Afrique du Nord pour en venir rapidement rapidement sur les risques migratoires et sur l'insécurité, histoire de justifier la mise au rencart des deux boulets susnommés. Le carnaval des poly-tocards touche à sa fin, jusqu'à la prochaine fois.

 

Dans le même mois, se mettre à dos la police, l'enseignement, la justice et la diplomatie de son pays, puis conclure en sauve-qui-peut par un remaniement ministériel : un véritable exploit, digne de figurer dans le livre des records. Mais que peut nous réserver mars ?

Chronique de la rupture #27

Seulement 29 jours ce mois-ci, et pourtant, quel  festival :

Dans mon fauteuil je regardais les news à la Télé

Un type nomme Sarko l'Excité poursuivait une Cécilia

Il la coinça près d'Elysée et très rapid'ment lui dit

« Travailler plus pour gagner plus, Si tu reviens j'arrête tout !»

 

Rapport Attali : « J'appliquerai toutes ses propositions » déclarait le Président à qui voulait l'entendre.  Déjà 2 (taxi et coiffeurs) passées aux oubliettes. En fin de compte,  où est le plus ridicule : dire « j'appliquerai toutes ses propositions » , ou ne pas le faire ?

Mariage Carla : no comment, si ce n’est quelques semaines plus tard une Carlita un peu effarouchée lors de sa première visite officielle an Afrique du Sud.

Deux aller/retour express dans des usines en province (Arcelor-Mittal et Alstom) histoire de faire diversion

Opérette tragicomique à Neuilly où le fiston débarque le protégé de l'ex-première dame de France, et où le fiston se sent pousser des ailes, à défaut de cornes.

Ridicule et compassée déclaration à la télé un Dimanche à 20h pour rappeler au bon peuple qu'il l'a bien eu en faisant ratifier le nouveau traité européen par le congrès.

Croissance de la France en 2007 : 1,9 % « Nous serons au-delà de 2,2 %, nous irons chercher la croissance avec les dents, les effets de la loi TEPA se feront sentir dès 2007 ». Guignols.

L'idée saugrenue de la semaine : Tollé soulevé lors du diner du CRIF où le Président prétend imposer à chaque enfant de CM2 le parrainage posthume d'un enfant juif mort en camp de concentration.  Puis le surlendemain c'est une classe entière qui parrainera l'enfant.  Puis deux semaines après on crée une commission qui, ironie du sort, met fin au sujet dès sa séance inaugurale.

Encore une commission, cette fois-ci chargée d'étudier la question de la suppression de la publicité sur l'audiovisuel public, suite à l'annonce surprise faite par le Président lors de ses v?ux en janvier. Interviewé sur France Inter, le Président de cette commission, l'inégalable JF Copé, sorti des huit mois de naphtaline et de purgatoire dans lesquels son arrogance l'avait relégué, se trouble en direct en réalisant que sa commission ne concerne que la TV et que la Radio en a été tout simplement oubliée.

Changements de cap, improvisations, amateurisme permanent, telle semble être leur seule façon de procéder. Dans l'industrie quiconque agissant ainsi ne passerait pas le cap de la période d'essai.

«Les sectes sont un non-problème.» , déclare la dircab à l'hebdomadaire VSD.  Le régime Sarko aurait-il atteint sa « Cruse Speed » ?

Loi Dati sur la rétention de sûreté, ni plus ni moins qu'une insulte à la déclaration des droits de l'homme et au principe constitutionnel de non-rétroactivité de la loi. Le conseil constitutionnel, présidé par l'ineffable JL Debré, dépouille la loi en ne la rendant applicable à partir de 2023. N'en déplaise au Président qui demande à la Cour de Cassation de trouver ni plus ni moins qu'un moyen de contourner cette loi. Après le maire de Neuilly Hors-la-loi (loi SRU sur le logement social), bientôt un président hors-la-loi ?

Visite tonitruante au Salon de L'agriculture, marquée par un « Casse toi, pauv' con » qui rejoint les autres  « karcher » ou « descend le dire » au florilège des expressions historiques du Président.

Les sondages au plus bas : 34 à 37% d’opinions favorables pour le Président.

Alors, histoire de faire diversion bis, un aller-retour à Saint-Pourçain-sur-Sioule chez ses copains de LVMH et une déclaration café-du-commerce sur les « patrons payés trop cher et qui prennent pas leur responsabilités, et pourtant j'chuis pas d'gauche hein, ça s'saurait ».

Et pour finir le mois :

  • hausses faramineuse des prix à la consommation (« je serai le président du pouvoir d'achat après avoir été le ministre des finances qui a su faire baisser les prix dans la distribution »)
  • hausse du chômage de 0,7% en janvier : ralentissement économique, difficultés – ou vertueuse résistance – de l’INSEE à traficoter les chiffres, ou déjà les premiers effets sur l’emploi de la défiscalisation des heures supplémentaires ?

Sur le terrain, la plupart des candidats de droite aux municipales ont depuis longtemps fait disparaître la photo de leur héros, voire le sigle de l’UMP, de leur matériel électoral. Subsistent toutefois ça et là des fonds de ciel bleu en souvenir d’une époque où « Tout [serait] possible » dans la « France d’après ».

Effectivement , tout est possible :

SMS ? ATTALI ?NEUILLY ? SHOAH?PUB TV­?SECTES?PAUV CON?OPINION à 35%?HAUSSE DES PRIX?CHOMAGE


Et alors, et alors ?