Archives pour la catégorie Boulogne-Billancourt

Le gouvernement travaille au renouveau industriel du pays – épisode 3 : Relocalisation productive, le choix de la France

 

 

Dans le cadre de la restauration de la compétitivité de la France, Arnaud Montebourg a mis l’accent sur la relocalisation industrielle, lors de la remise du rapport Sémaphores-PIPAM, au ministère, le 14 juin 2013.

 

 

 

 

 

 

 

La relocalisation, une nouvelle tendance

La relocalisation désigne le retour dans un pays de productions qui étaient auparavant effectuées à l'étranger. L'étude de 30 cas de relocalisation par la société de conseil Sémaphores sur les plus de 100 identifiés confirme le début d'une nouvelle tendance. Le ministre a souligné ce « choix de la France », acte de confiance à l’égard des ressources humaines, économiques et institutionnelles du pays. « Rossignol, Meccano, Eminence, Loiselet, Kindy sont autant d'exemples et d'histoires singulières et passionnantes de relocalisation dans nos territoires » a-t-il mis en avant.

Le rapport

L'étude de Sémaphores et du professeur E.M. Mouhoud, réalisée à la demande de la DGCIS et la DATAR, identifie les facteurs des relocalisations d'entreprises et propose des solutions durables pour appuyer celles-ci dans le maintien ou la relocalisation de leurs activités en France.

L'étude repose sur l’analyse d'une trentaine de cas réels de relocalisations et d’une étude économétrique à partir de statistiques de l'Insee.

Trois types de relocalisation identifiés

  • les relocalisations d'arbitrage, opérées par de grands groupes par comparaison de différents sites envisageables,
  • les relocalisations de retour, consécutives à des délocalisations,
  • les relocalisations de développement compétitif, permettant l'approfondissement des positions établies sur les marchés extérieurs.

Synthèse de l’étude : relocalisations d’activités industrielles en France – DGCIS ? DATAR ? PIPAME – pdf – 564.81 Ko – 14/06/2013

Les dispositifs annoncés par le ministre

Parmi les dispositifs annoncés par Arnaud Montebourg pour consolider le mouvement de relocalisation, figurent : 

  • la mise en place d’un outil au service des PME, le logiciel en ligne Colbert 2.0, qui leur permettra de réaliser un autodiagnostic et de simplifier leurs démarches de relocalisation. En 45 minutes et 50 questions, l'entreprise aura une analyse de son potentiel de relocalisation, une proposition de parcours, une indication des aides et soutien possibles et la désignation d'un interlocuteur unique pour l'accompagner.
  • la création d’une base de données pour que l'Etat, les régions et les collectivités locales puissent valoriser les avantages de chaque territoire.
  • l’institution de 22 interlocuteurs uniques pour l'investissement dans les régions pour simplifier les démarches.
  • l'utilisation, en
    lien avec Michel Sapin, des fonds de revitalisation (50 millions d'euros) pour faciliter l'implantation d'entreprises sur des territoires industriellement sinistrés. Par le truchement de ces fonds de revitalisation, ce sont des entreprises privées quittant le territoire qui financent la localisation ou relocalisation d'autres entreprises.
  • la mobilisation des aides à la réindustrialisation (ARI) pour accompagner de manière plus souple les entreprises qui localisent ou relocalisent des productions en France.

Le gouvernement travaille au renouveau industriel du pays – épisode 2 : les Objets Industriels de la Nouvelle France

Le gouvernement travaille au renouveau industriel du pays.

 

La France, terre de science et de culture, regorge de trésors humains de génie technologique en provenance de ses ingénieurs, travailleurs, chercheurs et entrepreneurs : ce sont des hommes et des femmes qui savent transformer leurs découvertes en objets.

Afin de valoriser ces entrepreneurs et leurs projets concrétisés, le ministère du redressement productif les convie à venir partager leur aventure technologique, industrielle et humaine.

Ces nouveaux objets, capables de transformer nos manières de produire et de vivre ensemble, nous emmènent dans l’odyssée de la troisième révolution industrielle née de l’association des techniques numériques et des sources nouvelles d’énergies inconnues jusqu’alors.

Depuis février 2013, au cours des trois premières éditions, dix innovations majeures ont été présentées :

 

L'Active Wheel par Michelin

La roue motorisée de Michelin intègre en son sein le moteur électrique, le réducteur et le dispositif de freinage. La clef de la révolution technologique de cette roue se trouve à la fois dans la puissance et la miniaturisation du moteur. Il est le plus compact du marché. Grâce à cette miniaturisation, la roue est réinventée. +

Le Stent auto-apposant par Stentys

Le stent s’adapte au diamètre des artères du c?ur. Il permet de diminuer les graves complications cardiaques que l’on observe avec les stents conventionnels et d'éviter ainsi une récidive de la crise cardiaque. +

Le Deinocoque par Déinove

Déinove développe des nano-usines bactériennes pour fabriquer, à partir de déchets
de biomasse, du bioéthanol, des produits de chimie verte et de nouveaux antibiotiques.
La bactérie trouvée par Déinove est le déinocoque, extraordinaire bactérie de trois milliards d'années d'existence. Bactérie très robuste, le déinocoque a pu survivre grâce à d'exceptionnelles caractéristiques génétiques et fonctionnelles affinées pendant sa longue existence. +

Le drone par Delair-tech

Delair-tech conçoit des petits drones autonomes et de longue endurance pour des missions de surveillance civile (zones de catastrophes, relevés de données, photographies aériennes). +

Le processeur de Kalray

Le processeur hyperpuissant de Kalray : 256 coeurs de calcul, 3 milliards de transistors dans un circuit intégré de 3 cm2+

La dépollution par Ethera

La société Ethera développe des dispositifs de mesure et d'élimination de la pollution de l'air intérieur, dans les lieux publics ou privés. +

Une hydrolienne géante

Les hydroliennes géantes de DCNS transforment l'énergie des courants marins en électricité, comme les éoliennes avec le vent. +

Des sièges d’avion révolutionnaires

Le siège révolutionnaire pour avion d’EXPLISEAT est à la fois ultra léger et ergonomique. +

Un robot chirurgical GPS du cerveau

ROSA? par MEDTECH est la nouvelle génération d'assistance robotisée qui facilite avec fiabilité et précision l'ensemble des procédures neurochirurgicales mini-invasives. +

Un logiciel musicien

Développé par les chercheurs de l'IRCAM, Antescofo dote l'ordinateur de l'intelligence d'un musicien vivant. +

L’imprimante 3D

Imprimante 3DLe groupe Gorgé a présenté l'imprimante 3D la plus précise et la plus rapide du monde.

>> Plus d’informations sur cette imprimante 3D

 

La cuisine numérique

Cuisine numériqueFaites entrer la cuisine dans l'ère du numérique : OPEN FOOD SYSTEM de SEB vise au développement des solutions avancées de cuisine numérique pour le grand public.

>> Plus d’informations sur l’OPEN FOOD SYSTEM

 

La musique haute définition

Convertisseur numérique analogiqueLe MyDac est un convertisseur numérique analogique capable de lire des fichiers haute définition jusqu'à 24/192 Mz et qui vous permettra d'écouter chez vous de la musique de qualité dans les formats les plus élevés

>> Plus d’informations sur Le MyDac

 

Le monitoring pour sportifs

Smart SensingPour améliorer ses performances, suivre son activité physique ou gérer une équipe de sportifs, Smart Sensing propose des solutions non intrusives de monitoring de l'individu.

 

 

 

Le 26 juin 2013 à Lyon
Pour cette première édition en région, trois objets et leur histoire seront présentés par leurs créateurs : un OVNI – Objet volant de la nouvelle (France) industrielle – un 4×4 aéronautique et écologique de 4 kilos ; un tissu jacquard lumineux qui soigne les nourrissons ; du moustique aux dispositifs de préparation et d'administration de médicaments.

 

lors d’un prochain épisode, nous parlereons relocalisations

A suivre…

Allocution d'Arnaud #Montebourg lors de la 8° convention du pôle de compétitivité Systematic

8° convention du pôle de compétitivité Systematic

Montrouge (92), 17 juin 2013

Allocution d'Arnaud Montebourg, Ministre du redressement productif.

(seul le prononcé fait foi)

Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs


IMG_5685.JPG(…) Face à la concurrence mondialisée déloyale, iI nous revient de nous organiser. Nous voyons que beaucoup de nos compétiteurs dans le monde s'organisent. D'abord ils ont depuis longtemps, et c'est l'apanage, la caractéristique des pays qui ont le mieux résisté dans la crise, ils ont su faire preuve d'unité, ils ont fait l'alliance des forces productives. D'ailleurs les pays à structuration holiste, c'est-à-dire où le collectif est supérieur, dans la préférence d'une société à l'individu, ont été plus forts et plus résistants dans la crise que les pays à structuration individualiste. Et nous sommes plutôt dans cette catégorie. Je suis d'ailleurs toujours surpris de devoir être finalement le ministre qui ramène toujours au patriotisme. Alors que cela aurait dû être un réflexe. D'autres pays n'ont pas besoin d'avoir un discours politique sur l'engagement patriotique. C'est-à-dire la préférence pour l'entreprise que l'on connait, l'économie que l'on soutient et la solidarité entre les grandes entreprises et les petites, les laboratoires publics et les laboratoires privés, les consommateurs et les producteurs, le système bancaires et le système productif, l'alliance entre l'univers académique et l'univers productif, bref ce travail-là, vous le réalisez dans les pôles de compétitivité. L'esprit unitaire, que j'appelle l'alliance de toutes les forces entre autour de projets, est le moyen par lequel notre pays peut se redresser.

Et c'est une des raisons pour lesquelles les pôles de compétitivité sont considérés par mon ministère comme un point d'appui pour le renouveau économique et le redressement industriel. Ce premier talisman, l'unité, vous la réalisez concrètement. Vous mettez autour de la table des pme, des grands donneurs d'ordre, des laboratoires de recherche publics avec des innovations fondamentales et appliquées, des budgets de r&d privés dans les entreprises. Vous unissez également des territoires, c'est-à-dire des élus, des gens qui ont le souci de débouchés concrets et vous vous projetez dans la mondialisation parce que vous avez une taille critique, et c'est le cas de Systématic vous venez de le dire M. le Président, avec finalement une mise en compétition qui permet à la France de se projeter sur des innovations à la portée considérable.

Tous les pays du monde financent massivement leurs innovations. Croire que l'innovation est financée naturellement par le système financier est une chimère. A part peut-être la Californie, qui n'est pas un état autre qu'appartenant à la grande puissance que sont les Etats-Unis d'Amérique, la Corée du sud, la Chine, les grands états occidentaux financent de façon étatique leur innovation. C'est ce que nous devons faire et nous sommes en retard par rapport aux autres pays du monde. Dans la déferlante technologique aujourd'hui, les chinois mettent des milliards sur les innovations pour rattraper le retard technologique qu'ils considèrent avoir sur nous.

Et donc notre travail est d'organiser le soutien mutuel, de financer les projets. La 3e génération des contrats passés avec les pôles de compétitivité pour nous est fondamentale puisqu'elle a comme objectif d’amener à des projets concrets qui nous permettent de prendre rang dans la compétition internationale. Je les appelle ces pôles de compétitivité des « usines à produits d'avenir ». Vous n'en êtes pas à part puisque les projets dans la durée nous les soutenons nous les entretenons et dans le rabotage budgétaire les pôles de compétitivité ont été relativement épargnés. Bien sûr nous vous demandons des efforts mais pas dans les proportions qui auraient pu considérer qu'on pouvait passer par pertes et profits le travail que vous avez accompli dans les dernières années, dans cette dernière décennie difficile, et c'est une des raisons pour lesquelles vous avez le soutien du gouvernement.

Je veux ajouter que dans cette grande alliance des forces productives nous avons fait le choix d'utiliser la commande publique. Souvent on me dit « mais qu'est-ce que c'est que ce Ministère du Redressement Productif ? ». D'abord il faut revenir à l'histoire de la campagne électorale. François Hollande avait défendu un pacte productif, j'avais moi-même défendu dans la primaire le renouveau productif et ensemble, François Hollande et moi-même, nous avons fait le « Redressement Productif », à l'esprit rooseveltien, c'est-à-dire où la puissance publique dispose de leviers pour agir, comme le font tous nos concurrents dans le monde, comme le font les états qui décident d'entrer dans la compétition économique et d'assurer le leadership technique, technologique par la politique. Il suffit de lire les minutes du congrès du Parti Communiste Chinois, du 12° plan de la République Populaire de Chine pour comprendre à quel point les batailles sont d'abord des batailles entre les état-nations avant d'être des batailles autour des technologies et entre les entreprises. Si on a compris ça on comprend pourquoi on a fait le Redressement Productif. C'est l'équivalent du MITI japonais que nous sommes en train de construire. Pour quelle raison a-t-on donné au Ministère du Redressement Productif les participations de l'état, qui pour une fois ne seront plus gérées en bon père de famille attendant les dividendes qui tombent à la fin de l'année mais avec une vision politique industrielle ? C'est l'exemple que je donne souvent dans l'affaire Renault. Nous avons 15%, mais ce sont les 15% que nous avons activés pour obtenir des résultats industriels. Lesquels ? Lorsqu'il y a eu un accord de compétitivité passé entre les partenaires sociaux pour améliorer la performance des sites, nous avons dit à la fois aux partenaires sociaux et à la direction de Renault que nous souhaitions que l'accord se solde positivement par des relocalisations industrielles sur le sol français, et le résultat est que 200 000 véhicules seront assemblés en plus sur le territoire français alors que Renault  n'en produisait plus que 500 000. C'est un résultat industriel.

Lorsque nous intervenons comme actionnaire de référence de France Telecom en disant non, nous gardons Dailymotion parce que les Européens, les Français, ont besoin d'industries pointues. S'il y a des alliances à passer c'est 50-50 ce n'est pas « vous vous faites dévorer par un géant de l'internet américain » et on ne reverra plus jamais nos joyaux et nos pépites du numérique comme par exemple : Dailymotion. Et vu les antécédents de Yaho
o nous avons parfaitement raison de nous en méfier.

Ce sont des choix de politique industrielle que nous exerçons comme actionnaires et comme les actionnaires privés exercent des choix, eh bien les actionnaires publics exercent désormais des choix de nature industrielle. Et nous allons faire la même chose avec la commande publique. C'est là que les PME qui sont organisées dans les pôles de compétitivité doivent pouvoir bénéficier des 2% de commande publique que nous souhaitons consacrer à l'innovation. Nous réunissons les directeurs des achats de ces entreprises. Ils n'ont jamais vu un ministre, c'est la première fois qu'on les fait venir à Bercy ! On leur demande de venir, et on leur dit : « Vous devez changer d'attitude. Vous nous parlez d'appels d'offres, de droit, mais nous le droit ne nous intéresse pas, ce qui nous intéresse c'est l'économie, nous, le respect talmudique des règles ne nous intéresse pas, ce qui nous intéresse c'est la croissance de notre économie, donc débrouillez-vous pour que le droit serve l'intérêt général et non pas l'inverse. ». C'est quand même un changement, c'est une rééducation à l'intérêt de notre économie, au rassemblement de tous les Français autour de l'objectif économique. Tout cela, les pôles de compétitivité vont pouvoir en profiter et surtout, l'association des pôles de compétitivité au nouveau CNI, parlement de l'industrie, fait que les choix que nous allons bientôt annoncer avec le Président de la République, où filière après filière, nous avons dégagé des orientations technologiques, et même nous nous sommes dit sur des objectifs partagés sur le plan technologique, pour que nous soyons ensemble d'accord sur les choix technologiques que nous allons faire, comment nous allons les financer, avec les pôles, sur le terrain, certains projets d'ailleurs sont déjà bien engagés, dans tous les secteurs où nous considérons que nous avons des atouts comparatifs, des avantages compétitifs, et avec cette organisation nous allons dessiner sur l'ensemble des projets le nouveau visage de la France industrielle de demain. Nous ferons d'ailleurs des annonces sur ces plans industriels dans peu de temps, avec le Président de la République, dans quelques semaines.

L'esprit, c'est l'esprit du colbertisme que j'appelle « participatif ». C'est un mélange entre Colbert et Obama. Colbert, c'était la dictature éclairée d'une France qui souhaitait devenir une puissance mercantile. Obama c'est l'écoute de la société. Nous avons mélangé ces deux traditions politiques, qui se ressemblent peu et qui pourraient être d'ailleurs un assemblage curieux mais qui fonctionne.

Dans les filières qu'est-ce que nous disons ? « Quels sont vos projets ? Qu'est-ce que vous avez à proposer ? D’ailleurs, des pôles sont intervenus. Vous avez parlé de « villes intelligentes » ? Ce sont là des programmes qui  vont complètement restructurer le mode de production de nos produits et qui d'ailleurs vont jouer en faveur de la relocalisation des activités au plus près des marchés où les consommateurs sont devenus de plus en plus exigeants vis-à-vis des produits finis. Et le choix que nous avons fait c'est d'écouter la société industrielle, et donc ayons l'intelligence d'en tirer le meilleur et de faire en sorte que nous nous mettions tous d'accord dans une forme de contrat moral autour d'orientations technologiques, politiques, écologiques, industrielles. C'est ce que nous allons faire avec vous, c'est l'esprit de ce renouveau industriel, et c'est ainsi que nous ferons de la France, la Nouvelle France, une France qui elle aussi est productive, performante, croissante. Cela prendra du temps, cela méritera beaucoup d'efforts, mais je crois que vous n'en n'êtes pas dépourvus.

Nous avons devant nous des enjeux considérables et ce que vous représentez, au pôle de compétitivité Systématic, est pour nous un des exemples des pôles mondiaux qui peuvent nous permettre de croire en nous-mêmes. Romain Gary, grand compagnon de la libération, écrivain extraordinaire disparu dans des conditions tragiques, avait dit « Le nationalisme c'est la haine des autres, le patriotisme c'est l'estime de soi ». Ayons de l'estime pour nous-mêmes, avançons comme vous le faites.

Vive le Redressement Productif, vive la République, et vive la France !

 

 

Le gouvernement travaille au renouveau industriel du pays – épisode 1 : La nouvelle stratégie de filières industrielles

Le gouvernement travaille au renouveau industriel du pays : La nouvelle stratégie de filières industrielles

Le gouvernement agit pour le redressement économique du pays pour le retour de la croissance et pour la baisse du chômage. Mais les grands media audiovisuels n’en parlent pas, préférant nous submerger de reportages sur les manifestations homophobes, la météo détraquée ou les débordements des supporters du PSG. Seuls quelques magazines spécialisés s’y intéressent.

 

En quoi consistent ces actions ? Premier épisode : la nouvelle stratégie de filières industrielles.

Depuis le début de l’année, le gouvernement s’est attelé à la revitalisation de filières industrielles françaises.

Le 30 janvier 2013, le ministre du redressement productif a présenté la nouvelle stratégie de filières industrielles du Gouvernement.

Cette stratégie doit permettre de construire la carte de la France productive des années 2020, en tirant le meilleur parti de ses atouts, avec un Etat partenaire des entreprises, au service d'une politique industrielle ambitieuse et rénovée.

Le premier volet de la politique de filières vise à renforcer celles qui, comme l'automobile, connaissent actuellement des mutations fortes liées à la compétition mondiale ou aux évolutions technologiques, à maintenir et développer les filières essentielles où la France a des positions fortes comme les industries agroalimentaires, chimiques ou de la santé, et aussi à renforcer l'avance dont dispose le pays, dans des filières telles que le nucléaire et l'aéronautique, les éco-industries ou encore le secteur de la mode et du luxe.

Le deuxième volet de la politique industrielle du Gouvernement consiste à faire émerger les filières de demain, celles qui vont employer de nouvelles compétences, relancer l'investissement et changer le visage de la France. Certains des défis auxquels les filières de demain doivent répondre sont déjà identifiés : transition énergétique et écologique, numérique, santé et alimentation, et sécurité. Pour ces filières, le Gouvernement organisera au premier semestre une consultation pour retenir les initiatives industrielles prioritaires pour le quinquennat. Il a d'ores et déjà annoncé le programme de la voiture propre, qu'elle soit électrique, hybride ou à très basse consommation (2 litres/100km).

Enfin, le troisième volet de la politique industrielle de filières consiste à préparer l'industrie d'après-demain. La réorientation du programme d'investissements d'avenir permet le lancement, dans le cadre de la Banque publique d'investissement, d'un programme d'innovation de rupture. Audelà, un comité issu des mondes de l'entreprise et de la recherche proposera au Gouvernement, en liaison avec le commissariat général à l'investissement, les technologies clés dans lesquelles il est essentiel d'investir dès aujourd'hui car elles constituent les outils dont la maîtrise permettra de fonder le renouveau productif de la France dans 15 ans et au-delà.

Le 5 Février 2013 a été installé le CNI (Conseil National de l’Industrie).

Conformément aux décisions du Pacte national pour la compétitivité, la croissance et l'emploi, la Conférence Nationale de l'Industrie devient le Conseil National de l'Industrie avec l'objectif de promouvoir des pactes entres les industries qui dépendent les unes des autres.

Véritable Parlement de l'industrie, le CNI réunit sous la présidence du Premier Ministre les industriels et les organisations syndicales autour de l'Etat. Il structure ses travaux par filière, pour déterminer les actions spécifiques concrètes qui renforcent chaque industrie dans la compétition mondiale.

Le CNI intègre de nouveaux partenaires : artisanat, chambres de Commerces et d'Industrie, représentants des collectivités territoriales ou d'organisations syndicales. Ses missions sont élargies : une nouvelle filière sera mise en place avant l'été qui concerne les industries et de premières transformations dont l'acier et l'aluminium. Un groupe de travail sur les aides publiques et leur efficacité est mis en place au sein du CNI. Il est piloté par M. Philippe JURGENSEN, inspecteur général des finances. Trois autres groupes vont être créés à la demande des membres du CNI : un groupe sur le financement, un groupe Europe et un groupe consacré à l'énergie facteur de compétitivité pour l'industrie.

Le Ministre du Redressement productif a demandé au CNI de porter la voix des industriels sur des sujets à fort enjeu comme la transition énergétique, par exemple.

Le CNI devient le lieu de mise en mouvement des filières. Des contrats de filière, qui privilégient le donnant-donnant, des engagements réciproques des industriels et de l'Etat, sont élaborés puis discutés dans les Comités Stratégiques de Filière (CSF) du CNI. Leur mise en ?uvre appartient à ceux qui se sont engagés.

Les 13 CSF

  • construction aéronautique
  • construction automobile
  • biens de consommation
  • chimie et matériaux
  • construction ferroviaire
  • construction navale
  • éco-industries (COSEI)
  • industries agro-alimentaires
  • industries technologiques de santé
  • mode et luxe
  • nucléaire
  • technologies de l'information et de la communication
  • industries extractives et premières transformations.

 

Les CSF correspondent chacun à une industrie stratégique. Ils rassemblent les professionnels du secteur, les organisations syndicales représentant les personnels de la filière et les pouvoirs publics. Les CSF élaborent des contrats de filière, fondés sur des engagements réciproques entre l’Etat et les industriels, puis veillent à leur mise en ?uvre.

A mi-juin, dix comités se sont déjà tenus et autant de contrats de filières demandés.

Pour plus d’informations : http://www.redressement-productif.gouv.fr/nouvelle-strategie-de-filieres-industrielles

 

Dans un prochain épisode, nous parlerons innovations et « Objets Industriels de la Nouvelle France ».

A suivre? 

Appel des cent

TRIBUNE – Le JDD publie l’appel de cent parlementaires socialistes qui soutiennent la réforme du travail voulue par l’exécutif et engagée par les partenaires sociaux. L’accord sur l’emploi conclu le 11 janvier entre les partenaires sociaux marque une nouvelle ère pour le dialogue social en France. Grâce à cette méthode, la démocratie s’enrichit de la participation des acteurs sociaux à notre objectif commun de lutte contre le chômage. Parlementaires de la majorité, nous soutenons cette méthode parce qu’elle donne enfin une chance à la démocratie sociale dans notre pays. De quelle méthode s’agit-il? François Hollande, alors candidat, en avait dessiné les grands traits dès son discours « Pour une nouvelle donne sociale » en janvier 2011. Sous l’autorité du président de la République, elle est mise en oeuvre par le gouvernement de Jean-Marc Ayrault. Hier, l' »acte national pour la croissance, la compétitivité et l’emploi » a placé les entreprises devant leurs responsabilités pour qu’elles réinvestissent le crédit d’impôt dans l’innovation et la recherche, aujourd’hui un pas de plus est franchi. Car cette méthode repose sur le dialogue, la concertation et la responsabilité. Nous sommes convaincus que c’est ainsi que peut être mise en mouvement la société toute entière. La culture du dialogue Aucune réforme économique ne peut s’inscrire dans la durée sans un dialogue social permanent. Nous l’avons déjà compris dans nos régions où nous le pratiquons depuis plusieurs années parce que, pour nous, la qualité de ce dialogue est un élément essentiel de la compétitivité du pays. La méthode revendiquée de la négociation pose, certes, sans arrêt les questions sur le rythme des réformes et sur les concessions accordées ou les arbitrages rendus, mais elle permet de mobiliser toutes les forces et les énergies du pays pour ancrer le changement dans la durée. La culture du dialogue favorise l’accord, elle permet à chaque représentant, syndical ou patronal, de prendre ses responsabilités et de trouver des compromis. La différence avec la majorité précédente est évidente : depuis 5 ans, la convocation des partenaires sociaux ou des représentants de la société civile ne servait qu’à des sommets-spectacles au service de la communication de Nicolas Sarkozy. Le seul enjeu était de faire une belle photo puisque, peu importait ce qui était négocié, tout avait été décidé avant. D’ailleurs les masques sont tombés quand l’éternel candidat a fondé sa campagne électorale sur le rejet des corps intermédiaires et des syndicats. Des rôles complémentaires Nous avons fait le choix de la démocratie sociale. Nous ne renonçons pas pour autant à notre pouvoir de parlementaires. Notre pouvoir, c’est d’abord celui de respecter la voie choisie par les partenaires sociaux en transcrivant dans la Loi, sans en modifier l’équilibre, l’accord qu’ils ont conclu. Les partenaires sociaux, qu’ils aient ou non signé l’accord final, se sont impliqués totalement et leurs contributions ont été déterminantes tout au long des débats. Au-delà, certaines organisations, n’ayant pas pu participer aux discussions, affirment leur soutien à l’accord conclu. Notre pouvoir de parlementaires, ce sera aussi, dans les semaines qui viennent, d’encadrer les négociations à venir en application de l’accord pour peser dans le rapport de forces et rappeler au patronat les légitimes exigences de justice sociale. Nous continuerons aussi à légiférer. Comme les partenaires sociaux, nous saurons prendre nos responsabilités. À ce titre, ce sera bien au Parlement de débattre sur la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) ou encore sur les règles de reprise d’entreprises viables pour garantir la poursuite des activités. La gauche en action Cet accord marque la naissance d’un nouveau modèle social. Nous devons dépasser les débats du 20ème siècle entre lutte des classes et compromis réformiste. Après des années de pression libérale et de défiance à l’égard du dialogue social, l’Europe sort exsangue de quatre années de crise. Pour retrouver sa place dans la mondialisation, elle doit inventer un nouveau modèle fondé sur la coopération. La coopération entre les forces productives, entre chercheurs, salariés, entrepreneurs, ne signifie pas la disparition des contradictions, des conflits et des rapports de force. Mais dans la mondialisation, l’Europe porte un modèle fondé sur la puissance publique et les solidarités. C’est en valorisant cette spécificité qu’elle pourra défendre son modèle. Souplesse d’adaptation des entreprises et sécurisation des parcours professionnels des salariés peuvent se traduire par l’innovation, la mobilisation réactive et la valorisation des ressources humaines dont nous avons besoin, par une réflexion stratégique permanente au sein de nos entreprises. Ce virage n’est pas sans risques sociaux et politiques. Notre pays est-il prêt pour un tel changement? François Hollande et Jean-Marc Ayrault l’ont rendu possible. Les partenaires sociaux en ont fait le pari. Ils méritent notre soutien pour aller de l’avant. Premiers signataires de cette tribune Patricia Adam, présidente de la commission de la Défense nationale et des forces armées de l’Assemblée nationale; Patrick Bloche, président de la commission des Affaires culturelles et de l’éducation de l’Assemblée nationale ; François Brottes, président de la commission des Affaires économiques de l’Assemblée nationale ; Christophe Castaner, député des Alpes-de-Haute-Provence, Rapporteur spécial des budgets du travail et de l’emploi ; Jean-Paul Chanteguet, président de la commission du développement durable et de l’aménagement du territoire de l’Assemblée nationale ; Marie-Françoise Clergeau, questeure de l’Assemblée nationale ; Sébastien Denaja, député de l’Hérault ; Christian Eckert, rapporteur général de la commission des Finances ; Olivier Faure, député de Seine-et-Marne ; Matthias Fekl, député de Lot-et-Garonne ; Elisabeth Guigou, présidente de la commission des Affaires étrangères de l’Assemblée nationale ; Henri Jibrayel, député des Bouches-du-Rhône ; Catherine Lemorton, présidente de la commission des Affaires sociales de l’Assemblée nationale ; Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois de l’Assemblée nationale. Les autres co-signataires : François André, Michèle André, Sylvie Andrieux, Nathalie Appéré, Avi Assouly, Jean-Paul Bacquet, Frédéric Barbier, Serge Bardy, Luc Belot, Philippe Bies, Yves Blein, Florent Boudié, Marie-Odile Bouillé, Emeric Bréhier, Jean-Louis Bricout, Sylviane Bulteau, Jean-Claude Busine, Christophe Caresche, Martine Carillon-Couvreur, Luc Carvounas, Jean-Jacques Cottel, Yves Daniel, Guy Delcourt, Carole Delga, Françoise Descamps-Crosnier, Michel Destot, Claude Domeizel, Jean-Luc Drapeau, Françoise Dumas, William Dumas, Sophie Errante, Philippe Esnol, Alain Fauré, Vincent Feltesse, Jean-Pierre Fougerat, Hugues Fourage, Michèle Fournier-Armand, Jean-Louis Gagnaire, Yann Galut, Yves Goasdoué, Pascale Got, Marc Goua, Laurent Grandguillaume, Joëlle Huillier, Monique Iborra, Michel Issindou, Armand Jung, Ronan Kerdraon, Bernadette Laclais, Pierre-Yves Le Borgn’, Anne-Yvonne Le Dain, Jean-Yves Le Déaut, Jean-Marie Le Guen, Annie Le Houerou, Annick Le Loch, Jean-Pierre Le Roch, Pierre Léautey, Michel Lefait, Dominique Lefebvre, Arnaud Leroy, Jean-René Marsac, Martine Martinel, Sandrine Mazetier, Michel Ménard, Patrick Mennucci, Michelle Meunier, Jean-Pierre Michel, Pierre-Alain Muet, Monique Orphé, Luce Pane, Sylvie Pichot, Philippe Plisson, Dominique Raimbourg, Yves Rome, Gwendal Rouillard, Odile Saugues, Gilbert Sauvan, Patricia Schillinger, Sylvie Tolmont, André Vallini, Yannick Vaugrenard, Olivier Véran, Fabrice Verdier, Jean-Michel Villaumé.