Chronique de la rupture #63 ? 28 février 2010

Comme un air de printemps ?

En cette première semaine de février, plus précisément le 4 du mois, trois titres en une de l'actualité :

  • Pour la deuxième fois en quelques jours, bisbilles entre la Ministre de la Justice et celui de l'Intérieur. La semaine dernière, elle lui rappelle que ce sont les députés et pas lui qui font la loi. En l'occurrence : le zélé blagueur auvergnat venait d'annoncer sur TF1 une nième et redondante loi sur la sécurité des personnes âgées, élections approchantes obligent. Cette fois-ci, elle lui reproche que ses policiers ne travaillent pas assez alentour des stades.
  • Le parquet de Paris confie à des policiers financiers la conduite d'une enquête pour corruption, relative à l'attentat perpétré à Karachi en 2002 contre des ingénieurs français. « Ridicule?. Soit y'a des éléments donnez-les-nous? grostesque ? qui peut croire à une fable pareille», avait commenté le Président en juin dernier à Bruxelles en réponse à la question d'un journaliste de l'AFP.
  • Un sondage TNS Sofres Logica promet une déculottée à la majorité lors des régionales de mars

Deux jours plus tard, c'est l'hebdomadaire Marianne qui pronostique un 52-48 en faveur de DSK en 2012.

Piteuse clôture du débat sur l'identité nationale, sous la forme d'un séminaire gouvernemental qui accouche de propositions bouleversifiantes du style « un drapeau tricolore pour chaque école » ou un « livret citoyen » pour chaque bambin. A quand le pin's « Marianne » pour les élèves méritants ?

Voyage éclair du Président aux Antilles et en Guyane. En plein carnaval, histoire de ne déranger personne !

Le 19 février, une jeune femme entre dans un commissariat pour déposer plaint contre son mari violent. Les gendarmes lui confisquent son passeport et l'expulsent.


« À chaque femme martyrisée dans le monde, je veux dire que la France offre sa protection en lui donnant la possibilité de devenir française ».

N. Sarkozy en campagne électorale à Paris le 29 avril 2007.

Sans commentaire.


Elections régionales : Sordide pataquès déclenché par l'UMP du Val d'Oise,  qui croit avoir démasqué en son concurrent tête le liste du PS un repris de justice. Les responsables locaux sont rapidement obligés d'avaler leur chapeau. Silence, et sans doute grand abattement, au château.

 

« Le chômage va baisser » a dit le Président

« Le chômage va augmenter » prédit le Premier Ministre.

 

Il est des jours où l'on regrette Edgar Faure?

Idée reçue #5 : les socialistes n’ont pas de programme

Développement économique : le programme des socialistes pour l’Ile de France

 


Positionner la Région comme un acteur stratégique


Renforcer le fonds régional de garantie avec un objectif d'1 milliard d'euros d'encours de crédit garantis sur 4 ans, pour environ 4.000 PME

 

Porter les fonds d'investissement régionaux à 250 millions d'euros (fonds de capital-risque, fonds d'amorçage et pré-amorçage, fonds de capital développement, fonds de capital solidaire, fonds de co-investissement avec les business angels)

 

? Créer 6 clusters mondiaux à dominante industrielle avec, pour chacun d'eux, un centre d'entrepreneuriat et d'accompagnement des jeunes entreprises et un programme immobilier permettant le parcours résidentiel des entreprises

 

? Doubler le nombre d'incubateurs et de pépinières

 

? Renforcer le Centre francilien de l'innovation

Faire émerger 1500 nouvelles entreprises de taille moyenne

? Pour les PME à fort potentiel : renforcer le programme Pm'up et poursuivre le soutien aux programmes collaboratifs au sein des pôles de compétitivité

 

? Pour les PME saines mais devant accomplir une mutation et celles qui doivent être reprises : un programme spécifique combinant diagnostic stratégique, accès facilité aux aides régionales à l'innovation, aux programmes de formation professionnelles et d'accompagnement vers l'emploi, au crédit à taux zéro (prêts d'honneur) et au financement bancaire (renforcement de la garantie bancaire), prise de participation d'Ile-de-France Capital.

 

? Pour les PME stratégiques en difficulté : créer un fonds de restructuration et de sauvegarde

 

Poursuivre la transition écologique de l'économie

 

? Un plan de sensibilisation aux opportunités économiques offertes par le développement durable

 

? Equipement de parcs industriels bas carbone de grande taille, à très haute performance environnementale

 

? Agir sur la demande en incitant à l'intégration du développement durable dans l'acte d'achat, à travers les plans filières régionaux

 

(relations PME-donneurs d'ordre) et la commande publique

 

? Créer un marché francilien virtuel d'échange de quotas d'émissions de GES destiné aux PME-PMI, où seules les émissions en deçà des normes sont récompensées

 

? Accroître la part « Développement durable » (comprise dans toutes ses dimensions : environnementale, sociale, territoriale)

 

dans la gamme régionale de financements pour la porter à l'issue de la mandature à 100% du total


Un Small Business Act francilien

 

? Favoriser l'accès des PME à la commande publique, notamment à travers le portail collaboratif dématérialisé et le recours plus massif à l'allotissement

 

? Proposer la mise en place d'une offre commune et territorialisée de services destinés aux PME

 

? Création d'un Office régional des PME

 

? Charte relative à l'accès des entreprises des quartiers populaires à la commande publique

 

? Former et sensibiliser 10 000 jeunes à la création d'entreprise

 

? Lancer dix conventions d'affaires territorialisées pour la création d'entreprise (sur le modèle de CréaRif)

 

? Avances remboursables pour les entreprises désireuses d'ouvrir un centre de R&D en Ile de France

 

? Ouverture de 10 incubateurs/pépinières d'entreprises spécialisées ou accueillantes aux PME étrangères

 

? Augmenter de 50% le nombre de chercheurs et de « créatifs » étrangers en Ile de France

 

? Création d'un conseil de l'attractivité collaborative

 

? Ouverture vers les pays du Sud à travers l'adoption d'un programme d'encouragement aux transferts de technologies, dans

 

une approche « open source », de « non-profit technologies ».

 

? Déploiement d'équipes de développeurs chargés de suivre les entreprises stratégiques de la Région (à capitaux français ou

 

étrangères), notamment dans une perspective d'anticipation des mutations

 

Faire vivre une autre attractivité

 

? Avances remboursables pour les entreprises désireuses d'ouvrir un centre de R&D en Ile de France

 

? Ouverture de 10 incubateurs/pépinières d'entreprises spécialisées ou accueillantes aux PME étrangères

 

? Augmenter de 50% le nombre de chercheurs et de « créatifs » étrangers en Ile de France

 

? Création d'un conseil de l'attractivité collaborative

 

? Ouverture vers les pays du Sud à travers l'adoption d'un programme d'encouragement aux transferts de technologies, dans

 

une approche « open source », de « non-profit technologies ».

 

? Déploiement d'équipes de développeurs chargés de suivre les entreprises stratégiques de la Région (à capitaux français ou étrangères), notamment dans une perspective d'anticipation des mutations

 

L'ESS (Economie Solidaire et Sociale), levier majeur du développement économique

 

? Mettre en oeuvre des clauses environnementales et sociales dans les marchés publics régionaux

 

? Réserver une part de la commande publique aux SIAE

 

? Doubler l'engagement régional dans EQUISOL

 

? Créer des pôles de coopération territoriaux, véritables pôles de compétitivité du développement local durable

 

? Mettre en place une offre de formation adaptée aux enjeux de l'Économie Sociale et Solidaire

 

? Construire un référentiel régional d'utilité sociale, garanti par les pouvoirs publics et co-construit avec les acteurs de l'ESS

 

? Créer une section ESS dans chaque pépinière et/ou couveuse d'activité ainsi que dans le dispositif PM'UP

 

? Favoriser la reprise d'entreprises en solutions coopératives

Défense de l’hôpital public

Sur le lien ci-dessous vous trouverez la pétition de défense de l’hôpital public, à faire signer et à faire suivre au plus grand nombre possible de personnes.


Quelques secondes de votre temps pour une grande cause !


Objectif du Mouvement de Défense de l’Hôpital public : dépasser le million de signatures avant la fin de la semaine.


Vous pouvez signez en cliquant ici

 

 

Chronique de la rupture #62 ? 31 janvier 2010

 

Dans une indifférence quasi générale, la tournée des v?ux présidentiels se poursuit : Drapeaux, pupitre, discours convenu, public docile, l'exercice est totalement industrialisé, à la différence du pays qui lui, l'est de moins en moins.


Puis revient le temps des copains avec l'annonce du double salaire de Proglio, qui préside à la fois EDF et Veolia. Mais de quoi se plaint-on ? Travailler plus pour gagner plus : enfin une promesse tenue !


« Sans aucune pression » (autre que celle d' l'opposition, des media et de la population sondée et re-sondée), Henri Proglio renonce « spontanément » à sa double rémunération. Mais demeurent le conflit d'intérêt inhérent au cumul des fonctions, nanti d'une retraite chapeau de plusieurs millions d'euros chez Veolia, ceci expliquant sans doute cela. Le gouvernement réalise alors que les élections approchent et opèrent un lâchage en règle. Madame Lagarde, et son ministre-du-budget-trésorier-de-l-ump, déclaraient encore la semaine précédente que tout cela était normal compte tenu de la valeur et des compétences de l'individu, dans un contexte international où on risque de nous le piquer et bla bla bla. Volte face le 25 janvier puisque tout d'un coup, ce cumul n'est plus que temporaire aux dires des mêmes ministres. Affligeants pantins.


Cette dernière semaine de janvier, qui culmine le 28 avec l'anniversaire présidentiel, dont on ne comprend pas encore pourquoi à ce titre elle ne figure pas dans les manuels d'histoire, sera tout sauf une partie de plaisir pour son supposé héros.


Lundi 25, Sarkozy face à onze Français choisis par TF1. Affligeant, pitoyable, le Président se contente de répondre sur des cas personnel, comme dans une permanence d'élu local un samedi matin. Certes il a bûché ses dossiers, il est incollable sur le prix du litre de lait ou sur le salaire de l'infirmière, mais chacune de ses réponses sonne le faux, le désarroi et l'impuissance. Sa suggestion de faire des heures supplémentaires pour que la caissière gagne plus tombe à plat, son ton velléitaire ne passe plus, même lui semble réaliser qu'il est déjà dans la deuxième partie de son mandat, que tout ce qu'il promettait s'inspirait d'un modèle qui a failli, et que partout, y compris sur TF1, on l'attend au tournant et que plus rien ne lui sera épargné.


Comme un malheur n'arrive jamais seul, la justice dans un sursaut d'indépendance relaxe Dominique de Villepin dans l'affaire Clearstream. Happy Birthday, Mister Président ! Il n'en faut pas plus à notre ex-chantre du CPE pour fixer son regard sur 2012 et déclarer dans un français châtié qu'il est là pour « servir son pays ».


Et pour finir cette semaine, sinistre pour les uns, prometteuse pour les autres, le lancement officiel de la campagne des régionales révèle un immense malaise au sein de l'UMP : 60% seulement de votes favorables lors du conseil national de ratification des listes. Un taux de déchirement digne du PS, qui reflète les inquiétudes et le mécontentement de bon nombre des dignitaires du (futur-ex ?) parti unique de la majorité.


Majorité : pour combien de temps encore ?

Vous êtes Français ? Prouvez-le !

Appel


A l'initiative de la Ligue des Droits de l’Homme et de Daniel Karlin, documentariste, un appel a été lancé, signé par de nombreuses personnalités et publié dans Libération le 18 janvier 2010 pour dénoncer les difficultés qu'ont certains citoyens à renouveler leurs papiers d'identité.


Vous pouvez signer directement en ligne cet appel sur le site de la Ligue des Droits de l’Homme.

Chronique de la rupture #61 ? 9 janvier 2010

 

Meilleurs voeux à tous !


En fin d'année dernière, nous évoquions au figuré le déchaînement tragicomique des bras-cassés de la majorité présidentielle. On ne saurait résister à la tentation de noter que le premier conseil des ministres de l'année nous en montre certains au sens propre même-si, convenons-en, ces deux là (Laurent Wauquiez et Frédéric Mitterrand), ne sont pas les pires. Souhaitons-leur un rapide rétablissement.

Toujours au chapitre « pas de chance », le changement de cap du gouvernement sur la politique de vaccination contre la grippe H1N1 : annulation de commandes, accès via le généraliste. On calme le jeu et on banalise. Relation de cause à effet avec la non-candidature de la ministre aux régionales, ou ajustement normal ?


Bien plus grave est l'état de notre république et de son régime hyperprésidentiel. Des séances de v?ux surréalistes, prétexte à je ne sais quel forum ou colloque de ceci ou de cela, monté de toutes pièces pour mettre en scène une fois de plus le Président et les pages d'Histoire qu'il croit écrire chaque semaine. Il se contente en  fait de ré-écrire son histoire à son avantage. Pour seul exemple cette thèse défendue sans cesse, selon la quelle la France se sortirait de la crise mieux que ses voisins : « Si nous avons évité le pire, c'est parce que nous avons décidé d'agir et non pas d'attendre? » déclare-t-il à Cholet le 6 janvier lors des « V?ux au forces économiques ».


Désolé M. le Président : si le pire a été évité, c'est parce que ce modèle social, que vous n'avez eu de cesse de vilipender et de détruire depuis trente ans, a tenu bon. Si le pire a été évité, c'est parce que vous n'avez pas eu le temps matériel d'implanter en France le modèle ultra libéral  néo con de Reagan, Thatcher et Bush dont vous vous revendiquiez tant durant la campagne présidentiel. Tel l'opportuniste de Dutronc, tel le Tartuffe moyen, vous avez retourné votre veste du bon côté et feignez d'être le sauveur.


Et puisque vous revenez sur « les décisions qui se sont avérées être les bonnes décisions malgré les polémiques? » et vous targuant d'avoir « évité le pire : une faillite de l'ensemble du système bancaire », pourquoi vous être contenté de prêts à ces banques, en vous satisfaisant tel un usurier de ce que cela rapporterait en intérêts, au lieu de redonner un chance à la collectivité en les nationalisant ou au moins en y imposant une participation significative de l'Etat ?


Pourquoi avoir cédé du Medef en détaxant les heures supplémentaires et en renforçant le bouclier fiscal ? Cela n’a rien relancé du tout .


Pourquoi avoir cédé au lobby de la Restauration  en réduisant le taux de TVA ? Cela n’a fait baisser aucun prix ou très peu, ou alors au détriment de ce que l’on trouve dans son assiette.


Prise de participation de l'état dans les banques assistées, abrogation de la loi TEPA, maintien de la TVA à 19,6% dans la restauration: trois actes de courage politique à côté desquels vous êtes passé, trois actes qui certes ne solutionnaient pas tout mais auraient en tout cas arrangé les comptes publics de quelques dizaines de milliards par an.


Sans oublier que pendant ce temps-là, l'industrie s'écroule par la faute d'une Europe devenue libérale et impuissante, incapable de s'imposer. Une politique industrielle nationale, gonflée de patriotisme économique et laborieusement portée par des serviteurs zélés n'y suffira pas, et vous le savez.


Cela s'appelle entre autres le sens de l'état, le sens de l'intérêt commun, et non le sens de son clan. Ce n'est pas ce bon Philippe Séguin, qui a quitté la scène prématurément cette semaine, qui vous l'aurait reproché, loin de là.


32% de satisfaction dans les sondages, le verdict est sans appel.

Une première victoire des contribuables de Saône-et-Loire

François Fillon et le Gouvernement sévèrement censurés au Conseil d'État à la demande du Conseil général de Saône-et-Loire. Une première victoire des contribuables de Saône-et-Loire.

 

C'est une première victoire juridique et politique contre le Gouvernement que vient de remporter le Conseil général de Saône-et-Loire. Le Premier Ministre qui avait refusé à Arnaud Montebourg Président du Conseil général de Saône-et-Loire de compenser les charges créées au détriment des contribuables de la Saône-et-Loire par la loi du 5 mars 2007 relative à la protection de l'enfance vient d'être sévèrement censuré et rappelé à l'ordre par le Conseil d'Etat.

Dans sa décision du 30 décembre 2009, le Conseil d'État annule la décision par laquelle le Premier Ministre refusait de prendre le décret organisant la compensation des charges au profit des Conseils Généraux de France et notamment à celui du Conseil général de Saône-et-Loire qui l'avait réclamé.

 

Il enjoint le Premier Ministre de prendre le décret de compensation dans un délai de 4 mois sous astreinte de 500 euros par jour; il constate le préjudice subi par le Conseil général à raison de l'augmentation de la charge liée à la création des postes nouveaux nécessités par la loi pour une partie de l'année 2009. Il lui octroie 100 000 euros de dommages et intérêts pour l'année 2009 et accorde 3000 euros en remboursement de ses frais de procédures. Les autres procédures complémentaires à celle-ci sont en cours afin d'obtenir un complément de dommages et intérêts.

 

C'est une première victoire des collectivités locales maltraitées par le Gouvernement et piétinées dans le respect des principes de la décentralisation, le Gouvernement doit s'attendre à ce que tous les Départements de France suivent le mouvement initié et obtiennent les dizaines de millions qui manquent dans les comptes publics des collectivités locales et dont le Gouvernement voudrait infliger le financement aux contribuables locaux.

Chronique de la rupture #60 ? décembre 2009

 

En cette  fin d'année, le nauséabond débat sur l'identité national est bien installé dans son statut de déversoir de la haine ordinaire. Quelques sous-beaufs de service se répandent en propos directement issus des WC du premier café du commerce venu.


Etre français est-ce que c’est devoir parler français, chanter la Marseillaise, lire la lettre de Guy Môquet? Non, ça, c’est être con! »  résume parfaitement Eric Cantona.

 

On peut signer une pétition demandant la suppression du ministère de l'identité nationale et de l'immigration ici : http://appel.epetitions.net/

 

Sarko espère pouvoir jouer les Zorro au sommet de Copenhague, mais Obama annonce qu'il sera finalement présent lors de journées de clôture pour lui ravir la vedette.

 

Donc ne reste plus qu'à faire le malin dans les dîners en ville. Ici il rassemble les donateurs du premier cercle de l'UMP, à savoir ceux qui cotisent au-delà de 3000 ? par an, et il leur promet bien évidemment de ne pas toucher au bouclier fiscal. Là il se gausse d'être le DRH du PS. « Eh bouffon, au PS tu ne tiendrais pas 5 minutes, tes « camarades » auraient vite fait de te dézinguer », rétorque une voix dans le lointain.

 

Tout à son ?uvre de se venger de ces études supérieures et ces grandes écoles qui lui ont si obstinément tourné le dos, le Président tente d'affaiblir les filières scientifiques en supprimant l'Histoire-Géo des programmes de Terminales S. Comme d'habitude, aucune concertation, tollé.

 

Sur ce sort le clip lipdub des « jeunes populaires », dans lequel Rachida, Valérie et les autres, tous bourrelets dehors, tentent de ravir la vedette à Mireille Matthieu. Voilà donc à quoi le gouvernement passe son temps pendant que se creusent les déficits, que se détruisent les emplois, que se délite le système hospitalier, que s'appauvrit l'Education Nationale et que les SDF s'accumulent sur les trottoirs. Grotesque, pitoyable, ridicule, puéril, nul, indécent. Amateur en plus comme d'habitude, puisqu'ils n'ont même pas été capable de régler correctement la question des droits d'auteurs sur la fameuse chanson.

 

Dans la même veine, notons ce clip de l'UMP pour les régionales, vantant la France « modèle » à grands coups d'images made in USA. « Le retour de Sarko l'américain », à moins que ce ne soit une fois encore « Les non-pros vous saluent  » ?

 

Jouez hautbois, résonnez musettes, le grand emprunt est arrivé ! Rappelons tout d'abord que son montant 35 Milliards d'Euros, est équivalent au manque à gagner d'un peu plus de deux années de loi TEPA. C'est historique bla bla bla, jamais l'état n'a autant investit dans les universités bla bla bla, se complait la versaillaise ministre-candidate-aux-régionales Valérie Pécresse.

 

« C'est une dotation en capital, qu'elles devront faire fructifier » déclare-t-elle en substance sur France Inter peu de temps avant Noël. Tiens donc, faire fructifier ? Mais comment ? A l'américaine, en faisant payer les étudiants 30 à 50000 $ par an ? ou bien encore en les privatisant dans quelques années ? A suivre?

 

Très belle gaffe d’un sénateur centriste qui se trompe de bouton et fait capoter pour un temps la loi sur le redécoupage électoral.

 

Ridicule gaffe de Rachida au Parlement Européen, surprise par une chaine de télé alors qu’elle confesse son ennui à l’une de ses amies.

 

Grosse gaffe bien blague-blanc-beauf de la gloussante Morano : « Moi, ce que je veux du jeune musulman, quand il est français, c’est qu’il aime son pays, c’est qu’il trouve un travail, c’est qu’il ne parle pas le verlan, qu’il ne mette pas sa casquette à l’envers ».

 

Le clip, les gaffes, on finirait presque par le plaindre notre pauvre Président, d’être entouré d’une telle bande de bras cassés. M’enfin bon, on n’a l’entourage qu’on mérite…

 

C'est alors que ressort cette terrible histoire de l'attentat de Karachi, dans laquelle le duo Balladur-Sarkozy se retrouve au centre de la tourmente, attaqué pour corruption par six  familles de victimes.

 

http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/karachi-balladur-sarkozy-la-66802

 

Et pour finir en beauté cette année 2009, le conseil constitutionnel retoque la loi sur la Taxe Carbone « contraire à l’objectif de lutte contre le réchauffement climatique et créant une rupture de l’égalité devant l’impôt.», tant les lobbies industriels l'avaient dénaturée.

 

Amateurisme à son comble, ou suprême perversité d'un régime qui ne voulait finalement pas de cette taxe ?

 

Joyeuses fêtes à tous !

Monsieur le Président, devenez camusien !, par Michel Onfray

Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Vous venez de manifester votre désir d’accueillir les cendres d’Albert Camus au Panthéon, ce temple de la République au fronton duquel, chacun le sait, se trouvent inscrites ces paroles : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Comment vous donner tort puisque, de fait, Camus fut un grand homme dans sa vie et dans son oeuvre et qu’une reconnaissance venue de la patrie honorerait la mémoire de ce boursier de l’éducation nationale susceptible de devenir modèle dans un monde désormais sans modèles.

De fait, pendant sa trop courte vie, il a traversé l’histoire sans jamais commettre d’erreurs : il n’a jamais, bien sûr, commis celle d’une proximité intellectuelle avec Vichy. Mieux : désireux de s’engager pour combattre l’occupant, mais refusé deux fois pour raisons de santé, il s’est tout de même illustré dans la Résistance, ce qui ne fut pas le cas de tous ses compagnons philosophes. De même, il ne fut pas non plus de ceux qui critiquaient la liberté à l’Ouest pour l’estimer totale à l’Est : il ne se commit jamais avec les régimes soviétiques ou avec le maoïsme.

Camus fut l’opposant de toutes les terreurs, de toutes les peines de mort, de tous les assassinats politiques, de tous les totalitarismes, et ne fit pas exception pour justifier les guillotines, les meurtres, ou les camps qui auraient servi ses idées. Pour cela, il fut bien un grand homme quand tant d’autres se révélèrent si petits.

Mais, Monsieur le Président, comment justifierez-vous alors votre passion pour cet homme qui, le jour du discours de Suède, a tenu à le dédier à Louis Germain, l’instituteur qui lui permit de sortir de la pauvreté et de la misère de son milieu d’origine en devenant, par la culture, les livres, l’école, le savoir, celui que l’Académie suédoise honorait ce jour du prix Nobel ? Car, je vous le rappelle, vous avez dit le 20 décembre 2007, au palais du Latran : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé. » Dès lors, c’est à La Princesse de Clèves que Camus doit d’être devenu Camus, et non à la Bible.

De même, comment justifierez-vous, Monsieur le Président, vous qui incarnez la nation, que vous puissiez ostensiblement afficher tous les signes de l’américanophilie la plus ostensible ? Une fois votre tee-shirt de jogger affirmait que vous aimiez la police de New York, une autre fois, torse nu dans la baie d’une station balnéaire présentée comme très prisée par les milliardaires américains, vous preniez vos premières vacances de président aux Etats-Unis sous les objectifs des journalistes, ou d’autres fois encore, notamment celles au cours desquelles vous avez fait savoir à George Bush combien vous aimiez son Amérique.

Savez-vous qu’Albert Camus, souvent présenté par des hémiplégiques seulement comme un antimarxiste, était aussi, et c’est ce qui donnait son sens à tout son engagement, un antiaméricain forcené, non pas qu’il n’ait pas aimé le peuple américain, mais il a souvent dit sa détestation du capitalisme dans sa forme libérale, du triomphe de l’argent roi, de la religion consumériste, du marché faisant la loi partout, de l’impérialisme libéral imposé à la planète qui caractérise presque toujours les gouvernements américains. Est-ce le Camus que vous aimez ? Ou celui qui, dans Actuelles, demande « une vraie démocratie populaire et ouvrière », la« destruction impitoyable des trusts », le « bonheur des plus humbles d’entre nous » (?uvres complètes d’Albert Camus, Gallimard, « La Pléiade », tome II, p. 517) ?

Et puis, Monsieur le Président, comment expliquerez-vous que vous puissiez déclarer souriant devant les caméras de télévision en juillet 2008 que, « désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s’en aperçoit », et, en même temps, vouloir honorer un penseur qui n’a cessé de célébrer le pouvoir syndical, la force du génie colérique ouvrier, la puissance de la revendication populaire ? Car, dans L’Homme révolté, dans lequel on a privilégié la critique du totalitarisme et du marxisme-léninisme en oubliant la partie positive – une perversion sartrienne bien ancrée dans l’inconscient collectif français… -, il y avait aussi un éloge des pensées anarchistes françaises, italiennes, espagnoles, une célébration de la Commune, et, surtout, un vibrant plaidoyer pour le « syndicalisme révolutionnaire » présenté comme une « pensée solaire » (t. III, p. 317).

Est-ce cet Albert Camus qui appelle à « une nouvelle révolte » libertaire (t. III, p. 322) que vous souhaitez faire entrer au Panthéon ? Celui qui souhaite remettre en cause la « forme de la propriété » dans Actuelles II (t. III, p. 393) ? Car ce Camus libertaire de 1952 n’est pas une exception, c’est le même Camus qui, en 1959, huit mois avant sa mort, répondant à une revue anarchiste brésilienne, Reconstruir, affirmait : « Le pouvoir rend fou celui qui le détient » (t. IV, p. 660). Voulez-vous donc honorer l’anarchiste, le libertaire, l’ami des syndicalistes révolutionnaires, le penseur politique affirmant que le pouvoir transforme en Caligula quiconque le détient ?

De même, Monsieur le Président, vous qui, depuis deux ans, avez reçu, parfois en grande pompe, des chefs d’Etat qui s’illustrent dans le meurtre, la dictature de masse, l’emprisonnement des opposants, le soutien au terrorisme international, la destruction physique de peuples minoritaires, vous qui aviez, lors de vos discours de candidat, annoncé la fin de la politique sans foi ni loi, en citant Camus d’ailleurs, comment pourrez-vous concilier votre pragmatisme insoucieux de morale avec le souci camusien de ne jamais séparer politique et morale ? En l’occurrence une morale soucieuse de principes, de vertus, de grandeur, de générosité, de fraternité, de solidarité.

Camus parlait en effet dans L’Homme révolté de la nécessité de promouvoir un « individualisme altruiste » soucieux de liberté autant que de justice. J’écris bien : « autant que ». Car, pour Camus, la liberté sans la justice, c’est la sauvagerie du plus fort, le triomphe du libéralisme, la loi des bandes, des tribus et des mafias ; la justice sans la liberté, c’est le règne des camps, des barbelés et des miradors. Disons-le autrement : la liberté sans la justice, c’est l’Amérique imposant à toute la planète le capitalisme libéral sans états d’âme ; la justice sans la liberté, c’était l’URSS faisant du camp la vérité du socialisme. Camus voulait une économie libre dans une société juste. Notre société, Monsieur le Président, celle dont vous êtes l’incarnation souveraine, n’est libre que pour les forts, elle est injuste pour les plus faibles qui incarnent aussi les plus dépourvus de liberté.

Les plus humbles, pour lesquels Camus voulait que la politique fût faite, ont nom aujourd’hui ouvriers et chômeurs, sans-papiers
et précaires, immigrés et réfugiés, sans-logis et stagiaires sans contrats, femmes dominées et minorités invisibles. Pour eux, il n’est guère question de liberté ou de justice… Ces filles et fils, frères et soeurs, descendants aujourd’hui des syndicalistes espagnols, des ouvriers venus d’Afrique du Nord, des miséreux de Kabylie, des travailleurs émigrés maghrébins jadis honorés, défendus et soutenus par Camus, ne sont guère à la fête sous votre règne. Vous êtes-vous demandé ce qu’aurait pensé Albert Camus de cette politique si peu altruiste et tellement individualiste ?

Comment allez-vous faire, Monsieur le Président, pour ne pas dire dans votre discours de réception au Panthéon, vous qui êtes allé à Gandrange dire aux ouvriers que leur usine serait sauvée, avant qu’elle ne ferme, que Camus écrivait le 13 décembre 1955 dans un article intitulé « La condition ouvrière » qu’il fallait faire« participer directement le travailleur à la gestion et à la réparation du revenu national » (t. III, p. 1059) ? Il faut la paresse des journalistes reprenant les deux plus célèbres biographes de Camus pour faire du philosophe un social-démocrate…

Car, si Camus a pu participer au jeu démocratique parlementaire de façon ponctuelle (Mendès France en 1955 pour donner en Algérie sa chance à l’intelligence contre les partisans du sang de l’armée continentale ou du sang du terrorisme nationaliste), c’était par défaut : Albert Camus n’a jamais joué la réforme contre la révolution, mais la réforme en attendant la révolution à laquelle, ces choses sont rarement dites, évidemment, il a toujours cru – pourvu qu’elle soit morale.

Comment comprendre, sinon, qu’il écrive dans L’Express, le 4 juin 1955, que l’idée de révolution, à laquelle il ne renonce pas en soi, retrouvera son sens quand elle aura cessé de soutenir le cynisme et l’opportunisme des totalitarismes du moment et qu’elle « réformera son matériel idéologique et abâtardi par un demi-siècle de compromissions et (que), pour finir, elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté » (t. III, p. 1020) – ce qui dans L’Homme révolté prend la forme d’une opposition entre socialisme césarien, celui de Sartre, et socialisme libertaire, le sien… Or, doit-on le souligner, la critique camusienne du socialisme césarien, Monsieur le Président, n’est pas la critique de tout le socialisme, loin s’en faut ! Ce socialisme libertaire a été passé sous silence par la droite, on la comprend, mais aussi par la gauche, déjà à cette époque toute à son aspiration à l’hégémonie d’un seul.

Dès lors, Monsieur le Président de la République, vous avez raison, Albert Camus mérite le Panthéon, même si le Panthéon est loin, très loin de Tipaza – la seule tombe qu’il aurait probablement échangée contre celle de Lourmarin… Mais si vous voulez que nous puissions croire à la sincérité de votre conversion à la grandeur de Camus, à l’efficacité de son exemplarité (n’est-ce pas la fonction républicaine du Panthéon ?), il vous faudra commencer par vous.

Donnez-nous en effet l’exemple en nous montrant que, comme le Camus qui mérite le Panthéon, vous préférez les instituteurs aux prêtres pour enseigner les valeurs ; que, comme Camus, vous ne croyez pas aux valeurs du marché faisant la loi ; que, comme Camus, vous ne méprisez ni les syndicalistes, ni le syndicalisme, ni les grèves, mais qu’au contraire vous comptez sur le syndicalisme pour incarner la vérité du politique ; que, comme Camus, vous n’entendez pas mener une politique d’ordre insoucieuse de justice et de liberté ; que, comme Camus, vous destinez l’action politique à l’amélioration des conditions de vie des plus petits, des humbles, des pauvres, des démunis, des oubliés, des sans-grade, des sans-voix ; que, comme Camus, vous inscrivez votre combat dans la logique du socialisme libertaire…

A défaut, excusez-moi, Monsieur le Président de la République, mais je ne croirai, avec cette annonce d’un Camus au Panthéon, qu’à un nouveau plan de communication de vos conseillers en image. Camus ne mérite pas ça. Montrez-nous donc que votre lecture du philosophe n’aura pas été opportuniste, autrement dit, qu’elle aura produit des effets dans votre vie, donc dans la nôtre. Si vous aimez autant Camus que ça, devenez camusien. Je vous certifie, Monsieur le Président, qu’en agissant de la sorte vous vous trouveriez à l’origine d’une authentique révolution qui nous dispenserait d’en souhaiter une autre.

Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à mes sentiments respectueux et néanmoins libertaires.

Le grand trucage

Un collectif de statisticiens dénonce les manipulations du gouvernement

 

Une dizaine de têtes chercheuses regroupées derrière le pseudonyme de Lorraine Data publient un brûlot sur la manipulation des statistiques par le gouvernement.

 

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  • Où l’on cache le grand flop du « travailler plus pour gagner plus »

  • Où l’on escamote des chômeurs en les transférant dans une nouvelle catégorie

  • Où l’on invente une pauvreté « à la française » qui ne peut que diminuer

  • Où l’on confond l’activité des gendarmes et celle des voleurs

 

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