Chronique de la rupture #85 – Janvier 2012 : "Les taxes, c’est moi"

Les v?ux :  Le président-candidat-non-déclaré parle, sur fond bleu et sous-titré doré, mais qui semble y croire ?

L’histoire du « sale mec » est immédiatement reprise en boucle par les perroquets et les gazettes officielles, Morano en tête.

TVA Sociale : telle qu'elle se présente cette TVA sociale est non seulement inepte mais injuste et inefficace. Elle ne va servir qu’à faire monter les prix à la consommation et les profits des producteurs. Mais pour les salariés, rien à l’horizon.

La vraie contrepartie exigerait que les producteurs de produits et services « français » baissent leurs prix de vente HT puisqu'ils paieraient moins de charges, et tant qu'à faire pourquoi ne pas baisser le taux de TVA dans les limites permises par l'UE sur ces produits-là ? Un cauchemar comptable, rendant l'ensemble inapplicable. On l'a bien vu dans la restauration, où dans l'autre sens les effets de la baisse de TVA n'étaient pas traçables.

De plus à quoi bon renchérir le prix d'un produit importé s'il n'a pas de concurrent européen ? Il convient donc de s’organiser pour qu’émergent ou soient relocalisés sur le territoire européens ces nouveaux acteurs productifs.

Il faut raisonner filière par filière, voir sur quels produits on peut appliquer tout de suite une forme de protectionnisme européen, agir en parallèle pénalisant massivement les délocalisations, et réindustrialiser l'Europe. Alors peut-être pourra-t-on parler d'une éco-socio-taxe sur les produits importés. Cela prendra des années mais l’enjeu en vaut la peine.

Seafrance, Lejaby, Petroplus, Education, TVA sociale, Taxe sur les transactions financières … les annonces de réformes ou de projets de lois s’enchaînent, à trois mois 1/2 du premier tour. Le président-candidat-non-déclaré se comporte comme un employé dilettante, sentant le vent du boulet et sur le point de se faire convoquer à l’entretien préalable au licenciement : il se met à bosser, et le fait bruyamment remarquer.

Mais toute cette agitation ne sert à rien puisque, le Vendredi 13 Mai, contre-bingo ! LA France perd son AAA chez Standard & Poors.

Un détour par la « république exemplaire » : le Juge Courroye est mis en examen dans l’affaire des fadettes  pour « collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal et illicite » et pour « violation du secret des correspondances ».

Le reste du mois de janvier ressemble au début d’une longue glissade vers la retraite à 57 ans.

François Hollande est en visite aux Antilles. « Moi j’travaille », fait savoir en substance le président-candidat-non-déclaré.

La semaine suivante, le président-candidat-non-déclaré apparait à la une des journaux, sur une symbolique photo à la dérive sur un fleuve guyanais. Pour ajouter au côté lugubre du cliché, le le président-candidat-non-déclaré y est flanqué d’un ministre de l’intérieur et d’une ministre de l’environnement qui font grise mine. Ou qui ont chopé la tourista et qui assument.

Dans le même temps au Bourget, 25 000 personnes applaudissent un grand discours du challenger socialiste.

Cette séquence contrastée est suivi d’un non moins réussi débat télévisé du même challenger face à l’ex-« meilleur d’entre nous », et s’achève  le 29 janvier par une laborieuse et surréaliste émission de télé du président-candidat-non-déclaré, en multidiffusion sur 8 chaines ! On ne reprendra même pas ses annonces tellement elles frisent le ridicule compte-tenu ne serait-ce que des délais prévisibles d’application, qui vont bien au-delà de l’élection présidentielle.

Le lendemain, personne ne fait attention au sommet européen « normal », à savoir même pas affublé du désormais rituel qualificatif de « la dernière chance ».

 

J-96 du 2ème tour : jamais nous n’en avons été aussi près, jamais nous n’avons été aussi déterminés !

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Chronique de la rupture #47

* pour que ne rien ne soit oublié dans les semaines qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

Une fin janvier 2009 placée sous le signe des voeux à tout vat et d’un mouvement social qui va en s’amplifiant.

« Voeux au personnel enseignant » indiquait l’écriteau placé sur le pupitre lors du déplacement à St Lo. A regarder les reportages aux JT du soir on avait plutôt l’impression que le personnel enseignant, manifestant, a été soigneusement tenu à l’écart du Président, au delà des barrières. Cela vaudra au Préfet et au Commissaire de police locaux d’être déplacés dans les jours qui suivront. Fait du prince, indigne, mais finalement sans aucune autre conséquence qu’une égratignure de plus à la démocratie.

Quant aux représentants du « personnel enseignant », bien mis, BCBG propres sur eux,  béats d’admiration à l’écoute des voeux présidentiels, qui étaient ils ? Qui a dit « des militants UMP rameutés pour l’occasion » ?

22 janvier 2009,  discours devant un parterre de chercheurs à l’occasion du « lancement de la réflexion pour une Stratégie Nationale de Recherche et d’Innovation ».

 

On y stigmatise le personnel universitaire, on insulte, on humilie :

 

« Plus de chercheurs statutaires, moins de publications et pardon, je ne veux pas être désagréable, à budget comparable, un chercheur français publie de 30 à 50% en moins qu'un chercheur britannique dans certains secteurs. Évidemment, si l’on ne veut pas voir cela, je vous remercie d’être venu, il y a de la lumière, c’est chauffé? »

 

Il tentera quelques jours plus tard de prendre à témoin le généticien Axel Khan et de le faire passer pour un supporter de sa réforme. Axel Khan démentira.

 

S'en suivent grèves et manifestations dans toutes les universités du pays.

Intégralité du doscours et commentaire du Syndicat NAtional des Chercheurs Scientifiques en cliquant ici

http://www.sncs.fr/IMG/pdf/commentaire_discours_sarko.pdf

Montebourg chez Lejaby critique un gouvernement qui n’a "rien fait"

Yssingeaux (Haute-Loire), 20 jan 2012 (AFP) Le socialiste Arnaud Montebourg, envoyé vendredi par François Hollande auprès des ouvrières de Lejaby en Haute-Loire, dont l’usine ferme, a critiqué un gouvernement qui, a-t-il dit, n’a « rien fait » pour empêcher la « désindustrialisation » du pays. « Nous avons perdu en cinq ans 750.000 emplois industriels, nous avons vu fermer en trois ans 900 usines. Les dégâts sont considérables, le gouvernement n’a rien voulu faire », a-t-il dénoncé devant la presse, après la visite de l’atelier d’Yssingeaux, qui était le dernier du fabricant de lingerie en France. « Le président de la République est allé dans les usines il y a cinq ans, il a pris les voix des ouvriers et a fait la politique des banques », a-t-il poursuivi, déplorant que le pays se soit « désindustrialisé ». Le PS propose de « mieux se protéger contre la concurrence mondiale déloyale, mieux se protéger contre les +patrons voyous+, contre les prédateurs qui reprennent des entreprises pour obtenir des marques et disparaissent pour aller produire ailleurs ». M. Montebourg, élu de Saône-et-Loire, visait le repreneur de Lejaby, Alain Prost, désigné mercredi par le tribunal de commerce de Lyon, qui garde 194 des 450 salariés en France, au siège à Rillieux (Rhône), et va produire à l’étranger. « On a trouvé beaucoup d’argent pour financer le système financier en déroute. On ne trouve jamais d’argent pour financer la réindustrialisation de notre pays », a regretté le candidat aux primaires du PS, chantre de la démondialisation, entouré des quelque 90 salariés de l’atelier qui l’ont vivement acclamé.

COMMUNIQUE de Pierre GABORIT, porte parole de la campagne de François HOLLANDE dans les Hauts-de-Seine

Philippe COURROYE ne doit pas rester procureur de Nanterre

 

La mise en examen de Philippe Courroye, Procureur de la République de Nanterre, par la Juge Sylvia Zimmermann, est révélatrice de la tentative de main mise de Nicolas Sarkozy sur la justice.

Notoirement proche de Nicolas Sarkozy, nommé Procureur de Nanterre contre l'avis du Conseil Supérieur de la Magistrature, Philippe Courroye s'est très rapidement illustré par son goût immodéré pour les procédures expéditives et pour les conflits.

Ignorant ostensiblement les Juges d'instruction, alors qu'il a exercé lui-même cette fonction pendant des années il a manifesté une grande propension à contourner la procédure de l'instruction par le moyen d'enquêtes préliminaires confiées au parquet et instruites uniquement à charge. Il préfigurait ainsi de ce qu'aurait été la procédure pénale si le projet de suppression des Juges d'instruction, voulu par Nicolas Sarkozy, n'avait pas été retiré sous la pression de la gauche et des magistrats.

Il ne s'est pas privé non plus de tenter d'étouffer les affaires sensibles, surtout lorsqu'elles touchaient le pouvoir en place.

L'affaire Bettencourt est le point culminant de cette dérive judiciaire. Ainsi n'a-t-il pas hésité à faire mettre sur écoute des journalistes du « Monde », soit disant pour déceler des fuites venant d'un cabinet ministériel, mais visant en fait à dessaisir la Juge Isabelle Prévost Desprez qui allait évoquer cette affaire devant la Chambre qu'elle préside à Nanterre. Mais il n'a pas réussi à étouffer cette affaire qui, dépaysée à Bordeaux par la Cour de cassation, délivre chaque jour son lot de mises en accusation.

Après Monsieur Squarcini, Chef de la Direction centrale du renseignement intérieur, Monsieur Courroye est mis en examen dans l'affaire dite des « fadettes » pour « collecte illicite de données à caractère personnel par un moyen frauduleux déloyal et illicite » et pour « violation du secret des correspondances ».

La justice suivra son cours mais il paraît difficile que Monsieur Courroye soit maintenu à son poste dans le département sensible des Hauts de Seine qu'a longtemps dirigé Nicolas Sarkozy.

 

 

 


 

Chronique de la rupture #46

* pour que ne rien ne soit oublié dans les semaines qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

Première semaine de janvier 2009, trois fois rien…

  • Report sine die de la loi liberant-les-energies-creatrices-de-la-France-en-permettant-à-chacun-de-travailler-le-dimlanche, ou à peu près. Deuxième recul du gouvernement, après celui de décembre sur la réforme des lycées
  • Vent de fronde au sénat (!) qui n’admet pas de devoir voter la loi sur l’audio-visuel public alors que la suppression de la pub est déjà effective. A suivre …
  • Discours d’enfer du chef de l’état devant Angela Merkel et Tony Blair: « On doit moraliser le capitalisme et pas le détruire (…) il ne faut pas rompre avec le capitalisme, il faut le refonder », a insisté le chef de l’Etat, accusant ceux qui refusent cette « refondation » de « faire le lit de ceux qui veulent détruire la capitalisme ». Le président de la République s’est prononcé une nouvelle fois pour un capitalisme « d’entrepreneurs » que l’Etat devrait « animer, entraîner ». « Il faut rééquilibrer les rôles respectifs de l’Etat et du marché ». Une fois de plus on a envie de dire «Chiche!». Mais pendant ce temps-là, aucune pression réelle sur les banques pour qu’elles desserrent le crédit, aucun retour en arrière sur la loi TEPA, aucun budget supplémentaire pour les lycées ou les hôpitaux.
  • Première diversion de l’année, avec l’annonce surprise par Sarko de la suppression des juges d’instructions alors que, rappelons-le, la réforme post-Outreau qui institue une forme collégiale d’instruction est tout juste en voie d’application

Avec François Hollande

par Gérard Filoche

On a en face de nous des médias extraordinairement puissants et quasi totalitaires : Bouygues, Lagardère, Arnaud, Pinault, Dassault, Rothschild? Ils sont totalement au service de Sarkozy ainsi que le CAC 40, le Medef et la rente de ce pays. Tous les possédants sont arqueboutés derrière le candidat sortant de la droite, fut-il le pire président de la Ve république. Ils ont un sens de classe aigu pour défendre leurs banques, leurs patrimoines, leurs fortunes accumulées quand bien même elles seraient excessivement concentrées et voyantes.

Ils ont dégagé le pseudo « centre » à leur manière : exit Borloo, ridiculisé Morin, minorisé Villepin, tout pour faire une place en or à Bayrou avec lequel ils ont un accord secret de désistement pour le second tour. Bayrou est sur certains points plus à droite que Sarkozy, il n'a pas réussi en 5 ans, depuis 2007, à dépasser le stade de chefaillon groupusculaire, mais vous remarquerez, il est traité comme un dieu par la grande presse.

Marine Le Pen, « amène le pire » est également traitée comme une reine, ils font sa promotion à loisir, la gonfle, la dégonfle au gré de leurs besoins. Une future alliée de Sarkozy qui n'hésitera pas demain à la prendre dans son gouvernement dés qu'il en aura besoin pour sa majorité.

Et ils cognent, ils cognent, cognent sur un seul homme : François Hollande. Ils vont le trouver, trop mou, trop dur, trop hésitant, trop ceci, trop cela. Tout va y passer, sa prétendue « mollesse », son incompétence, son absence d'engagement à gauche, méfiez vous, car ils vont tout utiliser à commencer par la division, la ranc?ur parfois à gauche de ceux qui sont aveugles devant le danger énorme qui nous guette. L'arme préférée des trolls UMP sur Internet c'est la « critique de gauche » de Hollande pour mieux expliquer que ça ne sert à rien de voter, que ça ne change rien afin de nourrir l'abstention qui ferait le jeu de Sarkozy.

Il paraît même qu'il ne faut « pas être antisarkoyste primaire », que  « ça ne sert à rien de le battre » si on n'a pas un programme ? idéal ! ? à la place? Le JDD journal archi à droite affirme déjà que « l'écart se resserre » et que Sarkozy remonte. C'était prévu dans leurs plans : ils testent ! En dépit de l'impopularité, de la haine légitime que suscite Sarkozy.

Alors : que nul ne flanche ! Unité !  Battre cette politique pourrie de Sarkozy est vital, essentiel pour le pays, pour les salariés, pour l'avenir. La réélection de Sarkozy serait le pire qui puisse arriver : un « quitus » à sa sale politique sur les 5 ans passés et encore 5 ans de mal, réduiraient tout ce qu'il y a encore de beau dans notre pays : la sécu, l'école publique, les services publics, les 35 h, ce qui reste de retraite, il ratiboisera tout. Soyons en conscient quand il est temps. Et développons cette conscience de classe le plus hardiment possible autour de vous.

On ne joue pas. Ou plutôt on joue l'histoire ce pays. Tout pour François Hollande, tout avec François Hollande. Tout pour soutenir, protéger, encourager, défendre, pousser en avant le SEUL candidat en position de sauver la gauche, de gagner les 22 avril et 6 mai. Sans hésitation, sans état d'âme. Seule sa victoire CONTRE Sarkozy ouvrira une voie aux luttes sociales, une dynamique qui ira plus loin que tous les programmes les plus beaux ? qui sinon, resteront dans les placards.

Sarkozy plus souvent partisan que président, pour le CSA

30 décembre 2011 | Par Mathilde Mathieu et Michaël Hajdenberg La question vaut son pesant d’or: lorsque Nicolas Sarkozy discourt à Toulon devant 5.000 sympathisants, le 1er décembre, est-il chef de l’État ou candidat? Aux yeux des socialistes, c’est un pur «meeting» électoral, dont le coût doit être supporté par l’intéressé, non par le contribuable. Mais pour l’Élysée, Nicolas Sarkozy n’est toujours pas entré en campagne et ne fait là que son métier: «présider». Pourquoi lui faire payer la note? Pour sa part, le Conseil supérieur de l’audiovisuel a tranché la question du caractère partisan -ou non- d’un tel déplacement. D’après des chiffres inédits communiqués à Mediapart, l’autorité administrative indépendante chargée de contrôler la répartition des temps de parole entre l’opposition et la majorité dans les médias, a considéré que la plupart des propos tenus par Nicolas Sarkozy à Toulon relevaient du pur «débat politique», et qu’une minorité correspondait aux fonctions régaliennes du chef de l’État: 30 minutes d’un côté, 21 minutes de l’autre. De quoi alimenter les critiques socialistes sur les dépenses d’aménagement du Zénith, payées rubis sur l’ongle par l’Élysée. Meeting de Toulon, devant 5.000 personnes, le 1er décembre.© (dr) Depuis le 1er septembre 2009, en effet, le CSA décortique tous les propos télévisés de Nicolas Sarkozy et les classe en deux catégories: d’un côté, les phrases liées à sa fonction d’arbitre, de chef de guerre ou de garant de l’indépendance nationale, qui ne sont pas décomptées; de l’autre, les déclarations qui s’inscrivent dans le «débat politique national» et sont ajoutées au temps de parole de la majorité. Avant 2009, aucune parole présidentielle n’avait jamais été prise en compte, au motif que la Constitution place le chef de l’État au-dessus des partis. Si le CSA a mis fin à cette sorte d’?immunité verbale?, c’est sous la contrainte du conseil d’État, qui a considéré dans un arrêt d’avril 2009 que les «interventions» du chef de l’État ne pouvaient plus «être regardées comme étrangères, par principe et sans aucune distinction (…), au débat politique national». Depuis que le verbe présidentiel est ainsi placé sous surveillance, 52% des propos de Nicolas Sarkozy ont été considérés comme relevant du ?débat national?, 48% du ?régalien?, d’après des chiffres inédits communiqués par le CSA à Mediapart. En résumé, Nicolas Sarkozy s’exprime plus souvent en homme politique partisan qu’en chef de l’État neutre et impartial. Pour Christine Kelly, membre du Conseil en charge du pluralisme, «le distinguo se fait sans difficulté»: «Quand on s’assoit et qu’on écoute, la répartition saute aux yeux; c’est sans ambiguïté. D’ailleurs, les chaînes et les radios font en général le même décompte que nous, à 1 ou 2% près.» Cette statistique de 52%, les socialistes pourraient s’en emparer dès la rentrée, pour insister sur le caractère partisan des déplacements présidentiels et réclamer que leur coût soit, au moins en partie, assumé par Nicolas Sarkozy en personne plutôt que par l’Élysée. Le 19 décembre, déjà, lors d’un débat à l’Assemblée nationale sur le financement de la campagne présidentielle, ils ont encouragé la commission chargée du contrôle des comptes de campagne (la CNCCFP) à s’inspirer de l’attitude du CSA et à considérer, elle aussi, que les interventions de Nicolas Sarkozy n’étaient «pas réductibles» à ses missions d’arbitre, loin de là. À la tribune, le député Jean-Jacques Urvoas a prôné un «parallélisme des formes» entre les deux autorités. Très grossièrement: si 52% des propos de Nicolas Sarkozy sont jugés partisans, pourquoi ne pas facturer 52% du coût de ses déplacements à l’intéressé? L’«équité» à partir du 1er janvier À partir du 1er janvier, date à laquelle «l’équité» des temps de parole entre candidats à la présidentielle devra être respectée sur les radios et télés, le CSA va même considérer Nicolas Sarkozy comme un «candidat présumé» et le traiter comme ses concurrents «déclarés» ? tous les propos de ses soutiens seront comptabilisés. «Nous n’attendons pas qu’il soit officiellement dans la course, explique Christine Kelly. Pour le CSA, ça ne change rien qu’il se déclare en décembre, janvier ou mars.» La définition de «candidat présumé»? «Celui qui recueille des soutiens publics significatifs en faveur de sa candidature.» Du côté de la Commission nationale des comptes de campagne et des financements politiques, chargée de contrôler les comptes des candidats une fois le scrutin terminé et de vérifier qu’ils prennent bien à leur charge l’intégralité des frais engagés pendant leur campagne, on a une tout autre vision. «En principe, c’est la déclaration publique de candidature, ou le cas échéant l’investiture par une formation politique, qui est considérée comme marquant pour un candidat le début des opérations (financières)», explique le président de la Commission dans un courrier, en réponse au PS qui accuse Nicolas Sarkozy de mener campagne aux frais de l’Élysée. Avant cela, «en principe», aucune dépense ne peut lui être imputée. La CNCCFP, tout de même, prévoit des exceptions à son principe. Certaines dépenses de Nicolas Sarkozy antérieures à sa déclaration de candidature, liées à ses multiples déplacements en province, devront ainsi être insérées dans son compte de campagne: chaque fois qu’il «est amené à exposer les éléments d’un programme». La Commission se laisse une sacrée marge d’appréciation? En 2002, elle avait réintégré une partie des coûts relatifs à cinq réunions publiques préalables à la déclaration de candidature du président Chirac. Celui-ci avait en effet ?omis? de les déclarer dans son compte ? sans doute pour s’assurer qu’il ne dépasserait pas le plafond de dépenses autorisées. La Commission, cependant, n’avait comptabilisé que quelques milliers d’euros. D’après les socialistes (qui ne disposent d’aucun chiffre fiable à ce stade), le meeting de Toulon de Nicolas Sarkozy pourrait avoir coûté plusieurs centaines de milliers d’euros.