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Travail du dimanche : une tromperie organisée (1)

En réponse à la grave crise économique qui sévit actuellement, la droite a comme seule réponse des reculs sans précédent sur le droit du travail. La nouvelle proposition de loi sur le travail du dimanche en est un exemple flagrant. Le texte débattu la semaine prochaine est loin de présenter des concessions par rapport au texte précédent. Derrière la communication, la vérité du texte présenté est la généralisation du travail dominical dans le commerce.


Plus de 5000 communes touristiques seront touchées. Ce sont toutes les grandes villes de France, les villes moyennes et les petites villes qui sont frappées de plein fouet par la proposition de loi.


A rebours des discours lénifiants de la majorité, pour l’extrême majorité des salariés, il n’y aura ni volontariat ni contrepartie au travail dominical qui leur sera imposé sous peine de sanction, jusqu’au licenciement.


La mise en avant du volontariat pour quelques zones qui se comptent sur les doigts d’une main relève de la tromperie. Quel demandeur d’emploi exprimera son refus de travailler le dimanche au moment de l’entretien d’embauche ? Le texte ne prévoit en outre aucun droit de retour automatique à un poste sans travail dominical. La majorité crée ainsi le volontariat obligatoire !


Le Parti socialiste s’oppose avec force à ce recul social extrêmement préoccupant pour les droits des salariés. Il s’y oppose pour les mêmes raisons que lors des débats sur le premier texte présenté en décembre 2008. Les critiques restent les mêmes. Pour le Parti socialiste, le travail du dimanche est :

–    inefficace sur le plan économique

–    dangereux pour les salariés

–    néfaste pour la vie sociale

 

Chronique de la rupture #54 ? juin 2009

Lundi 15 Juin 2009 : 98ème session de la Conférence Internationale du Travail à Genève

 « N’avons-nous pas assez attendu pour réguler une mondialisation qui, à côté de l’abondance de richesses qu’elle contribuait à créer, faisait grandir des poches de misères et de frustration ?

La régulation de la mondialisation, c’est la question centrale. Le monde ne peut pas être gouverné que par la loi de l’offre et de la demande…. Nous avons besoin de règles qui deviennent des normes et qui s’imposent à tous. »

 

Et bla bla bla, et bla bla bla

 

Pendant ce temps là, on laisse les prix à la dérive, on prépare en douce une nouvelle loi sur le travail du dimanche etc. etc.

 

Lundi 22 juin : Discours du Trône à Versailles ; notons le pour la chronique, mais sur le fond c’est un non-évènement total, il serait question d’un grand emprunt public, le « Sarko » allant rejoindre les « Pinay » et autres « Giscard » dans le musée des dispositifs qui rapportent aux rentiers et font perdre à la collectivité.

 

Dès le lendemain, c’est déjà un emprunt pour partie public, et pour partie qui fera appel au marché, dixit Mme Lagarde.

 

 

Mardi 23 juin : Beusouaaaar ! Frédéric Mitterrand, homme de droite, entre au gouvernement. Pour les jeunes, c’est un vieux, comme l’était Malraux pour nous. Comme quoi tout arrive…

 

Pour le reste, on a déjà tout dit sur les chaises musicales, sur Estrosi qui revient un an être parti s’occuper de sa mairie niçoise, sur Laporte qui enfin la prend, sur Boutin boutée hors de son ministère, sur Rachida qu’on oubliera vite, sur Santini qui va pouvoir s’en revenir contrepèter à l’envi du côté d’Issy-les-Moulineaux.

 

Là nous avons tout à y gagner : soit il reprend son siège de député et c’est le charmant Frédéric Lefèvre, son suppléant, porteflingue chevelu et distingué de l’UMP, qui doit céder la place, soit nous avons la législative partielle. Lucile, on est prêts !

 

Une mention pour ce pauvre Yves Jégo, victime expiatoire d’un gouvernement UMP-RPR à la solde du Medef local. Le secrétaire d’état aux DOM TOM avait en faite trop vite compris ce quoi se passait là-bas, il avait d’emblée identifié la lourde responsabilité de quelques familles et proposé d’emblée une augmentation significative des salaires, ce qui lui valu un rappel illico, que des esprits bien intentionnés firent passer pour une désertion. Comment disait-elle Rama Yade : « Lâches ? »

 

Mercredi 24 juin 

Une sombre affaire a refait surface, celle de l’attentat de Karachi contre des ingénieurs de la DCN en mai 2002.

Nullement lié à la mouvance islamiste, cet attentat sera lié à un contrat de vente d’armes et de bon vieux pots de vins remontant à 1994.

« Une fable » dit Sarko, blême, alors ministre du budget et directeur de campagne du candidat Balladur.

« Oui j’ai mis fin au versement des commissions qui pouvaient donner lieu à des rétrocommissions», déclare Charles Million, alors ministre de la défense de Jacques Chirac.

 

Jeudi 25 et Vendredi 26 juin : voyage aux Antilles

Annonce d’un referendum portant sur l’autonomie de la Martinique. Pour le reste, méprisable par sa brièveté, et totalement éclipsé par le décès brutal de Michael Jackson.

 

Samedi 27 juin

Fillon et Sarko commencent à lâcher ici et là des ballons-sondes sur les retraites, dans le style « pas d’autre solution pour sauver nos régimes de retraite que de travailler plus longtemps alors même que la vie s’allonge ».

Rappelons que « travailler plus longtemps » signifiera dans le contexte actuel « Chômer » ou « Ramer » plus longtemps pour la grande majorité des plus de 55 ans qui se trouvent de fait exclus du marché du travail.

C’est donc une vaste hypocrisie tant que rien ne sera entrepris de manière drastique pour

  • Protéger l’emploi, par exemple par l’interdiction ou la forte taxation des licenciements économiques des séniors dans des groupes bénéficiaires
  • Rationaliser les financements et combler tous les manques à gagner, par exemple par l’abrogation de la loi TEPA

 

Mardi 30 juin

Sarko s’offre une double opération de communication et de ce qu’il croit être la gauche par le truchement d’une interview au Nouvel Obs.Pitoyable renvoi d’ascenceur au patron du journal, futur-ex homme de gauche, en voie de kouchnerisation ?, promoteur de la loi Hadopi.

 

En substance, le nouveau nouveau Sarko est arrivé, et vous savez quoi ? il a changé 🙂

« Il faut un temps pour entrer dans une fonction comme celle que j’occupe, pour comprendre comment cela marche, pour se hisser à la hauteur d’une charge qui est, croyez-moi, proprement inhumaine. »

 

« Se hisser à la hauteur » ? Tout dépend d’où l’on part…

Chronique de la rupture #53 ? juin 2009

1er juin : Rapport de Richard Descoings sur la réforme des lycées, qui envoie définitivement aux oubliettes le Projet Darcos. En attendant que le futur-ex-ministre l’y rejoigne ?

 

6 juin : Raté ! il voulait poser seul sur la photo avec Obama le 6 juin prochain, et pour se faire il avait oublié d’inviter Sa Très Gracieuse Majesté La Rein d’Angleterre. Eh bien ils seront 3 sur la photo puisque par chance, le Prince Charles est disponible ce jour là. Du coup, Sarko perd sur toute la ligne puisque ce n’est même pas lui qui aura les plus grandes oreilles. Faites chauffer les talonnettes !

 

7 juin : Elections Européennes

 

28% pour l’UMP, 72% pour les autres listes, toutes antisakozystes, de droite, de centre comme de gauche. Il parait que c’est une défaite de l’anti-sarkozysme.

 

10 juin :  Le pouvoir se prend une seconde claque à propos de la loi HADOPI, après censure par le Conseil constitutionnel. Arrogance et incompétences de ceux qui pensaient  qu’ils suffisaient de débaucher deux ou trois artistes sur le retour pour légitimer un passage en force au méprise de la loi européenne et de la loi française.

 

11 et 12 juin : les agriculteurs manifestent contrent les prix d’achat abusifs pratiqués par la Grande Distribution.

 

Pour mémoire, Mesure 15 de la loi du 4 aout 2008, dite « de modernisation de l’économie » :

Permettre la négociabilité des tarifs entre distributeurs et fournisseurs Cette mesure vise à augmenter le pouvoir d’achat des consommateurs par l’introduction de la liberté tarifaire entre les fournisseurs et les distributeurs et rendre les relations commerciales plus efficaces en supprimant le système des marges arrière.

Communiqué de presse – élections européennes


« C’est une claque méritée. Nos électeurs n’en peuvent plus d’attendre l’évolution et la transformation en profondeur du Parti socialiste, englué dans ses querelles, son immobilisme et son enfermement sur lui-même. Ce n’est pourtant pas une victoire pour l’UMP. Isolée dans sa forteresse à 28 %, sans alliés, sans soutiens autres qu’elle-même. D’ailleurs, le total des voix de gauche est largement supérieur à celui des voix de droite, montrant que si la gauche se transforme et s’unit, elle sera en mesure de proposer une alternative au pays et de faire basculer l’histoire. Je vais désormais m’attacher à construire le nouveau parti de toutes les gauches, rejetant dans le passé obscur les querelles de pouvoir au sein du Parti socialiste et les divisions inutiles d’une gauche qui a une autre vision de la société et du monde à défendre. Les grandes primaires populaires ouvertes à toute la gauche pour désigner le leader à l’élection présidentielle qui affrontera Nicolas Sarkozy est la première étape à faire accepter au Parti socialiste. Ces primaires auxquelles tous les français devront être associés nous aideront à restructurer notre relation avec les français et retrouver le goût de l’écoute d’une France qui a besoin plus que jamais d’une gauche moderne et créative. »

Arnaud MONTEBOURG
Député de Saône-et-Loire
Président du Conseil général de Saône-et-Loire

Chronique de la rupture #52 – mai 2009

 

9 mai : Pour la première fois depuis bien longtemps, le Président a bien failli ne pas à la Finale de la Coupe de France de football. A noter que celle-ci oppose deux clubs bretons. Alors, envie irrépressible de passer le WE chez Belle-Maman au cap nègre, au lendemain de la cérémonie de Ste Maxime, ou peur de l’accueil du public solidaire des marins-pêcheurs, M. le Président ?

 

15 mai : La France en récession, cette fois-ci c’est officiel, plus moyen de trarfiquoter les chiffres comme à la fin de la semaine dernière. Voir billet spécial…

 

15 mai toujours : opération éclair des Enfants de Don Quichotte sur les rives de la Seine et du Rhône, en vue d’attirer l’attention sur les problèmes de non-logement qui s’éternisent. Rappelons la promesse du Président lors de son Discours de Sarkozy à Charleville-Mézières le 22 décembre 2006 où il promettait que d’ici à 2 ans : « plus personne ne soit obligé de dormir sur les trottoirs et d’y mourir de froid »

Eh bien promesse tenue : débarquement des CRS pour évacuer les quais dans la demi-heure qui suit l’installation des tentes.

 

23 mai : L’inimitable Darcos, se sentant sans toute menacé par le retour annoncé de Son Allegrissime Suffisance, décide de mettre en place des procédure quasiment aéroportuairres pour endiguer les violences à l’école. Vidéo, portiques, fouilles à l’entrée du Lycée, etc. Même pas besoin d’être au collège pour calculer le temps que cela nécessiterait (lever à 3h45 du matin pour les premiers arrivants, selon Libé !). Bref, du ridiculissime, à moins que ce soit une performance arithmétique du ministre qui, rappelons-le, panique à la vue d’une règle de trois. Quant au rétablissement possible des emplois-jeunes, des RESO, de la police de proximité, des postes supprimés, on ne l’évoque même pas.

 

25 mai : Jamais avare d’une bonne idée lorsqu’il s’agit de détourner l’attention, le porte parole de l’UMP propose un amendement visant à autoriser le télétravail durant les congés de maladie ou de maternité. Mépris aux multiples facettes du porteflingue de service, qui semble ignorer que pas mal de travailleurs en repose forcé ne sont pas les faignants que la droite se complait à décrire, et n’ont pas attendu son autorisation pour rester en contact avec le bureau ou avec l’usine. Quoiqu’il en soit, même l’UMP et le gouvernement trouve la chose indigne et l’enterrent vite fait. Petit plaisir pour NKM qui, forte de ses quelques mois de grossesse, se permet de le moucher du haut de la tribune de l’assemblée.

 

27 mai : Après plus de six mois de détention non justifiée, soupçonné de dégradations de caténaires de la SNCF, Julien Coupat retrouva la liberté. Son crime ? Il tient une épicerie bio en Corrèze…

Réalisations

C’était promis : ce blog mentionnerait les réalisations, les avancées effectives du gouvernement et du Président… d’où cette nouvelle catégorie d’articles.

Ne soyez pas inquiet, tout va bien.

Allez, je me lance : la rupture conventionnelle (amiable) du contrat de travail. Je l’ai expérimentée en tant qu’employeur, et l’ai vu fonctionner également chez une société partenaire. Dans les deux cas cela s’est bien passé car les deux parties étaient de bonne foi. Dont acte. Reste à évaluer l’impact de ce mode de rupture sur les entrées en chômage et/ou les soudaines vocations d’auto-entrepreneurs.

Une autre, une autre ! Bon, d’accord.
Euhhh… La loi HADOPI peut-être ? Là, je ne me sens pas suffisemment compétent sur le plan juridique pour me prononcer. A première vue, convenons qu’il fallait bien faire quelque chose pour sauvegarder la création artistique, mais que, HADOPI ou pas HADOPI, de la daube restera de la daube et que le fond du problème est aussi là.

Une autre, une autre ! Bon, d’accord.
Euhhh… ben là je n’en vois plus, je donne mon (Jack) Lang au chat …

Ne soyons pas sectaires, il doit bien y en avoir d’autres, aidez-nous, chères lectrices, chers lecteurs, à les identifier. Alors, à vot’ bon coeur, M’sieurs-Dames, cette tribune vous est ouverte !

Les réformes ratées du Président Sarkozy

Présentation de l’éditeur
Le 6 mai 2007, Nicolas Sarkozy était élu président de la République. Son programme promettait le changement à une France réputée irréformable. Deux ans plus tard, des domaines aussi sensibles que les retraites, le contrat de travail, la représentativité syndicale ont fait l’objet de lois, ou de protocoles d’accord, sans anicroche notable. Nicolas Sarkozy serait-il en train de réussir là où ses prédécesseurs ont échoué? Un examen minutieux des réformes entreprises prouve que la réalité est tout autre. Tout commence en octobre 2007 avec la réforme des régimes spéciaux de retraite de la SNCF, d’EDF et de la RATP. Le gouvernement négocie sous le manteau, octroyant de substantiels avantages contre un allongement de la durée de cotisation, sans publier un seul document permettant d’évaluer les économies réalisées. Peu importe, le « succès » a pu être affiché ! Une mécanique infernale s’enclenche alors, tant il est clair que le nouveau Président est prêt à concéder beaucoup pour que ses réformes se « réalisent ». En janvier 2008, les partenaires sociaux « modernisent » le marché du travail, mais permettent en réalité le départ en préretraite à 57 ans. En mai 2008, le gouvernement accroît les avantages des taxis aux dépens des usagers. En août 2008, ce sont les principales enseignes de la grande distribution qui se frottent les mains, constatant que leur monopole s’est encore affirmé au détriment des consommateurs. Quant à la défiscalisation des heures supplémentaires, dont le dispositif rappelle par son absurdité celui de l’impôt sur les portes et fenêtres institué par le Directoire, elle prive l’Etat de plusieurs milliards d’euros de rentrées fiscales sans qu’aucun effet sur l’activité ne soit avéré. En retraçant le cheminement tortueux qui mène des intentions aux résultats, cet ouvrage effectue une plongée salutaire dans les failles de notre système politique et permet de comprendre pourquoi la méthode choisie par Nicolas Sarkozy, mêlant conciliation et volonté d’étouffement, a échoué.

Biographie de l’auteur

Pierre Cahuc est professeur à l’Ecole Polytechnique, chercheur au CREST et membre du Conseil d’analyse économique. André Zylberberg est directeur de recherches au CNRS, membre du Centre d’économie de la Sorbonne et de l’Ecole d’économie de Paris. Ensemble, ils ont écrit Le Chômage, fatalité ou nécessité? (Champs-Flammarion, 2005) qui a été récompensé par de nombreux prix.

Chronique de la rupture #51 ? mai 2009

Premier mai : Syndicats unis, environ un million de manifestants dans les rues de toutes les grandes villes françaises, annonce d’une nouvelle journée de mobilisation en juin, tout cela n’empêche pas le pouvoir en place, Pécresse en tête,  de persévérer en ânonnant qu’il faut « continuer les réformes »…


4 mai : Visite du Ministre des affaires étrangères Israélien en Italie puis en France et en Allemagne. Dans le même temps est publié par l’ONU un rapport montrant l’implication d’Israël dans 6 incidents à Gaza ayant causé des victimes parmi le personnel de l’ONU, en décembre et janvier derniers. Accueil poli de l’ex-French Doctor, qui en bon collaborateur zélé, n’en dit rien.


6 mai : A l’ occasion du deuxième anniversaire de son élection, Sarkozy entre en campagne électorale européenne à Nîmes. Son temps de parole sera-t-il décompté de celui de l’UMP ? Les sondages sont à 65 % de mécontents. 65, c’est aussi la fourchette basse de l’amplitude d’âges du public nîmois ce soir là, à en croire les images du JT. Une preuve de plus que Sarko est avant tout le candidat des papys boomers et de leurs ainés. Et il assure le coup de barre à droite en y a allant de son couplet anti-Turquie via une allusion à l’Europe prétendue « Terre Chrétienne ».


7 mai : On apprend que le parquet de Paris a réussi à bloquer en appel la mise en examen de trois chefs d’états africains. Cette mise en examen concernait l’origine de leurs patrimoines français (comptes en banque, propriétés, voitures)


Rappelons que durant la campagne électorale le 1er mai 2007, il déclarait :


«Il nous faut nous débarrasser des réseaux d’un autre temps, des émissaires mafieux qui n’ont d’autres mandats que celui qu’ils s’inventent. Le fonctionnement normal des institutions politiques et diplomatiques doit prévaloir sur les circuits officieux qui ont fait tant de mal par le passé».

 

Comme l’écrit l’hebdomadaire Courrier International, « l’Afrique attend toujours la rupture », et il y a fort à parier qu’elle l’attendre encore longtemps, comme bien d’autres.


Notons au passage l’indépendance de la justice française…


8 mai : Somptueuse parade patriotique et militaire à Ste Maxime, couplet démagogique à l’égard des troupes coloniales à l’appui, à l’occasion du 64° anniversaire de la capitulation de l’Allemagne. On appréciera la double délicatesse de l’évènement :


  • Envers nos amis allemands à l’heure de l’Europe
  • Envers les plus modestes qui sont ravis de voir à quoi sert le peu qu’il reste dans les caisses de l’état.


Une troisième année qui démarre en fanfare !


En supposant que le deuxième tour de la prochaine élection présidentielle se tienne le 6 mai 2012 nous en sommes à J – 1094

 

Les leçons d'une semaine sociale.


La semaine a été agitée: prévisions économiques en berne, manifestations massives, polémiques sur les rémunérations patronales. De ce désordre émergent néanmoins quelques leçons. D'abord la substitution progressive et bienvenue du souci de l'emploi au thème du pouvoir d'achat: si la France exposée au marché est inquiète pour ses ?jobs?, la France sous statut va, elle, connaître une hausse record de son pouvoir d'achat grâce à la décélération des prix.
Ensuite, une contradiction entre les pronostics macroéconomiques établis il y a quelques semaines , donc de plus en plus noirs, et l'air du moment, plus léger et moins pessimiste: être optimiste, il y a quinze jours, était débile; aujourd'hui, c'est banal. Enfin l'incroyable maladresse des grands patrons, comme si, vivant dans une bulle, ils ne voyaient pas combien les nerfs du pays sont à fleur de peau: leur argumentaire est rationnellement acceptable, mais il est politiquement inacceptable et socialement provocateur; que ne méditent-ils le vieux principe du prince de Lampedusa dans le Guépard: tout changer pour que rien ne change.?

Il y a plusieurs façons de se moquer du monde: celle de Serge Dassault qui voulait écrire dans son journal Le Figaro, à la place des journalistes, celle de GOLDSMITH qui ne comprenait pas la différence entre l'EXPRESS et … un train de marchandises, ou ce style cynique de MINC.
Je préférais encore les ?leçons? de Marcel DASSAULT qui, à pleines pages, diffusait une philosophie optimiste et de prescriptions rassurantes sur la création d'emplois grâce à la rencontre gracieuse de Fernand, jeune ouvrier déluré et de Cosette, charmante couturière, qui à eux deux, montaient une petite affaire grâce à un banquier compréhensif et allaient bientôt fonder une famille, un empire…

De plus, Marcel Dassault, c'est connu, distribuait dans sa circonscription de l'Oise, en campagne électorale, non des tracts, mais des billets de 5OO Francs; comme billet, cela vaut mieux que celui d'Alain MINC! Qui ne veut pas entendre parler de ?pouvoir d'achat?, quelle horreur!

les rienologues

Chers Camarades, chers Amis,

Balzac, dans sa Monographie de la presse parisienne, cite les spécialités journalistiques, qu'il classe comme des espèces, et il distingue le ?rienologue?. On pourrait aussi s'attarder sur les ?déclinologues? comme Nicolas BAVEREZ, déconologue qui enfonce des portes ouvertes.

Hier, lors de notre réunion de section, nous avons évoqué l'emprise de plus en plus envahissante que SARKOZY exerce sur la presse, et les médias en général. Il est présent tous les soirs à la télévision; il devrait se souvenir comme cela a fini par nuire à VGE, qui a provoqué une overdose de présence et de préséance aux yeux des Français.

Il est vrai que la télé et la presse se mélangent, comme dans l'émission de Ruquier, ?on n'est pas encore couchés?, où Eric ZEMMOUR intervient en ?rienologue? en chef. Il vient d'être cité pour le prix ?Y'a Bon Awards?, qui récompense les déclarations riches en préjugés ?ethno-raciaux? et pour la banalisation des propos qui nuisent à l'unité républicaine, mais a été dépassé d'une courte tête, c'est le mot, par le beauf Eric RAOULT,  député-maire du Raincy, qui arrive en premier!

J'ai le souvenir d'Eric ZEMMOUR disant:? les cent millions de Turcs qui vont déferler en Europe? et moi qui étais à côté de lui, lors d'un ?pot?, corriger: non, Eric, ils sont 72 millions, et ils ne veulent pas ?déferler?, mot que de Villiers emploie souvent. Et Zemmour de me dire: quand on aime, on ne compte pas!
C'est là que j'ai compris l'absence de sérieux de ce ?rienologue?, qui travaille dans un journal (Le Figaro) où les gens intelligents n'ont jamais manqué, comme Stéphane DENIS. Pour être objectif, Zemmour a publié un livre intéressant, à clé, ?L'Autre? concernant les origines de CHIRAC.

Il y a des moments pénibles à passer pour la gauche, en ce qui concerne l'information, et qui me rappellent les plus mauvais épisodes du gaullisme, avec une limace qui s'appelait Jean NOCHER, et qui insultait impunément François MITTERRAND, presque tous les soirs, sur ce qui était le France-Inter de l'époque, et présentait très bêtement et salement l'actualité. J'avais douze ans, mais je m'en souviens encore.
Il n' y avait pas de droit de réponse de l'opposition à l'époque, encore moins de débats contradictoires. Plus tard, j'avais vingt ans en 68, un petit vieux Jean BENEDETTI présentait le journal du soir, sur la chaîne d'Etat, en 1969, sur un ton papelard et conformiste, insupportable, et concluait pratiquement en disant ?allez vous coucher maintenant?.

Tout cela a sauté en 1981, avec la libéralisation de l'information, sur les ondes, et plus tard, CANAL + sous la direction éclairée d'André ROUSSELET.
C'est Georges POMPIDOU qui disait: la télé, c'est l'arme absolue! Il avait raison, et Alain PEYREFITTE insistait: si nous ne faisons pas de bêtises, nous sommes là pour cent ans!
Heureusement, ça ne s'est pas produit. Mais le mot est tellement révélateur.

Pourquoi parler de cela? Parce que au fond, la droite se croit propriétaire de la France, légitime, et ne comprend pas l'alternance, refuse l'alternance, de toutes ses forces, et par tous ses moyens.
La gauche, naïve, croit à un match équitable, avec des règles du jeu.

Le mot de la fin, du fond de la cuve, revient à Michel Debré, avait dit le 13 MAI (1981, celui-là), après l'élection: ?François MITTERRAND n'est pas légitime!?
Mot fétide qui dit tout…

Il n'y a pas que la presse, il y a les nominations dans l'industrie, dans la justice, chez les hauts fonctionnaires. Ce premier (et j'espère) seul mandat de 5 ans nous montre très exactement tout ce que nous devons refuser.

Lire la brochure imposante que vient d'éditer le PS: La France en libertés surveillées.