Archives pour la catégorie Zarchives

Travailler plus pour gagner plus, un slogan de campagne déjà dans l'impasse

A peine entré en vigueur, le dispositif d'exonération d'impôt sur le revenu et de cotisations sociales sur les heures supplémentaires fait déjà mentir le slogan de campagne « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy.Une majorité de salariés est totalement exclue du dispositif, soit parce que leur entreprise ne propose pas d'heures supplémentaires (deux tiers des salariés), soit parce que leur temps de travail est modulé sur le mois ou annualisé.Le dispositif, fondé sur une incitation des entreprises à augmenter le recours aux heures supplémentaires, est tellement complexe que les entrepreneurs eux-mêmes sont à le mettre en oeuvre. La mesure-phare sur l'emploi de Monsieur Sarkozy est en réalité une usine à gaz.

Moins de cinq mois après l'élection présidentielle, la proposition emblématique de la droite sur le pouvoir d'achat a déjà fait la preuve de son caractère inopérant.

l’Hebdo

Une grève illégale

De notre envoyée spéciale sur place relayée par l’AFP :

2007-10-26T063049Z-01-NOOTR-RTRIDSP-2-OFRTP-FRANCE-AIR-FRANCE-GREVE-20071026.jpgSelon la direction, le protocole de la veille sociale n’a pas été respecté. Plusieurs millions d’euros sont réclamés aux organisations syndicales en « réparation du préjudice matériel ».

La direction d’Air France a décidé d’assigner en justice les syndicats d’hôtesses et stewards en grève pour obtenir réparation du préjudice matériel dû à la grève, a-t-on appris, vendredi 26 octobre, auprès des syndicats et de la direction de la compagnie.

Les syndicats ont annoncé en assemblée générale en début d’après-midi qu’ils avaient été assignés par la direction d’Air France pour « non-respect du protocole de la veille sociale », qui oblige syndicats et direction à négocier pendant un préavis de grève.

Plusieurs millions d’euros réclamés aux syndicats

L’assignation a été confirmée par la direction à l’AFP. Selon elle, le protocole « relatif aux conditions et modalités de la négociation portant sur l’exercice du droit syndical à Air France » a été signé le 19 juin 2007 par les syndicats.

Air France, selon les syndicats, demande notamment à Force Ouvrière 14 millions d’euros, au SNPNC 15 millions d’euros et à l’Unsa 14 millions d’euros en « réparation du préjudice matériel » dû à la grève et un euro à chacun au titre du préjudice commercial.

Vincent G.

?L'Etat semble être frappé d'amnésie quant à ses engagements?

Exemples concrets à l'appui, Claudy Lebreton, président de l'Assemblée des départements de France, dénonce le désengagement de l'État, qui a transféré des compétences aux collectivités locales, notamment dans le secteur social, sans faire suivre les financements correspondants. Le président du conseil général des Côtes-d'Armor, qui rappelle que la fiscalité est « une valeur de gauche », plaide également pour une réforme en profondeur de la fiscalité locale.

La dernière étape de la décentralisation, la loi du 13 août 2004,a soulevé le problème des transferts de financement. Quel est le bilan de cette loi ?

Nous avions alors évalué le montant des transferts de compétence à plus de 12 milliards d'euros et le compte est loin d'y être ; il doit manquer au bas mot 5 à 7 milliards d'euros dans la balance. Prenons un exemple concret : en transférant aux départements le versement du RMI, l'État n'a pas fait suivre les financements correspondants. À l'heure actuelle, l'État doit 2,3 milliards aux conseils généraux rien que pour cette prestation. Les collectivités territoriales ont puisé dans leurs fonds propres pour assurer le versement de ce « minimum vital » pour des milliers de citoyens. On retrouve des situations semblables sur le versement de l'allocation personnalisée d'autonomie (APA), sur le transfert des routes nationales et du transport ferré régional? et j'en passe ! L'État semble être frappé d'amnésie quant à ses engagements.

la suite en cliquant ici

Des perspectives de soldes pour les collections des Musées de France – suite

Des perspectives de soldes pour les collections des Musées de France – suite

    Dans la lettre de mission rédigée par Nicolas Sarkozy à l’attention de la ministre de la Culture & de la Communication au cours du mois de juillet, nous avions souligné combien la notion d’  » inaliénabilité  » relative aux collections nationales pourrait être mise à mal ces prochains mois.
    Quelques mois plus tard, c’est sans étonnement que nous découvrons une proposition de loi  » tendant à établir une réelle liberté de gestion des établissements culturels « , rédigée par M. Jean-François Mancel, député UMP de la 2e circonscription de l’Oise. Notons qu’elle comporte seulement deux articles ; ce qui préjuge de l’intérêt accordé à une réflexion culturelle concernant un patrimoine dont les premiers témoignages remontent aux sources de l’Humanité.
    Après une brève analyse sur les coûts de stockage [sic] des musées, et sous couvert d’un manque de moyens financiers pour nombre de musées de France, M. Mancel propose de classer les oeuvres en deux catégories. Il y aurait les pièces labellisées  » trésors nationaux  » d’une part, et les pièces répertoriées comme  » oeuvres libre d’utilisation  » d’autre part (article 1). On appréciera l’audacieux glissement lexical qui justifie la  » marchandisation  » d’une partie du patrimoine national.
    Cela suppose la création d’une énième  » commission du patrimoine culturel  » dont le rôle serait de désigner les oeuvres que l’on pourrait vendre voire louer !
    A nouveau, c’est la valeur économique et non plus mémorielle qui est privilégiée. C’est l’idée même du processus historique de constitution des collections nationales, depuis le Moyen Age jusqu’à la Ve République, qui est réfutée. Ce sont les qualités patrimoniales et culturelles de la France qui sont reniées. A force de tout vouloir modifier, adapter à la problématique contemporaine de reconnaissance par l’argent, nous dénaturons progressivement nos propres traditions, nos propres richesses qui font de la France, ne l’oubliez pas Messieurs les économistes, la 1ère destination mondiale pour le tourisme.

http://www.assemblee-nationale.fr/13/propositions/pion0233.asp


Laporte,battant à l’ouverture:"Me prenez pas pour un gond !"

L’ouverture : cela fait 5 mois, déja, qu’on en parle et qu’on en reparle.

Dans les faits : un président, élu sur un programme libéral qui ne prônait en rien la moindre forme d’ouverture ou d’union nationale. A la différence de François Bayrou qui lui l’avait clairement déclaré, Sarko n’a jamais annoncé qu’il nommerait  des ministres centristes, socialistes ou issus de la société civile.

Ce faisant, il trahit la confiance de son clan, déçoit son électorat, et trompe son parti où tous, fort légitimement, s’attendaitent à truster les nominations. D’où la grogne montante dans les rangs de la majorité.

Comme excuse, il prétend qu’il n’est pas l’homme d’un clan. Force est de reconnaitre que le clan a pris un de ses propres Exocets dans les dents cette semaine et qu’effectivement il pourrait être de bon ton de ne pas trop s’en revendiquer. Mais là n’est pas la question.

Non, il rappelle qu’il a été élu pour appliquer un programme. Donc il souhaite, vous comprenez bien M’dame Chabot, travailler avec les meilleurs, c’est bien normal, hein M’sieur d’Arvor. Et des meilleurs, y’en a à droite comme à gauche, vous croyez pas ?

Qui prétendrait le contraire ?

A une différence près :  les prétendus meilleurs situés à gauche n’ont pas, à l’exception de quelques frustrés en mal de fin de carrière honorable, choisi de soutenir son programme.  Bien au contraire, il pensent que ce programme est mauvais pour la croissance, néfaste pour les comptes de la nation et dommageable pour le lien social. Donc il faudrait être naïf  pour penser qu’ils viendraient travailler à son application, et franchement démagogique pour s’en étonner.

En résumé, des ministres d’ouverture pour appliquer son programme : sa majorité n’en veut pas, son opposition  ne le peut pas.

Alors cessez de nous prendre pour des gonds, merci.

Un nouvel exemple du marketing sarkozien

« L'Etat, c'est moi ! »

Un nouvel exemple du marketing sarkozien à l'usage exclusif des Français : www.elysee.fr

 

Depuis mercredi 26 septembre 2007, les internautes peuvent apprécier la nouvelle version du site de la présidence de la République sur www.elysee.fr. Passée la stupéfaction première d'une transposition intégrale du site de campagne du candidat Sarkozy (www.sarkozy.fr), on s'interrogera sur la finalité d'une telle démarche ?

C'est François de La Brosse, directeur de l’agence de communication ZNZ Groupe, communicant affecté au façonnage de l'image du personnage Sarkozy, qui a également été chargé d'effectuer la migration du site du candidat vers le site de la Présidence de la République. Et ce, pour des raisons économiques, nous assure-t-on. Mais d'évidence ce « copier-coller » de propagande visuelle, où la part belle est laissée à l'image, de la photo à la vidéo, ignore l'institution que le président Sarkozy est sensé représenter. C'est un panégyrique illustré des pérégrinations, des allocutions et des rencontres de l'homme Sarkozy ; on notera l' « audacieuse » adaptation de la NS-TV (Nicolas Sarkozy-TV) transformée en PR-TV (Président de la République-TV). C'est l'individu et non la fonction qui s'impose au citoyen. Tout sentiment de mégalomanie serait déplacé !  

 
 Site-campagne-NS.jpg

Site-version-fran--aise.jpg

Dès la page d'accueil, dans le bandeau supérieur, son visage s'impose à nous sur fond du portail de l'Elysée avec drapeau bleu-blanc-rouge flottant aux quatre vents. Les symboles de la République ? Relégués à la droite de l'écran… Indéniablement, la joie d'occuper cette fonction tant convoitée fait oublier à notre président les devoirs qui incombent à son statut de représentant de la Nation française. Vous êtes chef de l'Etat Monsieur Sarkozy. Vous devez conduire la politique de la France, avec respect et impartialité, entouré par un gouvernement que vous avez désigné. Non Monsieur Sarkozy vous n'êtes pas le seul animateur de la République. Non Monsieur Sarkozy votre cohorte de collaborateurs ne saurait remplacer les agents du pouvoir gouvernemental que sont vos ministres. Non la République ne se réduit pas à votre seule personne. Omniprésence et omnipotence sont toutes sauf des valeurs démocratiques. Pour le moins, c'est « le fait du prince » qui s'exerce bien que vous vous en défendiez encore récemment avec la « nomination » de votre successeur pour la mairie de Neuilly-sur-Seine. Votre vision de la présidence de la République s'affiche désormais sans retenue : « l'Etat c'est moi ! ».

Pour preuve de cette effroyable machine de communication sarkozienne qui souhaite tout engloutir sur son passage, réduire la présidence de la République française à l'image d'un seul individu, il suffit de considérer la place réservée aux affaires de l'Etat. On pourra, en effet, si on le souhaite, s'enquérir des actions du pouvoir exécutif en 3e sous-partie du 9e et dernier onglet qui propose les comptes-rendus du Conseil des ministres ! Quel altruisme ! De même, on appréciera, non sans une certaine ironie, l'hommage involontaire rendu à l'ancien Président Chirac au chapitre « L'Elysée et les résidences » : « Le Président Jacques Chirac et son épouse se rendent régulièrement à Brégançon, durant l’été et lors des vacances de Pâques [sic]. » Par contre, l'annexion du Pavillon du Cerf, demeure réservée au Premier Ministre, si souvent réquisitionnée par le chef de l'Etat, n'est pas encore intégrée au patrimoine élyséen. Quelle retenue ! On regrettera qu'une photo dédicacée ne soit pas disponible en ligne…

Enfin, pourquoi cette nouvelle version de www.elysee.fr n'est-elle accessible qu'en français ? Et surtout pourquoi avoir conservé l'ancienne charte graphique, qui présente dans le bandeau supérieur les insignes de la République sur fond de drapeaux français et européen, pour les Internautes anglophones, germanophone et hispanophones ? Notons que l'accès est possible via le nouveau site par l'onglet « Elyséethèque » puis le dossier « Archives ». Craindriez-vous Monsieur Sarkozy les remontrances de vos homologues européens ? Vos interventions intempestives et la brutalité de vos propos auraient-ils déjà mis à mal votre stature internationale ?


 

Grande braderie

Après la grande braderie patrimoniale organisée par Renaud Donnedieu de Vabres,
des perspectives de soldes pour les collections des Musées de France !

Dans la lettre de mission rédigée par Nicolas Sarkozy à l'attention de la ministre de la Culture & de la Communication Christine Albanel, on lit avec stupeur que la notion d' « inaliénabilité » des collections pourrait, au cours des prochains mois, devenir caduque :

 « Vous étudierez la pertinence de l’organisation des commandes d’art (FNAC et FRAC) et engagerez une réflexion sur la possibilité pour les opérateurs publics d’aliéner des ?uvres de leurs collections, sans compromettre naturellement le patrimoine de la Nation, mais au contraire dans le souci de le valoriser au mieux.»

Comment ne pas craindre que l'on s'attaque par la suite à la question de « domanialité publique des collections » ? Les principes d' « inaliénabilité » et de « domanialité » des collections nationales sont les derniers verrous juridiques, maintenus cahin-caha dans la loi relative aux Musées de France de 2002, avant l'entrée des ?uvres dans l'exercice financier d'un musée…

Reconnaissons néanmoins qu'un enseignement de l'histoire à l'art à l'école, promis depuis plus de 50 ans par chacun des gouvernements, et qu'une gratuité à l'encontre du public jeune sont largement préconisés…

http://www.elysee.fr/elysee/elysee.fr/francais/interventions/2007/juillet/lettre_de_mission_du_president_de_la_republique_adressee_a_mme_christine_albanel_ministre_de_la_culture_et_de_la_communication.79213.html

 

 

un mini traité pour de mini ambitions ?

L’Europe ! L’Europe ! L’Europe…

Et revoici les sauts de cabri. On agite devant les caméras un papier en tentant de faire croire au bon peuple qu’au bout de la nuit on est parvenu à faire mieux qu’en un an de travail acharné…

Rappelons que le mandat originel de la commission Giscard-Amato était :
1/ de formuler une constitution
2/ de consolider en un seul accord l’ensemble des traités de Rome, de Maastricht, d’Amsterdam et de Nice.

et que

3/ le tout était sensé devenir effectif en novembre 2009.

Rappelons enfin qu’un certain nombre de non souverainistes, farouchement pro-européens, avaient voté Non au referendum du 19 mai 2005 parce que :
1/ la partie I insistait de façon trop lourde sur la notion de « concurrence libre et non faussée », expression copiée-collée à plusieurs reprises dans le texte, sans doute par un libéraliste besogneux et zélé, alors qu’une seule mention aurait suffit.
2/ le traité consolidé avait subrepticement été intégré dans le projet, en constituant la trop célèbre partie III et donnant au texte un caractère définitivement libéral là où seules des institutions devaient être définies.
3/ toute harmonisation sociale et fiscale par le haut (la loi) en était exclue, interdite, amplifiant le phénomène ci-dessus à grands coups de dumping.
4/ ce traité n’était modifiable qu’à l’unanimité, autant dire immuable

Au final dans le mini projet :

  • des reculs, symboliques certes, mais des reculs : plus de drapeau européen, plus de référence à la monnaie unique, plus d’hymne, plus de devise (mais qui savait qu’il y en avait une ?), plus de ministre des affaires étrangères.
  • une disparition ; la partie II, charte des droits fondamentaux, qui aurait du d’ailleurs être la partie I, vivra sa vie séparément, le Royaume Uni en étant dispensé.
  • un progrès : on gomme l’excès de « concurrence libre et non faussée »

à suivre…

En attendant :

  • non remplacement d’un fonctionnaire sur deux : économie annuelle = 1 milliards d’euros
  • paquet fiscal concernant les successions, les intérêts d’emprunts etc. : manque à gagner annuel = plusieurs milliards d’euros.

 

Report des voix

Avec 6% de plus que sa concurrente de gauche au second tour, Nicolas Sarkozy accroît encore un peu son avance de 5,31 points obtenue au premier. Soit 2,1 millions d’électeurs de plus quand son matelas de voix s’élevait à 1,8 million il y a quinze jours. Le candidat UMP a donc gagné la bataille des reports de voix. Ce que confirme l’enquête Ipsos Dell. Celle-ci lui accorde sans surprise la victoire auprès des électeurs du Front National du 1er tour avec 63% des suffrages de cet électorat contre 12% seulement à Ségolène Royal (auxquels s’ajoutent 20% d’abstention et 5% de bulletins blancs ou nuls). Plus stratégique encore, cette même enquête le crédite de 40% des électeurs de François Bayrou contre 38% à sa rivale (15% s’étant abstenus, 7% ayant voté blanc ou nul).

(Quotidien de l’Expansion)