Conseil Municipal du 9 octobre 2014 – Question orale relative aux quartiers piétonniers.

VILLE DE BOULOGNE-BILLANCOURT

CONSEIL MUNICIPAL DU 9 OCTOBRE 2014

 

Question orale posée par Vincent Guibert

Conseiller Municipal, au nom du groupe La Ville citoyenne

Monsieur le Maire

Boulogne-Billancourt est l’une des rares communes françaises de plus de 100000 habitants, si ce n’est la seule, à ne pas disposer d’une zone piétonnière en son centre-ville.

Le 20 septembre dernier, la journée de la mobilité, durant laquelle le boulevard Jean-Jaurès est réservé aux piétons, a rencontré un vif succès auprès de nos concitoyens et des commerçants riverains.

Les abords de la Grand Place sont extrêmement fréquentés en semaine comme le week-end. Mais la place elle-même se trouve coupée en 4 par la rue de la Saussière et la rue Le Corbusier, objets de fréquents encombrements et stationnements en double file.

Pourriez-vous envisager la mise à l’étude de la transformation d’une partie du boulevard Jean-Jaurès (entre la Place Marcel Sembat et la Route de la Reine) ainsi que de la Grand Place en une zone piétonne, dans le respect des accès réservés à l’usage des riverains, des commerçants, des livraisons et des véhicules d’urgence ?

Moi socialiste, par Paul Allies, Pdt de la Convention pour le 6° République

1-   Moi socialiste, je ne changerai pas la politique pour laquelle je me suis fait élire sans demander leur avis aux électeurs et au moins, aux militants socialistes.

2-   Moi socialiste, je ne dirai pas que j’aime l’entreprise sans préciser que c’est aussi le lieu d’une lutte de classes.

3-   Moi socialiste, je ne menacerai pas les députés qui veulent exercer leurs droits et devoirs de représentants du peuple.

4-   Moi socialiste, je n’userai et n’abuserai pas du présidentialisme bonapartiste qu’organise la Constitution de la V° République.

5-   Moi socialiste, je n’abandonnerai pas les réformes que j’ai promises pour démocratiser (un peu) le système politique.

6-  Moi socialiste, je ne changerai pas, en même temps que de Premier ministre, le Premier secrétaire du PS sans demander leur avis aux militants.

7-  Moi socialiste, je n’accorderai pas 41 milliards d’Euros aux entreprises sans penser aux ménages et aux contreparties sociales en oubliant la réforme fiscale.

8-   Moi socialiste, je ne dirai pas à Israel qu’il a le droit de se défendre quand cet Etat commet à Gaza des crimes contre l’Humanité.

9-   Moi socialiste, je ne dirai pas que je vais réorienter l’UE pour ensuite m’y rallier au programme de la droite allemande.

10- Moi socialiste, je ne m’attaquerai pas à la Fonction Publique et aux agents du service public.

11- Moi socialiste, je n’oublierai pas que nos ancêtres ont construit une protection sociale des démunis et des dominés qui reste toujours d’actualité.

12- Moi socialiste, je garderai en mémoire que la garantie et l’extension continue des droits individuels et collectifs ont fait la force de l’Etat social.

13- Moi socialiste, j’aurai à coeur de répondre aux aspirations des jeunes et du salariat par l’extension de la démocratie participative.

14- Moi socialiste, je sais que l’égalité est un principe fondamental pour le progrès de l’Humanité et que mon combat est celui de réduire ou faire disparaitre les inégalités évitables, c’est-à-dire sociales.

15- Moi socialiste, je ne parlerai pas de « ces gens-là » pour m’adresser aux « illettrés » de l’entreprise Gad en Bretagne.

Paul Alliès

Le 1° octobre 2014

Le sursaut, la toute dernière chance, c’est maintenant.

Depuis fin 2011 et l’après primaire, nous avons soutenu loyalement F. Hollande et ses 60 engagements. Nous étions et demeurons redevables devant nos familles, amis, voisins, collègues, sympathisants, militants, électeurs, de la mise en oeuvre de ce projet. Nous continuons à nous battre en ce sens et en toute conscience que, 3 ans après, certaines propositions peuvent et doivent être ajustées ou complétées.

La feuille de route exposée par Arnaud Montebourg à Bercy le 10 juillet puis à Frangy le 24 août respectait ces exigences duales de fidélité à nos engagements et d’adaptation aux circonstances économiques de 2014, y compris de réduction de la dette publique.

Le cynisme, l’arrogance, la cupidité du Medef, qui semble se préoccuper essentiellement de l’intérêt personnel et patrimonial de ses adhérents, éclatent au grand jour avec ce cortège de propositions antisociales. Ils ont empoché les 41 milliards, ont produit des pin’s puis ont tiré un bras d’honneur au gouvernement, aux salariés et au pays. Une impasse, une honte.

Le résultat du vote de ce soir doit permettre de tirer les leçons de cette bienveillance envers le Medef et son libéralisme, et doit permettre de réorienter la politique économique et sociale vers notre cap originel, sans provoquer ni dissolution de l’Assemblée Nationale ni départ du Président de la République. Il existe une alternative.

Le sursaut, la toute dernière chance, c’est maintenant.

La Nouvelle France Industrielle fête son premier anniversaire

La Nouvelle France industrielle a été annoncée par le président de la République lors de la présentation des priorités de la politique industrielle de la France le 12 septembre 2013, à l’Elysée. Depuis le lancement de cette dynamique, 34 chefs de projet de la Nouvelle France industrielle ont été nommés pour chacun des plans et six comités de pilotage réunissant des acteurs publics et privés se sont tenus. Ces comités ont permis de valider les feuilles de route élaborées par les chefs de projet.

A l’occasion du premier anniversaire de l’initiative 34 plans pour la Nouvelle France industrielle, l’Elysée a accueilli les prototypes de plusieurs projets innovants (voir les 10 réalisations sur gouvernement.fr).

Communiqué de soutien à Najat Vallaud-Belkacem, Ministre de l’Education Nationale

Le-Plessis-Robinson, le 9 septembre 2014

La semaine dernière, dès sa nomination, la Ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem a été l’objet d’attaques d’une virulence nauséabonde de 2 journaux d’extrême droite et de droite extrême, Minute et Valeurs Actuelles.

Tant l’iconographie infâme des couvertures de ces journaux que leurs légendes odieuses méritent une condamnation par toute la communauté nationale : elles devront faire l’objet de poursuites judiciaires, la liberté de la presse ne saurait justifier le sexisme et le racisme dans nos kiosques.

Le Bureau fédéral du Parti Socialiste des Hauts de Seine exprime sa plus totale désapprobation face à ces ignominies et assure la ministre de tout son soutien, appelant ces journalistes à retrouver la raison et à respecter les valeurs républicaines.

La Fédération socialiste des Hauts-de-Seine

Contacts :

Philippe Sarre, Premier Secrétaire fédéral

Lynda Belhadi, Secrétaire fédérale aux relations avec les médias

Delphine Krust, Secrétaire fédérale aux libertés publiques et à la justice

Nadège Azzaz, 

Entreprise : je t’aime, moi non plus.

Quelle humiliation pour un Premier Ministre, que d’être amené à se prosterner devant des patrons jusqu’à devoir leur rappeler qu’il « aime l’entreprise » tout cela comme si, en tant que socialiste, il devait perpétuellement s’en justifier.

Et quelle honte lorsque des militants rassemblés sifflent ou conspuent les mots-mêmes « entreprise » ou « entrepreneur », comme s’ils avaient oublié que ces entreprises leur fournissent du travail, les rémunèrent ou acquittent cotisations, impôts et taxes qui plus ou moins directement financent leurs salaires d’agents publics, leurs indemnités de chômage ou de maladie, ou bien encore leurs retraites.

Personne n’a à aimer ou ne pas aimer l’entreprise, la question ne se pose pas en ces termes. Pour qu’une entreprise soit « aimable », il faut que ses dirigeants le soient.

Mais qu’est-ce qu’une entreprise ? Dans le monde des affaires, une « société » est un concept juridiquement défini, dont le fondement historique n’est autre que la définition des modalités régissant le partage de la propriété du capital et des bénéfices que l’exploitation de celui-ci génère. En revanche il n’y a pas de définition juridique de l’entreprise. Une entreprise est un collectif (organisé en « société ») dont le but est de produire des services ou des biens. Une entreprise ne vaut que par les femmes et les hommes qui la composent et donc aimer ou ne pas aimer « l’entreprise », c’est aimer ou ne pas aimer les femmes et les hommes qui y agissent, de par les comportements qu’ils affichent.

Et là effectivement, on peut aimer ou pas, apprécier ou détester, soutenir ou combattre, les agissements et comportements observés dans l’entreprise :

  • Comportements cupides de certains dirigeants obsédés par la rentabilité financière, considérant le salarié comme une variable d’ajustement, localisant les activités en des lieux de moindre coût fiscal, social ou environnemental, au mépris des ouvriers, employés ou cadres ayant loyalement consacré leur temps et leur énergie à l’accomplissement de leurs tâches
  • Comportements conservateurs de certains syndicats, campant sur des avantages acquis, de leurs leaders bien accrochés à leurs positions au sein de l’entreprise ou dans les instances paritaires, bénéficiant eux aussi de rentes de situation, préférant parfois la liquidation médiatique à une véritable solution économique et sociale.

Ces comportements-là brutaux, décalés, improductifs, personne ne les aime et c’est en les combattant pied à pied et sur tous les fronts que l’on réhabilitera l’entreprise et que cesseront ces humiliantes et déconcertantes déclarations de la fin août 2014.

L’entreprise que nous soutenons, celle dont nous souhaitons qu’elle prospère durablement, les comportements que nous voulons encourager et récompenser s’articulent autour de trois principes essentiels :

  • Une Gouvernance Responsable : L’ensemble des parties prenantes, actionnaires, salariés, clients, territoires, puissance publique doit pouvoir participer de façon pertinente et équilibrée, à sa juste place, à la bonne marche de l’entreprise, à ses décisions stratégiques et bénéficier en retour du partage de la valeur créée.
  • Un Management Equitable : Le respect de l’être humain, la confiance en lui et l’attention portée à son épanouissement professionnel sont à la source de son implication dans l’entreprise et à la base des performances économiques et financières de celle-ci.
  • Une dimension universelle de l’innovation : L’innovation technique est à valoriser et à encourager autant que l’innovation sociale créant des conditions optimales de vie au travail, et que l’action commerciale permettant de promouvoir et vendre l’offre de l’entreprise.

Il s’agit dorénavant de valoriser l’entreprise aux yeux de tous, de favoriser à tous les niveaux des comportements justifiant ce respect, de faciliter la vie des chefs d’entreprise et des dirigeants afin qu’ils focalisent focaliser leur action sur la performance économique autant que sur la qualité de vie au travail, sur l’innovation sociale autant que technique, sur l’acquisition de nouveaux clients autant que sur la satisfaction des anciens, dans le respect des individus et des lois, et de contrôler que tel est bien le cas.

3 sept 2014 : Relogement pour les quatre familles expulsées de la cité Pierre Grenier.

COMMUNIQUÉ DE PRESSE :

Le Parti Socialiste de Boulogne-Billancourt demande une solution de relogement pour les quatre familles expulsées de la cité Pierre Grenier.

Par décision judiciaire, quatre familles ont vu le bail de leur logement HLM de la cité Pierre Grenier résilié pour trouble de jouissance, en raison de trafic de cannabis de la part de certains de leurs enfants. Ces derniers ont effectué leur peine de prison et quitté le domicile familial.

L’expulsion de ces quatre familles a été confirmée par le préfet des Hauts-de-Seine pour le 11 septembre. Il n’est pas admissible qu’elle soit appliquée avec brutalité tant qu’une solution de relogement n’aura pas été trouvée pour ces familles aux revenus modestes, dont plusieurs enfants sont scolarisés à Boulogne-Billancourt.

Nous demandons donc au préfet de ne pas prêter concours de la force publique à l’exécution de cette décision tant que cette solution de relogement à Boulogne-Billancourt n’aura pas été trouvée.

Nous demandons au maire de Boulogne-Billancourt de trouver cette solution en liaison avec les organismes publics ou privés possédant un patrimoine HLM dans la ville. Nous restons mobilisés dans l’attente d’une solution équitable et humaine pour ces familles, et invitons les Boulonnais à exprimer leur solidarité aux familles samedi 6 septembre à 10h30 devant la mairie.

 

L’appel de La Rochelle – 30 août 2014 : « Pour que Vive la Gauche »

L’heure n’est plus à la déception ou à l’alerte, mais à un puissant sursaut collectif.

Plusieurs crises s’additionnent et n’en finissent pas. La durée et la profondeur de la récession minent le quotidien des Français et la confiance  en un destin collectif. Privées d’une amélioration de leurs conditions de vie, les classes populaires et moyennes ont exprimé leur colère. Le vote majoritaire d’un sombre dimanche en faveur de l’extrême-droite a été le révélateur insupportable d’une société sous tension.

Nous devons retrouver notre force collective pour orienter le présent et  permettre un avenir de progrès. Il y a urgence à redonner justice et efficacité à des politiques enlisées, sans résultats ni perspectives.

La vocation de la gauche, c’est de porter l’espoir, non pas de risquer un renoncement continu, ou de s’excuser sans cesse de ce que nous sommes. A s’écarter de leurs engagements, les socialistes se divisent. A les oublier, nous nous perdrons. Les applaudissements du Medef ne seront jamais le critère de notre réussite.

Nous choisissons de ne pas subir une suite d’événements qui préparent d’amers lendemains. Nous avons une conviction bien ancrée : pour se réinventer, la France a besoin d’une gauche fière d’elle-même et de ses valeurs.

L’idéal progressiste est notre ressort, comme il est celui de millions de gens. Au lendemain des élections municipales et européennes, deux défaites sans précédent, des parlementaires de notre majorité ont choisi de s’exprimer dans l’Appel des 100 et d’agir, conscients des enjeux et responsables du mandat qui leur a été confié. Nous leur apportons notre soutien pour les choix décisifs des prochaines semaines au Parlement.

Aujourd’hui, alors qu’elle dirige le pays, la gauche a une obligation de fidélité à ses engagements et un devoir d’audace pour proposer des solutions modernes. Devant les inégalités qui déstructurent la société, les chocs climatiques, les excès financiers ou les drames du chômage, nos réponses ne sont pas celles de la droite.

Nous préférons les réformes de fond, avec des choix clairs, aux audaces de surface : une réforme fiscale conforme à nos engagements, une seconde loi bancaire utile à l’économie réelle, les bases d’un nouveau modèle de développement social, écologique et numérique.

Contre la récession, nous proposons un plan d’urgence alliant un soutien ciblé aux entreprises, du pouvoir d’achat supplémentaire pour les familles et un  maintien des capacités d’investissement local. Opposer facticement l’offre et la demande est une vision dépassée. La gauche du 21ème siècle doit aider l’offre par une demande soutenue, soutenir la demande par une offre adaptée. C’est le bon chemin.

Contre l’épuisement démocratique et la colère qui s’expriment, nous devons dépasser les institutions asphyxiantes de cette Vème République corsetée. Pour permettre à la gauche de rassembler durablement une majorité sociale et politique, nous devons changer les modes de représentation et de délibération de notre pays et les adapter aux temps présents.

Ni conformismes, ni tabous, mais des principes ! La gauche se doit à sa mission de transformation, avec la justice et l’égalité comme boussoles. Face au risque de délitement, il faut recréer les conditions d’une démarche commune rassemblant la gauche, sans laquelle rien ne peut réussir.

Nous sommes socialistes. Notre parti, porté par ses militants, peut encore proposer un avenir à une gauche française orpheline de ses ambitions. Nous appelons toutes celles et tous ceux qui veulent se réapproprier l’espoir commun, à se retrouver pour agir ensemble. Et pour que vive la gauche !

Pour signature : contact@vivelagauche.fr

 

 

 

France, terre d’impossibles réformes ?

De « ruptures » en « changements »

En 1969, Jacques Chaban-Delmas, sentant venir la fin des Trente Glorieuses, proposa avec Jacques Delors une Nouvelle Société, modèle économique et social-démocrate d’inspiration colbertiste.

« Changer le Monde » fut l’indicatif de la campagne de François Mitterrand 1é ans plus tard en 1981

En 1995 Jacques Chirac se fit élire sur la promesse de réduction de la Fracture Sociale, en 2007 Nicolas Sarkozy sur celle de la « rupture » et en 2012, François Hollande nous annonça « Le Changement, c’est maintenant ».

Promesses de nouveautés, de réductions de fractures, de ruptures, de changements rythment notre vie politique depuis 50 ans.

Pourtant, lorsqu’on y regarde de plus près, sur ces quarante dernières années, les désillusions sont fréquentes et nombreuses, les avancées plutôt minces et clairsemées, à un point tel qu’il semble facile pout tout un chacun de les lister sans grand effort les réformes qui ont réellement marqué l’imaginaire collectif et durablement changé le cours de choses :

  • Réforme de l’audio-Visuel public, de l’âge de la majorité et loi sur l’avortement (Giscard 1974-75)
  • 39 heures et 5° semaine de congés payés et retraite à 60 ans (Mitterrand/Auroux 1981/82)
  • Libéralisation de la bande FM et apparition de TV privées (Mitterrand 1981-85)
  • Lois de Décentralisation de 1981 à 1983 (Deferre)
  • CSG et RMI (Rocard 1988-1991)
  • Suppression du Service National Obligatoire (Chirac 1995)
  • Lois sur l’Aménagement et la Réduction du Temps de Travail (Aubry 1997-99)
  • PACS (Jospin 1998)
  • Nouvelles lois de décentralisation (Raffarin 2002-2004)
  • Rupture conventionnelle (Sarkozy 2009)
  • Mariage pour tous (Taubira 2013)
  • Politique économique du Made-In-France (Montebourg 2013/14)

Dans le même temps, des millions de personnes ont défilé dans les rues ou se sont opposées aux changements chaque fois qu’il a été question de réformer en profondeur des institutions telles que l’Ecole en 1984 ou en 2013, la Sécurité sociale en 1995 ou bien encore les retraites en de multiples occasions, et aujourd’hui l’Etat et son millefeuille territorial.

Pourquoi tant de difficultés ? Les raisons, réelles ou présupposées, à ces obstacles à la réforme sont multiples et variées. On citera en vrac :

  • Les contraintes et règlementations européennes, et en premier le traité de Maastricht et les impératifs de convergences limitant le déficit à 3% et la dette à 60% du PIB. Avec en prime la gestion « Baroso », la stratégie Europe 2020 et son cortège de Plans Nationaux de Réformes obligeant chaque Etat à publier chaque mois d’avril un humiliant et auto-flagellant « Programme de stabilité » dans lequel il tente de montrer comment il sera bon élève dans les trois années qui viennent.
  • Les lobbies industriels et financiers : Armement, Pharmacie et Banques pour ne citer que les plus actifs qui déploient tout ce qui est en leurs moyens en avocats et en communiquants pour expliquer aux parlementaires, aux ministres et au media pourquoi tel ou tel changement est tout simplement  inenvisageable, « au risque d’entraîner la destruction de x milliers d’emplois »
  • Le conservatisme de la haute administration qui sait parfaitement expliquer à un Ministre et à son cabinet pourquoi telle mesure envisagée « a déjà été tentée, ne pourra pas se réaliser ou sera inefficace. »
  • Les Syndicats & Fédérations dont le souci premier est de préserver les avantages acquis de leurs corporations, lorsqu’il ne s’agit pas tout simplement pour les leaders en place de préserver leur mandat et d’assurer leur réélection lors d’échéances toujours proches. Que ce soit les professions réglementées farouchement opposées à l’augmentation des numerus clausus, ce qui bloque dans le même temps l’augmentation de la taille du gâteau et de son nombre de parts, ou des syndicats aux maigres effectifs bien nourris par la gestion paritaire : personne  ne souhaite que ça bouge.
  • Les Elus nationaux ou locaux, bien en place et pour lesquels toute rationalisation des mandats, par suppression de cumuls ou par fusion d’assemblées, constitue une menace directe à leur existence politique voire à leur subsistance financière.
  • Les divergences de vues, postures ou courants au sein du Parti socialiste, fractures au sein de l’UMP, évidences sereines au sein des partis centristes, éruptions cutanées chez les écologistes, protestations populistes aux extrêmes, chacun bien dans son rôle entend avant tout assurer sa survie médiatique et électorale, et préfère essuyer un défaite collective que de prendre le risque de faire gagner un « camarade » autre que lui.

A moins que ce ne soit tout simplement la dureté des circonstances économiques réelles, que certains attribuent toutefois à la résultante des phénomènes décrits ci-dessus. Le serpent se mord la queue.

Derrière le décor

 

Depuis la défaite de Lionel Jospin en 2002, de congrès en congrès, d’élection en élection, Le Parti Socialiste n’a cessé de proposer des réformes ambitieuses en matière de protection sociale. Ainsi, pour des raisons tant d’efficacité que de justice fiscale, il était entendu que le financement de certaines dépenses (famille et maladie) devrait ressortir de l’impôt et non plus de cotisations assises sur les salaires, allégeant d’autant le coût du travail.

De même, en vue d’encourager les comportements vertueux, depuis des lunes tout le monde s’accorde à penser qu’il faut moins taxer les bénéfices réinvestis que ceux distribués en dividendes.

De la campagne présidentielle de  François Hollande en 2012, j’ai extrait ces dix promesses :

  • La taxation à taux égale des revenus du travail et de ceux du capital
  • La fusion de l’IR et de la CSG en un seul impôt unique et progressif
  • La modulation de l’impôt sur les sociétés, en fonction de critères de notation sociale
  • La « mise au pas » du système financier avec la séparation des banques d’affaires et des banques de dépôt
  • La taxation des transactions financières
  • « Le juste échange » qui ouvrait la porte à une taxation à l’entrée dans l’UE des produits provenant de pays à moindre exigence sociale ou environnementale
  • La réforme des rythmes scolaires
  • Le droit de vote pour les résidents étrangers
  • Le non-cumul des mandats
  • Le mariage pour tous

Deux ans après, sur ces 10 promesses emblématiques :

Deux ont été réalisées pleinement : La taxation à taux égale des revenus du travail et de ceux du capital et le mariage pour tous, non sans tumulte médiatique (Pigeons, Manif pour Tous).

Deux donnent l’apparence d’une réalisation : La séparation des banques d’affaires et des banques de dépôt et le non-cumul des mandats. Oui, l’apparence seulement car la réalité est en fait bien moins nette qu’elle le parait.

Les six autres ont tourné ou sont en train de tourner en eau de boudin :

  • La fusion de l’IR et de la CSG en un seul impôt unique et progressif est oubliée. Jérôme Cahuzac nous a expliqué un jour qu’il y aurait un problème constitutionnel. On aurait découvert cela en 2012 ? La réalité est toute autre. Qui dit impôt unique dit prélèvement unique, à la source ou pas, peu importe. Et qui dit prélèvement unique dit organisme préleveur unique, et là il faut choisir : le Trésor ou la Sécu. Et qui dit choisir l’un dit décevoir l’autre, avec son cortège prévisible de grèves et de protestations. Fermez le ban !
  • La modulation de l’impôt sur les sociétés, en fonction de critères de notation sociale : il n’en a plus jamais été question
  • La taxation des transactions financières tout comme la loi de séparation des banques : ce sera très peu et à la Saint Glin Glin
  • « Le juste échange » héritier hollando-aubryste de la « démondialisation » et de son « protectionnisme européen et raisonné », qui ouvrait la porte à une taxation à l’entrée dans l’UE des produits provenant de pays à moindre exigence sociale ou environnementale : qui s’en souvient ?
  • La réforme des rythmes scolaires s’apparente au tango, un pas en avant, deux pas en arrière, alors même que depuis vingt ans tous les experts s’accordaient sur le mal qu’il fallait penser de la semaine de quatre jours et sur la nécessité de rythmes plus équilibré. Tous … à l’exception de certains syndicats de professeurs ou d’employés municipaux, sans parler d’élus UMP prompts à la critique.
  • Quant au droit de vote pour les résidents étrangers, il parait que cela aurait été mal vu de s’y attaquer dès le début du quinquennat, avant les élections municipales. On croit rêver.

Sans parler de la renégociation du traité européen (Traité sur la Stabilité, la Coordination et la Gouvernance – TSCG  et à la réorientation de la politique économique au sein de l’Union Européenne, cause du départ d’Arnaud Montebourg aujourd’hui.

Comment en est-on arrivé là deux ans après le retour de la Gauche au pouvoir ? L’héritage sarkozyste, la persistance de la crise économique, le prétendu déficit de pédagogie ou les erreurs de communication du gouvernement ne sauraient tout expliquer.

Il est des freins et des obstacles à la réforme, profonds, ancrés dans le paysage institutionnel et dans l’imaginaire collectif français, qu’il est grand temps de recenser, d’exprimer, de porter à la connaissance du public pour mieux les annihiler et ainsi permettre que les changements souhaités ou décidés s’installent durablement.

A l’heure où l’aventure ministérielle d’Arnaud Montebourg s’achève et au-delà du pur débat d’idée, le moment est venu de s’attaquer à tous ces facteurs de blocage afin que, lorsque nous aurons défini un nouveau cap, le moins possible d’obstacles vienne se mettre en travers de notre route.