Archives de l’auteur : Vincent Guibert

Chine : #Montebourg demande à l’UE d’être moins naïve

AFP ? 16/11/2012

 

Le ministre français du Redressement productif, Arnaud Montebourg, s’est félicité vendredi à Limoges des mesures de taxation prises par l’UE à l’égard de la Chine concernant le secteur de la porcelaine et a demandé que de nouvelles mesures soient prises pour d’autres secteurs, estimant qu’il est temps de mettre fin à la « naïveté » de l’Europe face à ses concurrents.

 

« Je me félicite que la Commission européenne, c’est le cas en matière de porcelaine, ait pris la décision de ces taxations douanières sur les importations d’un certain nombre de produits en provenance notamment de la Chine« , a-t-il déclaré, mentionnant les panneaux photovoltaïques ou les briquets comme autres produits sur lesquels le gouvernement français a demandé des mesures de protection.

« Nous ne pouvons pas rester une sorte de vaste marché ouvert naïvement aux grands vents de la mondialisation déloyale alors que tous nos concurrents utilisent le protectionnisme, la manipulation de la monnaie, cassent les prix, ne respectent pas leurs travailleurs, ne respectent pas les lois internationales en matière environnementale et sociale, viennent nous faire concurrence et détruisent nos capacités de production« , a déclaré le ministre à l’issue d’une visite de l’usine de costumes français Smuggler, à Limoges.

« La seule qui ne pratique pas le protectionnisme c’est l’Union européenne. Expliquez-nous pourquoi nous sommes les naïfs du village global ? Nous ne sommes pas dans une économie de +Bisounours+ », s’est exclamé M. Montebourg.

« Nous ne sommes pas naïfs » mais « dans la bataille économique mondiale, sur le champ de bataille industriel, nous ne pouvons pas nous permettre d’y aller sans être armés« , a-t-il encore ajouté, estimant que « la mondialisation déloyale sans contrepartie qui s’est ouverte notamment avec l’arrivée de la Chinea produit beaucoup de défaillances, de faillites et de délocalisations d’activité« .

 

L’Union européenne imposera à partir de vendredi et pour une période de six mois des mesures anti-dumping sur de nombreux articles importés de vaisselle chinoise en céramique, sous forme de droits de douane additionnels.

La Commission européenne a agi à la suite d’une plainte de producteurs européens de vaisselle en porcelaine et en faïence déposée le 3 janvier 2012, qui comportait des éléments de preuve de pratiques de dumping portant préjudice au secteur en Europe.

 

Une réponse à l’appel lancé par les PDG des 98 plus importantes sociétés françaises dans le JDD.

Les PDG des 98 plus grandes entreprises françaises viennent de lancer dans le JDD un appel à François Hollande, le pressant de baisser le coût du travail. Cet appel va bien au delà des cette question de compétitivité, et pose le problème du développement des entreprises à un niveau bien plus élevé et bien plus respectable que celui du débat lancé par les pigeons  – et récupéré par l’UMP – début octobre. On ne peut que s’en réjouir.

Le gouvernement doit y répondre en mode « gagnant-gagnant ». Alors ok, jouons le jeu, chiche !

 

Compétitivité

Baisser le coût du travail et rendre l’État plus économe

1) Avec une dépense publique record de 56% du PIB, nous sommes arrivés au bout de ce qui est supportable. L’État doit réaliser 60 milliards d’euros d’économies (3 points de PIB) au cours des cinq prochaines années. 
2) Pour les entreprises, il faut baisser le coût du travail d’au moins 30 milliards d’euros sur deux ans, en réduisant les cotisations sociales qui pèsent sur les salaires moyens (2 smic et plus). Un transfert financé pour moitié par un relèvement de la TVA de 19,6% à 21% (la moyenne européenne) et l’autre moitié par une baisse des dépenses publiques. 
3) Il faut garantir aux entreprises un environnement fiscal favorable et stable en baissant notamment l’impôt sur les sociétés pour le ramener au niveau de nos voisins européens.

Chiche ! Faisons en sorte qu’en plus de la baisse des cotisations patronales, celles payées par les employés engendre une augmentation des salaires nets compensant voire dépassant une hausse éventuelle de TVA ou de CSG. 

Chiche ! Si l’IS doit baisser ici, alors il doit augmenter ailleurs pour converger vers un taux unique intra-communautaire. Halte aux paradis fiscaux belges ou irlandais. 

Emploi et formation

Intégrer les jeunes et établir un meilleur dialogue social en amont

1) À côté des contrats de génération que nous soutenons, nous voulons promouvoir une « plate-forme pour l’emploi des jeunes ». Elle favorisera les emplois d’insertion, des actions d’embauche inter-entreprises, la mise en réseau de nos centres de formation et le développement de l’apprentissage. 
2) Il est vital d’instaurer un dialogue social ouvert très en amont pour permettre aux entreprises de s’adapter aux aléas de la conjoncture. C’est l’objet de la négociation sur la sécurisation de l’emploi que nous soutenons.

Chiche ! Cessons d’employer des jeunes en tant que stagiaires à 436? par mois bien au-delà de la fin de leurs études, ou de les forcer à s’établir en auto-entrepreneurs pour leur donner du boulot au compte-gouttes. 

Chiche ! Changeons les pratiques responsables de tant de souffrances au travail. Engageons-nous partout pour la mise en place d’un Management Equitable respectueux du bien-être social autant que de la performance économique.

Innovation

Créer un véritable écosystème

1) Pour donner à notre pays toutes ses chances, il faut préserver le crédit d’impôt recherche. 
2) Garantir une offre de capitaux large et dense pour financer les projets à travers des leviers comme la Banque publique d’investissement (BPI), les investisseurs privés et les ressources du fonds d’amorçage du commissariat général à l’investissement. 
3) Continuer à nous rapprocher du monde de la recherche publique dans le cadre des pôles de compétitivité. 
4) Concentrer les moyens sur une quinzaine de secteurs d’avenir comme la santé, les sciences du vivant ou les technologies de l’efficacité énergétique.

Chiche ! Surveillons de très près le Crédit Impôt Recherche de telle sorte que des labos pharmaceutiques ne puissent plus y imputer des évènements de relations publiques par exemple. Et arrêtons de délocaliser les centres de R&D hors de France.

Chiche ! Regroupons les pôles de compétitivité, éparpillés et fractionnés sur tout le territoire.

 

Environnement-Énergie

Lutter contre le changement climatique sans abîmer notre compétitivité

1) Il faut se donner les moyens d’explorer et d’exploiter nos ressources nationales comme les gaz de schiste. 
2) Rester pragmatique dans la mise en ?uvre de la transition énergétique, qu’il s’agisse de réduire nos émissions de CO2 ou notre exposition à la production d’électricité d’origine nucléaire. 
3) Développer des réponses technologiques à tous ces défis où nos entreprises ont acquis un vrai savoir-faire.

Chiche ! Modulons l’Impôt sur les Sociétés en fonction du bilan GES. 

Chiche ! Instaurons la Taxe Carbone aux frontières de l’Union Européenne pour compenser le laxisme environnemental des pays à bas coût. 

Gouvernance et image des entreprises

Renforcer notre code de gouvernance

Notre code de gouvernance Afep-Medef est déjà l’un des plus stricts au monde mais nous sommes prêts à le modifier en : 
 1) soumettant les rémunérations des dirigeants à un vote consultatif des actionnaires lors de l’assemblée générale annuelle ; 
 2) créant un haut comité du gouvernement d’entreprise habilité à intervenir auprès des conseils d’administration ; 
 3) limitant à deux le nombre de mandats d’administrateurs pour les dirigeants mandataires sociaux. 

Chiche ! Respectons les sous-traitants, en réduisant la pression sur les prix et en tenant les délais de paiement.

Chiche ! Relions les rémunérations aux performances économiques, financières, environnementales et sociales réelles de l’entreprise et mettons fin aux retraites chapeaux 

 

Les conditions du succès sont simples : agir sur tous les fronts, s’inscrire dans le cadre de l’Europe et organiser les conditions d’un dialogue entre toutes parties prenantes, pouvoirs publics, partenaires sociaux et entreprises. Nous avons besoin de tous les entrepreneurs, créateurs, managers et investisseurs. Cessons d’opposer PME et grandes entreprises. Nous, dirigeants des plus grandes entreprises françaises, nous nous sentons profondément attachés à notre pays. »

Chiche ! Pouvons que la gauche et le patronat peuvent se parler et s’écouter, oeuvrer ensemble pour le bien commun, sans se taxer réciproquement d’ « abrutis » ou de « cupides ». 

 Chiche ! Discutons, remettons tout à plat, soyons prêts à des efforts, à des concessions, voire à des remises en cause idélogiques ou financières. 

 

Les boulets, c’est maintenant ?

Le gouvernement est à l’œuvre depuis 5 mois. Des promesses ont été tenues et de nombreuses actions sont engagées dans de bonnes directions : retraites, emplois d’avenir, contrats de génération, contestation de plans sociaux, logement, éducation, accès à la nationalité… Mais il n’y a pas matière à euphorie.

De discussion en discussion, avec des camarades militants, des collègues, des amis, se dégagent 7 points récurrents avec lesquels le gouvernement ne peut tergiverser plus longtemps. Nous courrons le risque d’oublier voire de renier les propositions du candidat, et par conséquent de durablement nous décrédibiliser. Pire, il y a risque d’échouer.

Par exemple sur la question du traité européen (promesse 11) : le mal est fait, le traité a été adopté tel quel, sans être renégocié, la promesse n’a pas été tenue. L’UMP en a fait ses choux gras. La communication autour des 120 MM€ du pacte de croissance ne comble qu’une partie du fossé.

Sans céder au pessimisme, pourraient se profiler 4 années absurdes où nous, militants sur le terrain, risquons de passer notre temps à défendre l’indéfendable et à justifier l’injustifiable. Chaque renoncement, chaque reniement, constituerait un boulet entravant d’autant les actions futures et nous exposant sévèrement lors des échéances électorales de 2014/2015. Ces « boulets potentiels », quels sont-ils ?

  • Le non-cumul des mandats (58) : les barons locaux rechignent, les militants grognent, les dirigeants du PS parlent peu. Comment le gouvernement et le parti vont-ils faire pression sur les cumulards récalcitrants ?
  • Le droit de vote pour les citoyens étrangers (promesse 50) : suffit-il qu’un ministre dise que ce n’est pas le moment pour qu’on y renonce ?
  • La réforme fiscale (promesses 3, 9, 14, 15) : fusion IRPP/CSG, suppression des niches fiscales, modulation de l’IS en fonction de la taille de l’entreprise, taxation des œuvres d’art ou des plus-values de cession : les pigeons ont crotté partout, les atermoiements et reculades sont nombreux et inquiétants. Quelle est la feuille de route ?
  • La réforme du système bancaire (promesse 7) : aucune nouvelle, qui y travaille, avec quel objectif ?
  • La faveur à la production et à l’emploi en France, les relocalisations (promesse 3) : au-delà de prises de positions, de mesures de sauvegardes sur des dossiers emblématiques, de la création de la BPI et de la campagne de communication autour du « Made-in-France », qu’en est-il de la politique industrielle devant orienter les projets de sauvegarde, de développement et de relocalisation ?
  • Le protectionnisme européen, rebaptisé « juste échange » puis « réciprocité » (promesse 13) : au-delà de la réaffirmation publique de positions de principe, quelles exigences ont été formulées, envers qui et sous quelle forme ?
  • La compétitivité des entreprises et le financement de la protection sociale. Cette question n’apparaissait pas explicitement dans les 60 engagements. Elle a émergé à l’occasion de la conférence sociale de Juillet et s’est inscrite de fait à l’agenda gouvernemental. Le destin du futur rapport Gallois, tel qu’il semble se profiler, ne laisse présager rien de bon.

Cette liste n’est sans doute pas exhaustive. Et je ne parle pas ici de ce mal endémique des « prises de positions à titre personnel » et autres « points de vue qu’il convient de relayer » de la part de ministres qui se voient déjà ou que la presse place d’emblée dans un autre siège que celui qu’ils occupent actuellement.

Dès juillet nous disions ne pas vouloir, dans 4 ans, regretter de ne pas nous être attaqués à telle ou telle question (comme par exemple la réforme des retraites sous l’ère Jospin). Mon sentiment est que nous y allons tout droit.

D’une façon générale, si l’on considère l’ensemble du programme de FH, de ses 60 engagements (qui en fait se décomposent en 195 promesses élémentaires), qu’en est-il ? Quel ministère ou quel organisme a la responsabilité de quelle promesse ? Quels plans d’actions ont été élaborés ? Quelle forme prendront « les changements » ? Incidemment, comment est-on certain qu’aucune action ne reste « orpheline » ou qu’à contrario deux entités différentes ne travaillent pas en concurrence sur un même sujet ? Bref, qui en assure la coordination globale ? L’Elysée, le PM, le CAS, le PS, personne ?

Nos électeurs s’impatientent, la presse à droite comme à gauche ne laisse rien passer. Nous avons soutenu le programme de FH, nous sommes solidaires de son application, nous devons lutter fermement contre toute forme d’oubli ou de renoncement.

Il est tout à fait possible que des actions aient été entreprises en vue de concrétiser ces engagements, mais soit nous ne le savons pas, soit il en ressort une impression d’approximation.

Il est donc urgent que ces doutes et ambiguïtés soient levés, et que nous soyons en capacité d’expliquer et de défendre avec fermeté une action gouvernementale allant dans le sens de ce qui a été promis et de ce qu’attendent nos concitoyens.

Dans trois jours, l’argument de la priorité donnée au congrès aura vécu. Dans 3 semaines, cela fera six mois, 10% du quinquennat déjà, que le gouvernement s’est formé. A la fin de l’année ou au plus tard à la fin de l’hiver, soyons lucides, tout sera largement joué, la trajectoire à 5 ans sera déterminée avec peu de possibilités de l’infléchir.

Alors, sur ces 7 points fondamentaux comme sur le reste des 60 engagements, que fait-on ?

On se prépare à ramer à contresens, ou on prend le taureau par les cornes ?

** congrès de Toulouse **

Indicateur Global d’Avancement du Changement IGAC Evaluation #02 – Oct 2012

L’IGAC, Indicateur Global d’Avancement du Changement, publié par l’Observatoire du Changement, mesure l’avancement de chacune des 195 promesses élémentaires constituant les 60 engagements du programme de François Hollande lors de l’élection présidentielle de 2012.

Tout commentaire, correctif ou précision sera bienvenu. Pour contribuer à l’Observatoire du Changement, c’est simple, c’est gratuit… et c’est bénévole !

Il suffit d’envoyer un mail non anonyme (précisant nom, ville, téléphone) àobservactions@neuf.fr en indiquant éventuellement les engagements de FH sur lesquels vous souhaitez exercer une surveillance particulière.  

En cette fin octobre, nous en serions à … 23% d’avancement mais attention, un arbre peut cacher la forêt.

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légende

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Les pigeons ont crotté partout

En faisant passer les créateurs d'entreprises pour des individus cupides, essentiellement préoccupés par la taxation d'une hypothétique plus-value de cession, les animateurs du mouvement des pigeons ont considérablement et durablement terni l'image des entrepreneurs.

L'entreprenariat, c'est la liberté, l'autonomie, la créativité. C'est la possibilité d'innover, de proposer, de tester sans être freiné ou alourdi par des procédures internes et des besogneuses justifications économiques comme on en rencontre dans les grands groupes. C'est le droit à essayer, à se tromper, à recommencer, à persévérer. C'est filtrer le bruit de fond de celles et ceux qui du haut de leurs certitudes, pensent que ça a déjà été fait ailleurs ou que ça ne marchera jamais. C'est la crainte de devoir renoncer, c'est le risque de s'épuiser voire de perdre tout ou partie de sa mise. C'est le bonheur de créer des emplois, c'est la satisfaction de gagner des clients, c'est enfin l'espoir à terme de revenus substantiels voire d'un jackpot.

Tout cela, les pigeons en ont si peu parlé. Ou plus exactement si, les 3 ou 4 « pigeons originels » qui au détour d'un café ce 28 septembre dernier, étaient sans doute sincères et ont eu le sentiment, sans trop vérifier ce qu'il en était, que le projet de loi de finance allait les déposséder de leur bien. Ils ont réagi d'instinct, on ne saurait les en blâmer, à ce qui n'était qu'un projet, certes inachevé et ambigu sur certains points sensibles. Mais les communicants de l'UMP et du MEDEF se sont ensuite rapidement emparé du phénomène et ont littéralement « pigeonné » les 64 000 suivants, qui se sont engouffrés dans cette vague protestataires aux relents poujadistes.

Les pigeons ont crotté partout, il va nous falloir du temps pour tout nettoyer.

Pour preuve :

En cette fin d'après-midi du 9 octobre se tenait la conférence inaugurale du salon des microentreprises. A la tribune se trouvait une brochette d'entrepreneurs, tous ayant de belles réussites à leur actif, venus pour témoigner  sur leur parcours et  leur vécu des réseaux d'affaires. Et bien sûr, certains n'ont pu s'empêcher de roucouler d'autosatisfaction à l'évocation des pigeons.

Parmi eux, Sandra Legrand (Fondatrice de CanalCE) et surtout Charles Beigbeder (Président de la commission entreprenariat du Medef, secrétaire national UMP), qui  a gratifié l'auditoire d'une « palpitante »  narration heure par heure de la chronologie des pigeons. «  À 13h38 le premier jour ils étaient 3 puis tel jour telle heure, 300 puis  3 000 puis etc?  et ce matin on en dénombrait 64 000». Jusqu'à  cette conclusion stupéfiante : « Mais la mobilisation ne va pas s'arrêter là, et il faut continuer à mettre la pression sur le gouvernement pour qu'il retire ce texte débile ». Puis il s'arrête en plein vol, sûr de son effet. Les maigres applaudissements des 2 à 300 personnes présentes dans la salle lui ont rappelé un peu durement qu'il était à un salon professionnel et non à une tribune de l'UMP?

Alain-Dominique Perrin, ex PDG de Cartier, conclura quelques instants plus tard de ces mots : « Il faudra rappeler à François Hollande de ne pas avoir honte du mot ?réussite' ». ?illades et sourires de connivence à la tribune.  

A l'élégance des propos, les deux ajouteront quelques minutes plus tard une pointe de respect et de galanterie, en quittant discrètement la salle dès le début du discours de la ministre Fleur Pellerin.  

 

Congrès : comment s’en sortir ?

Avec ce mode « rénové » de désignation de son premier secrétaire et de ses premiers fédéraux, le PS s'est mis une belle épine dans le pied.

 

En ce qui me concerne, je prends pour hypothèse que personne dans cette histoire n'est vraiment mal intentionné.

 

Et si, tout simplement, le parti dans sa globalité s'était involontairement piégé ? Souvenons-nous :

 

  • Une réforme votée par les militants fin 2009, confirmée par la direction du parti en juillet 2010, une réforme qui entérine en autres le non-cumul des mandats et un nouveau mode de désignation du futur dirigeant, dans le but de mieux y impliquer les militant(e)s. Personne ne s'est soucié à l'époque du mode de désignation des premiers signataires des motions. Ce changement de mode de désignation (et le retour à une logique purement « proportionnelle » et « parlementaire ») avait pour but
    1. de lever toute ambiguïté sur le leadership du parti (signataire motion ou 1er secrétaire élu) 
    2. de remettre en cause le caractère et de refaire des motions des vrais textes d’orientation politique et non des paravents à des compétitions de personnes 


  • Ensuite tout s'enchaîne : Des victoires  au printemps 2012 , à la présidentielle puis aux législatives, les cadres du parti absorbés pour la plupart d'entre eux par l'action gouvernementale, et enfin ce congrès de Toulouse dont la date ne fut décidée qu’en juin 2012.

 

  • Une envie, louable au demeurant, de ne pas rejouer la guerre des chefs en public, à l'heure où la tension sociale s'aggrave, où le gouvernement se concentre sur le redressement du pays, et où dans le même temps l'UMP s'étripe et ne parvient même pas à mettre un paravent idéologique devant sa guerre des chefs. C'est cette envie de « bien se tenir » (une vraie innovation au PS) qui conduit au dépôt d'une motion gouvernementale. Le problème étant maintenant qu’avec cette motion annoncée ultra-majoritaire, le vote parait confisqué.

 

 

  • Et là, lorsque l'on met tout cela bout-à-bout : 

 

 

[Réforme de 2010] le premier signataire de la motion arrivée en tête devient premier secrétaire  

+

[contexte 2012] une motion quasi-unique

=

un congrès aux allures nord-coréennes

=

le piège.

 

La situation est d'autant plus inextriquable, que les instances de gouvernance du PS, tant au niveau national qu'au niveau départementaux, sont composées à la proportionnelle des voix recueillies par les motions. S'il y a motion unique ou largement majoritaire, la proportionnelle est biaisée, le piège se répercute à tous les niveaux locaux de la même façon. Et en guise de débat, ne pourront s’exprimer que des individus en quête de mandats fédéraux.

 

Le vrai souci côté démocratie réside aujourd'hui, tant au niveau national qu’aux niveaux départementaux, dans ce mode de désignation du premier-signataire-de-la-motion-quasi-unique-appelé-à-devenir-premier-secrétaire.

 

Je le répète, on ne prête de mauvaise intention à personne, je veux croire que le PS s'est bien involontairement « auto-piégé ». Reconnaissons humblement que personne à l’époque n’a songé au « mode de désignation du premier-signataire-de-la-motion-quasi-unique-appelé-à-devenir-premier-secrétaire. »

 

Là, c’était flou, il y avait un « loup », que personne (personne ?) n’a su voir et à fortiori relever.

 

Harlem Désir a proposé la semaine dernière une désignation du premier secrétaire au suffrage direct des militants : c'est élégant, mais non conforme à la réforme de 2010, donc contradictoire et de ce fait difficilement jouable.

 

Alors, comment sortir de l'ornière ?

 

A l’issue d’un congrès de Reims contesté, la Première Secrétaire n’avait pas vraiment réussi son entrée. A la veille d’un congrès de Toulouse frustrant, elle ne se rattrape pas avec sa sortie. C’est une page qui se tourne. C’est le début d’une vraie-fausse rénovation qui s’achève. Qu restera-t-il de cette période ? les primaires, grâce à qui nous savons. Le non-cumul des mandats, peut-être.

 

Doit maintenant venir le temps de la rénovation profonde, réfléchie, aboutie, innovante.

Ce temps doit venir dès le lendemain du congrès de Toulouse. D’ici là, serrons les dents, travaillons localement à la mise en place d’appareils fédéraux qui complèteront ce travail largement inachevé de rénovation. Ça prendra longtemps, ce sera dur, tant les anciennes pratiques et leaders locaux sont bien ancrés. A nous, militants rénovateurs, de faire le maximum pour peser dès novembre sur le destin du parti et d’oeuvrer à sa transformation.

 

Mais cette question du congrès et du parti paraissent tellement dérisoires, en regard des enjeux auxquels sont confrontés le pays et le département. Nos combats, notre énergie doivent être ailleurs.

 

Le gouvernement et les parlementaires ont travaillé tout l’été, pris des premières mesures déjà effectives (enseignement, impôt, loyers par exemple), enclenché des réflexions en profondeur, fait vivre la concertation sur les questions sociales, sur le logement, sur la politique industrielle, sur l’envoronnement, sur la fiscalité, sur la réduction du déficit.

 

Et tout ça pour se faire traiter de « nuls » par un hebdo obsolète, jadis nouvel, jadis allié de la Gauche, jadis respectable, aujourd’hui sevré ? comme pas mal de ses confrères ? d’agitation sarkozyste, et uniquement préoccupé par son tirage.

 

Ce sentiment d’inaction, relayé par les perroquets de l’UMP et par cette presse en mal de lectorat, ce congrès « d’un autre temps » sont en train de gâcher la rentrée et sont la cause, au sein de la population comme chez de nombreux militants, de cette impatience, de cette crainte lancinante de l’échec, de ce malaise chaque jour de plus en plus poisseux.

 

Seules une communication et une pédagogie « de mobilisation », expliquant en d
étail ce qui est engagé en référence aux 60 propositions de François Hollande, présentant les hypothèses, partageant les options, évoquant les priorités, sincère sur les échéanciers, permettra d’évacuer rapidement ce sentiment d’inconfort.

 

Mettons-nous y, tous, militants, journalistes d’investigation, essayons de bien comprendre ce qui se passe, ici et maintenant, et parlons-en.

Ça nous redonnera le moral, à nous et comme à nos concitoyens !

 

Et en passant, le PS sortira ainsi « par le haut » d'une situation bien embarrassante. Et nous tous également.

 

 

Rejoignez l’Observatoire du changement !

L’IGAC, Indicateur Global d’Avancement du Changement, publié par l’Observatoire du Changement, mesure l’avancement de chacune des 195 promesses élémentaires constituant les 60 engagements du programme de François Hollande lors de l’élection présidentielle de 2012.

Pour rejoindre l’Observatoire du Changement, c’est simple, c’est gratuit… et c’est bénévole !

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A bientôt !

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L’observatoire du changement – Evaluation IGAC #01 – Août 2012

Nous avons soutenu Arnaud Montebourg lors des primaires en 2011.

Nous avons soutenu ensuite son choix en faveur de François Hollande lors du 2è tous de la primaire.

Nous avons enfin soutenu François Hollande lors de l’élection présidentielle, puis le programme socialiste lors des législatives.

 

1830455_hollande.jpgNous ne voulons pas dans cinq ans nous dire « nous aurions pu?, nous d’avons pas pu parce que? », comme ce fut le cas par exemple sous Mitterrand avec le vote des étrangers, ou sous Jospin avec les retraites.

 

Nous sommes donc solidaires de ce programme et devons veiller, avec bienveillance et en toute objectivité, à sa mise en ?uvre. Il nous reviendra de souligner les avancées et les acquis mais aussi les éventuels retards, blocages, échecs ou renoncements.

 

Il s’agit maintenant de réussir ce programme de changement, pour redresser le pays et dans l’intérêt de tous, pour aussi ne rien regretter à terme. Il s’agit donc de nous assurer que non seulement les « 60 engagements » sont effectivement mis en ?uvre, mais qu’ils produisent durablement les effets escomptés.

 

Depuis la fin du mois d’août, l’opposition, UMP comme FdG, relayés par une presse en mal de lectorat, mènent campagne sur la prétendue inaction du gouvernement, parvenant ainsi à brouiller l’image plutôt positive de début de mandat.

 

Nous ne pouvons rester les bras ballants, à les laisser ainsi occuper le terrain, sans nous même tenter de savoir ce qu’il en est.

 

D’où cet observatoire du changement, dans lequel des militants s’engagent à évaluer depuis le terrain ce qui est mis en place, et dans la mesure du possible les effets produits.

 

Ainsi se présenteront dans un premier temps les « chroniques du changement ». Ces évaluations sont empiriques et prononcées sur la base d’informations et de déclarations publiques diffusées dans les media, ou lors de conversations informelles avec des représentants des cabinets ministériels.

 

A bien les regarder, ces 60 engagement représentent 195 « promesses élémentaires » distinctes. Pour chacun d’entre elles, va se poser en permanence la question : où en sommes-nous ?

 

Pour chaque question, plusieurs réponses possibles, définissant 7 niveaux d’évaluation, et un barème très simple permettant de valoriser chaque action.

 

  1. Pas d’information : Pas d’information sur les actions en cours, ou pas d’action notoire en cours (0 point)
  2. Entrepris selon programme : Actions relatives à l’engagement entreprises selon les dispositions prévues dans le programme  (2 points)
  3. Entrepris différemment : Actions relatives à l’engagement entreprises mais différemment que le prévoyait le programme  (1 point)
  4. En retard ou bloqué : action entreprise mais dont la mise en place est différée, retardée ou suspendue  (-1 point)
  5. Abandonné : engagement abandonné  (-2 point)
  6. En place et conforme : Actions abouties conformément à la promesse de l’engagement  (3 points)
  7. Effets positifs avérés : Actions abouties et effets sur la société conformes aux attentes  (5 points)

Un indicateur colorié peut alors illustrer le niveau d’avancement individuel de chaque action.

 

Il est ensuite possible de calculer un « Indicateur Global d’Avancement du Changement » (IGAC) en combinant (sans pondération) les évaluations de chacune des 195 promesses élémentaires.

 

Puisque dans un premier temps il s’agit d’évaluer la mise en route des actions sensées concrétiser les promesses contenues dans les « 60 engagements », le maximum retenu pour une évaluation est « en place et conforme », soit 3 points. Nous verrons le moment venu comment mesurer l’effet de ces actions.

3 points maximum par action, cela nous fait un total maximal de 3*195 = 585 points possibles.

Le total des points de l’évaluation courante, divisé par 585, nous donne l’avaluation IGAC du moment, en%. 

 

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N’en déplaise aux cassandres, aux sceptiques, aux aigris, au Nouvel Observateur, et aux mauvais coucheurs, cette première évaluation de l’IGAC est de… 15% !

 

Accès au fichier complet en cliquant sur l’image.

Tout commentaire, suggestion, complément, contradiction sera bienvenu.

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Le nucléaire, filière d’avenir ?

Je n’ai jamais été très fan du nucléaire, mais faute de mieux nous avons su et nous avons dû ces 30 dernières années nous en contenter. Le retraitement des déchets bien sûr, l'impasse du surrégénérateur SuperPhoénix, plus récemment les déboires à répétition de la filière EPR, toutes ces raisons motivent des positions mitigées. Mais il semblerait qu’il faudra de toutes façons des décennies pour démanteler le parc actuel, et les technologies ne sont pas encore fin prêtes. Donc soyons réalistes.

 

Maintenant si on regarde les choses plus globalement, d’une part en France nous n'avons pas les moyens d'investir sur tous les fronts (Ecole, Justice, Hôpitaux, Industrie, Logement etc.) donc il faudra prononcer des arbitrages.

D’autre part sur le plan écologique, le risque est parait-il d’un réchauffement de 6° en un siècle, soit autant que dans les dix derniers millions d’années. On imagine les catastrophes et les malheurs qui en résulteraient.

Donc la priorité, c’est de décarboner l’économie, via la sobriété d’abord, et via l'émergence d'énergies nouvelles, pour lutter contre le réchauffement dû à la combustion de l’énergie fossile.

 

Pour ces deux raisons (arbitrages et urgence de décarboner), le nucléaire est donc encore et nécessairement acceptable, et à ce titre on peut tout à fait dire qu'il est une « filière d’avenir ».

 

Mais pour que cela soit viable, il faut en parallèle investir massivement dans les économies d’énergies, dans les énergies renouvelables et distribuables, comme le recommande Jeremy Rifkin via son concept de « Troisième Révolution Industrielle ».

 

Alors oui, la fin du nucléaire attendra que cette 3è révolution industrielle soit en marche. Souhaitons que le gouvernement s’engage rapidement dans cette voie.

 

Congrès du PS – CONTRIBUTION THEMATIQUE : POUR UN REDRESSEMENT ECOLOGIQUE DE L'INDUSTRIE AUTOMOBILE

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Nous sommes des militants engagés pour faire progresser notre système social et permettre les conditions d'une croissance au service des hommes, avec des opportunités considérables devant nous, mais faisant face à une crise économique très grave…

Découvrez la suite de cette contribution et signez-la ici :

 

http://www.parti-socialiste.fr/congres/contribution/thematique/pour-un-redressement-ecologique-de-lindustrie-automobile