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Breaking news : Sarkozy conserve son triple H de la Honte !

Le triple H de la honte


HONTE N°1 : « La France n’a jamais cédé à la tentation totalitaire. Elle n’a jamais exterminé un peuple. Elle n’a pas inventé la solution finale, elle n’a pas commis de crime contre l’humanité, ni de génocide. » Nicolas Sarkozy en 2007, à Caen, lors d’une réunion de campagne.

 

HONTE N°2 : « Merkel, un Bismarck en jupons », article publié par Yves Thréard le 19 mai 2010 dans le Figaro, organe officiel de l’UMP. Aucun cri d’orfraie ni au gouvernement, ni chez les perroquets, ni à l’Elysée.

 

HONTE N°3 : « Les paroles qui ont été entendues déconsidèrent ceux qui les ont prononcées, à l’endroit de nos amis. Je n’ai pas d’autre commentaire à faire que cela. ». Nicolas Sarkozy le 5 décembre 2011 lors d’une conférence de Presse tenue à Berlin en compagnie d’Angela Merkel.

L’exemplarité chez Publicis !

Lu dans le Monde daté du 2/12

Le PDG de Publicis, Monsieur Lévy, renonce à son salaire fixe et se contentera en  2012 des seuls éléments variables….

Pardi ! c’est par le haut de la pyramide du personnel qu’il faut réaliser des économies salariales et non pas au niveau des jeunes ni des smicard qui consomment tout ce qu’ils gagnent et font ainsi marcher les commerces.

Rajoutons que les économies suivantes sont à faire sur l’immobilier d’entreprise (sièges sociaux ou bureaux hors de prix) et sur le parc automobile (berlines allemandes et véhicules ostentatoires).
 
Comme  aucune réduction du coût du travail depuis 1995 n’a suffit à ce jour, les économies étant parties en dividendes et Top management, ce sont là les voies de la compétitivité future des entreprises françaises.

Vous avez dit management par objectifs ?

                       

Salut et Fraterntié 

Georges

Réaction de Ségolène Royal au discours de Toulon #2

Le candidat Sarkozy a parlé d'urgence et de peur. La peur c'est lui, parce qu'il a aggravé la crise et le chômage. L'urgence, c'est de changer de président en 2012, pour agir vraiment. Les Français n'acceptent plus les effets d'annonce et les promesses non tenues. Le candidat Sarkozy n'a tenu aucune des 10 promesses du discours de Toulon de 2008, il s'est contenté de les répéter. Depuis 2007, le candidat Sarkozy a fait 75 discours sur la crise. Pour quel résultat : une crise toujours plus grave En dénonçant la retraite à 60 ans et les 35 heures, le candidat Sarkozy annonce qu'il fera payer les retraités et les salariés et que ceux qui s'enrichissent dans la crise restent intouchables. Pour agir vraiment avec 5 solutions efficaces, que propose François Hollande : – La réforme bancaire et celle de la Banque Centrale Européenne, – La relance de l'activité économique notamment celle des PME, – La taxe sur les transactions financières, – L'éradication des Paradis fiscaux, – Le renforcement du fonds de stabilité financière.

Chronique de la rupture #83 – Novembre 2011 : Quatre jours de carence, quatre semaines d’hypocrisie

Que retenir du sommet du G20  à Cannes ?

  • Barack Obama et Angela  Merkel commandent en Europe, « Et pis c’est tout » comme diraient les Guignols de l’info. Que deviennent les projets de convergence fiscale ou de taxation des transactions financières ?
  • L’estime portée au confrère israélien, par l’entremise d’une conversation entre le Président et son homologue américain, traitant Netanyahu de menteur.
  • Ne jamais perdre une occasion de montrer à son clan qu’on est devenu quelqu’un : interview croisée de Nicolas Sarkozy et de Barack Obama sur France 2. On imagine aisément les bénéfices que va en retirer le Président américain dans sa campagne de 2012 (!).
  • Saisir au vol l’occasion d’humilier un collègue prétendu faible, fût-il Premier Ministre d’un grand pays de l’Antiquité.
  • Se tenir à distance du prochain qui va se faire virer, fût-il Premier Ministre de l’autre grand pays de l’Antiquité.

 

UMP : terre de dignité et de solidarité

Rachida Dati continue à ruer dans les brancards en clamant haut et fort qu’elle ne laissera pas François Fillon lui ravir « sa » circonscription.

 

François Baroin se distingue à l’Assemblé National en prétendant que les socialistes ont pris le pouvoir en 1997 « par effraction ». C’est une insulte à la démocratie, mais pas un mot d’excuse ni de Bercy, ni de Matignon, ni  de l’Elysée.

 

Cérémonies du 11 Novembre

Dans une lettre envoyée à tous les Préfets : « le Président de la République a souhaité que les cérémonies du 11 novembre soient l’occasion de rendre un hommage national à l’ensemble des Morts pour la France, de la Grande guerre à aujourd’hui ».

L’Elysée aurait-il dicté aux maires leur discours du 11 novembre ? La question est posée à la veille d’une année électorale.

 

Ne pas perdre son triple A six mois avant les élections

Le 7 novembre, le Premier Ministre annonce un nouveau plan de rigueur, destiné à économiser 65 Milliards d’Euros supplémentaires d’ici à 2016. Rappelons que le montant des cadeaux fiscaux consentis depuis 2007 s’élève à 75 Milliards.

 

Ce plan s’apparente plus à une collection de mesurettes disparates : hausse ciblée de la TVA, application de la réforme des retraites avancée d’un an, majoration temporaire de l’Impôt sur les Sociétés au-delà de 250 M? de Chiffre d’Affaires, petit coup de rabot ici et là sur des niches fiscales. Mais toujours rien sur la niche Copé qui creuse la dette de plusieurs milliards chaque année.

Au chapitre « ridicule » : le gel du salaire du chef de l’état et de ceux des ministres, et l’appel aux dirigeants du CAC 40 à faire de même. Toute démagogie mise à part, en quoi le gel du salaire d’un dirigeant d’une entreprise privée contribue-t-il à réduire la dette ?

Tout ceci n’empêche pas l’improvisation et l’amateurisme de continuer à régner en maîtres impitoyables, puisqu’une semaine après l’annonce de ce plan, ce sont de nouvelles mesures qui sont évoquées. Il s’agit cett
e fois-ci de s’attaquer au déficit de la sécurité sociale.

Dans un de ses discours des plus convenus, le Président, parlant de la fraude sociale, cite à maintes reprises le Conseil National de la Résistance, puis nous fait la morale en rappelant que : « Frauder, que dis-je, voler la Sécurité sociale, c’est trahir la confiance de tous les Français et c’est porter un coup terrible à la belle idée nécessaire de solidarité nationale. »

 

Bref : Voler,  c’est pas bien.

 

Emboitons le pas du Président sur le thème

#moi_aussi_comme_sarko_je_peux_dire_ce_qui_est_mal

Mentir à sa maman ça se fait pas. Tirer la queue du chat c’est pas gentil. Pas dire bonjour à la dame c’est pas poli ?

Et tant que nous y sommes : Placer ses copains à des postes clés c’est pas irréprochable ;  Faire de longs discours sur la moralisation du capitalisme et laisser faire ses copains du CAC 40, c’est pas tip-top, etc.

Redevenons sérieux un instant :

Le coût de la fraude aux prestations est évalué à 2 ou 3 Milliards d’Euros par an. Le manque à gagner par fraude aux cotisations (travail au noir) est de 8 à 15 Milliards. Par un mot sur cette facette du sujet dans le discours présidentiel. Où sont les voleurs ?

Qu’ont fait en la matière les gouvernements Raffarin, Villepin et Fillon depuis 2002 ?

Le gouvernement veut alléger le cout du travail et repenser le financement de la Sécurité Sociale. Montebourg/Peillon et le PS le proposaient dès 2005, que n’a-t-on entendu à l’époque ?

 

Le Premier Ministre enchaîne alors sur son idée-phare de la semaine : rajouter une journée de carence pour les remboursements d’arrêt-maladie,  dont la durée passerait ainsi à 4 jours dans le secteur privé et 1 dans le public. S’enclenche alors le rituel tohu-bohu médiatique, ce qui nous permet de revenir une nouvelle fois sur  les fondamentaux de  la méthode Sarko/Fillion de conduite des réformes :

 

  • Dénonciation bateau d’un phénomène, en prenant la presse et le bon peuple à témoin.
  • Formulation d’une idée à la con (inventer un quatrième jour de franchise de remboursement maladie, lire la lettre de Guy Môquet à chaque rentrée scolaire, supprimer la carte famille nombreuse, instituer une prime de 1000 ?, parrainer un enfant victime des SS, propulser le fiston à la tête de l’EPAD)
  • Tollé chez les socialistes puis chez ne plus ou moins grande fraction de l’UMP
  • Cacophonie entretenue par les media et par le besoigneux-rupteur-de-l-intérieur-genre-moi-aussi-je-peux-faire-comme-Sarkozy-a-fait-à-Chirac, alias JF Copé le plus souvent.
  • Concertation, terme déjà évoqué dans cet ouvrage à maintes reprises : on crée un « groupe de travail » histoire de donner un os à ronger à tel ou tel vieux centriste par exemple.
  • Reculade allant du silence  au retrait  pur et simple en passant par l’étouffement progressif.
  • Esbroufe consistant quelques temps après à faire croire que la réforme a bien eu lieu.

 

Une suggestion, M. Le Président : lors de votre prochain plan d’austérité, pourquoi ne pas instituer une nouvelle taxe, sur la Valeur Agitée (hommage à un lapsus radiophonique matinal) ? Peur d’être un gros contributeur ?

Et pour terminer ce chapitre consacré à l’économie : « Plus gaucho que moi, tu meurs » par JF Copé.

Dans un discours prononcé le 23 novembre, le besogneux en chef de l’UMP pille les idées du PS et y va de son couplet sur les nécessaires relocalisations, compensations fiscales à l’importation de produits fabriqués dans des pays low costs etc.  Déjà l’entraînement pour 2017 & 2022 ?

 

République irréprochable

Le Monde publie un long article « Affaire de Karachi : l’ombre de Sarkozy » dans lequel un certain nombre de faits et de coïncidences sont rappelés, pour conclure que « Là encore, rien de pénalement répréhensible, mais une nouvelle confirmation que l’ombre du chef de l’Etat plane sur ce scandale politico-financier. »

Une nième loi sur la récidive, la neuvième selon les spécialistes, est annoncée en réaction au dramatique assassinat d’une collégienne.

 

L’état, c’est moi

Areva menace de supprimer des centaines d’emploi ? Ta ta-laaaaa, l’état-actionnaire est là, en la personne de Super-Baroin.

Selon Baroin « Pour l’état-actionnaire, l’emploi ne doit pas être une variable d’ajustement ». Est-ce que cela signifierait dans la foulée l’arrêt de mort de la RGPP et de son incessante conséquence en termes d’appauvrissement des services publics, suite au non remplacement d’un fonctionnaire sur deux ?

Le groupe automobile PSA annonce la suppression de milliers d’emplois dans le monde et en France. Scogneugneu, son P-DG est convoqué séance tenant à l’Elysée. On lui demande de ne pas licencier. Dans le même temps La Poste, entreprise publique, dont l’état est l’actionnaire, remplace 3000 scooters Peugeot par des modèles coréens.  Les psychologues appellent cela une « injonction contradictoire »,  D’un côté l’état-actionnaire décide : « On ne commande pas chez vous », de l’autre il ordonne : « Vous ne licenciez pas ».

 

Touche-pas à mon atome

Alors que Verts et Socialistes parviennent douloureusement à un accord électoral, ce serait la filière nucléaire qu’on assassinerait ?

Pour commencer, JF Copé demande à François Hollande « au nom de la France » de renoncer à cet accord, comme s’il avait déjà admis que c’est bien un nouveau Président qui sera aux commandes dès le mois mai prochain.

 

Puis le Président sortant nous gratifie au Tricastin de l’un de ses discours dramatisants à la rhétorique impeccable :  » On ne va pas retourner à l’époque de la bougie, on ne va pas tourner le dos au travail de 6 décennies d’ingénieurs et de chercheurs français. Soyons fiers de ce qu’ils nous ont donné, de ce qu’ils nous ont apporté. Devrions-nous être le seul pays qui tourne le dos au progrès ? » Rien que ça.

Et les perroquets de l’UMP d’enchainer par voie de tracts « un million d’emplois menacés », « 50% d’augmentation de la facture EDF » etc.

Ce qui fera dire à Anne Lauvergeon, récemment débarquée de la présidence d’Areva :« Quand j’ai vu que le patron d’EDF, en une d’un quotidien, affirmait qu’un million d’emplois était en jeu, je me suis dit qu’il avait fumé la moquette ! »

 

Où l’on reparle de la suite 2806 du Sofitel de New-York

Une enquête parue dans un estimable hebdomadaire américain révèle de drôles de mouvements dans les couloirs et dans la chambre voisine de la 1806, le jour même où toute l’affaire s’est déclenchée. Désactivation du téléphone portable, énergumènes sautant de joie dans le couloir, informations révélées par une documentaliste de l’UMP amie de DSK, la théorie du piège ou du complot refait surface allons-nous assister à un nouveau rebondissement. Le soir même sur les chaines info, c’est un JF Copé livide et faussement enjoué  qui déclare mécaniquement : « La ficelle est un très, très  grosse. [?] Tout cela est absolument ridicule. Moi je veux bien voir des preuves et des faits s’il en y en a. »

Le chômage toujours en hausse

Le Président  du pouvoir d’achat est devenu le Président du chômage. Selon l’aveu du Ministre du Travail lui-même, les chiffres ne sont « pas bons ». En effet, la France compte 34 000 chômeurs de catégorie A, pour un total de 4,2 millions de personnes sans emploi ou en activité réduite. Un record depuis 1999. Un triste record.

L’Effet « Haine »

Ce mois de novembre restera enfin marqué par plusieurs épisodes racistes et xénophobes

  • En application d’une circulaire du 31 mai 2011, le gouvernement s’en prend avec application aux jeunes diplômés d’origine étrangère travaillant sur le sol français en cherchant à les renvoyer dans leur pays d’origine.
  • Le Président se déclare opposé au vote des étrangers lors des élections locales. Pourtant, en 2005, un certain Nicolas Sarkozy déclarait sur France 2  » le débat sur le droit de vote aux seules municipales pour les étrangers présents depuis 10 ans sur le territoire national, respectant nos lois, payant leurs impôts et ayant des papiers, étaient une question qui devait être ouverte… En ce qui me concerne j’y suis favorable »:
  • Thierry Mariani (auteur du funeste amendement ADN il y a quelques années) et son mouvement « Droite populaire » enfoncent le clou via une interview au journal Minute et des interventions à la radio. L’une d’entre elle est magistralement contrée par Pascale Clark un matin sur France Inter.
  • Sur Europe1/I>télé, le Ministre de l’Intérieur trouve qu’accueillir « 200.000 étrangers en situation régulière[?] Moi, je trouve que c’est trop« . Puis il enchaîne « Cela veut dire que nous pourrions avoir des maires étrangers« .

 

Plus que 158 jours en Sarkozye ?

  • La dette se creuse sous le double effet de la crise du système libéral que le candidat Sarkozy voulait implanter en France, et sous le poids des cadeaux fiscaux consentis depuis son élection.
  • L’insécurité ne recule pas mais la xénophobie progresse à pas de Guéant, sans doute pour capter l’électorat « Effet Haine ».

 

Sarkozy va-t-il transformer son double fiasco dette-insécurité en simple argument « Moi seul, je peux vous sauver? » 

 

Vous le saurez, en suivant les prochaines Chroniques de « La rupture » !

Chronique de la rupture #42

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

Novembre 2008 : Des mots, des actes, des faits


Des mots :

Discours de Sarkozy devant l’Association des Maires de France le 27 novembre 2008

« Je comprends le sentiment d’injustice que peut avoir un maire traîné devant un tribunal administratif par son préfet parce qu’il a peu de moyens, qu’il a fait son possible et n’y est pas arrivé, je suis prêt à revoir cela. »

 

Des actes : Réfléchir avant d’agir et de faire pondre une loi dogmatique dictée par l’obsession de briser les grèves, ça peut aider.

 

Des mots :

 « Ce que je n’accepte pas, c’est qu’un élu de la République décide qu’il n’appliquera pas la loi. »

 

Des faits :  

2,6 % de logements sociaux à Neuilly, soit un huitième de la cible fixée à l’horizon 2020 par la loi SRU ; son ex-Maire, un certain Nicolas S., délibérément hors-la loi


Des mots :

Discours de Sarkozy à Charleville-Mezières Les 22 décembre 2006

Le candidat s’adresse à la « France qui souffre »  et promet que d’ici 2 ans, s’ il est élu Président de la République, « plus personne ne soit obligé obligé de dormir sur le trottoirs et d’y mourir de froid (…) parce que le droit à l’hébergement, je vais vous le dire, c’est une obligation humaine »…

 

Des faits :  


Nous ne les connaissons que trop, plusieurs SDF décèdent chaque jour en période de grand froid. Comble du cynisme boutinesque : des rafles seraient organisées afin de forcer les SDF à intégrer un centre d’hébergement d’urgence, histoire de faire baisser les statistiques. Comble du cynisme tout court : Droit Au Logement condamné à d’amende pour avoir « à plus de 300 reprises » (un procès-verbal a été dressé pour chaque tente) commis une infraction de quatrième catégorie en ayant « embarrassé la voie publique en y laissant des objets », à savoir des tentes.


Des mots :

 

Discours de Sarkozy au Futuroscope à Poitiers le 26 janvier 2007


« Je propose que l’augmentation du pouvoir d’achat soit la priorité de la politique économique après 25 ans de sacrifices, après 25 ans de stagnation du pouvoir d’achat des salaires, après 25 ans de baisse du niveau de vie pour les jeunes générations que les 35 heures ont aggravé.

Je propose de supprimer les charges et les impôts sur les heures supplémentaires pour que ceux qui veulent travailler plus pour gagner plus soient encouragés à le faire, sans que personne y soit obligé.

Je propose d’alléger la fiscalité du travail en taxant plus la pollution et la consommation, les importations des pays qui pratiquent le dumping écologique et le dumping social, et en taxant moins le travail. »

 

Des faits :

Sur ce vient la loi TEPA six mois plus tard, qui effectivement détaxe les heures supplémentaires.

ET ça marche J !

Mois après mois, 60, 61, 62, 63 millions d’heures supplémentaires : 2% de croissance mensuelle,

Chômage + 40000 par mois, 2% de croissance mensuelle … c’était donc celle là, la croissance qu’il irait chercher avec les dents ?

 

Sans compter plusieurs milliards de manque à gagner en cotisations sociales et de coûts d’indemnisation supplémentaires pour l’état.


Réussites idéologiques, échecs cinglants. Ce sont des clowns tristes, des incompétents majeurs, sortons-les.

Hommage à Danièle Mitterrand

Décédée mardi dernier à 87 ans, Danielle Mitterrand, veuve du seul président socialiste de la Vème république, laisse au « peuple de gauche » le souvenir précieux d’une vie toute de convictions assumées et de promesses tenues. Issue d’une famille progressiste très engagée, elle rencontre un jeune résistant, Morland, François Mitterrand de son vrai nom, qu’elle épouse en 1944. Présente dans toutes les étapes de l’épopée politique de son mari, notamment dans les 2 septennants, puis veuve à partir de 1996, elle adoptera toujours une position originale qui lui a permis de mener, jusqu’à son dernier souffle, ses combats tiers-mondistes puis altermondialistes aux côtés des défenseurs des droits de l’homme, particulièrement à travers l’oeuvre de sa vie, la fondation France-Libertés, créée en 1986. Les militants socialistes des Hauts de Seine saluent respectueusement cette militante absolue que fut Danielle Mitterrand. Pascal Buchet (1er secrétaire de la Fédération socialiste des Hauts de Seine) Philippe Babé (délégué Hauts de Seine des Amis de l’Institut François Mitterrand)

Chronique de la rupture #41

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

2007 : « Mais on ne peut tout de même pas empêcher quelqu’un de travailler plus si ça lui permet de gagner plus ! » dit le gentil mi-nistre mi-sinistre du travail.

Et c’est ainsi que l’on vota l’abolition des 35 heures

2008 : « Mais on ne peut tout de même pas empêcher quelqu’un de travailler le dimanche si ça lui permet de gagner plus ! » dit le gentil mi-nistre mi-sinistre du travail.

Et c’est ainsi que l’on vota l’abolition du jour hebdomadaire de congés

2008 : « Mais on ne peut tout de même pas empêcher quelqu’un de travailler au-delà de 65 ans si ça lui permet de gagner plus ! » dit le gentil mi-nistre mi-sinistre du travail.

Et c’est ainsi que l’on vota l’abolition de l’âge de la retraite

2009 : « Mais on ne peut tout de même pas empêcher quelqu’un de travailler en juillet et en août si ça lui permet de gagner plus ! » dit le gentil mi-nistre mi-sinistre du travail.

Et c’est ainsi que l’on vota l’abolition des congés payés

2010 : « Mais on ne peut tout de même pas empêcher un enfant de travailler avant ou après la classe si ça lui permet de gagner plus ! » dit le gentil mi-nistre mi-sinistre du travail, devenu secrétaire de l’UMP

Et c’est ainsi que l’on vota l’abolition de l’âge légal du travail

2011 : « Mais on ne peut tout de même pas empêcher quelqu’un de travailler le premier mai, le 1′ juillet ou le 25 décembre si ça lui permet de gagner plus ! » dit le gentil ex-mi-nistre mi-sinistre du travail ex- secrétaire de l’UMP redevenu mi-nistre mi-sinistre du travail et de la santé

Et c’est ainsi que l’on vota l’abolition des derniers jours chômés fériés

2012 : « Mais on ne peut tout de même pas empêcher les travailleurs de virer avec pertes et fracas un système  qui ne pense qu’à faire gagner son clan ! » dit le gentil mi-nistre mi-sinistre du travail et de la santé.

Et c’est ainsi que l’on vota l’abolition du sarkozysme !

Chronique de la rupture #82 – Octobre 2011 : Le temps des perroquets primaires

République exemplaire

Jean-Louis Borloo se dégonfle et annonce qu'il ne sera pas candidat à la présidentielle. Décision personnelle et murement réfléchie, prise sans qu'aucune pression n'ait été exercée sur lui. Désespoir de Rama Yade, Dominique Paillé ou Yves Jégo qui voyaient en sa candidature une belle occasion de se venger d'humiliations passées. Un souffle d'espoir envahit le pays : serait-ce l'heure d'Hervé Morin ?

A Lille, ce sont des responsables de la police locale, ainsi que des chefs d'entreprise voire des politiciens, qui sont mis en cause dans une sordide histoire de proxénétisme.

Soucieux de l'intérêt Général, le premier ministre annonce qu'il laissera son siège de député sarthois à un nouvel arrivant. Effectivement, il veut se faire parachuter à Paris en vue des municipales de 2014, et dispute à Rachid Dati « sa » circonscription du VII° arrondissement, où l'on sait que la bataille sera âpre. Dépitée putative tant appâtée par la députation, Rachida rue dans les brancards et balance à tout vat sur France Info. Ambiance.

Putéolienne : rien à voir avec une péripatéticienne  qui brasserait du vent pour produire de l'électricité. C'est tout simplement ainsi que l'on nomme les habitantes de Puteaux (Hauts-de-Seine) et donc la première d'entre elles, Madame La Maire, issue d'une longue lignée d'élus, ex-suppléante du conseiller général Sarkozy. Cette brave dame a fait une bonne action pour le presse écrite, en faisant acheter le 19 octobre tous les exemplaires du Canard enchaîné en vente dans sa commune. Il convient de préciser que « le Volatile » l'y mettait en cause pour une sombre affaire de millions planqués en suisse.

Ecoute de journalistes : Le directeur général de la police nationale est entendu par une juge d’instruction mais ans être mis en examen.

Primaires Citoyennes du PS et du PRG 

Trois millions de personnes se déplacent pour aller choisir le futur candidat du PS, mais Sarkozy et son entourage affichent un mépris confondant. Il déclare à qui veut l'entendre que « La Ve République ne peut être l’otage des partis «  ou bien encore que « Les socialistes s’occupent des socialistes, nous devons nous occuper de l’ensemble des Français ».

Quelques ministres se hasardent à confier que ces primaires ne sont pas une mauvaise chose pour la démocratie, voire qu'elles sont un « processus moderne » ou encore « un succès ». Ils savent qu'en cas de primaire interne à l'UMP, le sortant serait sorti et que leurs chances seraient grandes d'être investis. Mais, faute de primaire à droite, de nombreux déçus du Sarkozysme viennent s'exprimer ces deux dimanches d'octobre, et pour la première fois de leur vie vont voter socialiste. En nous disant bien que ce n'est sans doute pas la dernière. Rendez-vous en Avril  et Mai prochain.

Au lendemain du premier tour des primaires, les perroquets de l'UMP sont pris « le bec dans la mangeoire aux éléments de langage ». En effet, le journal « Le monde » s'est procuré l'argumentaire distribué la veille du premier tour aux cadres de l'UMP, qui se répandent dès le Dimanche soir sur les plateaux TV pour « commenter » les résultants. Cruel, Jean-François Khan  pousse en direct sur France2 le papier sous les yeux d'une Nadine Morano médusée, qui en reste coite pendant quelques secondes. Faire taire Morano, même quelques secondes, quel exploit. Une suggestion à nos amis journalistes : la prochaine fois, diffusez les argumentaires avant les émissions TV, et organisons le premier karaoké politique géant !

Le mardi, en mal de temps d'antenne, l'UMP organise à la va-vite une convention consacrée du projet du PS. La Chaine Parlementaire retransmet en toute confidentialité cette pitoyable pantomime à laquelle participent rien moins que 16 ministres en service commandé, défilant au pupitre pour y ânonner chiffres et commentaire.

Deux coups de barre bien à droite pour tenter de sauver le qui peut l'être :

L'éducation Nationale annonce la mise en place d'une évaluation des élèves dès l'âge de 5 ans en vue d'identifier les sujets « à risque »

Un décret va permettre l'augmentation de 20% des épandages d'azote, pour le plus grand bonheur des agriculteurs? et des algues vertes.

Les chiffres qui font mal 

Sous couvert de RGPP (Révision Générale de Politiques Publiques), qui se traduit par le non-remplacement d'un fonctionnaire partant sur deux, l’Etat a supprimé depuis 2007 120 000 postes de fonctionnaires mais, du fait de surcoûts résultant de l'emploi d'intérimaires ou de vacataires externes, la masse salariale a augmenté d' 1% par an. Bande de clowns.

Le chômage s'est accru en septembre de 0,9%, les jeunes et les seniors étant particulièrement touchés. Fin observateur, le Ministre du travail (« et du chômage » ajoutait toujours à l'Assemblée le regretté Patrick Roy) impute cette hausse à un « ralentissement de l'activité ».

Toujours prêt à gratter quelques centaines millions ici et là pour c
ompenser les 75 Milliards d'euros de cadeaux fiscaux consentis depuis 2007, le gouvernement déborde d'imagination.

Doublement de la taxe sur les boissons sucrées et édulcorées, tentative de réduction de 6% des indemnités maladies etc.  Il reste heureusement quelques députés UMP suffisamment dignes, ou désespérés, pour s'opposer à quelques-unes de ces mesures.

Zorro est arrivé? à faire un flop

Alors qu'un de des ex-amis finit piteusement sa vie à la sortie d'une canalisation d'égout libyen, et pendant que Madame donne naissance à son quatrième rejeton, notre Président est très affairé à sauver l'Euro. Visites éclair à Mâme Merckel, coups de gueule envers Cameron, sourires compassionnels à Papandreou, c'est une nouvelle page d'histoire qui s'écrit sous nos yeux. Mais ses propositions à la chancelière allemande ont fait un flop, et l'agence de notation Moody's menace la France de perdre son AAA.

Un ex- toujours fringant

Lors d'un entretien accordé à RTL, l'ex-Président Valéry Giscard d'Estaing estime qu'on exagère la gravité de la crise. « Nous avons une monnaie unique. Aujourd’hui qu’est-ce qu’elle fait ? Elle monte. Elle n’est pas en crise. Donc, dans toute cette affaire, je suis frappé par le fait qu’elle est traitée dans l’agitation et avec un niveau de compétence relativement faible ».

 

Chuivez chon regâââârd… Plop !

 

Face à la crise

Le peuple est inquiet, le Président va lui parler.

En toute spontanéité donc, l'émission  « Face à la Crise » est donc programmée, retransmise à la fois sur TF1 et sur France2, le représentant de la chaîne privée est toujours le même, alors qu'un nouveau laquais, qui fut pourtant un interviewer de talent, a remplacé l'ancien sur le service public.

« Face à la crise », Mais quelle crise finalement ? la crise économique et financière, ultime avatar du régime néo-libéral que Sarkozy voulait importer en France, ou bien crise du Sarkozysme, miné par la baisse du pouvoir d'achat, la dégradation des service publics, le non-recul de l'insécurité et les affaires politico-financières ?

Dénis, réponse à des questions par d'autres questions, attaque obsessionnelle des 35heures, des fonctionnaires ou de l'assistanat, doigts entrecroisés crispés au point que les articulations en sont blanchies lorsque l'on évoque l'affaire Karachi, on assiste à un discours qui se veut pédagogique et rassurant, mais qui ne surprend ni ne convainc quasiment plus personne.

Paraphrasant je ne sais plus qui, et il voudra bien me le pardonner, j'écrirai volontiers que « Tant qu'il lui restera un lecteur militant UMP, le Figaro tentera de lui faire croire que Sarkozy fut un grand président ».


Plus que 6 chroniques avant le changement, mais restons vigilants.

risque reelection sarko

 

Chronique de la rupture #40

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

Petits cafouillages entre amis

Pendant la crise, le cynisme et l’amateurisme continuent :

  • La mère Boutin tente de modifier la loi SRU en proposant de comptabiliser l’accession sociale à la propriété dans les 20% de logements sociaux : désavouée par la majorité et l’opposition au sénat.
  • Les députés tentent de faire passer une taxe écologique de 0,15? sur les sacs plastiques dans les supermarchés. Le ministre Borloo est obligé de rappeler que ça ne figure pas dans le Grenelle de l’environnement.
  • Des députées UMP votent en douce, lors d’une réunion de la commission sociale, la suppression de la prime transport ; Le Premier Ministre est obligé de les rappeler à l’ordre.

Grands discours et petits effets

Entre deux voyages, le Président-de-l-Europe-intronisé-Roi-du-Monde-par-une-presse-béate-et-inféodée se fend d’un discours économique dans une usine d’Annecy. Comme toujours dans ces cas là, grandes envolées lyriques, keynésianisme de bon aloi, il cite Alstom où il est intervenu en tant que ministre des finances en 2004/2005.

Mesure phare : Exonération de taxe professionnelle sur les nouveaux investissements « à partir de ce jour et jusqu’au premier janvier 2010 ». Frissonnement dans l’assistance medefisée.

A y regarder de plus près, qu’est-ce que cela signifie ?

1/ Seuls les investissements matériels (machines outils, ordinateurs, bâtiments) comptent. Pour les sociétés de service quelles qu’elles soient, qui investissent dans le capital humain en recrutement, formation, accompagnement de leur personnel : rien, si ce n’est epsilon lié à l’achat de quelques ordinateurs portables. Pour une PME se services de 50 personnes, cela représente quelques centaines d’euros par an, tout au plus un ou deux milliers ! La belle affaire.

2/ Les conséquences de cette exonération ne se manifesteront à plein régime qu’à partir de 2011. Combien de PME se seront effondrées d’ici là ?

3/ Ce sont les collectivités territoriales, destinatrices de la taxe pro, qui vont souffrir du manque à gagner correspondant.

C’est donc de la poudre aux yeux.

Autre mesure à la limite du ridicule de la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le B?uf : des fonds souverains qui fleurent bon le patriotisme ringard.

Mais sur les vrais facteurs de régulation, sur les niches fiscales, sur l’imposition des parachutes dorés, sur les stock-options, sur le bouclier fiscal, sur la modulation de L’Impôt sur les sociétés, sur des allègements de charges à court terme qui permettraient de soutenir réellement l’emploi et de créer rapidement une croissance durable : rien.

Rendez-vous sur ce blog le 30 octobre pour des premières propostions.

En réunion avec Montebourg

Un témoignage d’une blogueuse militante :

  « Blogexperience » http://monblogessai.wordpress.com/

Assemblée nationale – 126, rue de l’Université

 

Je vais encore vous parler politique : samedi, j'ai franchi le pas !

De spectatrice plus ou moins active dans l'expression de mon opinion, je suis devenue participante. Un premier pas modeste, mais un pas en avant tout de même : je suis allée à une réunion des « parrains, mandataires et coordinateurs » de la campagne de Montebourg. A l'Assemblée nationale, s'il vous plaît.

Le coordinateur départemental (auprès duquel j'avais pris l'initiative de me signaler) m'avait informée de cette réunion. Comme il ne pouvait pas y assister, et que nous manquons de partisans actifs dans le département, il n'était pas incongru qu'une novice comme moi s'y rende.

Retour sur cette expérience dans les coulisses d'une réunion qui montre Arnaud Montebourg au travail, loin de son image médiatique.

 

? Mrs See Mee à l'Assemblée

Quelques choses à savoir sur l'observatrice ! Que vous compreniez « d'où je parle »?

Même si ma culture politique est relativement faible, j'apprécie le débat d'idées et m'intéresse à l'actualité? pour peu qu'elle traite des questions de fond plutôt que des tactiques d'appareils. Femme de conviction, je suis néanmoins trop respectueuse des opinions des autres pour ne pas relativiser les miennes. Je m'intéresse à tous les courants qui promeuvent l'intérêt général, la solidarité et la citoyenneté.

J'ai toujours voté (avec plus ou moins d'enthousiasme) pour les candidats du PS? avec une exception notable le 21 avril 2002, hélas. Incapable de trancher entre une vision optimiste et humaniste de la construction européenne et le refus d'un traité privilégiant les intérêts économiques au détriment du reste, j'ai voté blanc au référendum de 2005. Toujours prompte à m'exprimer et capable de me mobiliser sur des actions d'intérêt général, je n'ai pourtant rien d'une militante et percevrait comme une limitation de ma liberté le fait de m'encarter.

Bref, je crois que je correspond bien au profil-type de l'électeur de Montebourg? les « contestataires » les plus virulents mis à part, qui eux ne voteront pas PS au premier tour de la présidentielle. D'ailleurs, s'il n'y avait pas le risque de voir se reproduire un dangereux éparpillement des voix, qui sait si la mienne irait à Hollande ?

Comme je l'expliquais dans un précédent billet, c'est avec conviction que j'ai voté Montebourg. J'allais donc le retrouver parmi ses soutiens à l'Assemblée nationale avec plaisir? mais sans trop savoir à quoi m'attendre.

Je débarquais en terre totalement inconnue, sans appréhension, mais avec circonspection. Si les ors de la République ont quelque chose d'impressionnant, je me sentis rapidement à mon aise parmi la cinquantaine de participants*. Des individus de tous âges, mais pas mal de jeunes, voire de très jeunes. Même si la parité n'était pas parfaitement respectée, une proportion respectable de femmes. Un brassage social et « ethnique » visible. Peu de grosses personnalités politiques, mais pas mal de militants PS chevronnés. Une équipe de campagne qui ne cherchait pas à se mettre sur le devant de la scène.

J'ai écouté, j'ai pris des notes, j'ai filmé quelques extraits pour rendre compte au mandataire de mon département. Mais surtout, j'ai apprécié.

? Montebourg en réunion de travail

On sait que pour se hisser sur le devant de la scène, il faut avoir un sacré tempérament et une haute idée de sa personne? reproche récurrent fait à Montebourg. J'ai dans mon travail croisé pas mal de personnages politiques (jusqu'à des ministres) de tous bords. L'image qu'ils donnent d'eux-mêmes en représentation est parfois assez éloignée de ce que l'on peut ressentir lors d'un contact plus proche. J'avais déjà constaté l'écart entre les attitudes empruntées de Montebourg sur les plateaux de télé et un engagement plus naturel lors de ses meetings. Lors de cette réunion, ce fut encore plus flagrant. J'ai observé un homme très simple et pédagogique dans son expression, et très concentré dans l'écoute (il n'a pas monopolisé la parole, bien au contraire). Là, parmi les siens, il était posé, décontracté, sans afféteries.

Il a commencé par analyser sans ambages ce qui s'était joué pour lui dans l'entre-deux tours, reformulant l'explication qu'il avait déjà publiée sur son blog : promoteur de la primaire citoyenne, c'était selon lui de sa responsabilité de se prononcer pour l'un ou pour l'autre des finalistes. A fortiori après que ceux-ci aient pris la peine de répondre (voir la réponse de Hollande et celle de Aubry) à sa lettre, en s'engageant sur une partie de ses propositions. « Je ne pouvais pas m'en laver les mains», a-t-il justifié**. Il n'a mis aucune emphase quand il a dit avoir, en connaissance de cause, accepté une certaine « destruction d'image personnelle, dans l'optique de préserver un intérêt collectif» : pousser les finalistes à « aller chercher [ses] électeurs sur les sujets de fond, en enrichissant leur offre».

[Petite digression sur la relation paradoxale que nous entretenons avec les hommes et femmes politiques…] Nous leur reprochons leur ambition et leur approche stratégique, quand c'est pourtant le seul moyen de porter leurs idées au c?ur du débat public. Nous passons notre temps à supputer des tactiques et des accords en coulisse, mais nous ne parvenons pas à nous dépouiller de notre méfiance quand ils tentent de jouer cartes sur table (par exemple en « contractualisant » publiquement avec les « impétrants »). Certes, ne soyons pas naïfs ! Mais ne passons pas non plus à côté d'une tentative pour clarifier les règles du jeu. Encourageons-là, au contraire, sinon, comment cela pourra-t-il changer ? [/Fin de la digression].

? Faire de la politique autrement

Les représentants présents ont pu assez longuement faire part de leurs ressentis et analyses. Il ont bien sûr parlé du soutien à la campagne du candidat victorieux de la primaire, des thématiques qu'ils avaient envie de faire exister au sein du projet socialiste, du travail à réaliser pour dépasser la (nécessaire mais réductrice) simplification médiatique au sujet de la démondialisation.

Mais je me suis sentie plus particulièrement concernée quand ils ont pris le temps de relater leur expérience vis-à-vis des électeurs dans mon genre. Il a été question des aspirations pour une politique qui ne soit pas ramenée à des bagarres pour le pouvoir. D'un potentiel d'engagement à des degrés divers, qui ne soit pas entravé par la lourdeur des logiques d'appareil et une instrumentalisation des militants de base. De la manifestation d'une conscience politique sincère et volontaire, mais qui n'est pas toujours prête à s'exprimer au sein des partis, avec tous les obstacles que ceux-ci mettent sur le chemin de l'adhésion. De chercher à convaincre différents acteurs politiques, « tout en les respectant dans leurs choix». Et si possible, de contribuer à « faire surgir une nouvelle génération politique», qui propose des solutions en cohérence avec « les exigences populaires».

J'ai pu prendre la parole et apporter mon témoignage, à la fois comme « cobaye » de ces nouvelles formes d'engagement à construire, mais aussi, sans atténuer mon propos, sur les réactions observées sur le web concernant « le candidat Montebourg ». Incapable à ce stade de rentrer dans le moule, je n'ai pas joué du « Arnaud » et du « tu » comme tous ceux qui étaient présents (et l'ont accompagné en politique depuis longtemps pour certains) et j'ai préféré m'adresser aux gens de la salle plutôt qu'à leur chef de file. Malgré l'intimité de l'ambiance, il restait pour moi le mec que j'ai vu à la télé et que j'aimerais voir accéder à de hautes fonctions « s'il y a des échéances qui sont à un moment à portée de main».

? On ne va pas s'arrêter en si bon chemin

Montebourg et son staff ont proposé des dispositions pour l'avenir, en adéquation avec les remontées dont je viens de faire part. Bien que « Arnaud » (je vais finir par m'y mettre, ne serait-ce que pour limiter les répétitions !) ait insisté sur la liberté laissée aux militants de s'en saisir, d'être « chacun messager à sa manière»? je ne me sens pas encore assez légitime aujourd'hui pour les livrer en détail, en particulier en-dehors d'un travail de terrain. Vous aurez compris la ligne directrice, il s'agit de « défendre des idées et les diffuser dans la société, dans les partis politiques», sans présenter de candidats, mais en prenant des positions sur lesquelles interpeler ceux en lice, notamment aux législatives. Des outils*** ont été définis pour soutenir ce mouvement politique « dans et hors du PS», qui « doit pouvoir faire vivre par les actes l'esprit de la sixième république.»

Bien e
ntendu ce n'est pas la première fois que cela est tenté? sous d'autres formes, dans d'autres contextes. Je présume qu'ils ont analysé les failles d'une telle démarche. Peut-être aussi se disent-ils que c'est le bon moment, qu'ils sont en mesure de répondre à ces aspirations citoyennes qu'ils ont identifiées. Sans doute sont-ils convaincus que leur manière de procéder fera la différence. Cette réunion à laquelle j'ai participé le donne à penser : lucidité, dialogue, ouverture d'esprit étaient au rendez-vous.

Montebourg me semble vouloir entretenir cette dynamique pour de bonnes raisons. J'espère qu'il aura l'occasion de faire ses preuves au sein d'un gouvernement. J'espère aussi qu'il y aura toujours autour de lui des personnes pour lui parler vrai, pour maintenir le lien avec les préoccupations de la population.

En ce qui me concerne, je pense que réconcilier les français avec la politique est une priorité (voir mon billet sur Agoravox à ce sujet). Qu'instaurer un véritable dialogue constructif au sein de la nation est la clé pour affronter et résoudre nos problèmes. Je suis prête à y participer, à mon niveau, sur le web et près de chez moi. Et vous ?

* Un grand merci à tous les participants pour leur accueil, et tout particulièrement ceux qui m'ont emmenée au repas puis à la convention d'investiture !
** Les mots entre guillemets et en italique sont de Montebourg.

*** Edit : Arnaud Montebourg en dit plus dans un entretien accordé auJournal de Saône et Loire du mardi 25 octobre.