Chronique de la rupture #40

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

Petits cafouillages entre amis

Pendant la crise, le cynisme et l’amateurisme continuent :

  • La mère Boutin tente de modifier la loi SRU en proposant de comptabiliser l’accession sociale à la propriété dans les 20% de logements sociaux : désavouée par la majorité et l’opposition au sénat.
  • Les députés tentent de faire passer une taxe écologique de 0,15? sur les sacs plastiques dans les supermarchés. Le ministre Borloo est obligé de rappeler que ça ne figure pas dans le Grenelle de l’environnement.
  • Des députées UMP votent en douce, lors d’une réunion de la commission sociale, la suppression de la prime transport ; Le Premier Ministre est obligé de les rappeler à l’ordre.

Grands discours et petits effets

Entre deux voyages, le Président-de-l-Europe-intronisé-Roi-du-Monde-par-une-presse-béate-et-inféodée se fend d’un discours économique dans une usine d’Annecy. Comme toujours dans ces cas là, grandes envolées lyriques, keynésianisme de bon aloi, il cite Alstom où il est intervenu en tant que ministre des finances en 2004/2005.

Mesure phare : Exonération de taxe professionnelle sur les nouveaux investissements « à partir de ce jour et jusqu’au premier janvier 2010 ». Frissonnement dans l’assistance medefisée.

A y regarder de plus près, qu’est-ce que cela signifie ?

1/ Seuls les investissements matériels (machines outils, ordinateurs, bâtiments) comptent. Pour les sociétés de service quelles qu’elles soient, qui investissent dans le capital humain en recrutement, formation, accompagnement de leur personnel : rien, si ce n’est epsilon lié à l’achat de quelques ordinateurs portables. Pour une PME se services de 50 personnes, cela représente quelques centaines d’euros par an, tout au plus un ou deux milliers ! La belle affaire.

2/ Les conséquences de cette exonération ne se manifesteront à plein régime qu’à partir de 2011. Combien de PME se seront effondrées d’ici là ?

3/ Ce sont les collectivités territoriales, destinatrices de la taxe pro, qui vont souffrir du manque à gagner correspondant.

C’est donc de la poudre aux yeux.

Autre mesure à la limite du ridicule de la Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le B?uf : des fonds souverains qui fleurent bon le patriotisme ringard.

Mais sur les vrais facteurs de régulation, sur les niches fiscales, sur l’imposition des parachutes dorés, sur les stock-options, sur le bouclier fiscal, sur la modulation de L’Impôt sur les sociétés, sur des allègements de charges à court terme qui permettraient de soutenir réellement l’emploi et de créer rapidement une croissance durable : rien.

Rendez-vous sur ce blog le 30 octobre pour des premières propostions.

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