Chronique de la rupture #81 – Septembre 2011 – Le crépuscule de la Sarkozye ?

Au mois de septembre, on s'attend à entendre parler rentrée des classes, malaise dans l'éducation nationale, ou bien encore prix du logement, autant de marronniers dont se gargarise la presse en pareille saison.

Nenni, les affaires sont les affaires, et ce dernier mois d'été ne sera qu'un long hommage à Octave Mirbeau.
Dès le 1er Septembre, on apprend que ce bon Dominique Paillé, ex-porte-parole du Président, redevenu Radical, est viré de l'OFII (Office Français de l'Immigration et de l'Intégration). La raison ? Son penchant déclaré pour Borloo bien sûr, mais aussi sa propension à avoir pris au mot la mission des deux I de son Office, là où le patron ne veut voir en fait que des reconduites à la frontière. Il est prestement remplacé par Arno Klarsfeld, qui abandonne ses rollers pour déshonorer ainsi un peu plus son patronyme et les combats de ses parents.
Puis vient le campus UMP, où malheureusement cette année les rituels gloussements et trémoussements de Morano sont éclipsés par deux actualités plus ou moins mondaines.
  • Le samedi, il est annoncé que Jacques Chirac ne pourra assister à son procès la semaine suivante, car souffrant d'anosognosie, c'est à dire de troubles de la mémoire.
  • Le Dimanche, c'est le retour en France de DSK qui monopolise micros et caméra.
Ni le samedi ni le Dimanche, Bruno Lemaire annoncera le tant attendu programme de l'UMP pour 2012. C'est Raffarin et son désaccord sur la taxe frappant les parcs à thèmes, puis Marleix y allant de son couplet bien beauf-raciste sur Jean-Vincent Placé, qui « sauveront » le week-end.
Plus de 16000 postes supprimés, 1500 classes fermées, la formation des profs raccourcis d'une année, leurs salaires en berne : Sarkozy continue à « Moderniser la France ». Comble de cette modernité, la commune de Puy-Saint-Vincent dans les Alpes décide de financer sur ses fonds municipaux le recrutement d'une institutrice.
Sénatoriales : le parisien Pierre Charon, ex-proche du Président, annonce qu'il fait sécession et qu'il mènera une liste dissidente.
Mais on s'ennuierait presque, si la primaire du PS ne venait émailler l'actualité de son festival d'idées, de propositions et de débats.
C'est alors qu'éclatent ou se développent une suite de scandales d'une ampleur et à un rythme jamais vus auparavant. URBA-GRACCO ou les Diamants de Bokassa à côté de tout cela, c'est de la gnognote.
1/ les fadettes
Deux dirigeants du contre-espionnage français sont soupçonnés d'avoir espionné les factures téléphoniques (fadettes) d'un journaliste du Monde en vue d'identifier les sources de fuites relatives à l'affaire Woerth-Bettencourt l'été 2008.
2/ Karachi
Véritable feu d'artifice. La justice remonte petit à petit le fil via l'intermédiaire Takieddine, dont seul ou presque Médiapart parlait jusqu'à présent. Deux proches du Président, ayant activement participé à la campagne présidentielle de 1995, à une époque où Sarkozy était ministre du budget, sont soupçonnés d'avoir transporté des mallettes d'agent liquide provenant de rétro-commissions sur des contrats d'armement. Affaire dans l'affaire, c'est Hortefeux qui a mis en garde l'un d'eux en ces termes « Ta femme balance beaucoup », enfreignant ainsi le secret de l'instruction.
On apprendra d'ailleurs dans une indifférence quasi-générale que les comptes de campagne d'Edouard Balladur et ceux de Jacques Chirac auraient dû être invalidés, mais ne l'ont pas été grâce à la « bienveillance » du Conseil Constitutionnel présidé à l'époque par Roland Dumas, grand défenseur de la « Pompe Afrique ».
3/ « La République des mallettes »
Dans son nouveau livre-enquête, Pierre Péan explique comment depuis des lustres sont détournées ces commissions versés à divers intermédiaires. Toute la « famille », Villepin, Guéant, Sarkozy and c°, y trouve semble-t-il son compte.
4/ Monsieur Bourgi
L'avocat Robert Bourgi « soulage sa conscience » en racontant au Journal du Dimanche comment il a convoyé durant des décennies des valises d'argent provenant de chefs d'états africain à destination de Chirac, Villepin et même Le Pen.
5/ Clearstream
Villepin est relaxé en appel mais tout le monde s'en moque éperdument.
6/ Bettencourt, le retour
Lavée de tout soupçon, toutes les procédures l'ayant visée durant l'été 2010 étant closes, la comptable de Liliane Bettencourt raconte au quotidien Libération les versements d'argent liquides à diverses personnalités proches du candidat durant la campagne de 2007.
7/ un juge convoqué pour mise en examen
Dans cette même affaire Bettencourt, le juge Courroye est mis en examen pour « atteinte au secret des correspondances par personne dépositaire de l’autorité publique »      

8/ des ripoux ?

Le numéro 2 et trois dirigeants de la PJ lyonnaise sont interpellés pour corruption, trafic international de stupéfiants et blanchiment d’argent. 
Mises en examens et contre-attaques en diffamation se succèdent à un rythme effréné. « Tout vit, tout agit, tout se correspond », mais ici nulle question de folie poétique, c'est un système entier, celui que le candidat Sarkozy dénommait « République exemplaire » qui est en train de se décomposer sous nos yeux.
Ultime exploit du Président de la rupture, le 25 septembre, la Droite perd au profit de la Gauche la majorité qu'elle détenait au Sénat depuis plus d'un demi-siècle. Les élus locaux sanctionnent ainsi la politique territoriale du pouvoir en place.
« Fin de Règne », « Chute d'un clan », « Le Boulet », titreront les hebdos la semaine suivante.
Puissent les mois qui viennent leur donner raison.

Chronique de la rupture #38

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

FIN SEPTEMBRE 2008

Ce ne fut même pas the little telegraphist, tout juste le Petit Nicolas, et dans une version bien moins réjouissante que celle de Sempé et Goscinny.

Le capitalisme financier fait long feu, miné qu’il était à la base par d’illusoires théories néo-libérales, mal servies par des risque-tout, des incompétents et des âpres-aux-gains qui depuis vingt ans ont tenté de nous faire croire qu’ils avaient tout compris et que nous étions des ringards. Circulez !

Rappelons quand même que de nombreux socialistes (Ségolène, Montebourg, Larrouturou) voire des centristes (Peyrelevade)  avaient tenté à maintes reprises d’attirer l’attention sur cette question. Mais en vain. « Naifs, utopistes, gentils » disait-on…

Et maintenant ?

A New York comme à Toulon, des mots convenus, des évidences, des paroles en contradiction totale avec les actes passés. Tout juste s’il n’a pas ajouté « pour la fin de toutes les guerres et de toutes les famines dans le monde », « pour qu’il fasse beau tout le temps »  etc.

Alors Chiche, M. Le Président :

« La moralisation du capitalisme financier est une priorité. »

« Leur rémunération doit être indexée sur les performances réelles de l’entreprise. Ils ne doivent pas pouvoir prétendre à un parachute doré lorsqu’ils ont commis des fautes »

OK, Réglementer les intéressements et Interdire les parachutes dorés : souhaitable mais illusoire. Il suffira de les interdire en France pour qu’un dirigeant émarge au Luxembourg. Les interdire dans toute l’UE ? Ce serait déjà un progrès, mais avec la règle de l’unanimité, c’est perdu d’avance.

Les hyperfiscaliser alors ? (100 % au dessus de x Centaines de milliers d’Euros par exemple)

Mais pas de chance : « Notre objectif, c’est de rendre du pouvoir d’achat aux Français, non de leur en prendre. » adieu donc toute nouvelle taxe ? Chiche, M. Le Président !

« L’économie de marché, c’est un marché régulé »

« le marché mis au service du développement, du marché, de tous. Notre objectif, c’est de rendre du pouvoir d’achat aux Français »

Est-ce que cela irait jusqu’à rétablir une forme de contrôle des prix à la consommation ? Chiche, M. Le Président !

« Il n’existe aucune solution miracle »

Rappelons qu’il n’a pas été élu pour faire des miracles, mais pour réduire le déficit public, relancer l’économie, investir dans la recherche et dans l’enseignement. A défaut de solution miracle il a commis une sottise lamentable nommé « paquet fiscal ». Défiscaliser les heures supplémentaires alors que la demande diminue, ajoutant à l’accroissement du chômage, rendre des milliers d’euros aux contribuables les plus fortunés : il est clair aujourd’hui que ça n’a rien relancé du tout, quoiqu’il en dise. Qu’il en parle à la belle-famille de son fils et il sera fixé sur l’état de sa relance.

Alors à défaut de solution miracle, ayez le courage de revenir sur cette mesure inepte. Chiche, M. Le Président !

« Il faut remettre l’esprit d’entreprise au coeur du système »

Faciliter le développement des PME, mais sans flexibiliser à outrance et sans précariser les salariés, appliquer le principe du pollueur payeur, ok allons-y, avec lucidité et courage.

Mais qu’a-t-il fait, lui et son gentil ministre du travail depuis 18 mois, pour faciliter le développement des PME : mais rien, tout simplement. Qu’on ne vienne pas me dire que ‘la rupture négociée’, ça aide. Faudra-t-il le répéter, le Monsieur te di  » ce n’est pas la possibilité de pouvoir virer quelqu’un qui fait qu’on l’embauche  » ! Ce sont le business, les charges, le BFR qui font qu’on embauche ou pas.

Alors sans tomber dans les revendications catégorielles, pour dégarer des marges de man?uvres sans que les PME soient pieds et poingts liés aux banques :

  • que l’on en vienne enfin par exemple, à cette modulation de l’IS en fonction de critères sociaux, de critères de réinvestissement ; 
  • qu l’on simplifie réellement le code du travail et le nombre de contrats possibles
  • que l’on réforme la Formation Professionnelle, non pour en réduire les budgets mais pour rendre les Organismes Collecteurs plus efficaces ;
  • que l’on transfère certaines charges sociales, l’assurance santé pour ne citer qu’elle, sur un financement universel (c’est-à-dire l’impôt, et surtout pas au privé comme on en prend tout droit le chemin).

Alors peut-être, les actes commenceront à refléter les paroles. Chiche, M. Le Président !

Chronique de la rupture #37

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 14-21 septembre 2008

Si Darcos n’existait pas, il faudrait l’inventer !

Fernandel n’est plus de ce monde, Pasqua prend de l’âge, mais heureusement la relève est assurée.

La bonne bouille et l’accent du midi sont là, et sur le fond … Nul n’a oublié son mémorable bredouillage au printemps dernier sur Canal+ à propos de la règle de trois. Des lacunes en arithmétique immédiatement mises en pratiques pour le calcul du nombre de postes à supprimer en fonction de la démographie scolaire à la baisse.

Lundi dernier, on ressort de la naphtaline les bon points et les images (eh M’sieur le Ministre pendant qu’on y est, il me manque deux vignettes panini du championnat 1972/73, z’en auriez pas une ou deux en stock on pourrait faire un échange ?). Dans la foulée on parle de décerner des médailles façon sport aux bacheliers (Ne me dites pas que les fabricants français ont des surstocks et avaient mal calculé leur coup avant les JO !).

A peine le temps de souffler et on enchaîne sur cette incroyable déclaration concernant les écoles maternelles, video internet à l’appui.


On comparera à ce propos l’écho donné à cette vidéo et celui qu’avait reçue la déclaration de Ségolène sur les « 35h au collège ». Mais il est vrai que les dirigeants du PS sont occupés à autre chose ces temps-ci et n’ont pas le temps de relayer ces liens bienveillants.


Borloo prend l’eau (qui a ajouté « non, pas possible ? »)

L’année dernière nous écrivions « Grenelle de l’environnement : de belles annonces mais pas grand-chose de tangible sur le financement … »

A l’époque on m’a dit : « tu fais du procès d’intention », « laisse lui une chance à Sarko », « tu ne vas pas éternellement rejouer la campagne présidentielle ».

Maintenant, nous voyons bien que c’était une imposture.

Le ministre d’état et sa secrétaire d’état, dans quel état sont ils ce matin, dans quel Etat sommes nous ? Ils ont voulu mettre en place les premiers éléments d’une fiscalité moderne et intelligente. Les lobbys bien relayés par l’UMP on fait capoter leur initiative. Ils ont eu raison d’en parler avant sinon nous n’en aurions jamais rien su. Là ce n’était pas de l’amateurisme dans la communication comme tente de le faire croire le pouvoir, c’était leur seule issue. Alors, pourquoi ne démissionnent-ils pas avec fracas ?


Comment commenter un silence ?

Quand on a entendu du Sarko, le silence qui suit est encore du Sarko. Mais en l’occurence on ne l’a même pas entendu. Le capitalisme néo-libéral s’écroule, la pseudo-modernité des as de l’ingénierie financière se révèle n’être que sordides turpitudes et spéculations. Et le Président est silencieux. 

Les croyances des thuriféraires d’Adam Smith s’effondrent autant que le cours de leurs actions. En l’occurence la main invisible est celle de Dobleiou renflouant Fannie, Freddie, AIG etc. Et le Président est silencieux.

Mais rassure-toi bon peuple, le Président va parler, à Toulon, le jeudi 25 septembre prochain. Il parait aussi qu’il y évoquerait un deuxième mandat. F. Fillon, JF Coppé et X. Bertrand sont aux anges.

Mais pourquoi ce délai ? Le temps de relire Keynes ? Non, le temps d’un voyage à NewYork en compagnie de … son Ministre de l’éducation. The boullettes of Darcos in English ? Watch this space !

Mais que va-t-il faire là-bas ? La promo de Carla? Renconter W ? Il n’irait pas aux ordres tout de même ?

The little telegraphist, the return ?



Chronique de la rupture #36

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 


 Première quinzaine de septembre 2008

Pour mémoire, que restera-t-il de cette fin d'été 2008 ?


La pseudo mesure de gauche de Sarko à propos du financement du RSA : une taxe sur les revenus du capital. Bien, serait-on tenté de penser. Mais caramba, cette taxe s'inscrit dans l'assiette du bouclier fiscal ! Ce sont donc les 300 000 contribuables les plus fortunés qui y échappent ?

Clavier, Tapie : la république des copains : Un haut fonctionnaire muté d'un coup de fil parce que le gazon de Jacquouille a été un peu malmené. Et si ça se trouve, ce bon Jacquouille n'avait rien demandé. Retour (d’ascenseur ?) payant pour Nanard suite à la décision d’arbitrage rendue en sa faveur.

La privatisation annoncée de la Poste. En douceur, bla bla bla. Si cela réduit l'attente au guichet et si cela permet l'acheminement du courrier à J+1 sans surtaxe de type « lettre prioritaire », personne ne s'en plaindra. Que La Poste fonctionne comme une entreprise avec une exigence de performance opérationnelle à tous les niveaux, cela parait aller de soi. Mais dans les limites et avec les exigences, tout aussi strictes, que doivent demeurer celle d'un service public, avec égalité de traitement sur tout le territoire, et mission de vigilance sociale dans les zones les moins accessibles ou les moins favorisées. A nous de rester vigilants, fermes, mais sans obscurantisme.

En enfin, la nouvelle définition, empirique, du mot « concertation » : « actions, décidées dans l'urgence, qui consistent à reprendre un zéro un dossier dont on a lamentablement foiré le traitement, pour cause de déni démocratique, de mépris, d'arrogance, d'incompétence, d'immaturité ou (non exclusif) d'amateurisme, et à faire croire que l'on va maintenant consulter l'ensemble des parties prenantes concernés par le sujet. »

 

Exemple: Soit une ministre qui tente de faire du zèle de l'intérieur sous la forme d'un fichier envisageant de répertorier bon nombre de caractéristiques personnelles voire intimes de toute personne plus ou moins engagée dans la vie publique, associative, économique, religieuse ou politique.

Soit un décret « Edvige » promulgué en douce début juillet.

Soient une pétition, une pression populaire et médiatique qui monte en puissance, un ministre de la défense qui se souvient qu'il fut naguère dans un parti démocratique, une médaille de bronze à la présidentielle de 2007 qui réalise qu'il peut prendre la tête de la révolte, un ou deux socialistes qui se souviennent qu'ils sont dans l'opposition et qui ne cherchent pas à devenir premier secrétaire (il y en aurait).

Soit un président de la république qui voit matière à affaiblir encore plus deux de ses ex-rivaux internes?..

Eh bien le tour est joué : la ministre déclare qu'elle va engager un processus de concertation.

Un autre exemple : Des casernes se vident, des étudiants cherchent des logements : logeons les étudiants dans des casernes. Pas sot, sur le fond. Et hop, communiqué de presse, décision qui tombe d'en haut etc. Puis on réalise qu'il aurait peut-être fallu écouter d'abord les collectivités locales, prendre leur avis, voir comment cette initiative pouvait s'inscrire dans les projets déjà lancés, bref : réfléchir avant d'agir. Alors on engage un processus de concertation. Un nouvel exemple de mépris ou d'amateurisme, on ne sait qu'en dire.

 

 

 

 

 

 

Chronique de la rupture #36

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 


 Première quinzaine de septembre 2008

Pour mémoire, que restera-t-il de cette fin d'été 2008 ?


La pseudo mesure de gauche de Sarko à propos du financement du RSA : une taxe sur les revenus du capital. Bien, serait-on tenté de penser. Mais caramba, cette taxe s'inscrit dans l'assiette du bouclier fiscal ! Ce sont donc les 300 000 contribuables les plus fortunés qui y échappent ?

Clavier, Tapie : la république des copains : Un haut fonctionnaire muté d'un coup de fil parce que le gazon de Jacquouille a été un peu malmené. Et si ça se trouve, ce bon Jacquouille n'avait rien demandé. Retour (d’ascenseur ?) payant pour Nanard suite à la décision d’arbitrage rendue en sa faveur.

La privatisation annoncée de la Poste. En douceur, bla bla bla. Si cela réduit l'attente au guichet et si cela permet l'acheminement du courrier à J+1 sans surtaxe de type « lettre prioritaire », personne ne s'en plaindra. Que La Poste fonctionne comme une entreprise avec une exigence de performance opérationnelle à tous les niveaux, cela parait aller de soi. Mais dans les limites et avec les exigences, tout aussi strictes, que doivent demeurer celle d'un service public, avec égalité de traitement sur tout le territoire, et mission de vigilance sociale dans les zones les moins accessibles ou les moins favorisées. A nous de rester vigilants, fermes, mais sans obscurantisme.

En enfin, la nouvelle définition, empirique, du mot « concertation » : « actions, décidées dans l'urgence, qui consistent à reprendre un zéro un dossier dont on a lamentablement foiré le traitement, pour cause de déni démocratique, de mépris, d'arrogance, d'incompétence, d'immaturité ou (non exclusif) d'amateurisme, et à faire croire que l'on va maintenant consulter l'ensemble des parties prenantes concernés par le sujet. »

 

Exemple: Soit une ministre qui tente de faire du zèle de l'intérieur sous la forme d'un fichier envisageant de répertorier bon nombre de caractéristiques personnelles voire intimes de toute personne plus ou moins engagée dans la vie publique, associative, économique, religieuse ou politique.

Soit un décret « Edvige » promulgué en douce début juillet.

Soient une pétition, une pression populaire et médiatique qui monte en puissance, un ministre de la défense qui se souvient qu'il fut naguère dans un parti démocratique, une médaille de bronze à la présidentielle de 2007 qui réalise qu'il peut prendre la tête de la révolte, un ou deux socialistes qui se souviennent qu'ils sont dans l'opposition et qui ne cherchent pas à devenir premier secrétaire (il y en aurait).

Soit un président de la république qui voit matière à affaiblir encore plus deux de ses ex-rivaux internes?..

Eh bien le tour est joué : la ministre déclare qu'elle va engager un processus de concertation.

Un autre exemple : Des casernes se vident, des étudiants cherchent des logements : logeons les étudiants dans des casernes. Pas sot, sur le fond. Et hop, communiqué de presse, décision qui tombe d'en haut etc. Puis on réalise qu'il aurait peut-être fallu écouter d'abord les collectivités locales, prendre leur avis, voir comment cette initiative pouvait s'inscrire dans les projets déjà lancés, bref : réfléchir avant d'agir. Alors on engage un processus de concertation. Un nouvel exemple de mépris ou d'amateurisme, on ne sait qu'en dire.

 

 

 

 

 

 

Chronique de la rupture #80 – Août 2011 – De crise en crise

En ce début de mois de vacances, la crise fait rage sur tous les continents.

Aux USA, négociations tendues entre Barack Obama et la Chambre des Représentants sur le relèvement du plafond de la dette fédérale et sur les mesures de réduction des dépenses publiques. Standard & Poors abaisse la note de la dette fédérale américaine à AA+

En Espagne, en Italie, les spéculateurs attaquent les dettes publiques, les mesures d'austérité se confirment,

Une rumeur de faillite imminente de la Société Générale se propage, la Banque Centrale Européenne lance une nouvelle opération de refinancement exceptionnelle des banques.

S'en suit une crise boursière mondiale et une chute d'environ 20% des cours.

Il n'en faut pas plus à notre Président pour « Interrompre ses vacances et endosser son habit de Superman

Interdiction aux banques françaises, belges, espagnoles, italiennes de spéculer à la baisse et de vendre à découvert. Enfin.

Rencontre avec Mâme Maerkel qui résulte en la mise en place progressive d'un gouvernement économique de l'UE et d'une règle d'or européenne sur les déficits publics. Notons que la mise en place d'Eurobonds est refusée et que cette règle d'or ne fait ni plus ni moins que de réitérer les critères de convergence d'entrée dans l'Euro présents depuis 20 ans dans le traité de Maastricht et sur lequel la plupart des états, dont la France, se sont allègrement assis. Nombre d'observateurs imputent les deux-tiers de l'accroissement de la dette française à la politique menée par Sarkozy depuis 2007 (loi TEPA etc.) et un tiers aux effets de la crise.
Mais dans la conférence de presse commune qui conclut ce sommet Franco-Allemand, le Président, ne reculant devant aucun cynisme et aucune indécence, se positionne essentiellement sur le terrain de la politique intérieure et de la campagne électorale en mettant au défi la Gauche de voter sa fameuse « Règle d'Or ».

 

La dette et la règle d’or, sans commentaire (source Le Monde )

1553239_5_4b8a_la-dette-et-le-deficit-publics-francais-depu.gif

 

La nouvelle Directrice du FMI, Mme Lagarde, annonce des prévisions de croissance à la baisse pour 2011, contredisant ainsi l'ex-Ministre des Finances française, Mme Lagarde, qui prévoyait il n'y a pas si longtemps 2,25%

Ensuite s'ouvre dans l'hexagone une grande séquence du plus haut comique.

A l'image de Warren Buffet aux USA, quelques riches contribuables français sont soudains pris d'une crise aigüe de civisme et demandent à contribuer au complément de la dette en payant plus d'impôt. Ils seront entendus?mais pas trop fort.

Car effectivement, le Premier Ministre annonce, le 24 août, un train de mesures de rigueur visant à économiser 1 Milliard d'Euros dès 2011 et 11 Milliards en 2012 :

  • Une taxe sur les hauts revenus (rapportant 200 Millions, à comparer aux 1,8 Milliards rendus sur l'ISF en juin). Ridicule, titrera le NouvelObs.
  • Quelques niches fiscales rabotées, mais rien sur la niche Copé (plus- values sur la revente des résidences secondaires) responsable d'un manque à gagner de 7 millions par an
  • Une hausse des prix du tabac, de quelques alcools forts (le Rhum antillais est épargné), une taxe sur les sodas.
  • On continue de  « s'attaquer aux riches » avec une hausse de la TVA sur le prix d'entrée dans les Parc à thèmes, entraînant une montée immédiate au créneau de Copé (Disneyland dans son département) et de Raffarin (Futuroscope dans son département), qui soudainement se souviennent qu'il y a un peuple pas très argenté. Ce projet de surtaxe sera d'ailleurs retoqué quelques jours plus tard par la Commission des Finances de l'Assemblée Nationale.

 

Les affaires de financement occulte commencent à ressortir m
algré le silence assourdissant des media sur le dossier Takkiedine. Seul Mediapart tient bon, avec quelques entrefilets çà et là, et même sur Europe 1.

 

Crise médiatique pour conclure ce mois : La sortie du livre « Sarko m'a tuer » déclenche l'ire présidentielle. On y mentionne des rumeurs de remise d'argent en liquide. A suivre dès septembre, les conséquences de ces allégations et la révélation par Le Monde que deux de ses journalistes, co-auteurs de ce livre, auraient été espionnés par les renseignements généraux.

 

La publication fin août par l'Insee de nouvelles statistiques montre que la pauvreté s'accroit en France : 8,173 Millions de Français (12,9%) vivent en dessous du seuil de pauvreté en 2009, contre 8,035 en 2007. L'accroissement en % est difficile à déterminer car les bases de calcul ont changé (cf. ouvrage collectif « Le Grand Truquage »).

 

stats_pauvrete.jpg

 

 

 

« Le Président du pouvoir d'achat ? », vous vous souvenez chers lecteurs ?

 

Pouvoir d’achat, République exemplaire, Sécurité, France de propriétaires, Taxe Carbone, Croissance et réduction de la dette, Service Minimum dans les transports en commun, réception officielle de Kadhafi et d'El Assad, Union pour la Méditerranée reposant sur Ben Ali et sur Moubarak? c'est un bilan en forme de fiasco intégral qui s'annonce pour Sarkozy. Mais ne baissons pas la garde, car il n'hésitera pas à dénoncer lui-même tout ce qu'il aura fait ces cinq dernières années et à inventer à nouveau n'importe quoi pour tenter de se faire réélire.

Chronique de la rupture #35

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

21 au 31 juillet 2008

Réforme de la constitution votée par le parlement réuni en congrès, avec deux voix d'avance : celles de Jack Lang et des députés du PRG. Celle du Président de l'assemblé qui traditionnellement ne prenait auparavant pas part au vote. Sans compter les néo-convertis de l'UMP : Debré (pas le malade, le Docteur) et quelques autres fugaces et dégonflés hérauts de l'anti sarkozysme de droite. Pressions, promesses, palabres ont semble-t-il marqué les heures et les jours qui ont précédé le vote, comme le dénonce un autre Nicolas : http://www.marianne2.fr/Constitution-Dupont-Aignan-denonce-les-pressions_a89493.html

Et dans la foulée, pour montrer combien il était nécessaire d'étendre les pouvoirs du parlement : adoption d'un projet de loi sur la réforme du Code de la Mutualité, par voie d'ordonnance, excluant les discussions parlementaires.  Dans le même temps, la Ministre de la Santé et le Ministre du Budget, annoncent de nouvelles mesures visant à redresser les comptes de l’Assurance maladie. On y prévoit de taxer compagnies d'assurances et mutuelles à hauteur d’1 milliard d’euros en 2009.

Bien évidemment soucieux du pouvoir d'achat de ses concitoyens, le gouvernement se fend d'un communiqué indiquant qu’il « attend des organismes complémentaires santé qu’ils fassent leurs meilleurs efforts pour ne pas répercuter cette contribution dans les cotisations de leurs adhérents ».

Ben voyons, pour qui les prend-on, les concitoyens ?

Censure de sites internet « subversifs » en Chine, avec la complicité du CIO-collabo. Silence total au château, pas même un coup de menton histoire de montrer qu'on fait encore semblant de tenter de faire croire qu'on pourrait s'organiser en vue de créer ne commission visant  réfléchir à savoir s'il devient opportun de faire pression sur la Chine au sujets des droits de l'homme.

Nous verrons bien ce qui se passera le 8/8/8 à 8h08 ?

Rdv à la rentrée, avec un sujet de réflexion à méditer pendant les vacances : Serait-il temps de réfléchir à une forme nouvelle de contrôle des prix ? Aussi rétrograde que cela puisse paraître, il n'y a peut-être pas d'alternative pour ramener les commerçants à la raison.

Chronique de la rupture #79 "Règle d’or : Faites ce que je dis mais pas ce que j’ai fait"

2 juillet : Médiapart publie de nouvelles et troublantes révélations sur l’affaire de Karachi, où apparaît un homme d’affaires franco-libanais nommé Ziad Takieddine. Y figurent entre autres Brice Hortefeux, Jean-François Copé, Claude Guéant, etc. http://www.mediapart.fr/dossier/france/les-documents-de-takieddine Pas un mot dansles medias traditionnels, papier comme audio-visuel.

 

 

5 juillet : A Montboudif (Cantal), lors de l’hommage commémorant le centenaire de la naissance de Georges Pompidou, le Président reprend de longs extraits d’une déclaration du Général de Gaulle. Excellente inspiration sans nul doute. Suggérons-en lui un autre, datant du 28 avril 1969 à 0h10 : « Je cesse d'exercer mes fonctions de président de la République. Cette décision prend effet aujourd'hui à midi. »

 

 

7 juillet : la Cour des coptes publie un rapport relatif à l’organisation et la gestion des forces de sécurité publique. Elle y exprime, entre autres, ses doutes sur la baisse de la délinquance depuis 2002, pointe du doigt « le rôle grandissant des polices municipales » et s’interroge sur un « développement rapide mais coûteux » de la vidéosurveillance. (http://tempsreel.nouvelobs.com).

On y parle également de « fuite en avant sécuritaire montrant encore aujourd’hui son inefficacité. ».

Les syndicats confirment une baisse régulière des effectifs dans tous les services. Il est de notoriété quasiment publique que l’application aveugle de la RGPP dasn la Police et dans la Gendarmerie est la cause de nombreuses souffrances au travail, se concluant parfois dramatiquement par un suicide. Quant au ministre, il fait son job : il hurle à la manipulation et dément catégoriquement.

En bref, ici comme ailleurs, ô symbole, le sarkozysme est en train de foirer en beauté. Pourra-t-il, osera-t-il nous refaire le coup de l’insécurité en 2012, après dix ans de règne en direct sur la question ?

 

9 juillet : Au chapitre « République exemplaire », mention spéciale pour Dominique Baudis, Défenseur des Droits, ex – Président de l’Institut du Monde Arabe, épinglé par l’URSSAF pour des frais personnels non justifiés. Rappelons que le magazine Bakchich avait soulevé l’affaire une première fois en avril 2009 en publiant une copie de ses pharaoniques notes de frais. Montant estimé à 36000 Euros.

 

14 juillet : Hommage aux soldats français tués en Afghanistan, prix douloureux de l’alignement sur Bush et l’Otan depuis 2008. Cirque compassionnel du Président en prélude au défilé, tête légèrement incliné, mains jointes et yeux mi-clos. Puis descente des Champs-Elysées « dans mon range », espérons pour la dernière fois. Pas d’invité d’honneur à la tribune cette année, histoire de ne prendre aucun risque à quelque mois de l’élection, dans ce monde où les amis d’hier (Kadhafi, El Assad) deviennent subitement bien encombrants. Et toujours pas un mot sur Takieddine.

 

14 au 18 juillet : festival de réactions déplacées suite à la proposition controversée de la candidate EELV Eva Joly de supprimer le défilé militaire du 14 juillet. La palme en revient au Premier Ministre qui ne veut pas jouer les gabonais absents, et qui déclare que « Mme Joly n’a pas une culture très ancienne des traditions françaises, des valeurs françaises, de l’histoire française ». De son côté lui même ne peut se targuer d’une « culture très ancienne de la réussite au sein du gouvernement ». Match nul.

 

18 juillet : Xavier Emmanuelli démissionne avec fracas du SAMU social, qu’il avait fondé en 1993. Il invoque la réduction drastique des budgets alloués par l’état à l’hébergement d’urgence. En 2006, pendant sa campagne électorale, le candidat Sarkozy s’était engagé à ce que « d'ici 2 ans plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir. ».

 

20/21 Juillet : Sarko et Angela passent la nuit ensemble sur le dossier grec. En ressort le lendemain à Bruxelles un plan de sauvetage de 158 millions d’euros. Pour les perroquets de l’UMP, Sarkozy est ni plus ni moins que le sauveur de l’Euro, pour nombre d’observateurs, le secteur privé et en particulier les banques auraient dû être largement davantage mises à contribution.

 

22 juillet : L’UMP accroît sa pression sur Jean-Louis Borloo, en refusant de verser au Parti Radical la dotation d’1 Million d’Euros à laquelle il a pourtant droit.

 

25 juillet : Sarkozy tente de piéger tout le monde et en particulier le PS à 10 mois des élections, en proposant d’inscrire dans la constitution une « Règle d’Or » imposant aux gouvernements futurs de limiter les déficits publics. Plus c’est gros, voire grossier, plus ça passerait ? Sur 150 milliards de déficit, environ 60 seraient dus à la seule politique du gouvernement Sarkozy. La détaxation des heurs supplémentaires, le bouclier fiscal, la baisse de la TVA sur la restauration… tout cela deviendrait donc interdit ?

 

Parmi les multiples réactions, celles d’Arnaud Montebourg est la plus complète et la plus cinglante :

« votre responsabilité est écrasante et historique dans l’aggravation de notre endettement national »

« Serait-ce le signe de votre incapacité à remettre en ordre les difficultés que vous avez provoquées? »

« Puisque vous réclamez l’unité nationale, voici mes propositions : interdiction d’activité pour les agences de notation anglo-saxonnes, interdiction de toute activité spéculative de la part des entités financières agissant sur le territoire national, mise sous tutelle des banques et institutions financières agissant sur le territoire national, taxation de toute transaction financière européenne à 0,001 pour cent afin de financer le remboursement des dettes souveraines des Etats membres de l’Union Européenne mutualisées dans une agence européenne de la dette, embargo de toute transaction financière en provenance ou à destination des territoires non coopératifs, surnommés paradis fiscaux. »

 

http://www.desideesetdesreves.fr/content/lettre-au-president-de-la-republique

 

26 juillet :  Au chapitre « République Exemplaire« , revenons sur une affaire que nous avons abordée à plusieurs reprises. Sihem Souid, ex-agent à la police aux frontières (PAF) et auteure du livre « Omerta dans la Police », a été exclue pour une durée de 18 mois, dont 12 mois avec sursis. Dans son livre, Sihem Souid, dénonçait entre autres  les pratiques racistes de  la PAF d’Orly. Une bien belle manière pour le pouvoir, de célébrer quasiment jour pour jour le premier anniversaire du funeste discours de Grenoble.

Bonnes vacances !

COMMUNIQUÉ DE PIERRE GABORIT, à la suite de la décision du bureau national du 19 juillet qui a décidé d'investir Philippe Kaltenbach en tête de la liste sénatoriale

Ceci est ma dernière déclaration sur les élections sénatoriales Si l'on pense que dans un parti politique seuls les dirigeants ont de l'importance ; Si l'on pense que ces dirigeants ont le droit de mépriser un vote des militants et d'ignorer une décision prise par l'organe décisionnel d'une fédération départementale ; Si l'on pense qu'il n'y a rien à redire au fait de désigner à une responsabilité de sénateur quelqu'un qui n'a même pas soumis sa candidature au vote des militants ; ALORS IL FAUT APPROUVER LA DECISION DU BUREAU NATIONAL. Si l'on pense que la politique se réduit aux petites combinaisons entre amis ; Si l'on pense que les capacités personnelles et le dévouement militant ne comptent  pour rien ; ALORS IL FAUT APPROUVER LA DECISION DU BUREAU NATIONAL. Si l'on pense qu'il est indifférent de se préoccuper du rassemblement des grands électeurs pour gagner pour la gauche un troisième siège pour les Hauts-de-Seine et la majorité au Sénat ; Si l'on pense que les logiques de motion doivent prévaloir sur les valeurs d'un parti politique ; Si l'on considère que les discours vertueux sur le non cumul des mandats n'engagent que ceux qui les écoutent ; ALORS IL FAUT APPROUVER LA DECISION DU BUREAU NATIONAL. BOULOGNE Billancourt , le 20 juillet

La démission du Dr Xavier Emmanuelli de ses fonctions de Président du Samu Social jette une lumière crue sur l'état de délabrement avancé et le recul de l'engagement de l'Etat po

  La tâche du SAMU Social est pourtant immense. Le nombre d'appels au 115 se fait chaque année plus importante. Entre l'hiver 2008-2009 et 2009-2010, l'augmentation du nombre d'appels a été de 64%. 18 350 personnes ont été hébergées, pour un total de 1 550 500 nuitées, soit une augmentation de 6% pour les personnes isolées et de 16% pour l'hébergement d'urgence de familles par rapport à l'année 2008. Dans le même temps, le budget du SAMU social s'est réduit comme peau de chagrin avec en point d'orgue la décision prise par l'état de diminuer les crédits alloués de 24%. Les conséquences sont immédiates : l’an dernier, ces fonds ont couvert 9 364 nuités par jour sur l’année. Avec une telle diminution, seules 7 100 nuités par jour pourraient être financées alors qu'on estime à 13 000 le nombre de places d'hébergements d'urgence manquantes pour la seule Ile-de-France. C'est sur le terrain que les conséquences de cette politique de coupes budgétaires sont les plus dramatiques. Privées d'hébergement d'urgence, sans solutions de relogement, ce sont désormais des familles entières que l'on voit arriver dans les services d'accueil des urgences des hôpitaux, notamment des jeunes, des mères isolées ou des retraités aux pensions trop faibles? Alors que notre pays peut compter sur les forces vives de nombreux acteurs associatifs très organisés et très compétents, il y a là une double trahison d'un Etat qui se repose sur ce tissu associatif pour l'action et en profite pour se désengager financièrement. Nous sommes très loin de la promesse de campagne de Nicolas Sarkozy qui, le 18 décembre 2006, dans un discours à Charleville-Mézières avait annoncé « Je veux, si je suis élu président de la République, que d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Parce que le droit à l'hébergement, je vais vous le dire, c'est une obligation humaine. » La mise en concurrence de l'hébergement d'urgence et des solutions de logements durables selon l'idée anglo-saxonne du « housing first » relève d'une idéologie dangereuse. Alors que le système d'accueil de l'urgence sociale est au bord de la rupture, une politique équilibrée doit s'appuyer sur ses deux jambes : l'hébergement d'urgence comme reprise de contact avec le système d'aide sociale avec pour perspective un logement durable le plus rapidement possible. Faire des économies sur la misère humaine est immoral et irresponsable. La situation n'est plus gérable aujourd'hui. Non seulement les plus démunis sont laissés à l'abandon, mais en plus, la politique du gouvernement met à sac le travail extraordinaire des bénévoles et professionnels de l'action sociale au service des exclus. C'est la fabrique du découragement. Comment une société peut-elle se regarder en face si elle n'est pas capable de tendre la main vers les plus démunis ? Il ne s'agit pas de promettre monts et merveilles, mais simplement de s'engager dans une politique pérenne en faveur des plus pauvres, construite sur un compromis national et menée tout au long de l'année. Les moyens doivent être assurés et l'Etat doit être le garant de la coopération des différents opérateurs privés et publics. La nation France est capable de cette solidarité élémentaire et incompressible. La balle est dans le camp du gouvernement pour que l'acte de Xavier Emmanuelli ne soit pas vain.