Chronique de la rupture #38

* pour que ne rien ne soit oublié dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques, 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

FIN SEPTEMBRE 2008

Ce ne fut même pas the little telegraphist, tout juste le Petit Nicolas, et dans une version bien moins réjouissante que celle de Sempé et Goscinny.

Le capitalisme financier fait long feu, miné qu’il était à la base par d’illusoires théories néo-libérales, mal servies par des risque-tout, des incompétents et des âpres-aux-gains qui depuis vingt ans ont tenté de nous faire croire qu’ils avaient tout compris et que nous étions des ringards. Circulez !

Rappelons quand même que de nombreux socialistes (Ségolène, Montebourg, Larrouturou) voire des centristes (Peyrelevade)  avaient tenté à maintes reprises d’attirer l’attention sur cette question. Mais en vain. « Naifs, utopistes, gentils » disait-on…

Et maintenant ?

A New York comme à Toulon, des mots convenus, des évidences, des paroles en contradiction totale avec les actes passés. Tout juste s’il n’a pas ajouté « pour la fin de toutes les guerres et de toutes les famines dans le monde », « pour qu’il fasse beau tout le temps »  etc.

Alors Chiche, M. Le Président :

« La moralisation du capitalisme financier est une priorité. »

« Leur rémunération doit être indexée sur les performances réelles de l’entreprise. Ils ne doivent pas pouvoir prétendre à un parachute doré lorsqu’ils ont commis des fautes »

OK, Réglementer les intéressements et Interdire les parachutes dorés : souhaitable mais illusoire. Il suffira de les interdire en France pour qu’un dirigeant émarge au Luxembourg. Les interdire dans toute l’UE ? Ce serait déjà un progrès, mais avec la règle de l’unanimité, c’est perdu d’avance.

Les hyperfiscaliser alors ? (100 % au dessus de x Centaines de milliers d’Euros par exemple)

Mais pas de chance : « Notre objectif, c’est de rendre du pouvoir d’achat aux Français, non de leur en prendre. » adieu donc toute nouvelle taxe ? Chiche, M. Le Président !

« L’économie de marché, c’est un marché régulé »

« le marché mis au service du développement, du marché, de tous. Notre objectif, c’est de rendre du pouvoir d’achat aux Français »

Est-ce que cela irait jusqu’à rétablir une forme de contrôle des prix à la consommation ? Chiche, M. Le Président !

« Il n’existe aucune solution miracle »

Rappelons qu’il n’a pas été élu pour faire des miracles, mais pour réduire le déficit public, relancer l’économie, investir dans la recherche et dans l’enseignement. A défaut de solution miracle il a commis une sottise lamentable nommé « paquet fiscal ». Défiscaliser les heures supplémentaires alors que la demande diminue, ajoutant à l’accroissement du chômage, rendre des milliers d’euros aux contribuables les plus fortunés : il est clair aujourd’hui que ça n’a rien relancé du tout, quoiqu’il en dise. Qu’il en parle à la belle-famille de son fils et il sera fixé sur l’état de sa relance.

Alors à défaut de solution miracle, ayez le courage de revenir sur cette mesure inepte. Chiche, M. Le Président !

« Il faut remettre l’esprit d’entreprise au coeur du système »

Faciliter le développement des PME, mais sans flexibiliser à outrance et sans précariser les salariés, appliquer le principe du pollueur payeur, ok allons-y, avec lucidité et courage.

Mais qu’a-t-il fait, lui et son gentil ministre du travail depuis 18 mois, pour faciliter le développement des PME : mais rien, tout simplement. Qu’on ne vienne pas me dire que ‘la rupture négociée’, ça aide. Faudra-t-il le répéter, le Monsieur te di  » ce n’est pas la possibilité de pouvoir virer quelqu’un qui fait qu’on l’embauche  » ! Ce sont le business, les charges, le BFR qui font qu’on embauche ou pas.

Alors sans tomber dans les revendications catégorielles, pour dégarer des marges de man?uvres sans que les PME soient pieds et poingts liés aux banques :

  • que l’on en vienne enfin par exemple, à cette modulation de l’IS en fonction de critères sociaux, de critères de réinvestissement ; 
  • qu l’on simplifie réellement le code du travail et le nombre de contrats possibles
  • que l’on réforme la Formation Professionnelle, non pour en réduire les budgets mais pour rendre les Organismes Collecteurs plus efficaces ;
  • que l’on transfère certaines charges sociales, l’assurance santé pour ne citer qu’elle, sur un financement universel (c’est-à-dire l’impôt, et surtout pas au privé comme on en prend tout droit le chemin).

Alors peut-être, les actes commenceront à refléter les paroles. Chiche, M. Le Président !

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