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Motion d’appui à la poursuite de réformes économiques et sociales

Nous souhaitons vivement la réussite du programme gouvernemental visant au redressement de notre pays. Nous apprécions les avancées réalisées dans plusieurs domaines depuis mai  2012, mais sommes également conscient des écarts apparus entre les 60 engagements du candidat Hollande et certaines décisions ou certains projets notamment en matière économique et sociale.

Nous nous refusons au discours stéréotypé, irresponsable, destructeur et réducteur qui caractérise aujourd’hui une partie de la Gauche. Nous nous y refusons par loyauté au programme que nous avons soutenu, par considération pour ce qui a déjà été réalisé, et par respect de celles et ceux qui, en cabinet ministériel ou au parlement, font leur maximum, et ne comptent pas leur temps pour mettre en œuvre ce changement.

Nous voulons toutefois rappeler que la philosophie d’ensemble qui guidait le message de la campagne était la reconquête, par le politique, du terrain perdu depuis la révolution conservatrice, repli sanctionné par la crise.

Cette reconquête passait par la révolution fiscale, la régulation effective du secteur financier, le retour de l’État dans les stratégies industrielles et la rupture avec les logiques d’austérité imposées en Europe.

La priorité demeure le retour à l’emploi et à la croissance. Conscients du contexte, et du temps nécessaire au redressement du pays, nous ne sommes pas en exigence immédiate de résultat. Nous réitérons notre soutien aux engagements énoncés le 22 janvier 2012 lors du discours du Bourget, et figurant dans les 60 engagements du candidat. Les socialistes des Hauts-de-Seine rappellent leur attachement aux mesures suivantes :

  • La reprise de la réforme fiscale, avec en point de mire d’une part la convergence de la CSG et de l’IRPP en un seul impôt progressif prélevé à la source (engagement 14), et d’autre part la modulation de la fiscalité des entreprises en fonction de leur taille (engagement 3) et de leur notation sociale (engagement 24).
  • La séparation des activités bancaires bien au-delà du projet de loi actuel, la suppression des stock-options dans les entreprises arrivées à maturité, le projet d’une agence publique européenne de notation (engagement 7).
  • La mise en œuvre effective d’une stratégie de filières industrielles et d’un mouvement de relocalisation et de réengagement de sites productifs sur le territoire français (engagement 3).
  • La mise en place de dispositifs de juste échange faisant obstacle à toute forme de concurrence déloyale, dumping social ou environnemental (engagement 13)
  • La recherche avec nos partenaires européens et en particulier l’Allemagne, de l’établissement d’un nouvel ordre monétaire et du rééquilibrage de la parité de de l’Euro vis-à-vis du dollar américain et du yuan chinois (engagement 13).

 

La Fédération des Hauts-de-Seine demande au Bureau National du PS de soutenir et de relayer cette demande réformiste auprès du gouvernement et du parlement.

 

 

Vincent Guibert, Secrétaire Fédéral au développement économique et à l’ESS, 3 juin 2013

Effectifs des cabinets ministériels : les fausses informations de Sud Ouest

Le journal « Sud Ouest » a publié sur son site de fausses informations sur les primes, salaires, nombre de conseillers, parité des cabinets ministériels. 

 
Au-delà du manque de professionnalisme et de sérieux des journalistes qui ont publié ces données sans vérifier, ce genre d’information participe du lynchage sans fondement de nos politiques. Il est bon parfois de rappeler la vérité: 

Arnaud Montebourg est accusé d’être le mauvais élève de la classe avec 19 conseillers. A titre de comparaison, Pierre Moscovici a 23 conseillers http://www.economie.gouv.fr/le-ministere/composition-cabinet-pierre-moscovici , Michel Sapin : 20 conseillers, Marisol Touraine : 22 conseillers. Delphine Batho a elle aussi dans son cabinet 19 conseillers.
Pour résumer, rien de très anormal au cabinet d’Arnaud Montebourg – sans dire que les recrutements sont réalisés avec l’aval de Matignon. 

Le Bourget 2.0, c’est maintenant !

Nous souhaitons vivement la réussite du programme gouvernemental visant au redressement de notre pays. Nous apprécions les avancées réalisées dans plusieurs domaines depuis mai 2012, mais sommes également conscients des écarts apparus entre les 60 engagements du candidat Hollande et certaines décisions ou certains projets notamment en matière économique et sociale.

Nous nous refusons au discours stéréotypé, irresponsable, destructeur et réducteur qui caractérise aujourd’hui une partie de la Gauche. Nous nous y refusons par loyauté au programme que nous avons soutenu, par considération pour ce qui a déjà été réalisé, et par respect de celles et ceux qui, en cabinet ministériel ou au parlement, font leur maximum, et ne comptent pas leur temps pour mettre en ?uvre ce changement. 

Nous voulons toutefois rappeler que la philosophie d’ensemble qui guidait le message de la campagne était la reconquête, par le politique, du terrain perdu depuis la révolution conservatrice, repli sanctionné par la crise. 

Cette reconquête passait par la révolution fiscale, la régulation effective du secteur financier, le retour de l’Etat dans les stratégies industrielles et la rupture avec les logiques d’austérité imposées en Europe.

La priorité demeure le retour à l’emploi et à la croissance.  Conscients du contexte, et du temps nécessaire au redressement du pays, nous ne sommes pas en exigence immédiate de résultat. Nous réitérons notre soutien aux engagements énoncés le 22 janvier 2012 lors du discours du Bourget, et figurant dans les 60 engagements du candidat. Aussi, nous estimons qu’il est impératif que soient publiquement annoncées et effectivement engagées avant l’été 2013 des dispositions telles que :

  • La reprise de la réforme fiscale, avec en point de mire d’une part la convergence de la CSG et de l’IRPP en un seul impôt progressif (promesse 14), et d’autre part la modulation de la fiscalité des entreprises en fonction de leur taille (promesse 3) et de leur notation sociale (promesse 24).
  • La séparation des activités bancaires bien au-delà du projet de loi actuel, la suppression des stock-options dans les entreprises arrivées à maturité, le projet d’une agence publique européenne de notation (promesse 7).
  • La mise en ?uvre effective d’une stratégie de filières industrielles et d’un mouvement de relocalisation et de réengagement de sites productifs sur le territoire français (promesse 3).
  • La mise en place de dispositifs de réciprocité commerciale faisant obstacle à toute forme de concurrence déloyale, dumping social ou environnemental (promesse 13)
  • L’engagement immédiat de négociations avec nos partenaires européens et en particulier l’Allemagne, en vue de l’établissement d’un nouvel ordre monétaire et du rééquilibrage de la parité de de l’Euro vis-à-vis du dollar américain et du yuan chinois (promesse 13).

 

Nous demandons à tous ceux qui sont en accord avec ce texte de le relayer dans les media, auprès du gouvernement et du parlement.

Le courage, c’est maintenant !

D’indéniables avancées montrent que le changement est bien en marche, ne les oublions pas : emplois sauvés, développement des PME, éducation, emploi des jeunes, logement, mariage pour tous etc. et surtout, un Président dont l’attitude demeure digne et respectueuse, en toutes circonstances. Un Président qui n’agresse pas en retour tout journaliste lui posant une question dérangeante. Un Président qui ne recherche pas le clivage et la stigmatisation en parlant « islam », « récidive », « identité nationale », « assistanat », « 35 heures », « si y’en a des qui croivent que? eh ben j’vais vous dire hein alors moi? ch’suis pas là pour ? » .

Sachons nous en souvenir, et nous en féliciter : Un homme dont nous n’avons pas honte qu’il soit Président de la République Française.

Mais aussi, et à 30% de popularité dans les sondages, lorsqu’on repense au programme présidentiel, nous n’avons pas le droit d’ignorer des écarts, des oublis ou des renoncements qui inquiètent. Car le contexte économique n’a pas changé et ce qui était valable il y a un an le demeure aujourd’hui.

Aujourd’hui, au lendemain de l’entretien télévisé de François Hollande sur France 2, au retour d’une distribution de tracts « la Gauche agit » dans des quartiers Billancourt, la tentation serait grande d’écrire : « le renoncement, c’est maintenant », voire « la consternation, c’est maintenant ». Mais notre devoir est d’y résister et de tenir, encore et encore.

Ce n’est pas tant d’un choc de simplification dont nous avons besoin, que d’un choc de courage.

Le courage, c’est maintenant !

Aussi, en regard de la situation économique et sociale, il est plus que jamais nécessaire que soient entreprises des réformes essentielles et emblématiques, par exemple :

  • Le non-cumul des mandats (promesse 58) : les barons locaux rechignent, les militants grognent, les dirigeants du PS parlent peu. On a dénombré une soixantaine de députés-maires cumulards, préférant parait-il leur mandat local, ce qui constituerait un vrai risque pour la gauche de perdre sa majorité à l’assemblée nationale en cas de multiples législatives partielles. Dont acte. Comme l'a écrit Paul, il suffit d’une loi organique visant à changer le statut des suppléants, pour que cette épineuse question soit réglée. Exigeons cette loi, et avec elle le non-cumul des mandats dès 2014.
  • Le droit de vote pour les citoyens étrangers (promesse 50) : suffit-il qu’un ministre dise que ce n’est pas le moment pour qu’on y renonce ? Il est difficile de trouver une majorité de 60% au congrès pour voter ce doit de vote. Exigeons que tout soit entrepris pour y parvenir.
  • La réforme fiscale (promesses 3, 9, 14, 15) : fusion IRPP/CSG, suppression des niches fiscales, modulation de l’IS en fonction de la taille de l’entreprise, taxation des ?uvres d’art ou des plus-values de cession : les « pigeons » ont crotté partout, les atermoiements et reculades sont nombreux et inquiétants. Selon l’ex-ministre du budget sur France 2 en janvier dernier, « la réforme fiscale, elle est faite ». Nous savons qu’il n’en est rien. Le sentiment d’improvisation et de bricolage doit laisser la place à la reprise des travaux. Exigeons cette réforme.
  • La réforme du système bancaire (promesse 7) : 1% de l’activité bancaire logé dans des structures séparées : une moquerie, une insulte au changement. Rien sur les stock-options ni sur les paradis fiscaux. Ne pratiquons pas la langue de bois en nous satisfaisant de cette réforme a minima. Le capitalisme financier demeure notre adversaire. Retrouvons « l'esprit du Bourget »
  • Le protectionnisme européen, rebaptisé « juste échange » puis « réciprocité » (promesse 13) : au-delà de la réaffirmation publique de positions de principe, quelles exigences ont été formulées, envers qui et sous quelle forme ? Qu’en est-il des négociations intra-européennes visant à établir une position commune en regard des importations issues des pays à faibles exigences sociales ou environnementales ? Remettons la démondialisation à l’ordre du jour !

Rôle de la BCE et cours de l’Euro, Budget européen, constitutionnalisation de la laïcité, notation sociale des entreprises : il est bien d’autres sujets sur lesquels pourraient porter nos exigences réformistes. Mais sachons être patients, concrets et pragmatiques, en nous focalisant pour l’instant sur ces cinq points.

Cinq points : le non-cumul des mandats, le vote des étrangers, la réforme fiscale, la réforme du système bancaire, le « juste échange ». Cinq points représentant 8 des promesses les plus marquantes du candidat Hollande, il y a moins d’un an.

Sur ce, très bonnes fêtes de Pâques à toutes et à tous !

Paul Alliès – La part d’ombre de la crise de l’UMP

Le spectacle que donne ce parti inspire de nombreuses analyses où la détestation psychologique des deux protagonistes revient souvent. On y trouve peu d’explications pourtant sur le fait que ce « drame » semble très franco-français.

Dans aucun autre pays démocratique d’Europe, on ne voit ce genre de rivalités portées à ce niveau de paroxysme. Pas plus que le même scénario que vécut le PS après son congrès de Reims en novembre 2008 ne s’est rejoué ailleurs dans un parti social-démocrate.

Pourtant il y a bien une « européanisation » des systèmes et cultures politiques. Pour ne citer que lui, l’italien Raffaelle Simone l’a bien mis en évidence (dans « Le Monstre doux. L’Occident vire-t-il à droite ? ». Gallimard, 2010): il y décrit justement le paysage inédit d’une « droite nouvelle » qui ne coïncide avec aucune des droites qui se sont succédé au XX° siècle et dont la méconnaissance serait une des causes de la crise des gauches européennes. Analysant les facteurs innovant de cette droite, il note celui-ci: « On ne négocie pas avec l’adversaire, on le désapprouve jusqu’à le ridiculiser. Les règles générales de la lutte politique lui semblent inutiles, non seulement parce qu’elles limitent la liberté d’ action, mais aussi parce qu’elles ralentissent l’exercice des pouvoirs et le souci des intérêts ». On dirait du Buisson. Mais cela vaut dans bien des pays, en Italie et ailleurs sans que nulle part on ne trouve « violence et passion » comme dans le cas français.

Et si la cause en était aussi institutionnelle ? Comment oublier le déchainement des intérêts, bien au-delà des ambitions que provoque l’anticipation de l’élection présidentielle au suffrage universel direct ? Depuis que celle-ci à généralisé son emprise sur toutes les autres élections (locales, législatives, européennes) désertées du coup par les citoyens, elle est désignée comme la « mère des batailles  » par tous les états-majors partisans. Alors qu’elle schématise, nationalise, bipolarise exagérément la vie politique, elle relègue les partis à l’état de machines électorales de conquête du maximum de pouvoir pour un seul homme. La France est le seul pays parmi les douze de l’Union Européenne pratiquant ce genre d’élection où cela se produit. C’est que la tradition vient de loin: des régimes bonapartistes où le plébiscite était la règle; une « culture » rénovée par la V° République dont la réforme présidentialiste de 1962 (avec le référendum instaurant l’élection du chef de l’Etat au suffrage direct) fut l’expédient pour tenter de proroger le pouvoir du général De Gaulle.

Mais il n’y a sans doute rien de pire que des bonapartismes sans bonapartes. Aucune des personnalités de la droite qui se sont succédées à l’Elysée après 1969 n’a pu reproduire le statut et la fonction de « l’homme providentiel ». La gauche y a sans doute mieux réussi après 1981 mais à quel prix ?

Le malaise est si grand que beaucoup, même à droite pensent revoir ce système. Il n’est qu’à lire la trés libérale revue « Commentaire » de cet automne (n°139): Pierre Mazeaud par exemple, ancien président du Conseil Constitutionnel y fait part de ses « rêves, regrets et recommandations ». Copé, Fillon et Juppé devraient le lire. Mais d’autres aussi à gauche; tant il vrai que nous n’avons pas à faire à la seule crise de l’UMP mais à la part d’ombre bien française que la présidentialisation de l’opinion inflige à la politique démocratique dans ce pays.

Les boulets, c’est maintenant ?

Le gouvernement est à l’œuvre depuis 5 mois. Des promesses ont été tenues et de nombreuses actions sont engagées dans de bonnes directions : retraites, emplois d’avenir, contrats de génération, contestation de plans sociaux, logement, éducation, accès à la nationalité… Mais il n’y a pas matière à euphorie.

De discussion en discussion, avec des camarades militants, des collègues, des amis, se dégagent 7 points récurrents avec lesquels le gouvernement ne peut tergiverser plus longtemps. Nous courrons le risque d’oublier voire de renier les propositions du candidat, et par conséquent de durablement nous décrédibiliser. Pire, il y a risque d’échouer.

Par exemple sur la question du traité européen (promesse 11) : le mal est fait, le traité a été adopté tel quel, sans être renégocié, la promesse n’a pas été tenue. L’UMP en a fait ses choux gras. La communication autour des 120 MM€ du pacte de croissance ne comble qu’une partie du fossé.

Sans céder au pessimisme, pourraient se profiler 4 années absurdes où nous, militants sur le terrain, risquons de passer notre temps à défendre l’indéfendable et à justifier l’injustifiable. Chaque renoncement, chaque reniement, constituerait un boulet entravant d’autant les actions futures et nous exposant sévèrement lors des échéances électorales de 2014/2015. Ces « boulets potentiels », quels sont-ils ?

  • Le non-cumul des mandats (58) : les barons locaux rechignent, les militants grognent, les dirigeants du PS parlent peu. Comment le gouvernement et le parti vont-ils faire pression sur les cumulards récalcitrants ?
  • Le droit de vote pour les citoyens étrangers (promesse 50) : suffit-il qu’un ministre dise que ce n’est pas le moment pour qu’on y renonce ?
  • La réforme fiscale (promesses 3, 9, 14, 15) : fusion IRPP/CSG, suppression des niches fiscales, modulation de l’IS en fonction de la taille de l’entreprise, taxation des œuvres d’art ou des plus-values de cession : les pigeons ont crotté partout, les atermoiements et reculades sont nombreux et inquiétants. Quelle est la feuille de route ?
  • La réforme du système bancaire (promesse 7) : aucune nouvelle, qui y travaille, avec quel objectif ?
  • La faveur à la production et à l’emploi en France, les relocalisations (promesse 3) : au-delà de prises de positions, de mesures de sauvegardes sur des dossiers emblématiques, de la création de la BPI et de la campagne de communication autour du « Made-in-France », qu’en est-il de la politique industrielle devant orienter les projets de sauvegarde, de développement et de relocalisation ?
  • Le protectionnisme européen, rebaptisé « juste échange » puis « réciprocité » (promesse 13) : au-delà de la réaffirmation publique de positions de principe, quelles exigences ont été formulées, envers qui et sous quelle forme ?
  • La compétitivité des entreprises et le financement de la protection sociale. Cette question n’apparaissait pas explicitement dans les 60 engagements. Elle a émergé à l’occasion de la conférence sociale de Juillet et s’est inscrite de fait à l’agenda gouvernemental. Le destin du futur rapport Gallois, tel qu’il semble se profiler, ne laisse présager rien de bon.

Cette liste n’est sans doute pas exhaustive. Et je ne parle pas ici de ce mal endémique des « prises de positions à titre personnel » et autres « points de vue qu’il convient de relayer » de la part de ministres qui se voient déjà ou que la presse place d’emblée dans un autre siège que celui qu’ils occupent actuellement.

Dès juillet nous disions ne pas vouloir, dans 4 ans, regretter de ne pas nous être attaqués à telle ou telle question (comme par exemple la réforme des retraites sous l’ère Jospin). Mon sentiment est que nous y allons tout droit.

D’une façon générale, si l’on considère l’ensemble du programme de FH, de ses 60 engagements (qui en fait se décomposent en 195 promesses élémentaires), qu’en est-il ? Quel ministère ou quel organisme a la responsabilité de quelle promesse ? Quels plans d’actions ont été élaborés ? Quelle forme prendront « les changements » ? Incidemment, comment est-on certain qu’aucune action ne reste « orpheline » ou qu’à contrario deux entités différentes ne travaillent pas en concurrence sur un même sujet ? Bref, qui en assure la coordination globale ? L’Elysée, le PM, le CAS, le PS, personne ?

Nos électeurs s’impatientent, la presse à droite comme à gauche ne laisse rien passer. Nous avons soutenu le programme de FH, nous sommes solidaires de son application, nous devons lutter fermement contre toute forme d’oubli ou de renoncement.

Il est tout à fait possible que des actions aient été entreprises en vue de concrétiser ces engagements, mais soit nous ne le savons pas, soit il en ressort une impression d’approximation.

Il est donc urgent que ces doutes et ambiguïtés soient levés, et que nous soyons en capacité d’expliquer et de défendre avec fermeté une action gouvernementale allant dans le sens de ce qui a été promis et de ce qu’attendent nos concitoyens.

Dans trois jours, l’argument de la priorité donnée au congrès aura vécu. Dans 3 semaines, cela fera six mois, 10% du quinquennat déjà, que le gouvernement s’est formé. A la fin de l’année ou au plus tard à la fin de l’hiver, soyons lucides, tout sera largement joué, la trajectoire à 5 ans sera déterminée avec peu de possibilités de l’infléchir.

Alors, sur ces 7 points fondamentaux comme sur le reste des 60 engagements, que fait-on ?

On se prépare à ramer à contresens, ou on prend le taureau par les cornes ?

** congrès de Toulouse **

Congrès : comment s’en sortir ?

Avec ce mode « rénové » de désignation de son premier secrétaire et de ses premiers fédéraux, le PS s'est mis une belle épine dans le pied.

 

En ce qui me concerne, je prends pour hypothèse que personne dans cette histoire n'est vraiment mal intentionné.

 

Et si, tout simplement, le parti dans sa globalité s'était involontairement piégé ? Souvenons-nous :

 

  • Une réforme votée par les militants fin 2009, confirmée par la direction du parti en juillet 2010, une réforme qui entérine en autres le non-cumul des mandats et un nouveau mode de désignation du futur dirigeant, dans le but de mieux y impliquer les militant(e)s. Personne ne s'est soucié à l'époque du mode de désignation des premiers signataires des motions. Ce changement de mode de désignation (et le retour à une logique purement « proportionnelle » et « parlementaire ») avait pour but
    1. de lever toute ambiguïté sur le leadership du parti (signataire motion ou 1er secrétaire élu) 
    2. de remettre en cause le caractère et de refaire des motions des vrais textes d’orientation politique et non des paravents à des compétitions de personnes 


  • Ensuite tout s'enchaîne : Des victoires  au printemps 2012 , à la présidentielle puis aux législatives, les cadres du parti absorbés pour la plupart d'entre eux par l'action gouvernementale, et enfin ce congrès de Toulouse dont la date ne fut décidée qu’en juin 2012.

 

  • Une envie, louable au demeurant, de ne pas rejouer la guerre des chefs en public, à l'heure où la tension sociale s'aggrave, où le gouvernement se concentre sur le redressement du pays, et où dans le même temps l'UMP s'étripe et ne parvient même pas à mettre un paravent idéologique devant sa guerre des chefs. C'est cette envie de « bien se tenir » (une vraie innovation au PS) qui conduit au dépôt d'une motion gouvernementale. Le problème étant maintenant qu’avec cette motion annoncée ultra-majoritaire, le vote parait confisqué.

 

 

  • Et là, lorsque l'on met tout cela bout-à-bout : 

 

 

[Réforme de 2010] le premier signataire de la motion arrivée en tête devient premier secrétaire  

+

[contexte 2012] une motion quasi-unique

=

un congrès aux allures nord-coréennes

=

le piège.

 

La situation est d'autant plus inextriquable, que les instances de gouvernance du PS, tant au niveau national qu'au niveau départementaux, sont composées à la proportionnelle des voix recueillies par les motions. S'il y a motion unique ou largement majoritaire, la proportionnelle est biaisée, le piège se répercute à tous les niveaux locaux de la même façon. Et en guise de débat, ne pourront s’exprimer que des individus en quête de mandats fédéraux.

 

Le vrai souci côté démocratie réside aujourd'hui, tant au niveau national qu’aux niveaux départementaux, dans ce mode de désignation du premier-signataire-de-la-motion-quasi-unique-appelé-à-devenir-premier-secrétaire.

 

Je le répète, on ne prête de mauvaise intention à personne, je veux croire que le PS s'est bien involontairement « auto-piégé ». Reconnaissons humblement que personne à l’époque n’a songé au « mode de désignation du premier-signataire-de-la-motion-quasi-unique-appelé-à-devenir-premier-secrétaire. »

 

Là, c’était flou, il y avait un « loup », que personne (personne ?) n’a su voir et à fortiori relever.

 

Harlem Désir a proposé la semaine dernière une désignation du premier secrétaire au suffrage direct des militants : c'est élégant, mais non conforme à la réforme de 2010, donc contradictoire et de ce fait difficilement jouable.

 

Alors, comment sortir de l'ornière ?

 

A l’issue d’un congrès de Reims contesté, la Première Secrétaire n’avait pas vraiment réussi son entrée. A la veille d’un congrès de Toulouse frustrant, elle ne se rattrape pas avec sa sortie. C’est une page qui se tourne. C’est le début d’une vraie-fausse rénovation qui s’achève. Qu restera-t-il de cette période ? les primaires, grâce à qui nous savons. Le non-cumul des mandats, peut-être.

 

Doit maintenant venir le temps de la rénovation profonde, réfléchie, aboutie, innovante.

Ce temps doit venir dès le lendemain du congrès de Toulouse. D’ici là, serrons les dents, travaillons localement à la mise en place d’appareils fédéraux qui complèteront ce travail largement inachevé de rénovation. Ça prendra longtemps, ce sera dur, tant les anciennes pratiques et leaders locaux sont bien ancrés. A nous, militants rénovateurs, de faire le maximum pour peser dès novembre sur le destin du parti et d’oeuvrer à sa transformation.

 

Mais cette question du congrès et du parti paraissent tellement dérisoires, en regard des enjeux auxquels sont confrontés le pays et le département. Nos combats, notre énergie doivent être ailleurs.

 

Le gouvernement et les parlementaires ont travaillé tout l’été, pris des premières mesures déjà effectives (enseignement, impôt, loyers par exemple), enclenché des réflexions en profondeur, fait vivre la concertation sur les questions sociales, sur le logement, sur la politique industrielle, sur l’envoronnement, sur la fiscalité, sur la réduction du déficit.

 

Et tout ça pour se faire traiter de « nuls » par un hebdo obsolète, jadis nouvel, jadis allié de la Gauche, jadis respectable, aujourd’hui sevré ? comme pas mal de ses confrères ? d’agitation sarkozyste, et uniquement préoccupé par son tirage.

 

Ce sentiment d’inaction, relayé par les perroquets de l’UMP et par cette presse en mal de lectorat, ce congrès « d’un autre temps » sont en train de gâcher la rentrée et sont la cause, au sein de la population comme chez de nombreux militants, de cette impatience, de cette crainte lancinante de l’échec, de ce malaise chaque jour de plus en plus poisseux.

 

Seules une communication et une pédagogie « de mobilisation », expliquant en d
étail ce qui est engagé en référence aux 60 propositions de François Hollande, présentant les hypothèses, partageant les options, évoquant les priorités, sincère sur les échéanciers, permettra d’évacuer rapidement ce sentiment d’inconfort.

 

Mettons-nous y, tous, militants, journalistes d’investigation, essayons de bien comprendre ce qui se passe, ici et maintenant, et parlons-en.

Ça nous redonnera le moral, à nous et comme à nos concitoyens !

 

Et en passant, le PS sortira ainsi « par le haut » d'une situation bien embarrassante. Et nous tous également.

 

 

Le nucléaire, filière d’avenir ?

Je n’ai jamais été très fan du nucléaire, mais faute de mieux nous avons su et nous avons dû ces 30 dernières années nous en contenter. Le retraitement des déchets bien sûr, l'impasse du surrégénérateur SuperPhoénix, plus récemment les déboires à répétition de la filière EPR, toutes ces raisons motivent des positions mitigées. Mais il semblerait qu’il faudra de toutes façons des décennies pour démanteler le parc actuel, et les technologies ne sont pas encore fin prêtes. Donc soyons réalistes.

 

Maintenant si on regarde les choses plus globalement, d’une part en France nous n'avons pas les moyens d'investir sur tous les fronts (Ecole, Justice, Hôpitaux, Industrie, Logement etc.) donc il faudra prononcer des arbitrages.

D’autre part sur le plan écologique, le risque est parait-il d’un réchauffement de 6° en un siècle, soit autant que dans les dix derniers millions d’années. On imagine les catastrophes et les malheurs qui en résulteraient.

Donc la priorité, c’est de décarboner l’économie, via la sobriété d’abord, et via l'émergence d'énergies nouvelles, pour lutter contre le réchauffement dû à la combustion de l’énergie fossile.

 

Pour ces deux raisons (arbitrages et urgence de décarboner), le nucléaire est donc encore et nécessairement acceptable, et à ce titre on peut tout à fait dire qu'il est une « filière d’avenir ».

 

Mais pour que cela soit viable, il faut en parallèle investir massivement dans les économies d’énergies, dans les énergies renouvelables et distribuables, comme le recommande Jeremy Rifkin via son concept de « Troisième Révolution Industrielle ».

 

Alors oui, la fin du nucléaire attendra que cette 3è révolution industrielle soit en marche. Souhaitons que le gouvernement s’engage rapidement dans cette voie.

 

Congrès du PS – CONTRIBUTION THEMATIQUE : POUR UN REDRESSEMENT ECOLOGIQUE DE L'INDUSTRIE AUTOMOBILE

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Nous sommes des militants engagés pour faire progresser notre système social et permettre les conditions d'une croissance au service des hommes, avec des opportunités considérables devant nous, mais faisant face à une crise économique très grave…

Découvrez la suite de cette contribution et signez-la ici :

 

http://www.parti-socialiste.fr/congres/contribution/thematique/pour-un-redressement-ecologique-de-lindustrie-automobile

Congrès du PS – Contribution "De la rénovation à l’innovation"

Les signataires de cette contribution ont particulièrement oeuvré à la rénovation du parti durant ces trois dernières années, accompagnant le travail du secrétariat national du même nom dirigé par Arnaud Montebourg. Nous avons observé combien il a fallu d'efforts et parfois de volontarisme pour instaurer les Primaires citoyennes mais aussi le non-cumul des mandats, la parité, la diversité, le renouvellement générationnel, la démocratie interne et des règles d'éthique.

Ces efforts n'ont pas tous encore abouti bien qu'ils aient fait par deux fois l'objet d'un vote massif : le 2 octobre 2009 (auquel 90.310 militants ont participé à la consultation donnant mandat au Bureau national pour proposer des mesures rénovatrices) et le 3 juillet 2010 (où une convention nationale a ratifié ces mesures à une exceptionnelle majorité).

C'est en nous appuyant sur cette entreprise et ses résultats que nous nous situons et proposons cette contribution. Elle veut aller plus loin dans une démarche d'innovation politique qui voudrait donner envie d'anticiper le futur en renforçant les liens qui se sont noués au cours de la dernière période électorale entre les citoyens et le Parti socialiste…

 

Découvrez-la et signez-la ici :

http://www.parti-socialiste.fr/congres/contribution/generale/de-la-renovation-linnovation