Chronique de la rupture #12

Lundi 17 septembre : les papys s’en vont-en-guerre

Hier, le French Doctor s’est fait remarquer par ses déclarations bellilcistes envers l’Iran.

Aujourd’hui, fort de ses 16,8% en 2002, le retraité d’Ars en Ré nous montre une fois de plus qu’il sait où et comment focaliser son énergie en publiant un brûlot assasin à l’encontre de celle qui a fait 10 points de plus que lui en mai dernier. Bien vu l’ami, quel combat constructif et valeureux !

Il est clair que la réforme des retraites et des régimes spéciaux, dont celui de certains politiques, doit être engagée d’urgence…

Mardi 18 septembre : Le Nouveau Contrat Social

Rien que cela, un discours prononcé au sous-sol du sénat, qui reprend sans aucun fil directeur un catalogue de promesses électorales, qui assure à son orateur le surplus de reconnaissance dont il a tant besoin de la part de ses amis  grands patrons. Un discours qui prend bien soin de prôner le dialogue social cette fois-ci. Notons toutefois que ce dialogue social est prié de se tenir sous quinze jour et qu’il sera sans doute bienvenu qu’il débouche sur ce qui est d’ores et déja décidé.

Tel un coucou, la patronne des patrons sort de sa boite pour beugler « Jour historique, jour historique ».

Et bien évidemment en face, on rejette tout en bloc, histoire ne pas mettre en péril sa position qui à la tête d’un syndicat ou de sa cellule locale, qui à la tête de son parti de sa section ou de son investiture locale en cette période pré-électorale.

C’est dommage car certaines de ces necessaires réformes ne peuvent plus attendre. Alors cessez de communiquer messieurs-dames, et mettez-vous au travail.

Pour mémoire, le contrat social tel qu’il est théorisé par Rousseau a pour but de rendre l'homme souverain, et de l'engager à abandonner son intérêt personnel pour suivre l'intérêt général. L’intérêt général, ça existe encore ce truc là ?

Mercredi 19 septembre : Hortefeux donne le « la » des haines.

Le Pen en révait, Sarko l’a fait. Lamentable amalgame des testes génétiques à vocation médicale et de ceux à vocation juridique. Le bon peuple pétainiste applaudit en silence.

Jeudi 20 septembre : Arlette et le mâle Hibou

Frétillante Arlette se trémoussant sur son siège aux côtés d’un PPD plus zen que jamais…Tout ça pour cinquiante minutes de démagogie et de flagornerie sireupeuses… jusqu’à la nausée. « Vous comptrenez, la France n’es pas assez riche pour bla bla bla, les retraites bla bla bla, les fonctionnaires, bla bla bla ». Au mieux, un gentil garçon qui veut faire plaisir à tout le monde et à sa maman. Au pire, un populiste hypocrite. Au passage, les 15 milliards d’euros de manque à ganger suite au paquet fiscal, cela représentecombien de salaires d’infirmières, de greffiers ou de profs ?

J’ai essayé d’écouter, j’ai zappé au bout de 10 minutes, écoeuré. Sur Arte passait un nouvel et passionnant documentaire sur les volcans explosifs, au Vanuatu cette fois ci.

Vendredi 21 septembre : and the winner is …

Oscar Perero, deuxième du Tour de France 2006, l’emporte sur tapis vert suite au déclassement pour de Floyd Landis (1er). On raconte que du côté de Melle, une certaine Ségolène R. se prend à rêver…


Chroniques de la rupture #11

Lundi 10 septembre  :  le tournis

Flashback dans la « France d’avant » : En 2003, le Ministre des affaires sociales, un certain François F. fait adopter successivement deux lois. L’une porte sur la réforme des retraites, l’autre a pour objet de renforcer le dialogue social.
Quelques années plus tard, devenu ex-ministre, le père de ces deux lois se targuera d’être l’instigateur des seules réformes marquantes du quinquénat qui s’achève. Parlant des retraintes, le Ministre assure que sa loi en assure le financement à long terme et qu’il n’est pas question de revenir sur les régimes spéciaux.

Retour dans la « France d’après » : En 2007, le Premirer Ministre, un certain F. Fillon, déclare que la réforme des régimes spéciaux est « prête » et que « on attend le signal du Président de la république ». Les syndicats, reçus la semaine précédente par le Ministre des affaires sociales, s’étaient entendus dire que rien n’était finalisé et que les négociations devaient démarrer en vue d’un accord pour la fin de l’année.

Mardi 11 septembre  :  coups de boule

Le Président réalise que son PM est allé un peu vite en besogne et en appelle à la méthode.
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La presse allemande laisse filtrer que le Président agace la Chancelière.

L’OCDE en rement une couche en parlant de « choc négatif » à propos de l’impact du résultat de l’élection présidentielle sur la croissance française. La Ministre des finances entame un virage sur l’aile en parlant non plus de 2,25 % mais d’une « fourchette de 2 à 2,5 » et montre ainsi sa maîtrise de l’algèbre en faisant remarquer que la « borne basse de la fourchette » est proche des 1,9% prédits par l’OCDE. Remarquons seulement que l’OCDE parlait de 1,8% la semaine dernière. Allez, soyons fous : Il suffit de prétendre maintenant que la prévision de croissance se situait entre 0,1 et 10%, ce qui est mathématiquement vrai, pour que tout le monde ait raison. Qui a ajouté « bande de clowns » ?

Mercredi 12 septembre  :  diversion

Cafouillage sur les retraites, débats d’experts sur la croissance, cotes de popularité en baisse… et hop ! on sort son Hortefeux et on rapelle que le quota de 25000 expulsions ne va pas être tenu. Quel abominable indicateur de performance. Convocation des préfets et tout le tralala. Jusqu’où sont-ils allés ? Ont-il remonté la chaine de (non)valeur pour déterminer combien d’opérations « coups de poing » sur les squatts ou les écoles de banlieue devront être planifiées, puis combien de coups de matraque devront être distribués chaque semaine d’ici au 31 décembre pour tenir cet objectif ?

Jeudi 13 septembre : Un bien vil pain

 

L’ancien Premier Ministre tente d’exister en expliquant comment Sarko a « privatisé » l’affaire Clearstrem. Sans doute voulait-il dire « personanlisé ». Mais il devrait savoir qu’il est inutile de s’agiter lorsqu’on est pris dans les sables mouvants.

Vendredi 14 septembre : Hongrois (ou hongrois pas tout ce qu’on lit dans les journaux)

Le préseident en visite sur la terre de ses ancètres, rien à signaler.
Espérons que pendant ce temps la son futur secrétaire d’état au sports ne fait pas lire à son équipe les derniers mots de Jeanne d’Arc en guise de préparation du match de dimanche.

Chronique de la rupture #10

Lundi 3 septembre 2007 : silence dans les rangs

Hier, Mme la Ministre des Finances a eu le courage et l’honnêteté de parler d’un plan de rigueur dans la fonction publique. Moins d’une demi-heure plus tard, des communiqués du SG de l’Elysée et de Matignon corrigent sévèrement ses propos pour évoquer un « plan de valorisation ». Passons sur l’absence de cohérence gouvernementale pour ne retenir que l’hypocrisie sémantique.

Mardi 4 septembre 2007 : quand j’entends « culture »…
Mme la Ministre de la Culture s’émeut d’un édito déplacé à l’encontre du Président. Voir détails dans Libé.
A quand la lettre de cachet à l’attention des impertinents ?

Mercredi 5 septembre 2007 : Si tu ne viens pas à (l’ami de) Lagardère, (l’ami de) Lagardère ira à toi !
L’OCDE se permet de revoir les prévisions de croissance pour la France à la baisse : 1,8% au lieu des 2,2% précédemment annoncés. Cette fois-ci, Mme la Ministre des Finances ne moufte pas et confirme sa prévision initiale.
Scrogneugneu, mais nous irons la chercher cette croissance si elle ne vient pas toute seule, dit une voix dans le lointain !  Top délire, trop drôle, depuis Don Quichotte on n’avait pas fait mieux.

Le réalisme, l’irrévérence, le pessimisme, seraient-ils en passe de devenir répréhensibles ?

Jeudi 6 septembre 2007 : enfin du changement ?
Le Ministre de l’Education Nationale remet en cause le collège unique. 32 ans après la réforme Haby, dans un monde qui a quelque peut changé, sans doute en est-il grand temps. Et ce ministre semble pouvoir s’affranchir des métaphores pachydermiques d’un de ses allègres prédécesseurs… Donnons lui sa chance.

Vendredi 7 septembre 2007 : Pression sur l’enjeu
A force de s’entendre dire par le Président-Entraineur et par le Sélectionneur-Ministre qu’ils devaient la gagner cette coupe et bla bla bla, les « petits » en ont oublié qu’ils devaient aussi et d’abord remporter le premier match, et que pour gagner se premier match il était nécessaire de rester concentrés sur les fondamentaux. Patatras, dès la première minute on les a vus traqueux, tétanisés, malhabiles, et ce qui devait arriver arriva.

Gravissime erreur de management : à force de penser à l’enjeu on en oublie le jeu, comme le dit si bien une de nos co-rédactrices, qui se reconnaitra et en reparlera sans doute, et bien mieux, dans les jours qui viennent.

Idée reçue #6 : La gauche ne propose rien en matière de sécurité

Article complet paru dans Le Monde du 3 septembre 2010

 

Le « pacte de tranquillité publique » repose sur une nouvelle méthode et de nouvelles propositions. Sur la méthode : élus de gauche et élus de droite, élus nationaux et élus locaux, magistrats, policiers et gendarmes, enseignants et éducateurs, doivent rechercher ensemble des solutions concrètes. Il est devenu indispensable de mobiliser toute la société pour faire reculer la violence et la délinquance. Certes, toutes les solutions ne seront pas consensuelles mais ce qui peut l’être doit être identifié comme tel, faire l’objet d’un accord au profit de la population.

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La baisse continue des effectifs est devenue une plaie : moins 10 000 policiers en trois ans sur le terrain et dans les commissariats, ce sont des milliers d’infractions qui auraient pu être évitées. Mais il faut insister sur la nécessité de réduire les inégalités territoriales les plus manifestes. Pourquoi Paris a-t-elle 1 policier pour 172 habitants, quand Aubervilliers en a 1 pour 418 ? Le débat doit être ouvert de manière transparente et contradictoire.

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Mais je ne doute pas qu’un accord de bonne volonté puisse se dessiner pour remettre les policiers sur le terrain, en les faisant vivre parmi la population, dans la population, pour la protéger par une présence permanente, à la fois dissuasive et confiante. C’est un travail de reconquête patiente qui prendra du temps et nécessite un accord dans la durée et un compromis politique durable.

 

REDONNER DU POUVOIR AUX HABITANTS

La sécurité doit devenir l’affaire de tous. Chacun a son rôle à jouer dans le recul de la violence. Parents, professeurs, éducateurs, psychologues, travailleurs sociaux sont autant de veilleurs qui voient ce qui se passe et doivent pouvoir alerter. Ils doivent nous permettre de retrouver un minimum de consensus et de sérénité sur le problème de la délinquance des mineurs. Les adolescents doivent apprendre le respect de l’autorité, mais ils ne sont pas des adultes et aucune situation n’est identique à une autre. Il doit y avoir sanction, mais elle doit retrouver progressivité et pédagogie, ce qui suppose de remobiliser toute la société des adultes et remotiver chacun autour de la recherche collective de solutions concrètes.

Au-delà de ces premières orientations, qui peuvent susciter l’adhésion de tous les républicains, je fais également la proposition que nous progressions dans une direction plus radicale encore, qui me paraît à ce jour seule susceptible de répondre aux attentes de la population. Nous devons redonner du pouvoir aux habitants, qui doivent être associés à la lutte contre la délinquance. Non pas une rapide enquête de satisfaction, ou une réunion de veille d’élection, mais un dispositif qui s’inscrira dans le temps et la confiance.

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Nous avons besoin de forces de sécurité publique plus proches de la population et des territoires, mais nous ne voulons pas d’une municipalisation, qui provoquerait trop d’inégalités entre communes. Mais les préfets s’intéressent-ils vraiment aux besoins de la population ? Au niveau local d’autres solutions sont possibles dans la mise en mouvement des forces de l’ordre. Examinons-les.

Forte de l’aspiration au changement qui traverse le pays, la gauche veut des idées neuves pour la France. La sécurité fait partie de ces transformations, dans le respect de nos valeurs respectueuses des êtres humains et de leurs libertés. Mais veillons à restaurer les conditions d’une réussite dans la durée. Tel est le sens de ce « pacte de tranquillité publique » que je propose.

 

Arnaud Montebourg, député PS et président du conseil général de Saône-et-Loire

 

Chronique de la rupture #9

La rentrée

Lundi 27 août : Travailler plus pour en ch… plus ? Pas évident.

A peine le temps de souffler et c’est un nouveau symbole de la rupture qui prend un coup.

Guy Roux, promu entraineur de RC Lens en juillet dernier, vient de démissionner. Souvenons-nous, c’était il n’y a que quelques semaines, le Président, sa Ministre des Sports et même sa Ministre des Finances s’indignaient, trémolos dans la voix à l’appui, qu’on puisse mettre à la retraite de force un homme qui voulait continuer à travailler. Eh bien ce week-end, ce même homme reconnait que ce n’est pas raisonnable et qu’il ne peut envisager de poursuivre sa nouvelle carrière notamment en raison de son traitement à base de bétabloquants. Si j’osais je parlerais volontiers de gros betas débloquants (à plein tubes) lorsque je me remémore les discours de ces thuriféraires du « travailler plus »…
Nos respects à Guy Roux, et nos meilleurs voeux de succès à son successeur JPP.

Mardi 28 août : Les dents de MAM errent.

On nous annonce une nouvelle série de lois concernant les chiens mordeurs, alors même que les spécialistes soulignent une fois encore que ce n’est pas une question de lois à promulguer mais de moyens à affecter afin que les lois déjà en vigueur puissent être appliquées. Bis repetita placent…

PS: Paris-Match nous informe que ses spécialistes n’ont rien trouvé à retoucher sur les clichés que nous leur avions transmis la semaine dernière…


Mercredi 29 août : Calcul mental.

L’idée du jour : un plancher fiscal afin d’éviter que des contribuables aux revenus élevés se trouvent dispensés d’impôt par le truchement d’exonérations cumulées. Pourquoi pas ? Un point à surveiller toutefois : les media parlent de 3500 foyers fiscaux concernés, à mettre en balance avec les 35 Milliards d’euros de manque à gagner sur l’IRPP en raison des niches fiscales. Notre enfant de sixième déjà mentionné la semaine dernière aura tôt fait de calculer que cela représente rien moins qu’un million d’euros par foyer fiscal. Donc soit certains journalistes ne réfléchissent pas plus loin que le bout de leur nez et le gains supplémentaire sera bien inférieur à 35 MM? , soit on nous cache quelque chose et ces dispositions concerneront bien plus que 3500 foyers, soit vraisemblablement les deux.

Jeudi 30 août : Un jour historique (on est prié de s’accrocher une larme à l’?il)

Le président rend visite à sa copine de l’IFOP et du Medef : embrassades, congratulations, incantations, démagogie sur les 35 heures et sur les licenciements, réactions écrites d’avance (« ce fut un moment historique ». J’ai même entendu une brave dame, patronne de je ne sais quoi, s’exclamer à la radio : « Le Président a remis la France sur les rails… » puis, se reprenant après avoir réalisé qu’elle venait de dire une belle ânerie « Euh non j’voulais dire, donne l’impression que ça va aller mieux et que les Français vont s’y remettre ».  Comme si 5 millions de personnes avaient décidé ces dernières années de ne plus se lever tôt pour aller travailler et pour certains d’entre eux de déménager leur usine en Inde ou en Chine histoire de se donner de nouveaux challenges. Envoûtement, quand tu nous tiens…

Mais sur le concret, pas grand chose. Sur la fusion UNEDIC-ANPE, clé de voute de la flexsécurité : rien. Sur l’extension du crédit d’impôt recherche et toute autre mesure d’ordre fiscale visant à encourager l’investissement : rien. Sur la protection sociale du dirigeant de PME : rien. Sur les  retraites : rien. Comme si on avait réalisé en cette fin août qu’on avait tant promis, qu’on avait oublié de s’y atteler pendant l’été et qu’un peu pris de court, on ressortait le programme électoral. Comme si on réalisait également que le sujet est assez complexe, nécessite là encore réflexion, travail, concertation, approfondissement et que le retour médiatique via Paris-Match ou le 13h de TF1 n’est pas immédiat. Allez mesdames et messieurs : au boulot, vous êtes payés (par nous) pour cela.

Vendredi 31 août : Surprises, surprises

Il y a plus d’élèves en primaire et moins en maternelle que les autres années. Et ce 6 ans après le boom de l’an 2000. Rings a bell ? Les services de l’E.N. (et qui en fut le dernier ministre dans la « France d’avant » ? ……… ok, trouvé ?)  n’ont semble-t-il pas vu le coup venir, pas plus que ceux de l’Insee . Une chose est sûre en tout cas : cette fois-ci on ne peut pas blâmer les socialos,  le gouvernement Jospin et l’ allegrissime suffisance du premier de ses ministres de l’éducation.

Autre révélation : la fusion GdF-Suez a du plomb dans l’aile. Quel scoop ! Pas étonnant lorsqu’on se souvient que c’était l’un des projets fétiches de Villepin sous le couvert d’un patriotisme économique aussi ringard qu’inepte. Rappelons que son bon Ministre de l’intérieur de l’époque n’en voulait pas. Franchement hilarant lorsqu’on entend que Suez serait prié de se débarrasser de sa branche « environnement » pour que la fusion devienne équilibrée. Un peu comme si on demandait à Renault ou à PSA de se débarrasser de sa branche « véhicules » en vue de fusionner son réseau de concession avec Feu-vert ou avec Norauto. On pensait avoir touché le fond en la matière lors de la raffarinienne fusion contre nature de Sagem et de la Snecma en un improbable Safran, on a failli faire pire.

Et pendant ce temps, à La Rochelle, la Calypso, bateau emblématique du CdT Cousteau, sombre dans l’oubli et sous la rouille à deux pas de l’Espace Encans. Espace Encans dans lequel le PS tente lui de ne pas sombrer tout court.

C’est pas gagné, camarades !

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Chronique de la rupture #68 ? Juillet/Août 2010

Panique dans les talonnettes !

 

L'affaire Bettencourt-Woerth monte en puissance, on s'attend donc à des contrefeux censés détourner l'attention de l'opinion publique. Ouvrez le ban !

  • 1er juillet : « l'état réduit son train de vie » à la une de tous les media : nombre de collaborateurs et notes de frais des ministres, pas de garden party à l'Elysée, bla bla bla ; économies espérées : une fraction du manque à gagner résultant du bouclier fiscal ou de la baisse de la TVA dans la restauration
  • 4 juillet : Empêtrés dans plusieurs affaires où leur exemplarité fut prise en défaut, les secrétaires d'état Joyandet et Blanc démissionnent. Joyandet, personne ne le connaissait avant, tout le monde l'a déjà oublié. Christian Blanc, collaborateur de Rocard, pacificateur en Nouvelle Calédonie en 1988, sauveur d'Air France en 1993 égaré ensuite au centre puis à l'UMP, kouchnerisé au gouvernement, et qui tombe comme un minable magouilleur de fond de cour, une immense déception.
  • 10 juillet : publication d'un rapport de l'Inspection Général des Finances écartant tout soupçon d'Ingérence d'Eric Woerth, alors ministre du budget, dans le dossier fiscal de Mme Bettencourt.
  • 13 juillet : Sarko chez Pujadas, ou plutôt Pujadas sur la terrasse de Sarko, à la veille du 14 juillet : de la soupe en boîte servie par un godillot qui insulte sa carte de presse en la confondant avec celle de l'UMP.

Avec en toile de fond, le caquètement incessant des perroquets officiels qui fustigent à l'envi le déchainement de la gauche et des media contre Eric Woerth, comparant leurs méthodes à celles de la presse fasciste des années 30.

Mais ça commence à gronder dans la majorité : le sénat vote contre la réforme territoriale, les députés UMP, se souvenant brutalement qu'ils sont de droite, votre contre une nouvelle loi relative au Dialogue social dans les TPE.

 

Et ce d'autant plus que de nouvelles révélations sont publiées chaque jour par Médiapart et par les plus grands journaux ou magazines pourtant pas tous gauchisants : Le Canard Enchaîné, Libé, le Nouvel Obs mais aussi l'Express, le JDD, le Point.

 

Pour en garder une trace, et pour faire simple :

  • Un ministre du budget, qui supervise l'administration fiscale et anime en tant que trésorier du parti (jusqu'en juillet 2010) le « premier cercle » des donateurs.
  • Un ministre du budget qui serait intervenu dans le dossier fiscal de tel ou tel haut contribuable, par ailleurs membre de ce premier cercle, afin de lui éviter toute inquiétude.
  • Un ministre du budget dont l'épouse, sûrement compétente, est employée par la société de gestion de la première fortune de France.
  • Société de gestion dont le dirigeant a reçu la L Légion d'honneur de la main et sur recommandation du ministre.
  • Une première fortune de France dont on ne sait si elle a toute sa tête, qui ne connait pas trop l'étendue de son patrimoine et dont le dossier fiscal est pour le moins complexe et sujet à investigations.
  • Un ministre par ailleurs élu local qui, comme tant d'autres, a créé son micro parti afin de permettre à de généreux donateurs de soutenir et le grand parti et le petit.
  • Un ministre également maire d'une ville, haut lieu du monde turfiste, et dont l'épouse, par ailleurs dirigeant de France Galop, a fondé une écurie haut de gamme (voir article de l'Express)
  • Un ministre du budget qui vend pour une bouchée de pain à un autre dirigeant de France Galop une parcelle des domaines contenant à Compiègne un golf et un hippodrome.
  • Un procureur, proche du Président, tarde à nommer un juge d'instruction comme l'exigerait la procédure normale

C'est cela sans doute que Sarkozy appelait « la république irréprochable », et qui est devenue selon Montebourg dans Libé une « république indécente ».

 

A ce stade, les petits contrefeux de la première quinzaine de juillet ne suffisent pas. Il est temps de sortir l'artillerie lourde, de flinguer tous azimuts, de disperser « façon puzzle ». Deux malheureux faits divers viennent à point pour en fournir l'opportunité :

  • A Uriage près de Grenoble, un bandit est tué par un policier à la sortie du braquage d'un casino. S'en suivent trois nuits d'émeutes urbaines.
  • A Saint Aignan dans le Loir-et-Cher, un jeune gitan est abattu par un gendarme alors qu'il venait de forcer un barrage de la gendarmerie. S'en suit une mise à sac du village, sous les caméras de TV mais en l'absence de toute force de l'ordre.

Il n'en faut pas plus à la machine à communiquer pour se remettre en route et nous livrer un des plus beaux festivals sécuritaire qui nous fut jamais présenté en la matière.

 

Fin Juillet, changement de préfet en Isère, après qu'il ait pourtant été déclaré que le sortant avait fait du bon travail. Oui mais, « nouveau préfet » implique « cérémonie d'installation » et« cérémonie d'installation » implique « Discours d'intronisation ». Par le Président bien sûr.

D'où le funeste « Discours de Grenoble » dans lequel se succèdent coups de menton et annonces toutes plus déterminées les unes que les autres : retrait de la nationalité aux criminels d'origine étrangère, extensions des peines planchers etc.

 

L'amalgame Gens du Voyage=Gitans=Roms=Etrangers=Voyous fonctionnant à plein régime, le gouvernement s'attaque dans la foulée aux camps de roms et expulse par charters et autocars entiers.

 

La gauche, la presse (nationale et internationale), des personnalités de tous bords, des anciens premiers ministres de droite, l'ONU, l'église même, s'offusquent, s'indignent, s'étranglent, hurlent à la trahison des valeurs de la république et au viol de la constitution.

JF Khan titre « Le Voyou de la République », même Rocard se fend dans Marianne d'un « Il le paiera et il l'aura mérité ». Une seule voix ne se fait pas entendre, et son silence est
assourdissant : celle de Simone Veil.

 

Puis le président part faire du vélo autour de la maison de sa belle-mère, laissant ce navrant épisode occuper allègrement les devants de l'actualité en espérant sans doute que la réforme des retraites reprendra le dessus à la rentrée?

 

Au passage, Arlette Chabot a été débarquée de la tête de la rédaction de France 2 par le nouveau Président de France Télévisions, parce que semble-t-il elle n'était plus en odeur de sainteté à l'Elysée.

Nous sommes fin août, l'université d'été du PS met en scène un nouveau concept : l'Union ; celle de l'UMP montre un bloc majoritaire fendillé de toutes parts et ne pensant plus qu'au remaniement ministériel annoncé pour novembre.

 

Sarko est au plus bas dans les sondages, mais on ne parle plus de Karachi et les perroquets s'accordent à proclamer que l'affaire Woerth est close. Lueur d'espoir en Sarkozye ?

 

Pourtant, dès le 30 août, de nouvelles révélations viennent alourdir un peu plus le dossier d'un ministre dont les démentis appuyés nous rappellent de plus en plus ceux de ce coureur cycliste dopé « à l'insu de son plein gré ».

Chronique de la rupture #8

La pré-rentrée – AOUT 2007

Lundi 20 août : où l’on réalise qu’une loi ne peut pas être rétroactive, ce que savent la plupart des enfants de sixième de nos jours.

Damned ! On se rend compte que les dispositions permettant de déduire les intérêts d’emprunts immobiliers de ses impôts  ne pourront s’appliquer aux transactions conclues avant la promulgation de la loi.  On va inventer je ne sais quelle manip pour permettre au bon peuple de bénéficier de cet avantage fiscal pour toute promesse signée entre le 6 mai (nouvelle fête nationale ?)  et la date effective de la nouvelle loi.

Mardi 21 août  : où l’on annonce à grands renforts de journaux-radio-tv les nouvelles mesures anti-récidive.

Résumons : un fait divers dramatique, en réaction une visite de la famille à l’Elysée et l’annonce de nouvelles mesures législatives pour les pédophiles récidivistes (dont au passage une forme de double peine à la quelle le ministre de l’intérieur du gouvernement précédent s’était déclaré opposé. Mais « il a changé »).

On se doute que dans ces deux jours d’intense activité législative, toutes ces nouvelles mesures ont été soigneusement réfléchies, étudiées, que leur faisabilité et leur coût a été minutieusement étudié et donc que l’on sait de quoi on parle. Et par exemple que cette fois-ci la justice disposera effectivement des moyens exigés par cet arsenal répressif. Tout comme on avait parfaitement fait le tour de la question il y a trois semaines lors de la promulgation de la « nouvelle » loi sur la récidive je suppose.

Signalons enfin que cette fois-ci, on est contre la remise de peine annoncée à priori, alors qu’en 2004 on était pour.

Mercredi 22 août : où l’on découvre que la croissance ne vient pas comme par enchantement.

Comment ? La croissance, telle des articles flatteurs dans la presse à la botte, se permet de ne pas venir là et quand Speeder-Man l’attend ? Ah bon, le bouclier fiscal n’a pas suffit à relancer l’économie ? Mais qu’entends-je : ses heureux bénéficiaires ne se sont pas rués à Carrefour ou chez Auchan pour tripler leur parc de chaines hifi ou d’écrans plats ? Ah mince alors, comme c’est ballot. Quoi ? Mettre le paquet (fiscal) dans les entreprises vous dites, les inciter à embaucher plus pour créer de la valeur ? Oh mais c’est compliqué ça, et puis ça peut passer pas en trente secondes sur TF1 ou dans Gala, comment on va faire ?

Jeudi 23 août  : où l’on apprend que d’ici la fin de l’année, on n’entendra plus parler du cyclone Dean. Gageons que TF1, Le Figaro, Le Point et Paris-Match, pour ne citer que ceux-là, sauront respecter cet engagement…
… et où l’on se « bidonne » surtout en apprenant que ce même Paris-Match aurait gommé des bourrelets à grands coups de Photoshop. A quand les photos du précédent gouvernement dans lesquelles n’apparaitront plus ni le prédécesseur ni les ex-rivaux ?

Dans la même série, en exclusivité et ne reculant devant aucune indiscrétion, Observactions vous présentera bientôt les photos d’un des foutignes de vacances de votre serviteur. Celles-ci sont actuellement en postproduction chez un grand hebdomadaire à sensations et nous ne manquerons pas de les publier dès leur retour.

Vendredi 24 août  : où l’on est informé que Madame est au dessus des lois et ne saurait être entendue par une commission d’enquête parlementaire parce que Monsieur l’a décidé ainsi.

Arrogance et incompétence seraient-elles les deux nouvelles mamelles de la France ?

Chronique de la rupture #7

Les vacances de Speeder-Man

Torse nu en jeans sur son bateau, portable collé à l’oreille, Rollex au poignet, Ray-Ban sur les yeux, bref toute la panoplie du parfait Directeur Commercial de SSII qui veut montrer à sa Mémé, photo à l’appui, qu’il est devenu quelqu’un. Manque toutefois la BM série 3 au premier plan qui sans conteste ajouterait une touche vintage 80’s à ces clichés …

… et tel Bip bip le coyote, il passe si vite que Madame a attrapé une angine dans les courants d’air et en a raté le  pique-nique présidentiel. Comme c’est ballot ! La presse locale en est restée Bush bée…

Tout cela ne parvient pas toutefois à masquer un furieux et quelque peu pathétique besoin de reconnaissance. Il serait grand temps maintenant (100 jours déjà…) que quelqu’un lui dise :

« C’est bon l’ami ! Le job tu l’as, pour cinq ans, en toute légitimité puisque 53% des Français l’ont souhaité. Donc plus besoin de montrer que tu es digne et capable d’être sur tous les fronts. Il s’agit maintenant de prouver que tu sais non seulement faire savoir mais aussi réfléchir, évaluer, décider, faire faire et faire accepter. Bref : manager. Au boulot !« 

Chroniques de la rupture #6

Juillet 2007 : Speeder-Man ou Joe la Frime ?

En début de mois il fait croire à tout le monde, à la fureur de ses collègues, qu’il vient de sauver la construction européenne. Puis Il libère les infirmières bulgares, tant mieux pour elles. Puis d’un coup d’aile il espère changer cinquante ans de politique africaine à la française en trois discours.

De retour dans la capitale il se transforme en producteur et organise un grand concert de rock au Champ de Mars. Puis il se mue en journaliste pour nous commenter une étape du tour de France en direct.

Sans oublier la quasi permutation des rôles avec l’entraineur du XV de France, futur Secrétaire d’état aux sports.

Le tout copieusement relaté par des media en pamoison qui vont jusqu’à nous faire croire que 2/3 des Français aiment ça…