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Chronique de la rupture #73 ? Janvier 2011

Matraquages « à la française »

 

L'année commence par les traditionnelles cérémonies des v?ux. Une première : certaines d'entre elles sont boycottées par des syndicats (CGT, enseignants) furieux d'être traités comme moins que rien. Journalistes et ambassadeur sont conviés à un improbable barnum intitulé « conférence de presse » où seules certaines questions sont admises.

 

Premier rideau de fumée de l'année, la réforme consistant à introduire des jurés populaires dans les tribunaux correctionnels est loin de faire l'unanimité : problèmes de financement, d'organisation mais surtout stigmatisation implicite des magistrats et des avocats en sont les principales critiques. « Une pulsion présidentielle », commente un grand avocat.

 

Dramatique prise d'otages au Niger, dans laquelle périssent deux jeunes français. On apprend à cette occasion que la France a changé d'attitude, a décidé la fermeté, ne négocie plus. Aurait-on ainsi laissé libre cours à des James Bond amateurs en mal de coup d'éclat pour attaquer le convoi des terroristes ? Eclat et amateurisme, ces deux traits navrants et récurrents du sarkozysme?

 

Eclat et amateurisme encore : les deux nouvelles « stars » de l'UMP, son Président JF Copé et le Président du groupe parlementaire à l'Assemblée Christian Jacob, en bons libéraux agitateurs besogneux, tentent de relancer le débat sur les 35h et sur l'emploi à vie des fonctionnaires mais se font vite retoquer par le Premier Ministre lui-même.

 

Eclat et amateurisme toujours, et coup dur symbolique : la radiation de l'Officier de Gendarmerie Matelly, également chercheur au CNRS, radiation décrétée par le Chef de l'Etat en 2010,  est annulée par le Conseil d'Etat.

 

 

Emeutes en Tunisie. Le mercredi 12 Janvier, à l'Assemblée Nationale, la Ministre des affaires étrangères propose, « le savoir-faire français » à la police tunisienne pour « régler les situations sécuritaires » (= taper sans laisser de traces ?). Deux jours plus tard, le Président Ben Ali dégage, chassé par la rue après 30 ans de règne sans partage, de corruption, de népotisme et d'abus de bien public. La diplomatie française passe complètement à côté de la plaque.

Rappelons que sans son discours d'investiture à la candidature en Janvier 2007, Nicolas Sarkozy se voyait «Président de la France des Droits de l’homme». Il promettait de ne pas oublier « ses valeurs pour gagner des contrats», et il affirmait qu'il ne croyait pas à la Realpolitik.

4 ans plus tard : «Je revendique une certaine réserve lorsqu’il s’agit de commenter les évènements de pays qui ont été la France et qui ne le sont plus »

Empêtré dans autant de contradictions, le Président nous honore de l'une de ses figures préférées : la référence à un cas similaire. Cette fois-ci ce n'est pas outre-Rhin qu'il va chercher le salut, mais en Côte d'Ivoire :

« après tout ce qu'on m'a dit lorsque j'ai demandé en décembre dernier au Président Gbagbo de quitter la Présidence ? »

Sauf que précisément, personne ne lui avait rien reproché lorsqu'il a formulé cette exigence !

Et qu'en est-il de l'Union de la Méditerranée, lancée à grand bruit en 2008 ?

 

Réductions de postes annoncées dans l'éducation nationale : passage de 24 à 30 élèves par classes dans le Val de Marne ;   493 postes supprimés à la rentrée 2011 dans l'Académie de Versailles, 122 dans les Hauts-de-Seine, remise en cause sans précédent de l’éducation prioritaire (les collèges en REP/ZEP passeront de 38 à 5 dans les Hauts-de-Seine) et remise en question des décharges de directeurs dans les Réseaux de Réussite Scolaire.

Rappelons que pour le Président, l'enseignement est une dépense et non un investissement, comme il l'avait si doctement déclaré lors d'une émission de TV. Dans le même temps, des primes de 22000 ? sont promises aux recteurs qui tiendront leurs objectifs de réduction des coûts. N'en pouvant plus, un Proviseur Honoraire du Nord de la France renvoie ses palmes académiques.

 

Rififi dans les Hauts-de-Seine : tombé en disgrâce à l'Elysée pour avoir parlé de « nettoyer les Ecuries d'Augias », le Président du Conseil Général Patrick Devedjian apprend que Mme Isabelle Balkany entend lui ravir son siège à la faveur des élections cantonales de Mars prochain. La gauche est en embuscade : Anne-Eugénie, Chloé, Rachid et les autres, nous sommes avec vous !

 

Grand cirque du G20-G8 : D'un coup, il n'y a pas plus Keynésien et régulateur que Sarkozy, il est sur tout les fronts, c'est lui le Chef du Monde : J'ai vu Mâme Maerkel et lui ai de mandé de bla bla bla, j'ai parlé de bla bla bla à Obama, j'ai dit à David Cameron que bla bla bla, Dmitri Medvedev m'a bien confirmé que bla bla bla.


Le G Vain, selon Bernanrd Attali. Le discours est impeccable, même Rocard le dit. Qu'en est-il des actes ? Rappelons que nous attendons a minima :

  • La taxation des transactions financières
  • La suppression des paradis fiscaux
  • Le strict encadrement des Hedge Funds
  • L'indépendance des agences de notation

Visite en catimini du Président au Premier Cercle des donateurs UMP, réunis Porte Maillot : plus aucun doute sur sa candidature à la réélection en 2012, et en prime le Président y interprète ses meilleurs tubes : autosatisfaction sur les réformes, haro sur les 35 heures réaffirmation que l'ISF est un scandale, etc.

 

Eclat et amateurisme enfin, et dernier coup dur du mois : Le 28 janvier, le conseil des prud’hommes condamne Radio France, pour le licenciement « sans cause réelle et sérieuse » du chroniqueur Stéphane Guillon. Cela confirme le caractère arbitraire de ce licenciement, voulu par des dirigeants au passé pourtant ô combien estimable, mais qui se doivent maintenant de ne pas déplaire l'Elysée.

Chronique de la rupture #26

Avertissement au lecteur :

****il ne s’agit ni d’un bug ni d’une déchirure de l’espace-temps. Pour ne rien oublier dans les mois qui viennent, nous republions trois ans après au fur et à mesure les premières chroniques, telles qu’elles furent écrites à l’époque ****



 

 

JANVIER 2008

Reprise de nos chroniques, sur un rythme que l’on va tâcher de tenir mensuel, non parce que l’actualité de la rupture se raréfie, mais tout simplement pour des raisons de disponibilité en ces temps de campagne municipale…

Retrouvons nos héros là où nous les avions laissés.

Tout d’abord un constat : ce ne sont plus amis Lagarde et Michard qui relateront l’Histoire dans le futur, mais bel et bien Voici, Gala et autres Closer. O tempora, ô mores…

Rappelons que le paquet fiscal voté dès  l’été devait provoquer un choc de confiance, engendrant lui même dans la foulée un choc de croissance.  L’imbittable loi TEPA adoptée quelque temps plus tard devait quant à elle permettre la multiplication des heures supplémentaires défiscalisées dès octobre, engendrant une nette augmentation du pouvoir d’achat dès la fin de l’année. Il y avait aussi la croissance à 2,5% qu’il devait aller chercher avec les dents.

Interrogé au hasard en Egypte puis à Petra, un jeune couple désireux de conserver l’anonymat, NIcolas S. et Carla B., déclare off records :
« Oui effectivement le TEPA ça fonctionne, notre pouvoir d’achat a augmenté ce qui nous a permis de nous payer de chouettes vacances et une belle montre pour Noël ».  Tant mieux pour eux.

Conférence de  voeux à la presse le 8 janvier :  on y apprend que les caisses sont vides et que  pour le pouvoir d’achat on repassera, que  2008 verra la fin des 35 heures et de la pub sur France Télévisions. Bond immédiat des actions de TF1, M6 et des chaînes de la TNT, détenues par qui l’on sait.

Dès le lendemain, publication d’un démenti sur les 35 heures.

La semaine suivante, annonce ce la création d’Unités Territoriales (de police) de Quartier. Rien à voir bien sûr, avec la police de proximité supprimée il y a quelque années par un ministre de l’intérieur qui prétendait que les policiers n’étaient pas payés pour jouer au foot.

Renégociation du contrat de travail : durant la campagne présidentielle, on nous rebattait les oreilles avec les 38 contrats de travail différents, la nécessité de simplifier tout cela vers un contrat unique, dispositif dont même le medef ne voulait pas. Quelques semaines de négociations plus tard, nous aboutissons à une évolution du CDI, mais je n’ai entendu parler ni du renforcement des conditions d’applications du CDD, ni de la simplification effective de la jungle des contrats aidés. En revanche le code du travail aurait doublé de volume. à suivre …

Notre bonne ville de Boulogne-Billancourt fait irruption dans l’actualité. L’ex dauphin, ex UDF, répudié du presque sortant est intronisé par l’UMP pour les municipales et va nous refaire le coup de « la rupture c’est moi ». Rappelons seulement qu’il est élu de Boulogne, d’un de ses cantons ou de sa circonscription depuis 25 ans. Le sortant renonce, l’ex sortant décide donc de repartir au combat histoire de sauver ce qui peut l’être, notamment pour l’Ile Seguin. Parce que sur l’Ile Seguin, le projet de l’ex-premier ministre étant passé aux oubliettes, on parle maintenant d’un parc de sculptures en lieu et place des équipements déjà programmés. Coût des dédits : plusieurs dizaines de millions d’euros. Une paille. Matériau dont semble être constitué d’ailleurs l’un des prétendants qui ne parle plus ni de sculptures, ni du tunnel de la N10 … la suite sur www.boulognebillancourt2008.com

Les Municipales toujours : en novembre selon Sarkozy, elles devaient être une élection nationale. Aujourd’hui (comme tous les ans en Janvier ?) « j’ai changé ! » : plus question de test national. La photo du président a disparu des tracts de l’UMP locale, le nom de l’UMP a disparu du matériel électoral bordelais. Et la journée du Président en Aquitaine, chez MM Juppé à Bordeaux et Bayrou à Pau, devant à l’origine inaugurer une tournée de  visites de soutien aux campagnes municipales locales, s’est résumée à … mais à quoi au fait, quelqu’un peut-il le dire ?

Tout cela est assez piteux, convenons-en.

Publication du rapport Attali sur la croissance. Quelques éléments intéressants au premier abord.
Première synthèse en cliquant ici.

« J’appliquerai toutes les recommandations » avait dit le Président. « Sauf 3 » ajouta-t-il ensuite. Nous verrons bien.

Et ce premier mois de l’année s’achève au Taj Mahal, sans contrat ni Carla. Ni Carlos d’ailleurs.

« Big bizoux »

Chronique de la rupture #72

Décembre 2010 : « Tournez, ma neige »

 

Ce dernier mois de l'année débute par? 3 jours de silence médiatico-sarkozyste. « Taj Mahal quelque part ? » , lui demande Carla inquiète. « Non, non, je prépare ma visite d'état en Inde ».  Ce que le Président réalisera quelques jours plus tard, c'est que Bollywood et la plus grande démocratie du monde s'apprêtent en fait à recevoir la Première Dame de France accompagnée de son époux : réceptions, escapade touristique, contrats mirifiques. A propos de ces contrats industriels signés lors de ces visites présidentielles, souvenons-nous seulement de ne pas mélanger intention et signatures réelles. Qu'en est-il par exemple de l'achat réel des avions Rafale par le Brésil, alors que leur prétendue acquisition avait fait beaucoup de bruit il y a quelques années maintenant ?


Rafales effectivement, mais de gaffes et de bourdes dès qu'arrivent les premières neiges en ce 8 décembre. Rappelons que le 8 décembre est aussi le jour de la fête des Lumières à Lyon. C'est donc tout naturellement que ce sentant directement concerné par cette célébration, le Ministre de l'Intérieur annonce en milieu d'après midi devant des journalistes qu' «il n'y avait pas de pagaille». Jamais avare d'un bon mot, il se croit même obligé d'ajouter que  «Généralement, vous savez ce qu'il y a avec ?pagaille', c'est ‘pagaille indescriptible’. Vous voyez, précisément, là on décrit la réalité de la situation et ça démontre qu'il n'y a pas de pagaille». A la même heure, des milliers d'automobilistes sont déjà bloqués sur les routes, certains passeront la nuit dans un gymnase ou dans un centre commercial.


Le lendemain, M. le Ministre en rajoute une couche en déclarant que des complications sont apparues «sur les routes lorsqu'elles sont inclinées».  A la M. Le Ministre devrait pourtant savoir qu'à la différence du front de certains, aucun route n'est plate, tout cycliste et tout ingénieur en génie civil le sait bien.

Quant au Premier Ministre, en voyage à l'étranger, il se contente de surenchérir en incriminant les prévisions de Météo France et en les accusant non sans un certain cynisme d'avoir sous estimé la situation. Il sera obligé de reconnaitre la semaine suivante qu'il n'en était rien et qu'il n'a « pas été bon en matière de communication sur la neige ». Pour une fois, je suis d'accord avec lui.


Sur le fond, qu'en est-il des moyens réels d'intervention des DDE depuis les réformes Raffarin de décentralisation ? Réductions de moyens ? Changement dans les procédures ? Moindre coordination ? C'est cela qu'on appelle « la modernisation de l'état » ?


Notons enfin que ce mois-ci, Brice Hortefeux a été condamné pour la deuxième fois en six mois, pour atteinte à la présomption d'innocence d'un ancien conseiller, accusé d'avoir livré des informations au Monde sur l'affaire Woerth-Bettencourt. Dans une démocratie équilibrée, une démission s'en suivrait immédiatement.


En visite inaugurale de nouvelles installations hospitalières à Avignon, le Président insiste sur la situation budgétaire des établissements de Santé « je ne peux pas rester avec les deux tiers des hôpitaux en déficit, ce n’est pas sain », foulant ainsi aux pieds l'une des premières lignes du serment d'Hippocrate « Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. ». Depuis quand un hôpital doit-il être bénéficiaire ? N'y a-t-il pas d'autre référentiel que celui de la profitabilité pour caractériser la nécessaire bonne gestion d'un établissement public ? Se pose-t-on la question de la rentabilité de l'Elysée par exemple ?


Toujours exemplaires, jamais en retard d'une bonne vieille magouille, une faction de députés de droite tente d'imposer à l'assemblée un amendement exonérant de toute poursuite pénale les parlementaires qui seraient convaincus de mensonge dans leur déclaration de patrimoine. Flop retentissant pour les nouveaux Présidents de l'UMP et du groupe parlementaire.


Puis arrivent les fêtes avec en bruit de fond, bien installées dans le paysage, un certain nombre d'affaires qui ont marqué cette année 2010 :

  • Le parquet de Compiègne ouvre une information judiciaire contre X au sujet de la vente de l’hippodrome de la ville, affaire dans laquelle Eric Woerth est soupçonné de favoritisme.
  • Du côté de Neuilly, entre soi, douze années d'inertie depuis les premières alertes relatives au Médiator, médicament antidiabétique dont la prescription abusive en coupe-faim a coûté la vie de centaines de malades.
  • Wikileaks nous apprend qu'Omar Bongo aurait soutenu financièrement plusieurs hommes politiques français de tout bord, dont Chirac en 2002 et Sarkozy en 2007.

Ainsi s'achève cette dure année 2010, durant laquelle il est apparu plus que jamais que le modèle idéologique dont se prévalait le candidat Sarkozy en 2007 était vermoulu, que la collusion entre le pouvoir et les puissances de l'argent étaient patente, que l'écart entre les discours et les actes était permanent.


Les v?ux télévisés sirupeux et démagogiques de ce 31 décembre ne trompent plus que ceux qui ont encore intérêt y croire, et qui persistent à voir dans le démantèlement des services publics, et dans quelque perspective de remboursement d'impôt, de suppression de l'ISF ou de maintien d'une niche fiscale  la preuve d'un Président qui réforme et modernise le pays. Grand bien leur fasse.


A tous les autres, souhaitons que2011 apporte réconfort, espoir, bonheur, et tout ce dont nous avons besoin pour tenir jusqu'en mai 2012.


Bonne année !

Chronique de la rupture #25

Semaine du 17 au 23 décembre 3007

Féérie Disney, miracle de la chirurgie esthétique ?

à chacun de juger :

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Le conte de faits de la semaine se poursuit par une visite papale en compagnie des intellectuels du régime, au premier rang desquels Jean-Marie Bigard. Vient-il puiser l’inspiration du « Lâcher de salopes 2 » aux abords d’un couvent romain ?

Au début de cette année 2007 on prédisait tout et son contraire dans le cas, improbable selon nous puisque cette élection était imperdable, où Sarko l’emporterait. Mais personne n’aurait parié pour Disney et le Vatican en si bonne compagnie dans la même semaine.

Rappelons que dans le même temps les 197 employés de Charles Jourdan à Romans, Isère, perdent leur job job par la faute d’un escroc qui a su jongler avec les délocalisations.

Joyeux Noël !

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Chronique de la rupture #24

Semaine du 10 au 16 décembre 2007

 « Le Darfour est un scandale inacceptable, la Tchétchénie une horreur, les infirmières bulgares en Lybie, une barbarie, Ingrid Betancourt dans la jungle colombienne une tragédie. Président de la République, je ne me tairai pas devant ces insultes aux droits de l’homme.

Sarkozy appelle son ami Poutine pour le féliciter de sa brillante victoire aux élections législatives russes. Il est le seul chef d’état européen voire mondial à agir de la sorte. »

Nicolas S., candidat aux présidentielles, Discours au Zénith le 16 mars 2007

 

Lundi, Khadafi en visite à Paris. Rama Yade, secrétaire d’état aux droits de l’homme, ose :

« Le colonel Kadhafi doit comprendre que notre pays n’est pas un paillasson, sur lequel un dirigeant, terroriste ou non, peut venir s’essuyer les pieds du  sang de ses forfaits. La France ne doit pas recevoir ce baiser de la mort« , avait-elle affirmé dans Le Parisien.  « Je serais encore plus gênée si la diplomatie française se contente de signer des contrats commerciaux, sans exiger de lui des garanties en matière de droits de l’homme. C’est un devoir : la France n’est pas qu’une balance commerciale« . 

Le soir, l’émissaire de l’Elysée déclare sur TFI que « Elle n’est pas la voix de la France ». Or elle est membre du gouvernement. Alors pourquoi ce déni ? Parce qu’elle est femme, parce qu’elle est noire.

Le lendemain, Sarkozy glose sur ceux qui « du Café de Flore au Zénith? alors que moi ? » 

Ridicule, vulgarité, dégoût.

En fin de semaine : destination Disneyland en compagnie de Carla Bruni,.
De la pub « 
VIP Service » au service des VIP, il n’y avait donc qu’un pas à franchir

Et enfin, à ne pas manquer : Standing Ovation (La Chanson du Dimanche S02E13)

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Chronique de la rupture #23

Semaine du 3 au 9 décembre 2007
 

« Le Darfour est un scandale inacceptable, la Tchétchénie une horreur, les infirmières bulgares en Lybie, une barbarie, Ingrid Betancourt dans la jungle colombienne une tragédie. Président de la République, je ne me tairai pas devant ces insultes aux droits de l’homme.

Sarkozy appelle son ami Poutine pour le féliciter de sa brillante victoire aux élections législatives russes. Il est le seul chef d’état européen voire mondial à agir de la sorte. »

Nicolas S., candidat aux présidentielles, Discours au Zénith le 16 mars 2007.
 

Lundi, Sarkozy appelle son ami Poutine pour le féliciter de sa brillante victoire aux élections législatives russes. Il est le seul chef d’état européen voire mondial à agir de la sorte.

Plus tard dans la semaine, appointé médiateur par le gouvernement colombien, il adresse un message au FARC pour leur demander de libérer Ingrid Bétancourt et les autres otages. Ainsi, si par bonheur ceux-ci sont relâchés avant la fin de l’année, au moment des fêtes par exemple, il pourra toujours prétendre que ?

Chronique de la rupture #22

Lundi 26 novembre 2007

Emeutes en banlieue parisienne suite à la dramatique collision entre une mini-moto et une voiture de police ayant entraîné le décès de deux ados. Deux années déjà, et quel bilan ?

Le petit monnier vend des airbus et des centrales nucléaires à tour de bras. Il est entouré de nombreux chefs d’entreprises, de hauts fonctionnaires et d’une Ministre de la justice dont on se demande bien ce qu’elle fait là (fascinée par la pâleur de la Chine peut-être ?).
 
En revanche, il nous faudra trois jours pour remarquer que ni le Ministre des affaires étrangères, ni la secrétaire d’états aux droits de l’homme ne font partie de la délégation. Transparence, quand tu nous tiens?
 
Mardi 27 novembre 2007

Deuxième nuit d’émeute. S’étant rendu compte que le Patron n’était pas là et qu’il risquait de se faire passer un savon, le Premier Ministre se décide à se rendre sur les lieux, flanqué de sa Ministre de l’Intérieur.
 
Grand numéro de politicards, poly-toquards, à l’Assemblée. Une fois de plus les dents de MAM errent, jusqu’à aller invoquer l’héritage de la gauche pour expliquer la déshérence des banlieues. La suppression de la police de proximité, « les flics c’est pas fait pour jouer au foot en banlieue », c’était la Gauche, peut-être.

Gauche qui, de toutes façon, ne dit plus rien : le haut du PS fait semblant de se réformer pendant que la base commence à souker (contraction volontaire de souk et de souquer) ferme en vue des municipales et des cantonales de 2008.
 
Mercredi 28 novembre 2007
 
UIMM, 6° semaine de silence ? Eh bien non puisque son ancien délégué général est convoqué en garde à vue. A lire absolument : « Les dossiers noirs du patronat français » dans Marianne N° 553 cette semaine
 
Jeudi 29 novembre 2007
 
Le Président invite PPD et Arlette (l’autre) pour quarante cinq minutes d’annonces floues et non financées. Vulgarité et café du commerce en prime.

En guise de conclusion : « les caisses sont vides ». Bien évidemment du#!§, serait-on tenté de dire, le peu de marges de man?uvre qui restait a été dilapidé en cadeaux fiscaux envers les plus aisés l’été dernier.
 
Vendredi 30 novembre 2007
 

Pour notre santé à tous, une journée sans Sarkozy était prévue ce vendredi 30 novembre.

Chronique de la rupture #71 ? Novembre 2010

Une longue chronique tant ce mois fut riche en évènements « révolutionnaires ».

 

Nominations au Conseil Economique et Social : Anciens sportifs, Ex's, artistes, amis du régime à recaser ou à mettre à l'abri, personne n'est oublié.

 

1800 postes (300 CDI et 1500 CDD non renouvelés) seront supprimés à Pôle Emploi dès 2011, au nom de la réduction de la dépense publique, suite à la fusion ANPE-ASSEDIC, et  puisque parait-il la crise est terminée et que par conséquence un tel surcroît de dépenses n'est plus justifié. On croit rêver. Avec un conseiller pour 130 dossiers selon les syndicats, 105 selon la direction, les conditions de travail et l'efficacité du système ne risquent pas d'y gagner.

 

Ce mois de Novembre se poursuit par la visite en France du Vice Président chinois Hu Jintao. Tapis rouge à Orly, descente des Champs-Elysées, diner sur la Côte d'Azur :  impressionnée par le poids de la Chine, la première dame nous honore d'une prestation impeccable et domine l'ensemble, au sens propre, de la tête et des épaules.

 

On attend de cette visite d'importantes retombées économiques notamment dans les secteurs de l'énergie et de l'aéronautique. Restons vigilants en nous remémorant les communiqués victorieux concernant la vente d'avions de combat au Brésil il y a quelques années, toujours en attente de concrétisation. Rappelons tout de même que la balance commerciale entre les deux pays est largement à l'avantage de notre visiteur (10 milliards d'Euros vs 5 ).

 

Il s'agit également de préparer le prochain sommet du G20 et de montrer que l'on discute d'égal à égal. Il s'agirait également de parler des droits de l'homme au lendemain de l'attribution du Prix Nobel de la Paix à un opposant chinois. On assurera trois jours plus tard que la question a bel et bien été abordée.

 

Mais pendant ce temps là, et c'est toujours ça de pris, on ne parle plus ni des retraites, ni de Bettencourt, ni de Karachi.

 

9 novembre : Commémoration du 40° anniversaire de la mort du Général de Gaulle

 

« Qui ne se souvient, parmi les gens de ma génération, de cette soirée du 9 novembre 1970 où la France apprit que le général de Gaulle venait de mourir ?» nous interpelle le Président dans son discours hommage. Pas moi, puisque comme tout le monde je l'ai appris en fin de matinée le lendemain matin. Etai-il déjà ssi bien informé à l'âge de 15 ans ? Au don d'ubiquité du 9 novembre 1989 (Paris & Le Mur de Berlin) s'ajoute donc celui de l'art divinatoire.  A quand celui du voyage dans le temps et du Président-Jacquouille ?

 

Sommet du G20 : vu d'ici, un évènement éclair, casé entre la visite chinoise et le remaniement. Effectivement on doit y parler de trois fois rien : d'un nouvel ordre économique mondial,  de la guerre des monnaies, de nouvelles régulations etc. 

«Ce ne sera pas réglé à Séoul, de mon point de vue, parce que c’est une question trop compliquée pour être réglée en un sommet» déclare la toujours pertinente Ministre des Finances.

Mais il faut y aller, ne serait-ce qu'en coup de vent, histoire de montrer aux copains son bel avion tout nouveau.

 

Vu d'ailleurs : un évènement d'importance : Obama, Lula/Dilma, DSK, Julian Guillard (premier ministre sortant vainqueur des élections en Australie), Cameron, Medvedev sur les télévisions étrangères? cherchez l'absent.

 

Tout ronronne dans cette France du 12 novembre, la presse et le tout Paris s'amusent des rumeurs et hypothèses relatives au remaniement ministériel qui s'annonce, Borloo est allé chez le coiffeur, Juppé a fait un tour dans la capitale, les rugbymen français s'apprêtent à rencontrer les Fidijiens, lorsque tout à coup?

 

FLASH SPECIAL ? ALERTE ? BREAKING NEWS ? INTERRUPTION DES PROGRAMMES

 

La crise de régime, le divorce au sommet de l'état, la république en péril là, sous nos yeux, juste avant le 20 heures : sous les projecteurs, la pluie tombante et devant les grilles de l'Elysées grandes ouvertes, le premier ministre est chaleureusement salué par le Président.

 

Mais que se passe-t-il ? y'a-t-il encore un pilote dans l'avion, les chinois ou les russes seraient-ils aux portes de Paris, dois-je me ruer chez l'épicier du coin faire provisions d'huile et de sucre ? Isa, fais les valises ! Atmosphère lourde, dense, insoutenable, puis cette dépêche stupéfiante, qui nous saisit de surprise et d'angoisse en fin de soirée :

« Le président de la République a accepté cette démission et a ainsi mis fin aux fonctions de François Fillon » 

Pas facile de trouver le sommeil après cela. Réveillé trop tôt, trop inquiet, que faire en ce dimanche matin ? Impossible de trouver motivation pour une quelconque activité. Tant pis nous ferons une exception : pas de messe ni de foutigne ce matin.

 

Je zappe, fébrile, de télé en radio, d'un site web à l'autre. Premier soulagement vers 11h30 :

« En application de l’article 8 de la Constitution, le président de la République a nommé François Fillon Premier ministre. Le président de la République a demandé au Premier ministre de lui proposer un nouveau gouvernement »

 

Ouf, la France refait surface, nos craintes vont s'apaiser. Soulagement définitif en fin d'après-midi avec la nomination du nouveau gouvernement.

Enfin, « nouveau », façon de parler :

  • De nombreux ministres clés (Finances, Intérieur, Education?) reconduits à leur poste.
  • Exit Borloo, Rama Yade,  Estrosi, Woerth, Devedjian et les marionnettes de l'ouverture
  • Bienvenue à quelques chiraquiens, à ceux qu'on a pu piquer à Villepin ou au Centristes, et aux inféodés qu'il faut bien récompenser un jour.
  • Une pincée de chaises musicales

 « Une révolution, un virage à 360° » commentera notre irremplaçable ministre des Finances.

 

Bref, un retour à la case départ,  beaucoup de bruit pour rien, une misérable pantomime dont le seul objet est de constituer une équipe de campagne couleur RPR en vue
de 2012.

 

Mais pendant ce temps là, et c'est toujours ça de pris, on ne parle plus ni des retraites, ni de Bettencourt, ni de Karachi.

 

Dès le surlendemain, intervention présidentielle à la télévision, sur trois chaines cette fois-ci : TF1 (Claire Chazal), France2 (David Pujadas),  et Canal+ (Michel Denizot).

 

Claire Chazal et David Pujadas sont un tout petit peu plus incisifs que les fois précédentes : il leur arrive de poser deux fois la question lorsque le président élude. Denizot, lui, est ailleurs, mutique, transparent.

 

Qu'en retenir ?

 

1/ Les sujets qui dérangent ? Mais c'est parce que les journalistes en parlent au 20h, ce n'est pas cela qui intéresse les français.

 

2/ Une première prouessse grammaticale avec le placement d'un « J'aurais préféré qu'il restât »  presqu?imperceptiblement suivi d'un « ouf, j'm'en sors bien hein ? »

 

3/ Une deuxième sous la forme d'une locution latine « expressis verbis » pour d'ailleurs citer le Pape et tacler ainsi une fois encore la laïcité.

 

4/Le lâchage en règle d'Eric Woerth (en résumé, il faut lui laisser de la disponibilité en raison des tracas judiciaires qu'il va devoir affronter).

 

5/ C'est vers Allemagne (« de l'autre côté ») que vont les délocalisations, et une simple réforme fiscale va tout arranger

 

Toujours prompt à réagir  dès qu'il se sent en porte à faux (sur Karachi, sur les questions de vols d'ordinateurs des journalistes), le Président retourne la question à son interlocuteur « «Oui ou non ? Oui ou non, Claire Chazal ? Pardon ? J'ai pas entendu.». Chacun des trois journalistes, soucieux et on le comprend de son job comme de son bien-être, perd ainsi à maintes reprises une chance de rentre dans l'histoire comme « Celle ou celui qui n'a pas lâché prise et a fait craquer/avouer le Président en direct ».

 

Au final, le message subliminal, c'est celui d'un sakozysme qui se veut et se fait « présentable » 18 mois avant les présidentielles : un gouvernement « resserré », plus de ministère de l'immigration et de l'identité nationale, la fin du bouclier fiscal, on s'attaque à la question de la dépendance (75% de vote Sarko en 2007 chez les plus de 65 ans). A quant la Kelton au poignet ?

 

Commentaires prédéterminés ressassés dès le lendemain par les perroquets : il a changé, il prend de la hauteur bla bla bla.

 

Le remaniement devait donner l'image d'un président habile, fin tacticien, un tantinet machiavélique, gardant plus d'un tour dans son sac : ce fut une farce, on nous a servi du sous-Mitterrand.

 

La politique annoncée se dit proche des gens, juste, impitoyable avec les affres du capitalisme financier, au ton calme et rassurant : c'est de l'immobilisme pré-électoral, on nous sert du sous-Chirac.

 

 

Mais pendant ce temps là, et c'est toujours ça de pris, ? eh non, plus maintenant !

 

Au lendemain de cette intervention télévisuelle sensée marquer la fin de la douloureuse séquence retraites/remaniement, le feu qui couvait repart de plus belle : les familles des victimes de l'attentat de Karachi et leurs avocats poursuivent inlassablement leur quête de la vérité, des anciens ministres, en poste en 1995, s'expriment chez les juges et devant la presse, parlent ouvertement de l'arrêt du versement des commissions, des rétro-commissions, de la campagne électorale de 1995, de sociétés luxembourgeoises montées avec l'accord du premier ministre et du ministre du budget de l'époque.

 

Il y a deux ans selon le Président cette affaire n'était qu'une « fable ». Aujourd'hui, « Le ministre de la défense comme moi-même nous sommes décidés à ce que tous les documents qui sont demandés soient communiqués en temps et en heure. A ma connaissance aujourd’hui, pas un document n’a été refusé »

 

Dans son discours d'investiture à l'assemblé le 25 novembre le « nouveau » Premier Ministre affirme poursuivre les réformes sur fond de rigueur (mot pourtant tabou dans le vocabulaire sarkozyste). Il va jusqu'à interpeller une assemblée acquise d'avance sur ses succès passés :

 

« Et d'ailleurs de quoi pourrions-nous rougir ? D'avoir réformé les universités ? D'avoir réformé les retraites ? D'avoir rééquilibré nos institutions ? D'avoir instauré le service minimum ? D'avoir stoppé la spirale de la délinquance ? D'avoir réussi le Grenelle de l'environnement ? D'avoir affronté avec succès la pire chaîne d'avanies qu'un système capitaliste puisse produire ? Faudrait-il maintenant marquer le pas pour nous faire pardonner d'avoir agi malgré les protestations ? »

 

Nous reprendrons le temps venu toutes ces questions une par une, et analyserons ces prétendus succès.

 

Voilà donc ce qu'il en est aujourd'hui du sarkozysme, à presque 500 jours de sa fin attendue.

 

Dans 18 mois ils auront donc, vaincu la délinquance, réformé le capitalisme, purifié l'environnement, résolu la question des délocalisations, réduit le chômage, endigué la misère, mis fin aux grèves, rétabli le pouvoir d'achat, fait progresser la démocratie etc. etc. !

 

Tout l'accent est mis sur ce qu'il convient de dire, de faire dire ou d'avoir dit, au sujet de ce que l'on a fait ou prétendu faire, pour (se) donner l'impression que l'on tient une promesse électorale.

 

Il ne faut plus les lâcher d'une semelle, car il suffira alors que quelques centaines de millier d'âmes en peine y croient pour que nous en reprenions tous pour cinq ans.

 

 

Chronique de la rupture #21

Semaine du 19 au 25 novembre 2007
 

Les grèves s’éternisent, le gouvernement feignant de ne pas comprendre que les revendications portent principalement sur des compensations et non sur le fond de la réforme des retraites. 

C’est tellement plus facile en effet d’expliquer qu’il s’agit là de nantis s’arc-boutant sur des avantageuzakis? ça passe mieux au 20h de TF1 et dans le JDD.

Force est de constater qu’une poignée d’abrutis apprentis saboteurs et pourtant cheminots va finir par lui donner raison. Une pensée pour nos amis des Pôles Régionaux d’Ingénierie de la SNCF qui ont du passer une bien mauvaise journée.

Coucou le revoilou. IL a parlé lors du Salon des Maires de France. Nous voilà rassurés par SA parole, IL nous montre le chemin de la négociation.

Petite délectation suprême en cette fin de semaine marquée par SON départ pour la Chine : JC (non, pas celui dont on prétendit qu’il marchait sur l’eau, l’autre) est mis en examen pour détournements de fonds. Pour lui aussi les pains se multiplient alors que se transforme (son gros) lots en (pot de) vin?

Et pendant ce temps-là : EADS, UIMM : 5° semaine de silence au chateau


Chronique de la rupture #20

Semaine du 12 au 18 novembre 2007

Grèves à la RATP et à la  SNCF.  Quasiment tout le monde s’accorde à reconnaitre que la réforme des régimes spéciaux des retraites est justifiée dans ses objectifs : aligner tout le monde sur 40 ans de cotisations.

Ce que  notre gouvernement peine à comprendre semble-t-il, c’est qu’il ne suffit pas d’avoir raison ni de  prétendre tenir une promesse électorale pour que ces réformes se réalisent.

Il y a 10, 20, 30 ans,  des jeunes sont entrés à la SNCF ou à la RATP, ont accepté ou recherché un certain type de carrière avec ses inconvénients, ses servitudes et ses avantages. Parmi ceux-ci, une retraite un peu plus tôt que les autres. Aujourd’hui, des facteurs incontestés font que le contrat moral auquel ils avaient souscrit à l’époque ne peut plus être honoré.  Donc des compensations s’imposent.

Les bases SUD/CGT et les « gros bras » du gouvernement Fillon, inapte à mener cette réforme, font-ils exprès de ne rien y comprendre, histoire de continuer à justifier leur existence ? On serait tenté de le croire.

et pendant ce temps là : EADS, UIMM : 4° semaine de silence au château
… auxquels s’ajoutent à la surprise générale 3 jours de silence radio-tv de la part du Président.

Prélude au retour du Sauveur de la réforme ?