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Monsieur le Président, devenez camusien !, par Michel Onfray

Monsieur le Président, je vous fais une lettre, que vous lirez peut-être, si vous avez le temps. Vous venez de manifester votre désir d’accueillir les cendres d’Albert Camus au Panthéon, ce temple de la République au fronton duquel, chacun le sait, se trouvent inscrites ces paroles : « Aux grands hommes, la patrie reconnaissante ». Comment vous donner tort puisque, de fait, Camus fut un grand homme dans sa vie et dans son oeuvre et qu’une reconnaissance venue de la patrie honorerait la mémoire de ce boursier de l’éducation nationale susceptible de devenir modèle dans un monde désormais sans modèles.

De fait, pendant sa trop courte vie, il a traversé l’histoire sans jamais commettre d’erreurs : il n’a jamais, bien sûr, commis celle d’une proximité intellectuelle avec Vichy. Mieux : désireux de s’engager pour combattre l’occupant, mais refusé deux fois pour raisons de santé, il s’est tout de même illustré dans la Résistance, ce qui ne fut pas le cas de tous ses compagnons philosophes. De même, il ne fut pas non plus de ceux qui critiquaient la liberté à l’Ouest pour l’estimer totale à l’Est : il ne se commit jamais avec les régimes soviétiques ou avec le maoïsme.

Camus fut l’opposant de toutes les terreurs, de toutes les peines de mort, de tous les assassinats politiques, de tous les totalitarismes, et ne fit pas exception pour justifier les guillotines, les meurtres, ou les camps qui auraient servi ses idées. Pour cela, il fut bien un grand homme quand tant d’autres se révélèrent si petits.

Mais, Monsieur le Président, comment justifierez-vous alors votre passion pour cet homme qui, le jour du discours de Suède, a tenu à le dédier à Louis Germain, l’instituteur qui lui permit de sortir de la pauvreté et de la misère de son milieu d’origine en devenant, par la culture, les livres, l’école, le savoir, celui que l’Académie suédoise honorait ce jour du prix Nobel ? Car, je vous le rappelle, vous avez dit le 20 décembre 2007, au palais du Latran : « Dans la transmission des valeurs et dans l’apprentissage de la différence entre le bien et le mal, l’instituteur ne pourra jamais remplacer le curé. » Dès lors, c’est à La Princesse de Clèves que Camus doit d’être devenu Camus, et non à la Bible.

De même, comment justifierez-vous, Monsieur le Président, vous qui incarnez la nation, que vous puissiez ostensiblement afficher tous les signes de l’américanophilie la plus ostensible ? Une fois votre tee-shirt de jogger affirmait que vous aimiez la police de New York, une autre fois, torse nu dans la baie d’une station balnéaire présentée comme très prisée par les milliardaires américains, vous preniez vos premières vacances de président aux Etats-Unis sous les objectifs des journalistes, ou d’autres fois encore, notamment celles au cours desquelles vous avez fait savoir à George Bush combien vous aimiez son Amérique.

Savez-vous qu’Albert Camus, souvent présenté par des hémiplégiques seulement comme un antimarxiste, était aussi, et c’est ce qui donnait son sens à tout son engagement, un antiaméricain forcené, non pas qu’il n’ait pas aimé le peuple américain, mais il a souvent dit sa détestation du capitalisme dans sa forme libérale, du triomphe de l’argent roi, de la religion consumériste, du marché faisant la loi partout, de l’impérialisme libéral imposé à la planète qui caractérise presque toujours les gouvernements américains. Est-ce le Camus que vous aimez ? Ou celui qui, dans Actuelles, demande « une vraie démocratie populaire et ouvrière », la« destruction impitoyable des trusts », le « bonheur des plus humbles d’entre nous » (?uvres complètes d’Albert Camus, Gallimard, « La Pléiade », tome II, p. 517) ?

Et puis, Monsieur le Président, comment expliquerez-vous que vous puissiez déclarer souriant devant les caméras de télévision en juillet 2008 que, « désormais, quand il y a une grève en France, plus personne ne s’en aperçoit », et, en même temps, vouloir honorer un penseur qui n’a cessé de célébrer le pouvoir syndical, la force du génie colérique ouvrier, la puissance de la revendication populaire ? Car, dans L’Homme révolté, dans lequel on a privilégié la critique du totalitarisme et du marxisme-léninisme en oubliant la partie positive – une perversion sartrienne bien ancrée dans l’inconscient collectif français… -, il y avait aussi un éloge des pensées anarchistes françaises, italiennes, espagnoles, une célébration de la Commune, et, surtout, un vibrant plaidoyer pour le « syndicalisme révolutionnaire » présenté comme une « pensée solaire » (t. III, p. 317).

Est-ce cet Albert Camus qui appelle à « une nouvelle révolte » libertaire (t. III, p. 322) que vous souhaitez faire entrer au Panthéon ? Celui qui souhaite remettre en cause la « forme de la propriété » dans Actuelles II (t. III, p. 393) ? Car ce Camus libertaire de 1952 n’est pas une exception, c’est le même Camus qui, en 1959, huit mois avant sa mort, répondant à une revue anarchiste brésilienne, Reconstruir, affirmait : « Le pouvoir rend fou celui qui le détient » (t. IV, p. 660). Voulez-vous donc honorer l’anarchiste, le libertaire, l’ami des syndicalistes révolutionnaires, le penseur politique affirmant que le pouvoir transforme en Caligula quiconque le détient ?

De même, Monsieur le Président, vous qui, depuis deux ans, avez reçu, parfois en grande pompe, des chefs d’Etat qui s’illustrent dans le meurtre, la dictature de masse, l’emprisonnement des opposants, le soutien au terrorisme international, la destruction physique de peuples minoritaires, vous qui aviez, lors de vos discours de candidat, annoncé la fin de la politique sans foi ni loi, en citant Camus d’ailleurs, comment pourrez-vous concilier votre pragmatisme insoucieux de morale avec le souci camusien de ne jamais séparer politique et morale ? En l’occurrence une morale soucieuse de principes, de vertus, de grandeur, de générosité, de fraternité, de solidarité.

Camus parlait en effet dans L’Homme révolté de la nécessité de promouvoir un « individualisme altruiste » soucieux de liberté autant que de justice. J’écris bien : « autant que ». Car, pour Camus, la liberté sans la justice, c’est la sauvagerie du plus fort, le triomphe du libéralisme, la loi des bandes, des tribus et des mafias ; la justice sans la liberté, c’est le règne des camps, des barbelés et des miradors. Disons-le autrement : la liberté sans la justice, c’est l’Amérique imposant à toute la planète le capitalisme libéral sans états d’âme ; la justice sans la liberté, c’était l’URSS faisant du camp la vérité du socialisme. Camus voulait une économie libre dans une société juste. Notre société, Monsieur le Président, celle dont vous êtes l’incarnation souveraine, n’est libre que pour les forts, elle est injuste pour les plus faibles qui incarnent aussi les plus dépourvus de liberté.

Les plus humbles, pour lesquels Camus voulait que la politique fût faite, ont nom aujourd’hui ouvriers et chômeurs, sans-papiers
et précaires, immigrés et réfugiés, sans-logis et stagiaires sans contrats, femmes dominées et minorités invisibles. Pour eux, il n’est guère question de liberté ou de justice… Ces filles et fils, frères et soeurs, descendants aujourd’hui des syndicalistes espagnols, des ouvriers venus d’Afrique du Nord, des miséreux de Kabylie, des travailleurs émigrés maghrébins jadis honorés, défendus et soutenus par Camus, ne sont guère à la fête sous votre règne. Vous êtes-vous demandé ce qu’aurait pensé Albert Camus de cette politique si peu altruiste et tellement individualiste ?

Comment allez-vous faire, Monsieur le Président, pour ne pas dire dans votre discours de réception au Panthéon, vous qui êtes allé à Gandrange dire aux ouvriers que leur usine serait sauvée, avant qu’elle ne ferme, que Camus écrivait le 13 décembre 1955 dans un article intitulé « La condition ouvrière » qu’il fallait faire« participer directement le travailleur à la gestion et à la réparation du revenu national » (t. III, p. 1059) ? Il faut la paresse des journalistes reprenant les deux plus célèbres biographes de Camus pour faire du philosophe un social-démocrate…

Car, si Camus a pu participer au jeu démocratique parlementaire de façon ponctuelle (Mendès France en 1955 pour donner en Algérie sa chance à l’intelligence contre les partisans du sang de l’armée continentale ou du sang du terrorisme nationaliste), c’était par défaut : Albert Camus n’a jamais joué la réforme contre la révolution, mais la réforme en attendant la révolution à laquelle, ces choses sont rarement dites, évidemment, il a toujours cru – pourvu qu’elle soit morale.

Comment comprendre, sinon, qu’il écrive dans L’Express, le 4 juin 1955, que l’idée de révolution, à laquelle il ne renonce pas en soi, retrouvera son sens quand elle aura cessé de soutenir le cynisme et l’opportunisme des totalitarismes du moment et qu’elle « réformera son matériel idéologique et abâtardi par un demi-siècle de compromissions et (que), pour finir, elle mettra au centre de son élan la passion irréductible de la liberté » (t. III, p. 1020) – ce qui dans L’Homme révolté prend la forme d’une opposition entre socialisme césarien, celui de Sartre, et socialisme libertaire, le sien… Or, doit-on le souligner, la critique camusienne du socialisme césarien, Monsieur le Président, n’est pas la critique de tout le socialisme, loin s’en faut ! Ce socialisme libertaire a été passé sous silence par la droite, on la comprend, mais aussi par la gauche, déjà à cette époque toute à son aspiration à l’hégémonie d’un seul.

Dès lors, Monsieur le Président de la République, vous avez raison, Albert Camus mérite le Panthéon, même si le Panthéon est loin, très loin de Tipaza – la seule tombe qu’il aurait probablement échangée contre celle de Lourmarin… Mais si vous voulez que nous puissions croire à la sincérité de votre conversion à la grandeur de Camus, à l’efficacité de son exemplarité (n’est-ce pas la fonction républicaine du Panthéon ?), il vous faudra commencer par vous.

Donnez-nous en effet l’exemple en nous montrant que, comme le Camus qui mérite le Panthéon, vous préférez les instituteurs aux prêtres pour enseigner les valeurs ; que, comme Camus, vous ne croyez pas aux valeurs du marché faisant la loi ; que, comme Camus, vous ne méprisez ni les syndicalistes, ni le syndicalisme, ni les grèves, mais qu’au contraire vous comptez sur le syndicalisme pour incarner la vérité du politique ; que, comme Camus, vous n’entendez pas mener une politique d’ordre insoucieuse de justice et de liberté ; que, comme Camus, vous destinez l’action politique à l’amélioration des conditions de vie des plus petits, des humbles, des pauvres, des démunis, des oubliés, des sans-grade, des sans-voix ; que, comme Camus, vous inscrivez votre combat dans la logique du socialisme libertaire…

A défaut, excusez-moi, Monsieur le Président de la République, mais je ne croirai, avec cette annonce d’un Camus au Panthéon, qu’à un nouveau plan de communication de vos conseillers en image. Camus ne mérite pas ça. Montrez-nous donc que votre lecture du philosophe n’aura pas été opportuniste, autrement dit, qu’elle aura produit des effets dans votre vie, donc dans la nôtre. Si vous aimez autant Camus que ça, devenez camusien. Je vous certifie, Monsieur le Président, qu’en agissant de la sorte vous vous trouveriez à l’origine d’une authentique révolution qui nous dispenserait d’en souhaiter une autre.

Veuillez croire, Monsieur le Président de la République, à mes sentiments respectueux et néanmoins libertaires.

Le grand trucage

Un collectif de statisticiens dénonce les manipulations du gouvernement

 

Une dizaine de têtes chercheuses regroupées derrière le pseudonyme de Lorraine Data publient un brûlot sur la manipulation des statistiques par le gouvernement.

 

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  • Où l’on cache le grand flop du « travailler plus pour gagner plus »

  • Où l’on escamote des chômeurs en les transférant dans une nouvelle catégorie

  • Où l’on invente une pauvreté « à la française » qui ne peut que diminuer

  • Où l’on confond l’activité des gendarmes et celle des voleurs

 

article complet sur www.lexpansion.com

idées reçue #4 : l’opposition est incapable de formuler des propositions

Celle-ci est l’une des préférées de l’actuel Premier Ministre, qui invoque à l’envi le prétendu vide idéologique de l’opposition.

Je prendrai pour seul contre exemple cinglant les conclusions de la réunion dijonnaise du 14 novembre dernier, dont le fond a été éclipsé par la malencontreuse irruption de Ségolène Royal.

6 propositions pour l’Education :

? N°1 – Fonder un nouveau contrat entre la Nation et son école


? N°2 – Des efforts financiers garantis dans la durée
en contrepartie d'améliorations du système

Malgré le contexte budgétaire difficile de 2012, les efforts financiers qui devront être consentis, et garantis dans la durée, devront aller de pair avec l’amélioration du fonctionnement de l’école et de son efficacité par la mise en ?uvre de réformes structurelles portant sur le métier d’enseignant, les temps scolaires, l’organisation des études, les méthodes pédagogiques.


? N°3 – Le métier d’enseignant doit évoluer

Il faudra réfléchir au temps de présence dans les établissements, notamment pour permettre un meilleur accompagnement des élèves (tutorat, soutien scolaire, relations, concertation avec les élèves, orientation, accueil et conseil avec les familles?). L’autonomie des établissements devra être renforcée, les conditions de travail des enseignants fortement améliorées, ainsi que leur rémunération. La formation professionnelle initiale et continue des personnels devra aussi être revue. Des pré-recrutements devront être engages.


? N°4 – Réaménager de façon concertée et puissante les temps scolaires

Pour respecter enfin les rythmes de vie des enfants et des adolescents, la journée et la semaine scolaire doivent être profondément réaménagées, et l'année scolaire devra être allongée au minimum de trois semaines.


? N°5 – Refonder une véritable continuité éducative

Pour permettre à chaque élève d'atteindre un socle commun de connaissances et de compétences avant la fin de la scolarité obligatoire, on assurera une continuité éducative qui fait aujourd’hui défaut. Cette continuité éducative pourrait être déclinée ainsi, de l'accueil de la petite enfance jusqu'à la fin du collège :    

 – Mise en place d’un service public de la petite enfance adossé aux premières années de l'école primaire (petites sections de maternelle) avec éducateurs et enseignants communs ;

– Un effort particulier devra être fait pour l'école primaire afin de permettre à tous les enfants d'entrer au collège dans les meilleures conditions possibles ;

– Réforme du collège avec des enseignements regroupés par champ de connaissance avec un petit nombre d'enseignants en 6e et 5e ;

– la valorisation de méthodes pédagogiques propres à promouvoir toutes les intelligences et tous les talents.

 

? N°6 – Lutter sérieusement contre la violence scolaire dans les établissements
Pour assurer la tranquillité et la sûreté, nous renforcerons la présence stable d'adultes qualifiés pour faire face aux incivilités et aux violences, la présence humaine et le travail en équipes étant la seule réponse durable à des problèmes qui perturbent considérablement le bon fonctionnement de l'école dans certaines zones.

à télécharger dans son intégralité sur le site www.le-rassemblement.fr

ou bien ici : http://peillon.typepad.fr/Conclusions%20Dijon%20PRESSE%20OK.pdf

Chroniques de la rupture #59 – novembre 2009

La diversion-improvisation du jour : la proposition de transférer les cendres d'Albert Camus au Panthéon. Tout petit bruissement médiatique, les héritiers s'y opposent, fermez le ban.

 

Fillon Sifflé au congrès des Maires de France, qui protestent contre la façon dont les réformes de la taxe professionnelle et des collectivités territoriales sont menées.


Le Président Sarkozy se dérobe et part en visite en Arabie Saoudite.


Pourtant en 2008, à ce même congrès « Et en même temps vous dire que c'est un rendez-vous, le vôtre, que je connais bien, auquel j'ai participé souvent et je n'imagine pas qu'un Président de la République puisse s'exonérer d'entendre ce qu'ont à lui dire des maires de toutes les tendances politiques et de toutes les régions. »


Il compensera deux jours plus tard en convoquant quelques centaines de maires UMP à l'Elysée pour un nième happening médiatique.


Allez, on zappe, et dès la semaine suivante on se souvient que les élections régionales ne sont pas bien loin, et qu'il est grand temps de revenir au premier des fondamentaux, j'ai nommé « La sécurité des Français ». Déplacement en banlieue à grands renforts de sirènes et de caméras.


Le discours s’intitule « Agir pour la sécurité des Français », et l'amalgame est terrible : « Tant que je serai Président de la République, n'accepterai pas une régularisation globale de ceux qui n'ont pas de papiers ».

http://www.ouest-france.fr/actu/actuDet_-Sarkozy-contre-une-regularisation-massive-des-sans-papiers_39382-1165848_actu.Htm

 

« Tant que je serai Président de La République ? »

1/ ça veut dire qu'un jour il ne le sera plus, et ça c'est déjà un bonne nouvelle

2/ ça laisse entendre qu'après, il pourrait y être favorable. Et si l'on pousse un peu le bouchon, ça pourrait même vouloir dire qu'il y était favorable et que c'est la pression de la gauche libertaire qui l'en a aura empêché pendant son mandat.


Dans un français impeccable, il poursuit : « Tous ceux qu'on prendra pas sur le fait, on les prendra par les éléments de train de vie, les voitures, les montres…« 
Tremble, carcasse, ton train de vie de trahira ! Si tu organises des réceptions au Fouquet's ou si tu passes tes vacances sur le yacht d'un copain, tu risques de te faire gauler par la patrouille !

 

 Plus personne ne se souvient qu'il devait exister un « Plan Marshall des banlieues », porté par une Secrétaire d'Etat à la Ville devenue bien soumise, et absente ce jour là.

 

 Clou du spectacle, la proposition de l'ex-championne du gnan-gnan radiophonico-pédiatrique sur une loi anti-fessée. Histoire d'interdire également les coups de pied au c? qui se perdent ?

La Gonflitude, l’Autruche et le Philosophe

La Gonflitude
Rappellons pour commencer qu’une bonne moitié des soutiens de Ségolène provient de feu le courant NPS, animé depuis 2003 par Peillon et Montebourg. Ils se sont ensuite ralliés par pragmatisme plus que par conviction à Ségolène dès l’été 2006, soutien renouvelé pour la plupart d’entre nous lors du congrès en 2008 sous la bannière « Espoir à Gauche ».

Notons ensuite que Ségolène s’est plus préoccupée depuis ce congrès (aussi injuste en ait été l’arbitrage final) de sa Région et de son association Désir d’Avenir, que du courant Espoir à Gauche effectivement mené par Vincent Peillon. A ce titre l’incursion dijonnaise du WE dernier est discutable sur la forme et sur le fond. La légitimité de la « reprise en main » annoncée ce soir n’est pas nécessairement fondée.

L’Autruche
Moi, je n’ai rien compris, je préfère ne pas voir ça », vient de déclarer Martine Aubry au journal de France 2. « Je préfère voir les socialistes qui aujourd’hui travaillent. »….(et je suis) « très occupée par ce qui intéresse les français ».
Bien sûr, quand on est leader et que l’on voit deux éminents dirigeants s’écharper en public, on se dépèche de ne rien faire, de ne rien dire, de regarder de l’autre côté et de sortir deux ou trois expressions toutes faites. Quel bel acte de leadership. Et quel mépris.
Comme si Ségolène de son côté, et Vincent du sien, s’étaient tournés les pouces ces derniers temps. Les retraites, l’indépendance des media (thèmes abordés à Marseille en août dernier), l’éducation (sujet officiel de la réunion de Dijon samedi dernier), la régulation mondiale de la finance (défendue par Peillon au Parlement Européen, voir http://europeansforfinancialreform.org/fr/home) , le « chèque contraception » en Poitou Charente, ce sont des sujets qui ne préoccupent pas les français ?
Ce qui intéresse les Français, c’est aussi par exemple le non-cumul des mandats, voté par les militants socialistes le 1er octobre dernier, et que l’on se dépèche là encore d’oublier dès la constitution des listes pour les régionales. Là encore Madame la Première Secrétaire, « on préfère ne pas voir ça » ?

Le Philosophe
Serein, Vincent tient le coup et se déclare « tout à fait pour le vote des militants » afin de désigner les animateurs du courant Espoir à Gauche.
« 
Ce que nous faisons ici, notre Rassemblement, sans polémique stérile avec nos camarades et les directions de nos partis respectifs, c'est cela. Au moment où nous sommes tellement incapables, aux européennes déjà, mais aux régionales encore, au premier tour, de faire le rassemblement des forces sociales, écologiques, démocrates, notre volonté commune  est de montrer que cela est possible, de prouver le mouvement en marchant, de donner le signal qu'un espoir est possible, que des femmes et des hommes de bonne volonté sont disponibles pour cela. Nous défrichons l'avenir. Nous inventons le possible. Nous entretenons l'espérance. J'ai bien compris qu'il ne fallait pas en attendre des remerciements. Mais nous n'avons pas non plus, je vous le dit, à nous en excuser.« 
www.le-rassemblement.fr

Idées reçue #3 : la droite sait gérer les deniers publics, la gauche, non

La Gauche est dépensière et creuse les déficits (à cause de tous ces faignants d’assistés)

La Droite sait gérer les dépenses publiques (grâce à une politique qui libère des entraves et génère de la croissance)

La preuve par l’image avec ce graphique qui représente l’évolution de la dette publique depuis 1997 (Milliards d’euros)


commentaires et analyse sur http://www.alternatives-economiques.fr/la-dette-publique-explose_fr_art_633_45557.html

Chronique de la rupture #58 ? novembre 2009

 

6 novembre 2009, la mi-mandat.


A peine le temps de souffler, et ça repart de plus belle :

Au Sénat, Raffarin organise le soulèvement d'une trentaine de ses confrères en pétition contre la réforme de la taxe professionnelle. Ils prétendent ne pas vouloir la voter en l'état.


Autour du « grand emprunt », le conseiller du président convainc une soixantaine de députés UMP de faire monter la barre à 100 Millions d'Euros, alors que la commission Rocard-Juppé, soutenue par le Ministre des finances et celui du budget, préconise 30 à 40.Le Premier Ministre s'emporte à l'Assemblée en rappelant que le conseiller ne fait pas partie de l'exécutif.


Dans la foulée, il tacle sa Ministre des Sports qui s'était déclarée la semaine dernière opposée à l'abandon de la niche fiscale dite « Droit à l'Image Collectif» dont bénéficient les sportifs de haut niveau.


Ça flingue de partout.


C'est donc le moment de faire diversion et de sortir son Hortefeux, qui nous gratifie d'une proposition de couvre-feu ciblé sur des mineurs délinquants. Les compliments pleuvent à l'annonce de cette idée : incantatoire, démagogique, inapplicable ?


Le lundi suivant, c'est Kouchner qui attaque Besson sur la question des charters d'expulsés vers l'Afghanistan.


Puis Eric Raoult se rappelle à notre bon souvenir en invoquant un imaginaire devoir de réserve du Prix Goncourt, qui s'était laissée aller à qualifier la France de Sarkozy de «monstrueuse »? en août, soit trois mois avant l'obtention de son prix !  Le ministre de la culture est obligé d'intervenir, fermement mais discrètement.


Puis c'est Pasqua qui se lâche contre Chirac et Villepin.


C'est alors qu'on apprend, en pleine commémoration des 20 ans de la chute du mur de Berlin, qu'il y était, notre Président, le 9 novembre 1989, avec son scalpel et ses petits bras musclés.

La preuve ? Tout le monde se souvient l'avoir vu, Fillon and C0, Juppé et Ulysse Gosset, correspondant de TF1, y étaient aussi parait-il.


Toutefois, Juppé ne sait plus, à deux ou trois jours près, quand ils y furent exactement

Ulysse Gosset quant à lui, dit qu'il était à Moscou ce jour là et qu'il a bien rencontré Sarko à Berlin, mais une semaine plus tard.


Entre nous, l'ouverture de la frontière Est-Ouest a été autorisée presque par mégarde, vers 19h00 ce jour là, à l'issue de la conférence de presse de Günter Schabowski, responsable du  parti communiste est-allemand. Alors, Sarko-qui-a-du-flair était là-bas car il savait ce qui allait se passer ? Ou bien il a demandé à son copain Tapie comment faire pour aller très vite d'un point A à un point B ? Ou bien il nous pipote ? Navrant de puérilité et de ridicule.

 

Même Bernard Laporte s’y met en nous infligeant ses mémoires. Une histoire de gens bons ?


Sur ce, le magazine américain Forbes publie son classement annuel des personnalités les plus influentes du monde :

1er : Barack Obama

?

25° : JC Trichet

?

47° : Dominique Strauss-Kahn

?

52° : Bernard Arnaud

?

56° : Nicolas Sarkozy.

Forbes souligne les multiples et récentes affaires personnelles le concernant, ainsi que sa propension a trop dépenser l'argent public dans un mode de gouvernance « socialist-style »

http://www.forbes.com/lists/2009/20/power-09_Nicolas-Sarkozy_J3LK.html

 

Elle est chouette, sa « France d'Après », une vraie réussite.

Chroniques de la rupture… en librairie *** mise à jour à mi-mandat ***

Le 6 mai 2007,  cela fait maintenant deux ans et demi, La France a opté pour « la rupture ». Il m’a fallu accepter et respecter ce choix pour un projet et pour un candidat qui n’étaient pas ceux que j’avais soutenus.


Mais j’avais du mal à y croire. Alors j’ai voulu, dès le 7 mai, tenir au fil de l’eau ces « Chroniques de la rupture », pour oublier certes, pour compenser, mais aussi pour modestement contribuer à ce que, le jour venu, en 2012 ou avant, la mémoire collective ne soit pas une fois encore balayée par de nouveaux discours et d’improbables promesses.


Une nouvelle version du premier tome, reprenant les chroniques dela première moitié du mandat, est dorénavant disponible en librairie.



 

sur le site lulu.com

Support independent publishing: Buy this book on Lulu.></a> <p><span style=

 

http://www.lulu.com/content/livre-%C3%A0-couverture-souple/chroniques-de-la-rupture—tome-1-(poche)/7095169
Pourquoi ne pas avoir attendu la fin du quinquénat pour le publier ?
Parce qu’on oublie bien plus vite qu’on le pense.
Parce que l’histoire s’est accélérée, parce que le monde s’est installé depuis plusieurs mois dans une crise qui a sonné le glas du modèle libéral anglo-américain dont se réclamait le candidat Sarkozy,et qui inspira sa fameuse stratégie de rupture. Parce que le temps dubilan est déjà venu.

Et puis parce que, même si je me disais en démarrant qu’il yaurait d’inéluctables ratés et que les évènements me fourniraient un peu d’inspiration, force est d’avouer en toute humilité que je n’en attendais pas tant …

Merci aux plus anciens lecteurs, et bonne lecture aux nouveaux arrivants!