- Les élections municipales, vues de l’intérieur.
Quelques mois avant les élections se constituent les listes qui seront soumises aux suffrages de nos concitoyens.
Au PS cette désignation se déroule en trois temps :
1. Election de la tête de liste
2. Validation de la liste par une commission émanant des instances dirigeantes locales
3. Ratification par l’ensemble des militants.
Ces deux dernières phases sont pour le néophyte l’occasion de contempler des comportements pour le moins insolites… La liste, avec au jeu de la proportionnelle ses places éligibles et ses places non éligibles, justement. Il y a celles et ceux :
- qui voudraient en être et qui en sont
- qu’on ne voit jamais et qui estiment devoir en être
- qui n’ont rien demandé et qui râlent parcequ’ils y sont
- qui n’ont rien demandé et qui râlent parcequ’ils n’y sont pas
- qui voulaient en être et qui ne le veulent plus puis que le veulent puis qui …
- qui ne voulaient pas en être et qui maintenant le veulent puis qui veulent plus puis …
- qui veulent bien en être à condition d’être sûrs d’être élus
- qui veulent puis qui ne veulent plus puis qui veulent puis qui ne veulent plus puis …
- qui finalement, maintenant qu’il y sont, ne veulent plus
- qui pensent que ça va faire de l’ombre à leur belle-fille si ils y sont, et donc qui veulent plus, puis qui finalement…
- qui sont sur la liste mais qui votent NON lors de sa ratification
- qui font courrir des rumeurs se voulant inquiétantes sur des sollicitations dont ils seraient l’objet par des listes concurrentes
- qui pensent que tel petit copain parce qu’il a un CV devrait être bien plus haut placé
- qui pensent que tel « camarade » parce qu’il a voté NON au référendum sur le traité européen devrait être bien moins haut placé
- qui votent NON à cette liste parce que tu comprends il y a cinq ans machin il avait dit à truc que …
- qui trouvent qu’il y a trop de verts
- qui trouvent qu’il n’y a pas assez de verts
- qui trouvent qu’il y a trop de communistes
- qui trouvent qu’il n’y a pas assez de communistes
- qui veulent y être mais qui renâclent à remplir le formulaire de déclaration
Ensuite vient la campagne et là y a celles et ceux :
- qui sont sur la liste et que l’on voit sur le terrain
- qui sont sur la liste et que l’on ne voit pas, ou si peu, sur le terrain
- qui ne sont pas sur la liste et que l’on voit sur le terrain, si si , il y en a
- qui ne sont pas sur la liste et que l’on ne voit pas sur le terrain, si si , il y en a aussi
- qui se mettent un nez rouge pour faire joli et ne pas être monocolor
- qui débarquent en permanence
- qui ne participent à rien et s’étonnent qu’on ne tienne pas compte de leur avis
Enfin viennent les résultats, l’après-campagne et là y a celles et ceux :
- sur la liste ou pas, sont restés invisibles et viennent nous expliquer tout ce qu’il aurait fallu faire
- sont bien contents des résultats parce qu’il l’avaient dit qu’il fallait bien ce candidat là
- sont bien contents des résultats parce qu’il l’avaient dit qu’il ne fallait pas ce candidat là
- sont heureux que le candidat ait fait mieux que le candidat la fois d’avant
- sont heureux que le candidat ait fait moins bien que le candidat la fois d’avant
- sont désolés que le candidat ait fait mieux que le candidat la fois d’avant
- sont désolés que le candidat ait fait moins bien que le candidat la fois d’avant
- réécrivent déja l’histoire afin de mieux préparer leur position pour la prochaine élection
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