A la suite de la plainte d'Anticor dans l'affaire des sondages de l'Elysée et du refus du 7 novembre dernier de la Cour d'Appel de Paris d'en autoriser l'instruction, le groupe socialiste du Sénat vient de décider de demander la constitution d'une commission d'enquête sur les sondages de Matignon et de l'Élysée. Cette commission pourrait voir le jour avant la fin de l'année, après le vote d'une proposition de résolution en ce sens.
En effet, s'ajoutant à l'affaire des sondages de l'Elysée pour laquelle Anticor a été seul à se porter partie civile, la Cour des Comptes a récemment dénoncé dans un rapport les dépenses de communication du gouvernement pour les sondages ou du coaching. Ces dépenses ont été engagées dans des conditions contestables indique la Cour des Comptes, sur des sujets parfois éloignés de l'action publique. L'Assemblée Nationale avait refusé une telle commission d'enquête, invoquant le principe de séparation des pouvoirs.
Ce rapport met également en cause les conditions de passation de marchés sans appels d'offres et vise notamment un bénéficiaire, la société Giacometti-Péron, dont l'un des dirigeants, Pierre Giacometti, est aussi conseiller du président de la République (comme ce fut le cas de Patrick Buisson pour les sondages de l'Elysée).
De 2006 à 2010, les dépenses en communication du gouvernement sont passées de près 95 millions d'euros par an à 133 millions d'euros, soit une hausse de 41%, d'après les données de la Cour des comptes.
Nous nous félicitons de cette initiative du Sénat et nous suivrons très attentivement les travaux et les conclusions de cette commission d'enquête que nous souhaitons efficace, parallèlement au dépôt de la plainte qu'Anticor a déjà annoncée pour ce nouveau dossier et qui sera déposée en temps utile.