Chers Camarades, chers Amis,
Balzac, dans sa Monographie de la presse parisienne, cite les spécialités journalistiques, qu'il classe comme des espèces, et il distingue le ?rienologue?. On pourrait aussi s'attarder sur les ?déclinologues? comme Nicolas BAVEREZ, déconologue qui enfonce des portes ouvertes.
Hier, lors de notre réunion de section, nous avons évoqué l'emprise de plus en plus envahissante que SARKOZY exerce sur la presse, et les médias en général. Il est présent tous les soirs à la télévision; il devrait se souvenir comme cela a fini par nuire à VGE, qui a provoqué une overdose de présence et de préséance aux yeux des Français.
Il est vrai que la télé et la presse se mélangent, comme dans l'émission de Ruquier, ?on n'est pas encore couchés?, où Eric ZEMMOUR intervient en ?rienologue? en chef. Il vient d'être cité pour le prix ?Y'a Bon Awards?, qui récompense les déclarations riches en préjugés ?ethno-raciaux? et pour la banalisation des propos qui nuisent à l'unité républicaine, mais a été dépassé d'une courte tête, c'est le mot, par le beauf Eric RAOULT, député-maire du Raincy, qui arrive en premier!
J'ai le souvenir d'Eric ZEMMOUR disant:? les cent millions de Turcs qui vont déferler en Europe? et moi qui étais à côté de lui, lors d'un ?pot?, corriger: non, Eric, ils sont 72 millions, et ils ne veulent pas ?déferler?, mot que de Villiers emploie souvent. Et Zemmour de me dire: quand on aime, on ne compte pas!
C'est là que j'ai compris l'absence de sérieux de ce ?rienologue?, qui travaille dans un journal (Le Figaro) où les gens intelligents n'ont jamais manqué, comme Stéphane DENIS. Pour être objectif, Zemmour a publié un livre intéressant, à clé, ?L'Autre? concernant les origines de CHIRAC.
Il y a des moments pénibles à passer pour la gauche, en ce qui concerne l'information, et qui me rappellent les plus mauvais épisodes du gaullisme, avec une limace qui s'appelait Jean NOCHER, et qui insultait impunément François MITTERRAND, presque tous les soirs, sur ce qui était le France-Inter de l'époque, et présentait très bêtement et salement l'actualité. J'avais douze ans, mais je m'en souviens encore.
Il n' y avait pas de droit de réponse de l'opposition à l'époque, encore moins de débats contradictoires. Plus tard, j'avais vingt ans en 68, un petit vieux Jean BENEDETTI présentait le journal du soir, sur la chaîne d'Etat, en 1969, sur un ton papelard et conformiste, insupportable, et concluait pratiquement en disant ?allez vous coucher maintenant?.
Tout cela a sauté en 1981, avec la libéralisation de l'information, sur les ondes, et plus tard, CANAL + sous la direction éclairée d'André ROUSSELET.
C'est Georges POMPIDOU qui disait: la télé, c'est l'arme absolue! Il avait raison, et Alain PEYREFITTE insistait: si nous ne faisons pas de bêtises, nous sommes là pour cent ans!
Heureusement, ça ne s'est pas produit. Mais le mot est tellement révélateur.
Pourquoi parler de cela? Parce que au fond, la droite se croit propriétaire de la France, légitime, et ne comprend pas l'alternance, refuse l'alternance, de toutes ses forces, et par tous ses moyens.
La gauche, naïve, croit à un match équitable, avec des règles du jeu.
Le mot de la fin, du fond de la cuve, revient à Michel Debré, avait dit le 13 MAI (1981, celui-là), après l'élection: ?François MITTERRAND n'est pas légitime!?
Mot fétide qui dit tout…
Il n'y a pas que la presse, il y a les nominations dans l'industrie, dans la justice, chez les hauts fonctionnaires. Ce premier (et j'espère) seul mandat de 5 ans nous montre très exactement tout ce que nous devons refuser.
Lire la brochure imposante que vient d'éditer le PS: La France en libertés surveillées.