Chronique de la rupture #29

* pour ne rien oublier dans les mois qui viennent, nous republions régulièrement les premières chroniques 3 ans après, telles qu’elles furent écrites depuis mai 2007 *

En route donc pour le merveilleux pays de la Sarkozye triomphante, où classe, exemplarité et efficacité se conjuguent au service du « Tout possible ».

 

Avril 2008 ? 1ère partie


Manifestations des lycéens contre les suppressions de postes annoncées à la rentrée 2009. « La démographie et le nombre de lycées en baisse, donc on réduit le nombre de profs, c'est normal, non ? » déclarent à qui veut l'entendre le premier ministre et le ministre de l'éducation (incapable au passage d'effectuer en direct sur Canal + une bête règle de trois, tétanisé même). Sauf que la baisse du nombre de lycées est telle que si le nombre de professeurs diminuait en proportion, ce sont 1500 postes qui seraient supprimés. Et sauf que déjà dans les lycées, depuis plusieurs années, la DHG (Dotation Horaire Global, budget alloué par l'académie), ne permet déjà pas de suivre les instructions du BO (Bulletin Officiel indiquant les ratios de profs/élève et de nombre d'heure par classe par matière). 

Suppression de la carte « famille nombreuse », et discours hypocrito-libéral de la brailleuse de service, secrétaire d'état à je ne sais quoi : « l'état n'est pas là pour sponsoriser la SNCF alors que celle-ci fait des bénéfices  (NDLR : bien sûr ma grande puisque ses dettes ont été soigneusement parquées dans RFF il y a quelques années), et donc c'est à la SNCF de prendre des dispositions pour proposer des solutions commerciales aux familles nombreuses ».

Dans la foulée la SNCF annonce la disparition de la carte étudiant. Pas la carte TGV à 9 A/R par mois et photo interchangeable, pas notre carte négociée de haute lutte fin 1981 après la mise en service du premier TGV, pas « ma » carte quand même ?

Le rapport du conseil de modernisation du 4 avril stipule : « Prise en charge, en les maintenant, des tarifs sociaux de la SNCF par la politique commerciale de l'entreprise ». Ce dernier terme, « par la politique commerciale » signifie bien que l'intention était de transformer la carte « famille nombreuse » en une carte payante type « fréquence ». Couac magistral, amateurisme total, ni le ministre des transports ni le Président de la SNCF n'étaient au courant de ces intentions.

Et bling ! Dès le lendemain, rétropédalage à toute vapeur, réhabilitation de la carte, avec même extension aux familles « semi-nombreuses », par exemple mono-parentales ou avec moins de trois enfants, sous condition de ressources. Tiens, existerait-il encore quelque part des socialistes, cachés dans les ministères ou à l’Elysée, préoccupés par autre chose que par le savonnage de la planche de leur camarade ou que par la préparation d’un congrès ?

Fermeture annoncée de casernes. Certes ce sont des militaires et ils sont payés pour faire ce qu'on leur dit, mais tout de même : et les gens là-dedans, les femmes, les enfants, et l'aménagement du territoire, et les commerces qui vont fermer dans les villes de garnisons. Une pensée émue pour tous ces braves gens de droite qui ont voté Sarko en 2007 et qui y croyaient? Aucune entreprise n'oserait, ne pourrait même se comporter ainsi. L'état sarkozyste, lui, le peut.

République exemplaire. Le candidat président nous avait promis une « République Exemplaire ». Nous nous attacherons donc à ne pas passer à côté de toute Manifestation d’exemplarité. Par exemple celle-ci Le Canard Enchaîné puis Libération relatent que des agents de la Police Aux Frontières) seraient récompensés en miles par les compagnies aériennes, lorsqu’ils raccompagnent des expulsés hors de France. Le Ministère de l’Intérieur ne dément pas.

A propos de la loi sur les OGM, une jeune ministre ose traiter ses collègues de lâches et se voit humiliée, obligée de présenter des excuses.

Trois jours avant, la secrétaire d'état aux droits de l'homme s'était permis d'évoquer  dans le JDD des conditions de participation du Président à la cérémonie d'ouverture des JO de Pékin. Elle se voit rabrouée, obligée de publier un démenti.

Jamais cela ne serait arrivé à un politicard homme, vieux, blanc et gras.

Fermeture annoncée d'hôpitaux. Comme les tribunaux et les casernes, on fait des économies à coups de serpe, sans concertation, sans appréciation aucune des conséquences de tout cela sur le tissu social et économique du pays, sur la vie des individus.

Le tout rappelons le pour gagner des bouts de chandelle, bien moins en tout cas que le coût du paquet fiscal et de son cortège de  baisses ou de remboursement d'impôts.

 

En résumé, une bien belle quinzaine ma foi, comme on en n'avait pas vue  depuis bien longtemps?

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