Arnaud MONTEBOURG, Ministre du Redressement Productif, était ce jour à Rome pour la deuxième rencontre des Amis de l’Industrie, après une première réunion à Paris le 23 octobre 2013. Le ministre se félicite de « la dynamique évidente qui est désormais à l’?uvre en Europe au niveau politique, autour de l’objectif partagé d’une reconquête industrielle au sein de l’Union Européenne ». Il estime également qu' « avec 8 pays signataires de plus qu’en octobre dernier, et des points d’accord très solides, la réunion des amis de l’industrie est maintenant une instance politique qui va compter sur le front de la réorientation de l’Europe ». Veuillez trouver le communiqué de presse commun sur lequel 17 des membres de l’Union Européenne se sont mis d’accord. Communiqué conjoint de M. Arnaud MONTEBOURG, Ministre du Redressement productif, France M. Flavio ZANONATO, Ministre du Développement économique, Italie M. José MANUEL SORIA, Ministre de l'Industrie, du Tourisme et de l'Innovation, Espagne M. Kostis HATZIDAKIS, Ministre du Développement et de la Compétitivité, Grèce Mme Sabina SKRTIC, Vice-Ministre de l'Economie, Croatie M. Andrei Dominic GEREA, Ministre de l'Economie, Roumanie M. Dragomir STOYNEV, Ministre de l'Economie et de l'Energie, Bulgarie M. Petr BURIANEK, Ambassadeur de la République Tchèque Mme Zaiga LIEPINA, Vice-Secrétaire d'Etat au Ministère de l'Economie, Lettonie M. Etienne SCHNEIDER, Ministre de l'Economie et du Commerce extérieur, Luxembourg M. Jean-Claude MARCOURT, Ministre de l'Economie, Belgique Mme Andreja KERT, Secrétaire d'Etat au Ministère du Développement économique, Slovénie M. Pedro GONCALVES, Secrétaire d'Etat au Ministère de l'Economie, Portugal M. Pavol PAVLIS, Secrétaire d'Etat au Ministère de l'Economie, République Slovaque M. Evaldas GUSTAS, Ministre de l'Economie, Lituanie M. Leonidas MARKIDES, Ambassadeur de Chypre M. Christian CARDONA, Ministre de l'Economie, de l'Investissement et des PME, République de Malte À la lumière des résultats obtenus lors de la première conférence ministérielle européenne des Amis de l'industrie, qui s'est tenue à Paris le 23 octobre 2013, nous réaffirmons notre espoir que le prochain Conseil européen adopte un programme ambitieux pour l'industrie européenne. La crise actuelle justifie encore davantage que l'on continue à mettre en ?uvre des politiques visant à inverser la tendance au déclin et à préparer la reprise économique et le renouveau industriel européen. L'Europe doit s'appuyer sur sa base industrielle, qui demeure un élément central de son économie, et l'adapter aux nouveaux défis sociétaux auxquels elle est confrontée pour en faire un véritable moteur de la croissance et de la création d'emplois à long terme. L'objectif politique visant à porter à 20 % la part de l'industrie dans le PIB européen d'ici à 2020 doit être maintenu et assumé à tous les niveaux de décision. Pour ce faire, nous convenons qu'il est nécessaire d'améliorer la gouvernance en donnant plus d'importance au volet industriel du Conseil compétitivité, notamment en renforçant le rôle du Groupe de haut niveau sur la compétitivité et la croissance pour soutenir l'économie réelle et les secteurs industriels ayant le plus souffert de la crise. Des mesures concrètes et nouvelles doivent être prises en faveur d'une stratégie ambitieuse et renouvelée pour la compétitivité, plaçant l'industrie au c?ur du processus de décision européen. En vertu de l'article 173 du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, l'action de l'Union européenne et de nos pays doit viser à accélérer l'adaptation de l'industrie aux changements structurels. Nous invitons par conséquent le prochain Conseil européen à partager notre analyse et à donner un mandat clair au Conseil compétitivité à cet égard. Un pacte industriel doit compléter le Pacte pour la croissance e l'emploi pour atteindre les objectifs de la stratégie « Europe 2020 ». Ce pacte devra s'appuyer sur un cadre européen des politiques énergétique et climatique à l'horizon 2030 qui soit prévisible et efficace pour le secteur industriel, notamment au regard de la prévention des « fuites de carbone ». Dans cette optique, il est important de définir une cible de réduction des émissions de gaz à effet de serre pour obtenir un accord équilibré au niveau mondial en 2015. Une clause de réexamen doit être envisagée si les résultats des négociations entre l'UE et des pays tiers le justifient. En outre, il conviendrait d'adopter de nouveaux cadres au sein de l'UE visant à limiter la hausse des prix de l'énergie qui affecte la compétitivité globale de l'industrie européenne. Le renforcement des chaînes de valeur industrielles est un facteur clé pour relever le premier défi de l'industrie européenne : l'amélioration de la compétitivité. Nous avons besoin d'une politique industrielle de long terme qui tienne compte de l'interdépendance croissante de nos entreprises et qui offre à la base industrielle de l'UE une compétitivité durable tout en assurant la cohérence des cadres stratégiques et réglementaires. La question de la compétitivité industrielle devrait être prise en compte lors de la conception d'autres politiques sectorielles, de manière à garantir la cohésion entre toutes les actions conduites par l'UE. Nous reconnaissons la contribution importante du secteur manufacturier à la création de valeur ajoutée et à la réindustrialisation. Parce qu'elle recèle un fort potentiel en termes de création d'emplois qualifiés, d'innovation et de développement des exportations et de l'activité économique à l'échelle internationale, l'industrie manufacturière doit être placée au centre de notre action. Dans ce domaine, nous soutenons le choix de mesures orientées prioritairement sur les secteurs en transition et les vecteurs de développement et de croissance d'une industrie manufacturière de pointe. Cette action doit s'appuyer sur un soutien renforcé aux projets de RDI (Recherche, Développement, Innovation) et sur le déploiement des technologies clés génériques et des technologies de rupture. Par ailleurs, la prospérité de l'industrie européenne passe par l'existence d'un marché unique pleinement opérationnel, offrant aux entreprises des règles prévisibles, claires et cohérentes favorables aux échanges commerciaux et à l'innovation. Les règles européennes relatives à la concurrence et aux aides d'État devraient être réexaminées à la lumière des changements dictés par la concurrence mondiale, et l'UE devrait se doter d'un contrôle efficace des subventions octroyées par ses partenaires commerciaux, afin que les entreprises européennes ne soient pas désavantagées vis-à-vis de leurs concurrents internationaux. Il convient dans le même temps de maintenir les règles en matière de concurrence loyale entre les entreprises européennes. Les modalités de financement devraient être diversifiées afin de faciliter la création et la croissance des entreprises, en veillant surtout à développer, aux côtés de l'accès au crédit, les sources de financement non bancaire, comme le capital-risque qui joue un rôle décisif pour les PME innovantes. Parallèlement, l'Europe doit adopter une politique énergétique et climatique orientée vers des approvisionnements à la fois concurrentiels, durables et sûrs et qui prenne en compte les écarts de compétitivité avec nos concurrents, notamment en ce qui concerne les coûts énergétiques et l'évolution du risque de « fuite de carbone ». Nous devons en outre soutenir le développement des infrastructures dans le domaine des réseaux transeuro
péens des transports, de l'énergie et des télécommunications, qui revêtent une importance primordiale pour le développement de nos industries. Face aux nouveaux défis que l'industrie européenne devra relever, nous sommes à ce jour convaincus que les institutions européennes sauront s'accorder sur des actions et un programme ambitieux en matière de politique industrielle, de manière à renouer avec une croissance économique soutenue et durable sur le long terme.