Ce conseil s’est démarqué par une forte affluence et par la présence de plusieurs journalistes venus écouter le maire à propos du nouveau projet de l’île Seguin annoncé la semaine précédente. Celui-ci s’est félicité de l’heureux dénouement de cette affaire qui met fin à vingt ans d’incertitudes et aux difficultés qu’elle faisait peser sur les finances de notre commune. Il a en particulier remercié Pierre Gaborit d’avoir mis son expertise au service de la réussite de cette opération.
Toutefois, la façon dont le maire s’est attribué les mérites de ce projet nous paraît excessive étant donné que ce chantier lui avait été légué par l’équipe municipale précédente. La majorité actuelle, au contraire, ne s’est lancé dans un aucun grand projet novateur et s’est contenté de poursuivre ceux déjà en cours.
A l’occasion de la modification du PLU, Judith Shan a attiré l’attention du conseil sur la situation des habitants du Trident qui se trouvent à proximité des chantiers de la nouvelle passerelle, de la future gare et du réaménagement du 57 Métal. Elle a appelé à la vigilance afin que ces travaux ne contrarient pas leur qualité de vie. Elle a également rappeler le souhait de la Ville Citoyenne de prolonger le tracé de la future BHNS au-delà du T2 jusqu’à la gare de Meudon, qui relie la gare Montparnasse en moins de dix minutes, ce qui serait très bénéficiable aux boulonnais.
Judith Shan a ensuite interpellé le maire au sujet de la vente du Château de Benais et du licenciement de 14 membres de son personnel en août dernier. Ce lieu incontournable, connu de tous les boulonnais, était le seul qui propose des colonies de vacances à prix abordables. Il a permis à de nombreux enfants de maternelle issus de familles modestes de partir en vacances pour la première fois. Selon le maire, ce lieu représente un gouffre financier insoutenable et renvoie au rapport du CESEL à ce sujet. Mais contrairement à ce qu’il affirme, ce rapport n’était pas disponible en ligne au moment du conseil. Est-ce parce qu’il n’allait pas dans le sens du maire et de son catastrophisme financier ?
En tous les cas, cette vente s’inscrit dans le prolongement de précédentes décisions comme la fermeture des bains douches ou la tarification excessive des cantines, qui mettent à mal par petites touches la politique sociale de la ville.
Lors du vote du budget primitif de 2017, Vincent Guibert a regretté que le Maire fustige encore une fois la baisse des dotations alors que c’est grâce à ces efforts que le gouvernement a réussi à ramener le déficit de 4.8% en 2012 à 3,4% à la fin du quinquennat.
A propos des taux d’imposition, Judith Shan a réitéré la position de la Ville Citoyenne qui préconise une baisse du niveau actuellement excessif de la taxe d’habitation, ce qui pourrait être financé grâce une hausse de la taxe foncière. Contrairement à ce qu’affirme le Maire, ce lissage aurait peu d’influence sur la récolte des droits de mutation tout en étant plus juste pour les locataires et les propriétaires occupants.
Le conseil s’est conclu par une question orale de Judith Shan qui s’inquiète de la recrudescence des incivilités dans le quartier du pont de Sèvres et déplore que la majorité ne prévoit la réouverture d’aucune antenne de police municipale dans des quartiers où le rôle d’une police de proximité est pourtant essentiel.
Dans sa réponse le maire a tenté d’éviter la question, il n’est pas allé comme Mme Marie Laure-Godin jusqu’à tirer un trait sur toute réouverture possible d’une antenne de police tout en reconnaissant que la situation est préoccupante et qu’il ne faut pas donner l’impression que ces lieux sont délaissés.