Le Point, 1er novembre 2007
L'ancien porte parole de Ségolène Royal, qui rêve de se glisser dans le costume de premier secrétaire du PS, fustige sans détour la politique sarkozienne. Et tacle les traîtres de l'ouverture.
« Voici venu le temps des jeunes lions ! » Arnaud Montebourg n'a pas oublié sa promesse faite un soir de liesse, dans la foulée d'une courte victoire aux législatives, en juin. Plus que jamais, le trublion de Saône et Loire veut prendre le vieux parti d'Epinay. Mais l'ancien porte-parole de Ségolène Royal a changé de tactique. Le petit groupe des rénovateurs du PS, avec lequel il s'affichait à la rentrée, ne suffit plus à satisfaire ses ambitions. S'allier avec Gaëtan Gorce, Manuel Valls ou Aurélie Filippetti, c'est bien pour marquer les esprits, mais pas suffisant pour emporter le parti. Depuis quelques semaines, Arnaud Montebourg est donc passé à la vitesse supérieure. Avec d'autres de sa génération, il travaille à la constitution d'une force majoritaire pour le futur congrès du parti et s'achète une respectabilité : l'avocat au verbe haut évite les attaques personnelles contre les éléphants et travaille d'arrache-pied au sein du groupe socialiste à l'Assemblée. Une stratégie portée vers un seul but : se tailler un costume de « premier secrétariable », voire de présidentiable. « L'opposition, dit-il au Point, commence dans vos colonnes ».