** « Salut et Fraternité », c’est par ces termes que l’économiste Georges Villeneuve conclut rituellement ses messages, dans lesquels il nous fait part de ses commentaires, humeurs et observations. **
Pierre Moscovici a-t-il « réduit les déficits et le coût du travail » ?
Article paru dans Le Monde du 4 août 2014
commentaires de Georges Villeneuve, économiste.
-Votre article récent tend à démonter les faiblesses de la défense faite par M. Moscovici devant les critiques d’une presse allemande si soucieuse d’un taux de change élevé pour protéger ses retraités devenus les rentiers de l’euro et de ses marchés financiers… Mais l’important n’est pas traité dans cet article car la croissance a régressé depuis la mi-2011 provoquant un premier plan de rigueur du gouvernement Fillon (nov. 2011). C’est cette régression qui se poursuit puisque les gouvernement de F.Hollande ont voulu réduire les déficits budgétaires en augmentant les impôts directs pour mieux plaire aux marchés financiers et écarter toute crise de change sur l’euro (été 2012).
-Le problème est qu’en comprimant la Demande intérieure , tout comme après mars 1983 où F.Hollande était conseiller de l’Elysée, la consommation des ménages est insuffisante à fournir des débouchés aux entreprises résidentes. Il y a un excédent d’Offre sur la Demande adressée aux entreprises, de nombreuses surcapacités de production notamment dans l’automobile ou l’immobilier d’entreprise. L’économie de l’Offre, chère à notre Président de la République, est incapable d’augmenter ses prix donc ses marges, car elle est vivement concurrencée et s’avère incapable d’offrir des biens ou services nouveaux à des prix psychologiques .Certains secteurs étant en déflation des prix comme la téléphonie mobile ou l’hôtellerie-restauration malgré l’absence de concurrence internationale dans ces secteurs : la réduction du déficit en 2014 ne modifiera pas la structure compétitive dans ces secteurs !
-Ce sont déjà trois années d’échec de la ‘politique de l’offre’ et c’est probablement trois nouvelles années de croissance zéro+, qui verront monter la marée noire du chômage et des drames individuels ou familiaux. Rappelons ici A. DUMAS : « l’argent est un bon serviteur et un mauvais maître « . Par conséquent si le taux de change de l’euro contre dollar ne revient pas vers 1.15 USD il n’y aura en France qu’une croissance de zéro +(0.4 à 0.7%) grâce aux bons services des précédents ministres de l’économie – et la caste orthodoxo-libérale qui sévit à Bercy.