Retraites : un peu d’analyse, Messieurs du Monde !

Régulièrement, Georges Villeneuve, économiste, s’exprime « sans modération » sur ce blog :

 

Bjr chers rédacteurs du journal que j’achète chaque jour au kiosque depuis ma classe de première B en 1975 .Cela mepermet de le raturer, surcharger ou annoter pour mon plus grand plaisir !

 

Mais les directeurs et les équipes passent tandis que le contenu éditoriel s’abaisse d’année en année. J’en veux pour preuve l’éditorial du 16/06/2013 singulièrement partial et dont le titre :

 » Retraites : un peu d’audace, M.Ayrault ! » tient davantage du tract ou de la harangue qu’à du contenu rédactionnel solide.

 

 

> > D’abord il faut établir qu’avec 600 millions de dividendes par an la famille Bettencourt n’a aucun besoin de la Sécurité Sociale ni de sa branche Retraite (caisse CNAV) aux si maigres pensions. Seuls les salariés et autres précaires ont besoin de faire valoir leur droit à une pension de vieillesse . Mais là encore des chausse-trappes les attendent :Exemple récent il est impossible pour un ouvrier-imprimeur de percevoir une pension et de partir à 60 ans s’il a connu, ce qui est désormais une destinée commune , une période de chomage. La Cnav lui opposant : oui vous avez bien le nombre de trimestres validés MAIS NON COTISES donc vous devez encore attendre. On voit ce à quoi peut conduire un nouveau recul de l’age légal de départ à la retraite dans un contexte de chomage massif : l’impossibilité de percevoir une pension adéquate pour des gens très fatigués par des emplois surexploités (3/8 ou de nuit) ou usés nerveusement par des périodes de chomage.La question de l’équité est alors celle-là : comment éviter de rajouter des difficultés financières à des etres vivants qui ont déjà des difficultés de santé ? Elle dépasse largement la frontière des régimes privés contre régime public.

> > Quant aux fonctionnaires d’Etat ce dernier n’a jamais voulu les soumettre au Code de la Sécurité sociale, économisant ainsi de précieuse cotisations : les fonctionnaires ne perçoivent pas de retraite complémentaire ni d’indemnité légale de départ à la retraite ni régime de prévoyance en cas d’invalidité. On aimerait lire règulièrement ces informations vérifiables dans les comparaisons légères ou superficielles vites écrites par les rédacteurs du Monde -où elles sont simplement éludées . En fait, il n’y a pas de Caisses séparées pour les fonctionnaires à qui l’Etat verse un traitement à vie et qui constitue une rémunération (art 1 du code des pensions civiles et militaires).

> > Enfin, on peut s’interroger sur « la chute » de l’éditorial du 16 juin : « tous ceux qui sont bien à l’abri dans leurs niches sécurisées » (?) . Vous vouliez parler sans doute de la famille Mulliez ou Pinault , qui non seulement vivront de dividendes payés par les jeunes actifs mais encore de plus-values boursières auxquelles n’auront jamais accès les jeunes femmes obligées au « temps partiel contraint » de la grande distribution…Les rentiers continueraient d’etre privilégiés lors de la grande réforme globale des retraites : pas un sujet éditorial ?

> > Quant aux cadres dirigeants ils recevront de confortables indemnités légales de départ à la retraite plus l’indemnité convention collective et sont assurés de PERCOs gonflés par eux à bloc ou de »retraites chapeaux » en millions d’euros ou de surcomplémentaires exorbitantes du droit commun qu’il conviendrait de demander la suppession au gouvernement Ayrault : deux articles du Code de la Sécurité sociale seulement sont à annuler pour aller vers l’équité.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.